Cecile's Blog

  • Présentation de l’éditeur

    Jadis, ils chantaient les exploits de Pancho Villa et d’autres généraux de la Révolution mexicaine dans les fêtes populaires des villages du Nord. Aujourd’hui, ils parcourent encore avec leurs accordéons les routes poussiéreuses de Chihuahua et de Sonora, mais ils ont su s’adapter au changement et ils célèbrent désormais les hauts faits de nouveaux héros du peuple : les chefs de grands cartels de la drogue.

    Notre protagoniste, Lobo, est l’un de ces chanteurs traditionnels, qui sont en réalité les derniers survivants des troubadours débarqués avec les Espagnols cinq siècles auparavant. Ce n’est donc pas un hasard si, dans une taverne perdue, il croise un soir le chemin d’un Roi dot l’autorité et la puissance l’éblouissent au point de changer le cours de son existence. Suivre le Roi, le servir et l’honorer, voilà ce que Lobo veut désormais. Si le trafic de drogue n’est jamais nommé, on devine immédiatement que l’on est quelque part à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, et que ce Roi fabuleux n’est bien évidemment qu’un sanguinaire narcotrafiquant.

    C’est le début d’une aventure furieuse et sans âge, qui mélange les imaginaires, les discours et les époques. Lobo découvre le Palais, la Cour et le Royaume ; il y rencontre la Sorcière, la Fillette et l’Héritier. Ce qui lui arrive relève parfois du rêve et parfois du cauchemar, comme dans un conte de féés constamment réécrit par un auteur de romans noirs.

    Pour Elena Poniatowska, avec Les Travaux du Royaume, déjà couronné par plusieurs prix internationaux, Yuri Herrera est entré dans la littérature mexicaine « par la porte d’or ». Il signe ici un premier roman aussi incisif que fulgurant.

    Mon avis

    La littérature mexicaine et moi, ce n’est pas forcément cela (Carlos Fuentes a laissé des traces mais je vais retenter). Pourtant, ce livre m’a plutôt plu. Pour être plus exacte, je trouve que c’est une jolie découverte.

    J’ai lu ce livre sur le reader et donc je n’avais lu qu’en diagonale la présentation de l’éditeur en achetant le livre. Or, dans un livre numérique, la présentation de l’éditeur est à la fin, en tout cas, chez Gallimard. J’ai donc ouvert ce livre sans aucun a priori. Dès le début, ce qui frappe c’est intemporalité du récit, ainsi que son absence de situation géographique. On ne situe ni le lieu (si on ne savait pas que l’auteur était mexicain, on ne serait pas tenter de penser que l’on est à la frontière entre les États-Unis et le Mexique), ni le temps (même si on est à l’époque moderne : il y a des téléphones portables). Tout cela est poussé à fond puisque les personnages ne sont pas nommés par leur prénom (le prénom du narrateur n’est utilisé que peu de fois et toujours hors du Royaume). L’écriture elle aussi est adaptée puisque c’est celle d’un conte. Il y a un côté irréel. Pour donner une idée, je vous livre un petit extrait :

    Le palais ressemblai à ce qu’il avait toujours imaginé. Soutenu par des colonnes, avec des statues et des tableaux dans chaque pièce, des sofas recouverts de fourrures, des boutons de porte dorés, un plafond si haut qu’on ne pouvait même pas le frôler. Et, surtout, des gens. Tant de gens sillonnant les galeries à grandes enjambées. De-ci, de-là, affairés, ou désireux de se montrer. Des gens de partout, originaires de chaque recoin du monde connu, des gens venus de l’autre côté du désert. Il y en avait même quelques-uns, vrai de vrai, qui avaient vu la mer. Et des femmes qui se déplaçaient tels des léopards, des hommes de guerre immenses et dont le visage était orné de cicatrices, il y avait des Indiens et des Noirs, il avait même vu un nain. Il s’approcha de différents cercles et il tendit l’oreille, désireux de savoir. Il entendit parler de cordillères, de forêts, de golfes, de montagnes, et tout ça était dit d’une manière qu’il n’avait jamais entendue auparavant.

    Je n’avais jamais lu ce type d’écriture. On se demande où l’auteur veut en venir mais on le suit avec plaisir en se demandant si Lobo va se sortir de cette situation où il est l’Artiste au service du Roi. L’Artiste est un bien grand nom car il est à la botte de son mécène (il dit qu’il y prend plaisir car le Roi est grand).

    Au milieu du livre, j’ai cherché sur internet la quatrième de couverture et du coup, j’ai lu que le Roi était le chef d’un réseau de trafic de drogue. Cela m’a aidé à comprendre où l’auteur voulait en venir (tout ce qui était sur les guerres entre royaumes, les alliances, les filles que le Roi vous donne …) mais cela m’a aussi parfois perdu car je cherchais trop à interpréter le livre en pensant à comment il pouvait se comprendre dans ce contexte.

    J’ai aimé la conclusion du livre : le Roi n’est pas aussi fort que l’Artiste car le Roi dépend du pouvoir qu’autrui lui donne tandis que l’Artiste a le pouvoir (créateur) en lui.

    Comme je disais, une jolie découverte !

    Références

    Les Travaux du Royaume de Yuri HERRERA – traduit de l’espagnol (Mexique) par Laura Alcoba (Gallimard, 2012)

    P.S. Happy Birthday Sherlock si tu me lis 🙂

  • Vous l’attendiez avec impatience (il faut dire que j’avais fait un teasing formidable dans mon précédent billet) et le voilà enfin ! Le bilan du mois de décembre 2011 de la Société Sherlock Holmes des Dilettantes.

    Nous avons lu beaucoup.

    Il y a d’abord eu les traditionnels billets sur Enola Holmes parce que c’est une série incontournable de la SSHD. Il y a eu le tome 1 chez Sabbio et le tome 5 chez Niki. Autre série incontournable de la SSHD mais cette fois-ci en BD : Les Quatre de Baker Street. Matilda a lu le tome 3.

    Il y a eu aussi deux avis sur le livre tant attendu par les holmésiens du monde entier car estampillé par les ayant-droits de Conan Doyle : La Maison de Soie de Anthony Horowitz. Il y a eu le mien peu enthousiaste (mais en anglais c’est mieux je vous rassure) et celui de Folfaerie qui l’est un peu plus. J’espère que le mois prochain nous aurons d’autres avis pour compléter ce panel peu représentatif (j’ai lu des gens plus qu’élogieux sur ce livre).

    Il y a eu les découvertes du mois : Niki nous a parlé d’une livre de Laurie R. King The Art of Detection (qui n’est pas dans la série des Mary Russell)(dont Niki est notre connaisseuse). On a aussi parlé d’un livre de Val Andrews mettant en scène Sherlock Holmes résolvant un fait divers anglais du début du 20ième siècle. Il y a eu une déception mais aussi une découverte pour embrigader les enfants dès leur plus jeune âge. Faire de Sherlock Holmes est en effet un travail de tous les instants.

    Marion s’est livrée à une étude salutaire sur Sherlock Holmes et les Simpson.

    Des personnes ont répondu au tag Sherlock Holmes (vous pouvez encore le faire, ne vous inquiétez pas ; on est dilettantes jusqu’au bout du gros orteil manucuré du pied droit ou on ne l’est pas) : Max Morel et Matilda (elle a une chouette collection tout de même).

    Le mois de janvier 2012 s’annonce holmésien comme toute l’année d’ailleurs.

    Il y a énormément de livres qui paraissent en français ce mois-ci : des études hautement sérieuses avec des titres bien pompeux et des fictions.

    On va commencer par les fictions parce que c’est ce que je préfère.

    Le 12 janvier sort 221B Baker Street de Graham Moore au Cherche Midi. C’est la traduction (visiblement de The Sherlockian que Matilda et moi nous avons toutes les deux dans notre PAL)(les copines cela dénonce tout le temps).

    Il y a le 19 janvier la sortie des 7 contre Edimbourg de Ely M. Liebow (l’auteur d’une biographie de Joseph Bell). La présentation de l’éditeur est la suivante (trouvée sur ce site) :

    Conspuées, tournées en ridicule par les hommes, tant médecins qu’universitaires ou étudiants, mais aussi par certaines femmes qui les prenaient pour des orgueilleuses, sept « aspirantes médecins », au milieu du XIXe siècle en Écosse, se sont donné la difficile mission d’ouvrir aux femmes l’accès aux études de médecine.

    C’est cette réalité historique qui sert de toile de fond à une enquête dans la plus pure tradition holmésienne, mettant en scène notamment celui qui inspira le personnage de Sherlock Holmes : le Dr Joe Bell, qui par ses fabuleux talents d’observation et de déduction éclaire l’enquête et éblouit tant le lecteur que les personnages qui l’entourent, et notamment son jeune assistant qui fera de lui une légende : le non moins célèbre Arthur Conan Doyle.

    Né des recherches qu’Ely M. Liebow a effectuées pour écrire sa biographie du Dr Bell, ce récit ressemble à s’y méprendre à une aventure de Sherlock Holmes. Meurtres, énigmes, missives anonymes, jalousie et règlements de compte sont autant d’éléments sortis tout droit de l’imagination de l’auteur, et qui avaient pour dessein de contraindre celles qui voulaient devenir médecins à renoncer à leur projet.

    Édimbourg devient le théâtre d’un combat féministe historique, où l’on cherche à démasquer les intrigants, les conspirateurs et les meurtriers… Les faits réels s’entremêlent aux éléments de fiction, les uns se nourrissant des autres, offrant le tableau d’une ville intellectuellement riche mais qui n’est hélas pas encore prête à offrir aux femmes la possibilité d’accéder à l’une des professions les plus prestigieuses de l’époque.

    Il y a le quatrième tome des aventures des sœurs Wilcox qui sort aussi. J’avoue avoir les deux premiers dans ma PAL et apparemment je ne suis pas la seule à en être rester aux deux premiers sur la blogosphère.

    Pour les livres bien studieux, en voici quelques uns même si je ne les ai pas tous pris (seulement ceux avec les couvertures) .

    Je trouve que ce sont des livres qui ne donnent pas forcément envie car ils semblent surfer sur la vague Sherlock Holmes alors que si ça se trouve c’est complètement faux. C’est un a priori sans aucun doute. Le fait est que sur le forum SSHF (c’est un peu le forum à regarder avant de lire un livre de SH, comme cela on sait à quoi s’attendre), on peut souvent lire qu’il y a des choses fausses qui sont publiées.

    Côté « je suis trop bilingue et je lis plein de livres en anglais », Matilda a repéré quelques livres. Je rappelle que la série de Barry Grant est absolument géniale et qu’il s’agit ici du tome 3.

    Je signale pour Niki exclusivement la sortie en anglais d’un coffret regroupant les cinq épisodes de Murder Rooms (rassure toi cela ne rentre pas dans la PAL).

    Côté série télé, la saison 2 de la série Sherlock arrive les 1er (ce soir en gros), 8 et 15 janvier sur BBC One et début février en VF sur France Télévisions. Marion m’a dit de mettre les trailers (on voit que notre bilan c’est un truc préparé) parce que elle les aime beaucoup. Alors, allons-y !

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    Ce mois-ci, sort en salle le 25 janvier Sherlock Holmes 2 : Game of Shadows (dont Matilda vous a parlé le mois dernier car il est sorti aux États-Unis le 16 décembre et est déjà visiblement en tête du box-office). Pour le coup, le Ellery Queen Mystery Magazine de ce mois-ci (qui devrait être disponible vers le 15 janvier) aura un dossier spécial Sherlock Holmes. On est déjà deux à l’attendre avec impatience.

    Sur ce, la SSHD vous souhaite une bonne et heureuse année 2012, qu’elle soit holmésienne ou non !

    En février, sort un livre intrigant au titre de Mystère Sherlock de J.M. Erre.

    Si j’ai oublié un truc hyper important pour vous, n’hésitez pas à le signaler en commentaires ou à l’adresse mail de la SSHD : [email protected].

  • Quatrième de couverture

    En 1934, Hermann Maag est un enfant – presque – comme les autres. Blond aux yeux bleus, sportif et discipliné, il ne rêve que d’une chose : entrer aux jeunesses hitlériennes et prouver qu’il est un bon petit allemand. L’idée que l’on se mette en travers de son chemin lui paraît inconcevable. S’il le faut, il tuera ses amis les plus proches, voire sa famille pour assouvir ses désirs. Et il y prendra goût, au fil des années, cherchant dans le regard de sa victime cette lueur de terreur qui le rend invincible.

    Le romancier Eraldo Baldini raconte l’évolution implacable d’un homme qui devient un monstre. Sept chapitres glacés comme la mort, sept coups de poignard dans le dos.

    Mon avis

    Il était évident que pour ce réveillon de jour de l’an, il fallait un livre bien glauque, bien plombant. Quoi de mieux qu’un opuscule traînant dans ma PAL depuis 2005, avec en couverture, un poignard brandit, en l’attente d’un corps à mettre en dessous ? Franchement ?

    Dans la préface, Valerio Evangelisti explique que le roman noir, au sens de roman qui arrive à capter les crispations à un temps donné, sont très rares en Italie (et les auteurs étrangers sont assez peu traduits en tout cas en 2000). Il dit qu’Eraldo Baldini est un des rares auteurs italiens de romans noirs.

    On sent bien que le sujet de Baldini est la naissance et la survivance du mal, c’est-à-dire est-ce que le mal est une personne et une fois mort, on ne peut plus retrouver ce mal là ou bien est-ce que le mal est une idée qui s’incarne ? L’auteur choisit la deuxième possibilité sans aucun doute.

    Dans les six premiers chapitres, il étudie comment Hermann Maag est devenu comme cela. C’est assez particulier car dans le premier chapitre, c’est l’enfant qui est en scène. Le narrateur bien qu’extérieur parle avec les mots d’un enfant ou plus exactement il adopte un ton proche de celui de l’enfant (un gamin de treize ans par encore tout à fait sûr de lui face à ses camarades). On explore classiquement les doutes, les envies, les fanfaronnades … Puis dans le deuxième chapitre, le ton a déjà changé. On sent la maturité, l’assurance, le pragmatisme. C’est d’autant plus terrible qu’on ne voit pas venir le premier meurtre. C’est quelque chose qui arrive comme cela. Cela donne l’idée que c’est absurde et soudain d’autant plus que l’on ne rentre jamais dans la tête de Hermann Maag sauf dans le chapitre 6 (c’est-à-dire celui où il meurt en 1985). Après le chapitre 2, on pense que l’on a à faire à un adolescent psychopathe.

    Tout à coup, au chapitre 3, on revoit notre position. Il tue sa mère à l’aide d’un oreiller car elle est dépressive. À l’école, on lui a expliqué qu’un malade mental coûtait 4 marks par jour à la société allemande. La fait qu’il y ait une maladie mentale dans sa famille pouvait l’empêcher de rentrer dans les SS, son rêve. L’idée que l’on a est qu’il tue car il est formaté dans une société où les gens sont évalués sur leur utilité.

    Les chapitres 4 et 5 reviennent sur l’attitude du soldat Maag pendant le la Seconde Guerre Mondiale, en Italie. Ce qui m’a frappé, c’est qu’Eraldo Baldini n’utilise pas les possibilités de vengeance des victimes, qu’il met pourtant en place dans le roman, un peu comme si le mal ne pouvait que se détruire lui-même, que la victime était quelqu’un d’innocent par définition. Une victime ne peut pas se transformer en tueur. On est toujours dans l’idée que le mal est une idée qui survit à une incarnation. Il ne sert à rien de détruire l’incarnation car le mal restera.

    Le chapitre 7, qui se déroule en décembre 1995, en Suisse, est absolument terrible et bouleverse tout ce que l’on pourrait penser. Il est glaçant.

    AH, AU FAIT, BONNE ANNÉE ET BONNE SANTÉ À VOUS TOUS QUI LISEZ CE BLOG MAIS AUSSI À VOTRE FAMILLE ET À TOUS LES GENS QUI COMPTENT POUR VOUS !

    Références

    Le tueur de Eraldo BALDINI – traduit de l’italien par Serge Quadruppani – préface de Valerio Evangelisti (Points Seuil / collection Policier, 2004)

    P.S. Dans quelques heures (c’est-à-dire quand j’aurais dormi et réfléchi), bilan du mois de décembre de la SSHD. Préparez-vous !

  • Dans ce trop petit opuscule, Val Andrews reprend un fait divers qui a bouleversé l’Angleterre du début du 20ième siècle : le meurtre de Belle Elmore par le Dr. Crippen D’un autre côté, on dit cela de pratiquement tous les faits divers. Je ne sais pas si vous êtes pareil mais moi, les vieux faits divers (genre qui date d’un siècle et plus sinon c’est glauque) non résolu me fascinent. Cela doit être le côté énigme.

    Le livre est construit en deux parties : une introduction de David James Smith, journaliste, auteur notamment de Supper with the Crippens, et de l’histoire écrite par Val Andrews où Sherlock Holmes un peu lent à la détente se mêle de l’enquête.

    Le fait divers

    Les amis de la chanteuse de cabaret (ou anciennement chanteuse) Belle Elmore s’inquiète. Ils n’ont plus de nouvelles depuis un certain temps. On soupçonne bien évidemment le mari en premier lieu d’autant plus que celui-ci s’affiche sans vergogne avec sa secrétaire Ethel Le Neve. Celle-ci, loin d’être la maîtresse discrète idéale, déclare à son entourage qu’elle est la nouvelle femme du docteur. À moins de supposer que la bigamie était en vigueur à l’époque en Angleterre, on se dit qu’il y a un loup quelque part surtout quand sont découverts des restes humains dans la demeure du Dr, au 39 Hilldrop Crescent. Des restes humains, oui mais pas identifiables et là est tout le problème et tous les doutes aussi. Après cette découverte, les deux amants s’enfuient en bateau mais se font serrer au débarquement (ils sont encore plus suspect du coup). Le procès condamnera le docteur à la pendaison (même si il y a des doutes autant y aller franchement).

    L’enquête de Sherlock Holmes

    Sherlock Holmes, dans sa retraite avec ses abeilles, s’ennuie. Il décide d’aller voir son copain Watson pour faire du tourisme à Londres car il n’a jamais pris le temps de le faire quand il y habitait. En allant visiter Madame Tussauds, juste à côté de son ancien chez lui, et la pièce où sont reconstitué les faits divers, (mon père m’a fait mourir de rire l’autre jour en me disant très sérieusement que Sherlock Holmes n’avait sûrement pas vraiment habiter au 221B Baker Street que l’on nous fait visiter. Quand je lui ai dit que Sherlock Holmes n’avait jamais existé (quand même, je l’avoue), il m’a lâché un « Ah, oui » laconique)(on rigole bien chez nous), il découvre pour la première fois l’affaire. Un an et demi après la pendaison mais on ne dira rien. Il voulait être le précurseur de Cold Case apparemment. Bien sûr, il flaire tout de suite le coup fourré et va chercher à découvrir la vérité (différente de l’officielle sinon ce n’est pas drôle). Il faut lui rendre justice car une fois lancée il va se lancer à fond. Il en arrive même à faire des farces pas drôles à Watson, à maquiller des preuves, à prendre le temps de résoudre une épidémie de typhus. Il va découvrir une histoire bien glauque de chez glauque (un peu du genre de Haarmann le boucher de Hanovre) et surtout qu’est devenu Belle Elmore et pourquoi elle avait disparu.

    Le livre m’a beaucoup plu mais il est trop court car le texte de Val Andrews ne fait qu’une centaine de page (en tout cas sur le reader). Il respecte assez bien le personnage que l’on peut s’imaginer tout en adoptant une ligne légèrement déviante : Sherlock Holmes est plus ouvert et plus communicatif, plus facétieux aussi. Watson lui est plus proche de l’ami que du chroniqueur. Je trouve cela bien que Val Andrews est réussi à rendre cela en sachant que c’est une enquête qui se produit après de nombreuses années de cohabitation. L’histoire est captivante et pleine de rebondissements même si parfois les déductions ne sont pas si évidentes que cela.

    L’auteur

    Val Andrews a écrit tout plein d’aventures holmésiennes. En voici quelques unes pour l’exemple (dixit Monsieur Wikipédia) :

        • Sherlock Holmes and the Charlie Chaplin Mystery
        • Sherlock Holmes and the Eminent Thespian
        • Sherlock Holmes and the Brighton Pavilion Mystery
        • Sherlock Holmes and the Houdini Birthright
        • Sherlock Holmes and the Yule-tide Mystery
        • Sherlock Holmes and the Man Who Lost Himself
        • Sherlock Holmes and the Baker Street Dozen
        • Sherlock Holmes and the Circus of Fear
        • Sherlock Holmes and the Greyfriars School Mystery
        • Sherlock Homes and the Theatre of Death
        • Sherlock Holmes and the Sandringham House Mystery
        • Sherlock Holmes and the Tomb of Terror
        • Sherlock Holmes on the Western Front
        • Sherlock Holmes at the Varieties
        • The Torment of Sherlock Holmes
        • Sherlock Holmes and the Longacre Vampire
        • Sherlock Holmes and the Holborn Emporium
        • Sherlock Holmes and the Secret Seven
        • The Ghost of Baker Street
        • The Prince of Ventriloquists: Another Case for Sherlock Holmes

    Beaucoup sont publiées chez Breese Books.

    Références

    Sherlock Holmes and the Hilldrop Crescent Mystery de Val ANDREWS (Breese Books, 2011)

  • Le mot de l’éditeur

    Le livre

    Australie, dans les années 1960. En pleine vague de contre-culture, sur fond de jazz et d’existentialisme, un jeune métis aborigène sort de prison. Sa courte errance de citoyen libre dans la ville lui fera découvrir les multiples barrières entre lui et les Blancs, lui et les Aborigènes, lui et une société dans laquelle il ne trouve pas ses repères. S’ensuit un parcours initiatique entre déchéance urbaine et retour à la brutalité du bush.

    L’auteur

    Mudrooroo est né en 1938 en Australie-Occidentale, sous le nom de Colin Johnson. Son enfance tumultueuse ne tarde pas à le mener en maison de correction, puis, une fois adolescent, à la prison de Fremantle. Il publie en 1965 son premier roman, Chat sauvage en chute libre. Suivront des années de voyage, de littérature, de militantisme pour les droits des aborigènes. Mudrooroo vit désormais au Népal et travaille à son autobiographie.

    Citation et extrait

    Il ne me juge pas, il me voit simplement tel que je suis.

    Je me suis si souvent dit que je désirais mourir, mais je prends conscience aujourd’hui que ce n’était pas vrai. J’ai toujours désiré vivre. C’était simplement la telle qu’elle m’apparaissait dont je ne voulais pas, et dont j’avais décidé qu’elle était futile et absurde. J’ai tenté d’étouffer tout espoir en moi, mais je n’y suis jamais vraiment arrivé. Une dernière lueur ne voulait pas mourir. Et maintenant que la souffrance interminable du jugement et de la punition est la seule chose qui m’attend, je veux vivre, vire plus que je ne l’ai jamais fait. J’ai même l’impression que je saurais le faire un petit mieux désormais.

    À mon avis, …

    ce livre se lit d’une traite.

    L’écriture est magnifique. Elle fait ressentir très vivement ce que peut ressentir le narrateur âgé de dix-neuf ans (et il faut dire qu’il ressent tout très intensément et très intelligemment). Il est l’enfant d’un chercheur d’or, décédé, et d’une métisse (même si il décrit sa mère principalement comme aborigène). Ses parents étaient mariés tout à fait légalement.  Sa mère veut donc qu’il profite d’être un blanc à part entière. Il doit vivre comme eux, penser comme eux même si pour eux, il devra toujours faire des efforts pour prouver qu’il est blanc (on a l’impression que pour sa mère, il doit mériter d’être blanc alors qu’il l’est déjà). Il a été enlevé à sa mère à l’âge de neuf ans car il avait commis un vol pour avoir les richesses qu’ils n’avaient pas. Il a été envoyé dans un « institut pour jeunes garçons » où l’éducation était très orientée vers la religion catholique. Trop intelligent pour subir cela, il s’est rebellé et enfui mais est malheureusement tombé dans la délinquance.

    Le roman est composé du présent, la sortie de prison après y avoir effectué un séjour de 18 mois, et de flashbacks qui nous raconte tout ce que j’ai dit avant. J’y ai d’abord vu l’histoire d’un jeune homme qui a l’impression que sa vie est déjà fini avant d’avoir commencé, d’un jeune homme brisé par toute une enfance d’emprisonnement. Le roman explique bien la difficulté qu’il y a à se construire sans qu’il y ait de fondations solides. Le narrateur hésite sur ses amis, vers quoi il doit s’orienter, vers ses goûts ou faire comme les autres pour pouvoir s’intégrer.

    Ce livre est touchant pour ce qu’il dit des souffrances d’un jeune métis dans une société où la couleur de peau définit votre appartenance. Blanc pour les Aborigènes, aborigène pour les Blancs, maltraité par tous, le narrateur ne situe pas dans la société qu’on lui propose. Il ne peut d’ailleurs pas se situer car la société ne lui donne pas de place. On voit que les choses commencent quelque peu à changer car à un moment, le narrateur rencontre des étudiants qui se montrent plus bienveillants et plus ouverts. Ils le font avec maladresse car eux aussi doivent découvrir et comprendre. Le narrateur a d’ailleurs une impression de curiosité malsaine, d’être comme une bête de foire parmi eux alors qu’il est lui aussi extrêmement intelligent.

    L’aspect culturel est très intéressant même si comme le souligne Yvon, le livre date des années 1970. Il y a bien sûr tout ce que l’on peut apprendre sur l’intégration, à l’époque, des Aborigènes dans la société australienne (on était dans une logique d’assimilation pure et dure). Il y a aussi tout le côté « bas-fond » de cette société qu’il n’est pas évident de voir décrire en littérature : on descend notamment dans les milk-bars, épicerie servant de l’alcool, à la rencontre des bodgies et widgies. On trouve d’ailleurs un billet passionnant au sujet de ces jeunes gens sur le blog des éditions Asphalte. C’est là qu’on voit que le narrateur écrit un roman sur la jeunesse et la difficulté de se trouver une place dans une société ; il confronte les bodgies et widgies avec les étudiants, plus aisés et se demande qui a raison. Qui vit le mieux et le plus intensément ? Ne sont-ils pas tous perdus ?

    En conclusion, j’ai beaucoup aimé l’écriture, qui retranscrit bien la solitude et le sentiment d’abandon du héros, mais aussi l’aspect découverte d’un pays dont je lis très peu la littérature.

    D’autres avis

    Chez Yvon, La livrophile, Lo, Polar Noir (le moteur de recherche du site est absolument génial … je viens seulement de découvrir) …

    Références

    Chat sauvage en chute libre de MUDROOROO – traduit de l’anglais (Australie) par Christian Séruzier (éditions Asphalte, 2010)

    La play-list du livre.

  • J’ai piqué cette idée de lecture chez Titine. Je la remercie beaucoup de m’avoir fait découvrir cette biographie de Virginia Woolf en forme de bande dessinée.

    Je vais mettre tout l’avant propos (ce n’est pas bien pour le droit d’auteur mais bon quand quelque chose est bien, j’aime le citer) car il explique tellement bien ce que contient ce livre et le projet qu’il y a derrière.

    L’avant-propos

    Raconter la vie de Virginia Woolf en bande-dessinée est un défi auquel Bernard Ciccolini, dessinateur, et moi-même, écrivain, nous sommes attelés avec passion. Nous partagions un même intérêt pour l’œuvre de cet écrivain et étions également troublés par les ombres qui précèdent toute approche de sa vie. Comme si son suicide avait oblitéré de désespoir et de noirceur l’ensemble de son existence.

    Qu’elle ait été trop tôt foudroyée par la mort de sa mère, que sa jeunesse ait été jalonnée de morts proches – sœur, frère, père – participent sans doute de cette tristesse dépressive qu’on devine sur les portraits et les photographies qui la représentent. Son journal, bien sûr, porte la trace de cette douleur, de ce mal-être qui souvent l’assaille.

    Mais faut-il oublier pour autant la petite fille gloutonne et joyeuse des étés à St Ives ? Faut-il négliger la jeune femme à la dent dure qui savait tracer en quelques mots un portrait drôle et vitriolique de ses contemporains ? Faut-il assombrir son chemin de militante féministe sous prétexte qu’un matin gris du printemps 1941, au plus noir de la guerre, elle a rempli de cailloux et marché dans l’eau de la rivière Ouse jusqu’à s’y engloutir ?

    À relire ses livres – romans, essais -, son journal, quelques bribes de sa correspondance, des ouvrages d’amis ayant fréquenté sa table, sa maison ou sa conversation, il nous a semblé percevoir dans le cours parfois désespéré de ses jours, un élan vital, une force que démentaient volontiers son trop inquiet mari et son neveu, Quentin Bell. Auteur d’une biographie minutieuse, Quentin Bell porte sur les Woolf un regard d’entomologiste et s’efforce de démontrer le courage de Leonard portant à bout de bras sa géniale et trop dépressive épouse. Il ne s’agissait pas pour nous de prendre parti, simplement de donner à lire et à voir le cheminement d’une femme écrivain entre réalité et désir, entre mots et maux, en quête d’insaisissables vérités et d’un improbable bonheur.

    Mon avis

    J’ai adoré cette lecture. J’ai déjà deux biographies de Virginia Woolf dans ma PAL mais elle sont tellement énormes que cela me donne l’impression qu’il faut avoir lu tous les livres pour les comprendre ou même les apprécier. Pour moi, énorme bibliographie cela signifie que l’auteur s’appuie à la fois sur la vie et sur les œuvres pour éclairer la personne de l’auteur. Tout le temps, il me manque le livre de base où on va juste nous parler de la vie et nous situer les œuvres dans cette vie pour permettre d’appréhender au mieux la lecture de ses œuvres (bon, après, on peut lire les énormes biographies). En fait ce que je recherche, c’est les livres qui émettent une lumière de bougie sur un auteur et pas un spot de concert de rock. C’est exactement cela ce livre, exactement !

    Pour ce qui est des bulles, le billet de Titine contient plein d’illustrations. Pour le contenu, les auteurs dressent un portrait de Virginia Woolf un peu comme je l’imaginais : à la fois d’ombres (c’est le côté le plus connu mais j’ai enfin compris pourquoi) et de lumières. Ce côté là, c’est celui que je connaissais le moins. Je la savais éditrice mais je n’avais pas saisi ce que cela lui avait apporté dans sa vie. Idem pour les réceptions d’amis dans sa maison de Londres. C’est des éléments de biographie que je connaissais mais finalement, je ne m’étais pas rendu compte que cela constituait aussi son personnage, celui d’une femme qui vivait et s’accrochait pour faire ce qu’elle aimait. Bien sûr, pour surmonter ses doutes, elle avait besoin du soutien des amis et de la famille. Elle ressentait plus à fond les déceptions, les inquiétudes. C’est ce que j’avais ressenti à la lecture de quelques uns de ses livres. Pour moi, c’était une femme qui arrivait à voir et à comprendre le mouvement des gens et des choses dans un monde diffus, comme si les gens ne faisaient que passer dans un décor tout en faisant des actions minimes qui marquaient imperceptiblement ce décor.

    En conclusion, j’ai appris plein de choses et j’ai envie de me remettre à Virginia Woolf,

    Références

    Virginia Woolf de Michèle GAZIER (scénario) et Bernard CICCOLINI (dessins) (Grands destins de femmes / éditions Naïve, 2011)

  • Je me demande souvent comment vivent ces gens invisibles. Ces gens que personne ne remarque jamais. Ont-ils eux-mêmes le sentiment d’exister ? (p. 190)

    Quatrième de couverture

    Alda, trente-sept ans, célibataire, est professeur d’allemand et d’anglais dans un lycée islandais. Riche, cultivée et particulièrement belle, elle partage sa vie avec sa sœur Alma et sa nièce Sigga dans la propriété héritée de ses illustres parents. Avec le mépris d’une aristocrate blasée, elle y reçoit ses nombreux soupirants. Jusqu’au jour où, ardent comme le vent des Skjol, radieux comme la nuée en juillet, l’amour va faire chavirer son cœur …

    Mon avis

    Je vais aller plus loin que la quatrième de couverture : elle va rester 100 jours avec l’Homme mais ces 100 jours marqueront une rupture. Ils dirigeront le restant de sa vie.

    Il ne faut pas lire ce livre si vous êtes un peu déprimé, célibataire et que vous êtes très attachée à votre sœur. Pour tout dire, j’ai fini le livre en me disant que c’était trop triste et que j’espérais ne pas finir dans cette solitude absolue. Au départ, on a l’impression qu’Alda est dure et intransigeante. Elle ne sait pas s’abandonner aux autres. Pourtant, on s’y attache au fur et à mesure car on la découvre de l’intérieur.

    L’écriture est magnifique. Il y a un mélange de textes et de poèmes. Même moi qui ne suis pas très sensible à la poésie, j’ai trouvé les poèmes magnifiques : ils expriment tout un panel de sentiment qu’en textes, on n’aurait jamais pu sentir. Les textes sont sensibles. On est dans la tête d’Alda. On sent sa solitude, le vide qu’elle ressent, sa mélancolie. On laisse à part, dans le livre, les sentiments d’Alma et Sigga qui ne semblent pas pénétrer dans la tête d’Alda même si celle-ci y est très attachée. Ce qui peut surprendre, c’est que dans un même paragraphe, on peut passer du je au elle tout en restant sur Alda et même si c’est celle-ci qui parle. Au final, c’est réussi car cela donne l’impression qu’Alda arrive à se distancier d’elle même. Elle vit mais elle se vit aussi de l’extérieur (elle a parfois tendance à se voir comme parfaite alors que ce n’est pas forcément le cas).

    Un aspect du roman est aussi le temps. Par son mode d’écriture, l’auteure arrive à brouiller les pistes. On pense qu’Alda est une vieille femme très rapidement alors qu’elle a peut être quarante ans. On est surpris de lire à la fin qu’il n’y a que sept ans qui se sont écoulés entre la rupture avec l’Homme et ce moment où elle se sent proche de la mort à cause de la solitude. C’est l’écriture qui donne cette impression car en étant dans Alda, on pense qu’elle a des pensées et la sagesse (durement acquise) d’une vieille dame.

    En tout cas, c’est un très beau portrait de femme.

    J’ai découvert ce livre grâce aux voyages littéraires de Denis. Je me suis même rendue compte que j’avais une autre titre de cette auteure dans ma PAL  Le Cheval Soleil (à ma décharge, ils sont quand même pas facile à retenir ces noms islandais).

    La bande annonce du film d’Yves Angelo

    D’après la bande-annonce, je pense que le film est assez différent du livre, pour l’histoire en tout cas. Je trouve par contre le choix des actrices tout à fait juste car ce sont les plus à même de traduire l’introspection que l’on ressent dans le roman.

    Références

    Le voleur de vie de Steinunn SIGURDARDÓTTIR – traduit de l’islandais par Régis Boyer (Flammarion, 1995)

  • Aujourd’hui, billet de lecture sous forme de reportage photo (vous pouvez même cliquer sur les photos. C’est fou, non ?) J’ai lu le livre-objet qui est sorti cet automne, adapté du Chien des Baskerville. C’est un livre pour enfant mais à lire avec un adulte ou au moins à lire à deux car dedans il y a des questions auxquelles il faut répondre pour réfléchir à sa lecture et trouver l’assassin. Franchement, j’ai passé toute ma lecture à voir si j’aurais pu trouver (ce n’est pas évident mais d’un autre côté, je ne trouve jamais). Cependant, rassurez-vous, c’est le même que chez Conan Doyle.

    Le livre arrive ! Plusieurs raisons à cela : vous l’avez acheter, on vous l’a offert, vous l’avez volé à quelqu’un ou dans une boutique, vous l’avez emprunté tout simplement.

    L’étape suivante est de l’ouvrir.

    Il y a deux parties. À gauche, on a le livre en lui-même : 32 pages seulement mais avec une mise en page très agréable, avec beaucoup d’illustrations. Pour ce que j’ai pu en juger l’adaptation de l’histoire est assez exacte et reprend bien les moments clés de l’histoire originale. C’est censé être le carnet d’enquête de Watson mais dedans on trouve des notes additionnelles de Holmes (il est vraiment plus intelligent que nous car il met les choses au point et ouvre une nouvelle perspective à chaque fois).

    J’ai bien rigolé car on a l’impression que pour certaines illustrations, ils n’ont pas eu beaucoup de budget. Par exemple, pour la bottine volée à l’hôtel, on a l’impression que l’éditeur a pris une vieille chaussure après avoir marché dans la boue pour l’illustration. Les questions sont parfois profondes, genre « peut-on faire confiance aux témoins ? »Vaste question. Doit-on faire une dissertation de 2 heures ?

    Vous allez me dire « mais à droite, il y a quoi ? » Une pochette avec des pièces à conviction. Cela peut être intéressant pour les lecteurs un peu idiot comme moi qui ont du s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre la généalogie des Baskerville ou à voir le plan de la lande. Par contre, pour le lecteur plus jeune, je trouve cela très sympa.

    Une fois que vous aurez admis que Sherlock Holmes est plus talentueux que tout le monde, qu’il est le plus intelligent … il vous acceptera comme sous-fifre de son agence de détective. Parce que Sherlock Holmes, c’est comme le Père Noël, il ne peut pas s’en sortir tout seul, il a besoin d’assistant.

    Vous l’aurez compris c’est un livre à offrir à un enfant et à lire avec lui pour passer un bon moment ensemble. Tout seul, c’est moins drôle.

    Références

    Sherlock Holmes – Le Chien des Baskerville de Deborah Kespert (texte), Carlton Books (maquette), Pierre Varrod (traduction) (éditions Tourbillon, 2011)

  • Quatrième de couverture

    Un an après la mort de Sherlock Holmes, Watson entreprend de consigner l’une des enquêtes les plus noires qu’il a menées avec le célèbre détective…

    Londres, novembre 1890. Edmund Carstairs, marchand d’art, craint pour sa vie. Faute de preuves, Holmes ne peut qu’attendre. Le lendemain, ce n’est pourtant pas d’un meurtre, mais d’un vol dont Carstairs est la victime. Holmes l’avait prévu. Ce qu’il ne pouvait imaginer, en revanche, c’est qu’en confiant à Ross, l’un des Irréguliers de Baker Street, la charge de monter la garde, il l’envoyait en fait à la mort. Et qu’avec ce meurtre horrible, c’était ce que Londres a de plus sordide qui se révélait aux deux enquêteurs…

    « La partie reprend. » Et cette fois, Holmes et Watson n’en sortiront peut-être pas indemnes.

    Mon avis

    Je me suis ennuyée fortement en lisant ce livre (heureusement pas mortellement car sinon je ne pourrais pas écrire ce billet). Anthony Horowitz, pour moi, c’est l’auteur de plusieurs de mes livres de pré-adolescence mais aussi un des premiers scénaristes de la série Inspecteur Barnaby. Pour le coup, il m’a déçu. Il y survivra sans doute.

    Je l’ai cherché en anglais et en version électronique mais on ne veut pas nous le vendre (j’aurais pu tricher mais je ne le fais pas). Je l’ai donc acheté en français et en version électronique. J’en suis bien contente car c’est le type de livre que je n’aurai pas revendu car c’est du Sherlock Holmes mais qui finalement, aurait encombré ma bibliothèque. Le fichier epub est de mauvaise qualité car il y a des traits d’union au milieu de certaines phrases (au moins sur une cinquantaine d’occurrence). Il manque parfois des deuxièmes parties de négation (identique pour la version papier ?). La traduction a été faite un peu trop vite (faute à une « sortie mondiale ») car il y a parfois une grammaire assez « approchante » (« Vous savez qui je veux dire » à la page 130)(c’est assez étrange pour une phrase qui est censée être prononcée par Watson) ou des expressions assez étranges (« Je l’ai vu faire feu de sa propre main ! » à la page 133)(je ferais attention la prochaine fois que l’on me tendra la main). Il y a des erreurs dans les noms : la femme de Watson s’appelle Morston au lieu de Morstan (mais apparemment (d’après le forum de la SSHF) cette erreur est carrément du à la version anglaise du livre).

    Si on passe outre tout cela, il y a la manière dont est rédigé le livre. Watson parle dix fois trop. Je veux bien qu’au moment où il écrit le livre, il soit vieux et seul mais quand même. Il fait de longs paragraphes sur le Londres de l’époque, sur les autres aventures qu’il a eu avec Sherlock Holmes, sur sa femme. Le roman aurait pu être plus ramassé et donc plus tenu si on avait pas voulu trop étaler la confiture sur la tartine.

    De manière générale, je pense qu’Anthony Horowitz plus que Watson a voulu trop faire de rappel au canon holmésien et a voulu tout remettre dans ce livre (Moriarty, Mycroft …) Par exemple, pour Moriarty, la personne qui a un peu lu Sherlock Holmes devine tout de suite que c’est lui. Il n’y a pas 50 millions de mathématiciens qui travaillent sur le binôme de Newton. Si le livre est censé être écrit un an après la mort de Sherlock Holmes (pas aux chutes de Reichenbach)(il a même eu un enterrement national)(l’histoire se passe un an avant les chutes de Reichenbach), pourquoi mettre des doutes sur le fait que c’est Moriarty qu’il rencontre à un moment dans le livre, le fidèle lecteur le sait déjà puisqu’il a déjà lu le canon. Horowitz nous réexplique encore une fois comment Watson a fait la connaissance de Mycroft, la physionomie de Mycroft. Il en profite pour souligner le rôle des Irréguliers. Par contre, j’ai aimé la manière dont l’auteur justifie pourquoi Sherlock Holmes ne fait plus affaire à Wiggins et à ses amis.

    Quant au dénouement, il a bien sûr satisfait la lectrice moderne que je suis (on retrouve le scénariste d’Inspecteur Barnaby avec bonheur ; c’est la partie la plus intéressante du livre)(il en fallait du talent pour réussir à mettre ensemble les deux affaires qui occupent tout le livre). Alors qu’Anthony Horowitz avait plutôt bien suivi la manière de raconter de Watson (en tout cas pour tout ce qui est de la description des actions et de l’enquête de Holmes), il choisit de partir dans une explication que Watson, le prude Watson, n’aurait pas pu écrire à l’époque où il vivait et surtout à l’époque où il a été élevé. Il est évident que les pratiques dénoncées existaient mais à l’époque de Sherlock Holmes, de Watson, de Conan Doyle, le plus grand crime n’était pas de le faire mais de le dire.

    Si j’ai un conseil, c’est un cadeau de Noël à réserver à votre neveu qui n’a jamais lu Sherlock Holmes. Comme cela, à son prochain anniversaire, vous pourrez lui offrir l’intégrale des aventures du célèbre détective. Il en sera charmé sans aucune doute.

    Références

    La Maison de Soie de Anthony HOROWITZ – traduit de l’anglais par Michel Laporte (Hachette, 2011)

  • Aujourd’hui, je vous fais part des réponses au tag Sherlock Holmes (que nous avions lancé pour fêter la première année de la SSHD) de Max Morel. Si vous ne savez pas qui est Max Morel, c’est très mal sachez le mais tout est rattrapable. Il est un des co-auteurs de la bd Sherlok (je l’ai lue et trouvée très bien car l’idée est original (Sherlo(c)k dans les années 60-70), des études sur Sherlock Holmes à l’écran et Sherlock Holmes en bandes dessinées (je n’ai pas encore lu les nouvelles versions mais cela ne serait tardé)(ils sont même téléchargeables chez Amazon). Si j’ai bien tout suivi, il participe à la rédaction du Carnet d’Écrou, magazine d’informations des Évadés de Dartmoor (société holmésienne strasbourgeoise et rien que cela, cela donne envie d’y habiter). Vous allez donc lire les réponses au tag d’un holmésien convaincu, convaincant et passionnant !

    1) Comment avez-vous découvert Sherlock Holmes ?

    J’ai découvert Holmes grâce aux films avec Basil Ratbone (à 8 ou 10 ans).

    2) Avez-lu tout le canon jusqu’ici (les 56 nouvelles et les 4 romans) ?

    Oui j’ai lu tout le canon, certaines histoires deux ou trois fois

    3) Quelle est votre aventure favorite ?

    J’ai plusieurs histoires favorites, (une seule ce serait peu quand même) : Flamme d’Argent, Le chien des Baskerville, Thor Birdge, les six napoléons, l’escarboucle bleue…. entre autres.

    4) Lisez-vous des pastiches holmésiens ? BD, roman, fanfifction.

    Oui je lis des pastiches holmésiens, je préfère les fidèles au ton et à l’esprit (Thomson, Fortier, Dickson Carr et Doyle…) mais j’adore certains qui osé lancer des “théories” audacieuses (Dibdin, Robert lee Hall, Réouven….).

    5) Est-ce que vous aimez les adaptations qui sont faites du canon, les films qui en sont inspirés ? En avez-vous une favorite, une que vous aimez moins ?

    Plusieurs adaptations du canon sont très réussies je trouve, les épisodes avec Wilmer, certains avec Livanov, la plupart de ceux avec Brett, le chien des Baskerville avec Rathbone ou Cushing etc.

    6) Le meilleur interprète de Sherlock Holmes ? Laissez-vous aller tous les fantasmes sont permis.

    Nommer un seul meilleur interprète ! impossible, !! beaucoup ont des qualités diférentes et ont joué dans des contextes trop variés pour qu’on puisse choisir (moyens de la production, scènario, partenaires…) :
    Brett pour sa justesse et son audace parfois, Cushing idem et pour son regard pénétrant, ses attitudes, sa voix, Wimer pour son humour et le choix des costumes, Everett pour sa sobriété efficace, Cumberbatch pour son humanité et son côté un peu décalé, Howard pour son dynamisme, Richardson pour ses airs malicieux, Rathbone pour sa classe et sa voix, Wontner pour sa ressemblance aux illlus de Paget, ses attitudes, son sourire, la justesse des échanges avec ses “Watson”…..oui la liste est trop longue.

    7) Avez-vous ce une collection Sherlock Holmes ? Livres, DVD, objets dérivés ? (Vous pouvez mettre des photo)

    Une collection ? oui en quelque sorte, j’ai rangé les livres ensemble à côté des DVD et les BD ensemble ; mais les objets m’intéressent peu…. j’accepte l’idée quil est impossible de tout avoir, que accéder au mieux à ce qui me plait me suffit, je me laisse guider par mes goûts.

    Merci à Max Morel pour ses réponses ! Si quelqu’un passe par là et veut aussi y répondre sans avoir de blog, je mettrais les réponses en billet. Bien sûr, je remercie les gens de ne pas me faire répondre que je n’ai toujours pas répondu moi-même à ce tag, ni à celui des bibliothèques d’ailleurs, ni même à celui des cadeaux de Noël qui circulait l’année dernière (pourtant je pourrais m’y remettre puisque c’est la saison).