Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    Ce roman, lors de sa parution au Népal en 1965, fit scandale. L’auteur, une jeune femme – chose extraordinaire en soi – osait par surcroît se mettre dans la peau d’un soldat d’âge mur, cynique et désespéré, qui, revenu d’une guerre sans gloire, s’éprend de la sœur de son seul ami. Jugé décadent et vulgaire par certains – que choquèrent la description des expériences sexuelles du narrateur, tout autant que les cheveux coupés et l’attitude « libérée » de l’héroïne – le livre fut finalement reconnu comme un chef-d’œuvre et marqua pour son auteur les débuts de sa célébrité. Le lecteur français découvrira ici un monde inconnu, une société où l’illettrisme est une condition ordinaire, où s’engager dans l’armée est un sort enviable, perdre un bras ou une jambe à la guerre aussi, puisque cela assure une pension et donc la survie, où tuer est une gloire. Un monde où se côtoient cynisme et sentimentalité, et qui se situe à l’opposé de la vision assez mièvre que l’on a généralement du Népal en Occident.

    Né à Darjeeling en 1937, et installée dès 1954 à Katmandou, où paralysée depuis l’enfance, elle est morte en 1993, la romancière et poétesse Parijat est considérée comme le plus grand écrivain népalais et certainement le talent le plus novateur de la littérature de son pays. Elle a laissé une œuvre abondante, très influencée par ses idées progressistes et féministes.

    Mon avis

    Autant le dire tout de suite, le côté sulfureux, pour nous, lecteurs occidentaux, ne se voient pas (l’époque et le lieu joue). Cependant, cette histoire d’ »amour » est très sympa à lire et nous apprend beaucoup de choses sur le Népal.

    Comme il est dit dans la quatrième de couverture, le livre est centré sur deux personnages assez atypiques. On a un homme, un ancien soldat, de 46 ans, célibataire, alcoolique, sans famille et une jeune femme, malade (et qui reste à la maison), intelligente (elle veut poursuivre des études supérieures, ce que son grand frère l’encourage à faire), avec des idées très « féministes » et très tranchées sur l’amour. Le point de vue de l’ancien soldat est assez classique : au début, il n’aime pas la jeune fille puis en tombe amoureux à mourir. Il alterne entre les sentiments de jalousie, de mésestime de soi, de rejet de son sentiment. On suit tout cela de très près puisque c’est le narrateur. On voit aussi évoluer la jeune fille qui va avoir, de mon point de vue, du mal à concilier ses idées avec son intérêt pour le soldat. En tout cas, j’ai interprété ses réactions comme de l’amour (elle le taquine quand même beaucoup). Finalement, celle que l’on va croire la plus forte s’avèrera la plus faible. Il y a quand même un côté très frustrant d’avoir ce portrait féminin à travers les yeux u yeux car elle me semble de loin être le personnage le plus complexe et le plus à même de nous expliquer à la fois ses sentiments contradictoires et la société népalaise de l’époque.

    Bien sûr, ce livre permet aussi de découvrir, même si il n’y a pas de descriptions à proprement dit, la société népalaise, en tout cas un portrait d’une certaine frange de la société népalaise, loin des stéréotypes (bon, d’un autre côté mes idées stéréotypées, j’en avais perdu une partie quand le prince avait décimé la famille royale en 2001). Je ne m’étais pas rendue compte que c’était une structure de société assez proche de la société indienne (ils sont voisins vous allez me dire mais naïve comme je suis je croyais que c’était plutôt comme au Tibet).

    Ce roman est un des romans fondateurs de la littérature népalaise moderne comme l’explique l’avant-propos de la traductrice :

    Dans ce pays riche en tradition orale, et où la rédaction de poèmes était autrefois un passe-temps royal, recueils de contes et de poésie ne manquent pas. La littérature écrite en langue népali s’est développée tardivement, après l’unification nationale au XVIIIième siècle par un roi hindou, ancêtre de la dynastie actuelle. C’est à cette époque que le népali, ou gurkhali, d’origine sanskrite, s’est imposé comme la langue de l’unité nationale devant le néwari, langue tibéto-birmane de la vallée de Katmandou, et la trentaine de dialectes parlés par les différentes ethnies du pays. Les hautes castes d’origine indienne ont longtemps monopolisé la culture littéraire : la plupart des textes, rédigés en sanskrit, étaient religieux ou politiques. Si la poésie a une longue tradition au Népal, la prose, elle, ne s’est véritablement développée qu’à partir des années trente, et l’essor du roman et de la nouvelle, genre très prisé aujourd’hui, date des annéessoixante. Sous l’emprise de la censure, la littérature est longtemps conservatrice et très conventionnelle. Prises de conscience politique, ouvertures aux influences occidentales, modifications profondes de la société traditionnelle, condition de la femme, ont formé le terreau du roman moderne, et le processus de démocratisation du pays enclenhé en 1990 a contribué à la liberté d’expression.

    La publication de Shirish ko phul (La Fleur bleue du jacaranda) en 1965 a marqué un tournant radical dans cette évolution : pour la première fois, un roman, écrit par une femme issue d’une caste pauvre et bouddhiste, était voué non à l’apologie de la société traditionnelle hindoue, mais au contraire à la dénonciation de ses normes inhumaines.

    Références

    La Fleur bleue du jacaranda de PARIJAT – traduit du népali par Corinne Atlan (Stock / Nouveau Cabinet Cosmopolite, 1998)

  • Ce qu’il faut savoir : Le devoir d’un artiste est d’aller toujours au-delà des frontières de sa propre perception …

    Quand j’ai entendu parler de cette bd la première fois, à l’occasion du festival d’Angoulême, je l’ai feuilleté à la librairie et elle ne me faisait clairement pas envie. Puis j’y suis revenu parce que quand même et finalement je ne le regrette pas car Brecht Evens réinvente le genre, n’ayons pas peur des mots (réinvente dans la mesure de ce que je connais ; vous pourrez me dire en commentaire si quelqu’un d’autre a fait pareil. Comme cela vous étofferez ma culture).

    L’histoire est assez simple : un artiste « célèbre », en tout cas moins amateurs que les autres, arrive, sur invitation, dans une colonie d’artiste qui prépare une biennale d’Art. Il est censé plus ou moins aidé à la réalisation d’un projet commun dont il aura eu l’idée lui-même.. Tout le roman graphique va consister à voir comment ils vont travailler ensemble.

    Il n’y a pas de cases dans cette bd. Les dessins sont libres dans la page. Il peut y avoir du texte comme un dessin complet. Il peut aussi y avoir plusieurs dessins. Cela, ce n’est pas nouveau. Chaque personnage correspond à une couleur et le texte prononcé par le personnage est écrit dans cette couleur. Je peux vous dire que cela facilite la lecture a un point inestimable. De même, sur le dessin, le personnage est figurée par cette couleur. On n’a pas besoin de traits du visage, de reconnaître quoi que ce soit. Franchement, je trouve que c’est une idée magnifique. Les dessins de Brecht Evens oscillent entre l’enfantin et le baroque (tout est très rond aussi). Il y a un peu aussi du style dessins pour les journaux. Le tout est souligné par des taches de couleurs. La couleur n’est pas délimité par un trait. C’est un peu comme on pouvait le faire quand on était petit.

    C’est ce qui saut aux yeux quand on ouvre le roman graphique. Au premier regard, cela ne paraît pas élaboré et au final, quand on y regarde de plus près, cela en met justement plein les yeux, un peu comme un kaléidoscope.

    Je vais lire le premier tome des œuvres de Brecht Evens (paru lui aussi chez Actes Sud) dès que je le trouve.

    Références

    Les Amateurs de Brecht EVENS – traduit du néerlandais par Vaidehi Noa et Boris Boublil (Actes Sud BD, 2011)

  • Quatrième de couverture

    Quel peut bien être le lien entre la disparition mystérieuse du philosophe Empédocle d’Agrigente, en 435 avant notre ère, et les heures d’angoisse que subissait une jeune femme à la beauté ensorcelante dans une cave de Catane en Sicile, il y a quelques mois à peine ? Pourquoi tant de gens que rien ne semble rapprocher tentent, chacun à leur façon, de comprendre l’enseignement du sage d’Agrigente et quel est cet objet au contenu si convoité, trouvé en 1669 lors de la grande éruption de l’Etna ?

    C’est ce que devra découvrir Olivier au cours d’une quête qui le mènera des rues brûlantes de Catane aux neiges noires du mont Etna, en ayant pour guide sa passion pour la philosophie présocratique. Son cœur oscillera entre le fol espoir de raviver un amour auquel il ne croit plus vraiment et le cynisme que lui inspirent le monde et ses sirènes.

    Mon avis

    J’ai choisi de lire ce livre car il me donnait l’impression d’avoir la même base que Le Code de Cambridge. Il y avait tout pour en tout cas : l’érudition, les péripéties, les héros qui sont tout deux d’anciens thésards (le garçon manquant d’ambition et la fille hyper-douée qui fait des vacations dans une grotte), la secte étrange basée sur les théories de ce philosophe d’avant secrète, la Sicile. Le livre se lit très bien car le style est clair et alerte. Cela fait plaisir de lire un roman pas trop compliqué pour se détendre et ne pas se prendre la tête (il ne faut pas chercher plus non plus)(je dis cela pour les gens qui ne cherchent qu’à lire des chefs d’œuvre).

    Une seule chose m’a empêchée d’apprécier vraiment à fond, c’est le fait que les personnages ne sont pas incarnés. Visiblement, ils ont aussi du mal à être incarnés pour l’auteur puisqu’il hésite souvent entre un comportement proche de l’adolescence et un comportement sérieux (ils sont quand même censés être proche de la trentaine).

    On a du mal à les comprendre. Olivier fait une carrière de spécialiste d’Empédocle, sans ambition. Il boit tout le temps, est amoureux d’Annabelle mais n’arrive pas lui dire qu’il l’aime, il ne la comprend pas. Annabelle est une jeune femme belle et décidée, trop belle pour ne pas l’avoir compris, qui veut coucher avec Olivier mais qui n’ai pu sûr de l’aimer. Elle a quelque chose de trouble au fond d’elle. Finalement, je n’ai cru ni à leur pseudo-amour, ni au mal-être d’Olivier, ni au « quelque chose de trouble » au fond d’Annabelle. Je n’ai pas compris pourquoi ils agissaient de manière si désordonnée, des fois motivés et hyper-actifs et des fois complètement dépressifs. Un peu comme si on avait à faire à des personnages maniaco-dépressifs. Le point positif est que cela m’a rendu la fin encore plus incompréhensible et surprenante.

    Le personnage de Spencer (le chef des méchants) manque aussi de présence dans le livre ; j’aurais aimer plus comprendre le pourquoi de sa secte et quelles étaient ses machinations pour contrer Olivier et Annabelle (dans le livre, on a plutôt l’impression qu’il passe des coups de fil ; ce n’est quand même pas très impressionnant).

    Cela détend bien mais c’est quand même une légère déception car l’auteur tenait vraiment une très bonne base pour faire un excellent roman.

    Références

    Les cendres de l’Etna de Louis L’ALLIER (Les éditions du Vermillon, 2011)

  • Quatrième de couverture

    Le Zéro, c’est bien sûr Ground Zero. Lorsque Brian Remy, flic traumatisé parles attentats du 11 septembre, reprend conscience, il est blessé à la tête. Il semble avoir tenté de mettre fin à ses jours. Comment en est-il arrivé là ? Brian est victime « d’absences » et se retrouve dans des situations impossibles sans plus savoir comment il les a provoquées. Plus grave encore, il lui semble que deux personnes cohabitent dans son crâne, dont l’une au moins est dangereuse. Stress post-traumatique ? Peut-être, mais le climat de paranoïa qui affecte désormais les États-Unis y est sans doute aussi pour quelque chose. Car Brian est embarqué dans de nébuleuses conspirations antiterroristes qui le plongent dans une profonde confusion. Et si la seule manière de comprendre la véritable nature de sa personnalité était de retourner sur les lieux où elle a commencé à s’effondrer ?

    Mon avis

    Livre lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio. Merci à Babelio parce que cela fait toujours plaisir de recevoir un livre gratuitement.

    Je préviens de suite : je n’ai pas choisi de lire ce livre. Je devais en recevoir un autre mais la personne de chez Rivages s’est apparemment trompée. Ce n’est pas le type de livre que je lis d’habitude et je pense que soit j’ai raison, soit je suis mal tombé (je vais même éviter tout jeu de mots vaseux sur le titre).

    Parlons d’abord de la structure du récit. Le héros perd donc la mémoire en courant ; il se rappelle de moins en moins de choses et se comprend de moins en moins. C’est exactement ce qu’il se passe dans le livre. On a le droit à des passages de 2-3 pages sur un évènement. Le passage se termine systématiquement par … et on passe à autre chose sans aucun rapport. C’est censé mimé le cerveau de Brian Remy (je dirais que ce n’était pas forcément nécessaire puisque moi je ne perds pas la tête). Il y a aussi trois petites étoiles qui apparaissent parfois dans le texte pour séparer deux passages mais je n’ai pas compris pourquoi. Ce manque de structure se poursuit sur 250 pages (sur 300 au total).

    Thriller de to thrill = frémir. Mmmm. Je n’ai pas frémis une seule fois. On part dans une histoire intéressante : on soupçonne une femme de ne pas être morte dans la destruction du World Trade Center. On cherche à regrouper toutes les preuves, même les plus improbables (les papiers à moitié brûlés du 11 septembre). On pense au début que l’on va apprendre plein de choses sur ce qui s’est passé jute après (notamment sur les Act qui ont été signés et que je n’ai jamais vraiment compris)(mais il ne faut pas trop espérer, il n’y a même pas de notes sur le sujet). Rapidement, on se rend compte que l’histoire va tourner en rond sur l’amnésie de Brian Remy et que l’histoire de la femme ne va être que prétexte à des scènes montrant la souffrance des gens après cet évènement. Donc les 250 premières pages sont décevantes car sur ce thème, j attendais plutôt quelque chose de géopolitique.

    Les 50 dernières pages transforment le livre en farce et en caricature. Toutes les agences de renseignements se tirent dans les pattes et au final, les ennemis sont à l’intérieur du territoire plutôt qu’à l’extérieur. L’important, d’après le livre, est visiblement d’avoir des ennemis.

    Jess Walter écrit dans ses remerciements

    Ce livre est une fiction. Si les gens dont j’ai vu la souffrance il y a cinq ans ont trouvé la paix, j’espère que celle-ci est bien réelle.

    Je crois que le problème est là. Jess Walter a voulu faire passer une souffrance et un « comment vivre après ? » mais je ne pense que le thriller soit le bon genre pour cela. Cela ne se lit pas désagréablement mais le livre manque sa cible.

    Je pense que le pompon de la tête à clac des personnages de roman est dans ce livre : le fils du héros dit à tout le monde que son père est mort le 11 septembre. Sa mère, comme son père, le laisse dire sans aucun soucis et on fait comme si de rien n’était (il est excusé de son comportement à l’école à cause de la tragédie qu’il traverse). Jess Walter va un peu loin en le faisant rentrer dans l’armée car oui, lui aussi y croit. Je vous l’aurais mis chez le psy ce jeune homme et cela n’aurait pas tardé !

    tous les livres sur Babelio.com

    Références

    Le zéro de Jess WALTER – traduit de l’anglais (États-Unis) par Julien Guérif (Rivages / Thriller, 2012)

  • Présentation de l’éditeur

    Dans une Amérique du Sud derrière laquelle percent les Préalpes de l’Italie du Nord, l’extraordinaire portrait de l’ingénieur-hidalgo Gonzalo Pirobutirro d’Eltino, de ses fureur contre sa mère et sa maison, de sa voracité rabelaisienne et de son désespoir profond.

    Un des grands livres du XXe siècle.

    Une citation

    Dans la maison, le fils eût voulu voir jalousement protégées la réserve et la solitude de leurs deux cœurs. La colère le prit. Mais la constatation de ce pluriel sordide l’emporta : il se sentait mortifié, à bout de forces.

    Mon avis

    Par une curieuse bizarrerie, la note expliquant le texte est à la fin. Pourtant, on nous explique que connaître la biographie de Gadda est indispensable pour comprendre ce livre. Pour faire court, Gadda n’a rien inventé. Il ressentait la haine envers sa mère, qui est décrite dans le livre (il n’ira pour autant pas jusqu’au meurtre). En cela, le livre rappelle un peu le livre de Cela La Famille de Pascal Duarte. On apprend autre chose dans cette « note » ; il faut accepter de ne pas comprendre ce livre. Pour deux raisons, les références littéraires sont innombrables (mais inconnues du lecteur français)(seul Les Fiancés de Manzoni sont cités explicitement) et la langue est très ardue (en tout cas pour le commun des lecteurs, genre moi). Gadda écrit dans un style très baroque (les phrases sont très détaillées, partent un peu dans tous les sens, on se retrouve rapidement perdu). J’essayais de comprendre la phrase et j’oubliais le contexte. Je crois que c’est un livre qui n’a pas été écrit pour son lecteur mais pour l’idée que Gadda se faisait de l’Art. Il paraît que Gadda joue beaucoup sur la ponctuation, notamment sur les :. J’ai bien remarqué mais je n’ai pas trouvé que c’était omniprésent donc je ne serais vous en dire plus.

    Néanmoins, une fois que j’ai eu compris qu’il fallait se laisser porter par le livre (ce n’est pas possible dans le bus et pourtant je le prends à 6h40 le matin), j’ai pu saisir deux trois choses. Les 100 premières pages sont assez illisibles et finalement, présentent le village avec beaucoup de détails sans pour autant que l’on comprenne le rapport avec la quatrième de couverture. Mais à partir de la page 100, soit j’ai eu le déclic, soit c’est plus lisible, on commence à percevoir les relations fils-mère. Paradoxalement, j’ai trouvé qu’on comprenait le fils à travers sa solitude, son inaptitude à vivre avec les autres et à accepter le jeu social. Un peu comme si on voulait excusé sa violence verbale et physique. La mère est plein de sollicitude mais c’est comme un masque. On a pitié car elle a peur mais d’un autre côté elle ne s’occupe pas vraiment de son fils mais plus de ses œuvres de charité. L’auteur ne le dit pas explicitement mais on ne ressent pas trop de compassion pour la mère.

    J’ai choisi la citation en fonction d’un autre thème qui est omniprésent dans le livre, celui de la propriété privée. L’ingénieur en a marre de payer des impôts, plus farfelus les uns que les autres, marre qu’on l’envahisse. Je trouve que la citation dit bien ce que représente la propriété privée pour lui : c’est un espace où il pourrait enfin bénéficier de sa mère seul à seul. Le fait que ce ne soit pas possible le désole et fait de la situation une situation inextricable.

    Le livre n’est pas terminé. On nous dit qu’il manque une dizaine de pages. Il se termine sur l’assassinat de la mère ; Carlo Emilio Gadda ne pouvait envisager que le fils soit coupable.

    En conclusion, c’est une lecture intéressante mais je vous la déconseille dans les transports, en période de stress. Il faut lire ce livre bien au calme et le savourer sans essayer de le dévorer. Peut être qu’alors à la première lecture, on peut en tirer l’envie d’en faire une seconde pour comprendre un peu plus.

    Références

    La connaissance de la douleur de Carlo Emilio GADDA – traduit de l’italien par Louis Bonalumi et François Wahl avec une note de François Wahl (Éditions du Seuil, 1974 – Points, 1987)

    Première parution en italien en 1963.

  • J’étais tranquille à la librairie l’autre jour et j’ai vu cet album. Depuis toute petite, la Première Guerre Mondiale m’intéresse (faute à ma mère qui nous a emmené voir plusieurs fois Verdun car c’était assez près de notre maison de vacances). Le titre m’a donc forcément interpellé. En plus, c’est une bande dessinée éditée par une maison d’édition, Roymodus, que je ne connais pas et j’aime découvrir. Vous pouvez découvrir plus à fond cette maison savoyarde sur leur site.

    L’histoire est une histoire vraie. Jean Yves Le Naour a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet et qui a paru chez Hachette. Au sortir d’un train de blessés, on retrouve un soldat égaré, amnésique et qui ne parle pas. Il est bien sûr inconnu mais bien vivant. Les autorités n’en veulent pas et les administrations se déchargent les une sur les autres. On finit par l’interner et pour le faire parler on lui fait subir le supplice de l’électricité. On en déduit, plus qu’on ne les entend, un nom, un prénom et une ville d’origine. Anthelme Mangin ira donc dans l’asile de la ville de Vichy. Là, une femme, Mme Vaysettes, va le reconnaître comme son frère. On va donc lui rapprocher (le médecin voulait s’en débarasser car il était à charge puisqu’il n’avait pas de pension car son nom n’était pas le vrai) et le mettre à l’asile départemental de l’Aveyron à Rodez. Il va tomber sur LE docteur. En effet, il s’aperçoit très vite qu’il y a méprise puisque le patient n’a pas la bonne taille. Il n’aura de cesse pendant 20 ans de chercher à savoir quelle est l’identité de cet homme.

    Il utilisera tous les moyens : la presse, la science, la magie (sans trop y croire), tous les stratagèmes de bon sens. Il découvrira aussi ce que cette guerre a laissé derrière elle. Des familles entières pleurant des disparus, pas des morts mais des disparus. Ces familles sont prêtes à tout pour retrouver les leurs, quitte à reconnaître des gens, à se bagarrer pour les avoir malgré des preuves indéniables. Le comble est que sa « vraie » famille ne pourra pas l’ »adopter » car le seul homme qui travaille a déjà la père et sa fille à charge, alors qu’il est veuf et demandera le placement dans un asile plus proche. Il mourra, ainsi que son père, deux mois après l’avoir retrouvé (plutôt que la justice lui ai donné son frère). Anthelme retournera à l’asile mais la justice, par le truchement de pourvoi en cassation, n’en a pas fini … Cette épreuve marquera le docteur à vie. Anthelme sera un peu comme le fils qu’il a perdu à la guerre.

    Le choix du noir et blanc pour les dessins est vraiment parfait. On arrive à sentir le caractère des personnages : l’effacement d’Anthelme, la gentillesse et l’humour du docteur mais aussi la sécheresse des gens qui considèrent la détresse d’Anthelme comme un « emmerdement ». La malheur est bien sûr omniprésent. Les dessins montrent des gens plus recroquevillés mais la foule rend aussi sentiment plus poignant car partagé collectivement.

    Vous pouvez voir des pages de cette BD sur le site de la maison d’éditions.

    Références

    Le soldat inconnu vivant de Jean Yves Le Naour et de Mauro Lirussi (Roymodus, 2012)

  • Quatrième de couverture

    Il est interdit à quiconque, sous peine de graves sanctions, de déflorer à ses amis l’intrigue de ce livre. On ira donc ici avec précaution…

    D’abord, à l’attention de ceux qui pourraient prendre Trahisons pour un recueil de nouvelles : ce livre est bien un roman. Oh, certes, un roman dans la manière de l’auteur du Quinconce – tout en fausses pistes, fausses portes et fausses barbes (mais les cadavres et les crimes sont vrais). Plusieurs histoires, et les personnages eux-mêmes, ont l’air de s’égarer, mais c’est pour mieux se retrouver (au chapitre VII) ; et pour mieux se trahir, à tous les sens que l’on voudra bien donner à ce mot.

    Quatre voyageurs réunis dans un train sont mêlés à un crime que chacun d’eux a peut-être de bonnes raisons d’avoir commis… Un professeur invente une nouvelle théorie de la fiction, mais ses élèves doivent s’engager par écrit à ne rien divulguer des découvertes du maître… La rédaction d’une biographie vaut à un curieux de se retrouver égorgé… Un homme politique plagie à ses heures perdues les œuvres d’autrui, et commet pour s’en sortir un assassinat maladroit… Moralité de tout cela : on n’est jamais si bien trahi que par soi-même.

    On l’aura compris, Trahisons, roman-miroir, roman scorpion, est une invitation au vertige. Roman farci de culture aussi : toute l’Angleterre de la Belle-Époque semble s’y être donné rendez-vous par les figures mythiques interposées – Sherlock Holmes, Oscar Wilde, Jack l’Éventreur. Horreur et dérision y dansent une sarabande inquiétante. Mais la virtuosité de l’auteur n’a rien d’un exercice de style. Le lecteur, captivé comme si Alfred Hitchcock lui-même lui-même le tenait par la main, tremble, rit, joui. Et le livre refermé, un soupçon lui vient : tout cela n’est-il pas aussi, par-delà la mascarade de la fiction, une photographie plausible, exacte peut-être, de ce que nous nous entêtons à appeler réalité ?

    Un vrai résumé dans un article du Matricule des Anges.

    Mon avis

    Ce livre est absolument génial même si on ne comprend pas vraiment tout. Au début, il y a six chapitres qui ne sont pas liés entre eux, à moins de se baser sur de tout petits détails. On a l’impression de voir un lien là où il n’y en a pas forcément. Cela dure à peu près 130 pages. Vous allez me dire mais comment maintient-on son intérêt pendant 130 pages alors qu’on ne comprend rien. C’est très simple : chaque chapitre raconte une histoire passionnante qui aurait pu servir de base pour un roman. En plus, c’est dans l’Angleterre fin 19ième siècle, début 20ième. Il y a un côté très « classique anglais », très mystère classique à résoudre.

    Puis, après, il y a trois chapitres beaucoup plus importants dont les liens sont très visibles (le premier de ces trois chapitres reprenant des éléments des six précédents). Ils ont aussi tous en commun de mélanger réalité et fiction quitte à perdre le lecteur. Un chapitre est particulièrement perturbant tellement les limites sont floues ; c’est celui  portant sur le libraire qui ne veut lire que des livres sur des crimes réels et qui fait la connaissance d’un auteur (qui a écrit une fiction sur un crime réel), qui lui fait connaître deux séries (le libraire croit que c’est la réalité), dont une au moins policière, où les personnages se font tuer dans la réalité et où l’enquêteur dans la fiction devient l’enquêteur dans la réalité. Dans le dernier chapitre, on a une explication. Pour tout dire l’explication, je ne l’ai pas forcément comprise.

    En refermant le livre (j’ai lu sur internet que je n’étais pas toute seule dans ce cas), on a envie de le reprendre, de tout noter au vue des éléments du dernier chapitre pour voir quels éléments nous ont échappés.

    Il s’agit d’un roman qui ne se livre donc pas facilement, et je pense qu’il ne se livre pas à la première lecture même si celle-ci est déjà extrêmement prenante.

    Quelqu’un a lu le Quinconce ? Cela a l’air terrible aussi.

    Références

    Trahisons de Charles PALLISER – traduit de l’anglais par Éric Chédaille (Phébus, 1996)

  • Présentation de l’éditeur

    Katharina Blum est une jolie femme, travailleuse, ordonnée et sans histoires. Ses différents employeurs lui font une totale confiance. Le mercredi 20 février 1974, tandis que le carnaval bat son plein dans la ville rhénane où elle demeure, elle se rend chez sa tante qui organise une soirée. Le dimanche suivant, elle se livre à la police, disant qu’elle vient d’abattre un journaliste de plusieurs coups de revolver. Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui a poussé cette jeune femme paisible et réfléchie à commettre un tel acte ?

    C’est le sujet de ce livre, dans lequel Heinrich Böll, prix Nobel 1972, dénonce les procédés d’une certaine presse. À notre époque où les médias font et défont les hommes et les évènements, cette œuvre jette un regard cru sur le danger d’un certain type de journalisme et sur nos réactions face à cette même presse. Ainsi, dans le combat inégal qui l’opposait au « Journal », ne sachant comment crier son innocence face aux calomnies imprimées et largement répandues, Katharina Blum, femme isolée et désarmée contre ce déchaînement de mensonges, s’est révoltée comme elle a pu !

    Le cinéaste Volker Schlöndorff en a fait une célèbre adaptation cinématographique.

    Mon avis

    Je vais surtout parler du livre audio plutôt que du livre lui-même parce que je compte le relire en version papier.

    La voix de Philippe Lejour et surtout le ton adopté par l’acteur est très bien adapté à cette histoire. En effet, Philippe Lejour ne met pas d’émotion dans sa lecture. Il raconte froidement les faits. Il me semble que c’est un peu ce qu’a voulu l’auteur car l’idée est de décrire froidement comment une jeune femme bien sous tout rapport peut en arriver au meurtre et surtout comment, du jour au lendemain, une société calme et paisible devient violente et décrépite.

    Après, je dirais que c’est un livre dur à suivre en audio pour deux raisons. Premièrement, les noms allemands ne peuvent pas être retenus par quelqu’un qui n’est pas accoutumé aux consonances de cette langue. La seconde chose est que le roman est un flash-back. On commence par le meurtre du journaliste, puis on revient à pourquoi elle a assassiné ce journaliste. Entre temps, on est passé par des interrogatoires de police et on ne sait pas pour quelle raison, si c’est avant ou après le meurtre (cela vient encore des noms).

    Je ne sais pas si cela vous fait la même chose. Pour les romans étrangers, à la lecture, je visualise les noms plus que je ne les prononce (je ne lis pas vite car j’ai tendance à bouger les lèvres quand je lis ; il paraît que cela vient du fait que je n’ai jamais dépassé la lecture à haute voix mais cela ne me dérange pas)(je lis beaucoup par contre).

    C’est ce qui me fait dire qu’à la lecture en version papier, je serais moins perdue car j’aurais les noms en visuel mais aussi une structure visible au roman, qui n’est ici pas mise en valeur car Philippe Lejour ne fait pas de pause dans son interprétation.

    J’avais peur d’Heinrich Böll, un peu d’ailleurs comme de tous les prix Nobel. Maintenant, ce n’est plus le cas donc le pari du livre audio est gagné.

    Références

    L’honneur perdu de Katharina Blum de Heinrich BÖLL – interprété par Philippe Lejour – réalisation de Arnaud Mathon (Livraphone, 2003)

    Première parution en allemand en 1975.

    Éditions du Seuil pour la traduction française en 1975.

  • Présentation de l’éditeur

    D’une voix qui est comme une caresse à l’oreille de Dieu, Newton chuchote :

    « Je crois que j’ai un cadeau pour vous, Sire.

    – Quel cadeau ?

    – Une vie humaine.

    – Pour quoi faire ?

    – Pour naître et pour mourir. Car ce n’est qu’en mortel, Sire, que vous vivrez le temps non comme une terreur, mais comme une loi. Et ce n’est qu’au sein des lois, Sire, qu’il est possible d’atteindre le cœur du monde.

    – Fais-moi alors ce cadeau. »

    Londres, 1727. La loi de la gravité n’existe plus dans la maison de Newton. C’est Dieu qui s’annonce en personne par ce miracle.

    Un incroyable conte philosophique, mêlant fantastique et burlesque, où Stig Dagerman fait dialoguer le Créateur et le scientifique dans un monde onirique, hors du temps et de sa logique, et livre une réflexion magistrale sur le pouvoir, la loi divine, le statut de la science et le sens de la vie.

    Dieu rend visite à Newton est le seul projet abouti que Stig Dagerman mena dans la période de silence littéraire qui marque les dernières années de sa vie et précèe son suicide, à l’âge de 31 ans.

    Mon avis

    Les archives ont gardé trace d’un match Dieu / Newton à Londres en 1727. C’est un peu normal tout de même car c’est plutôt une belle affiche : les lois immuables de la physique (comme la gravité)(bon, au LHC, ils ne seront peut être pas d’accord avec cette assertion mais bon, comme nous on est sur Terre on va faire comme si) contre la loi divine.

    Dieu, un soir, décide (parce qu’il faut bien s’occuper car en 1727, il n’y avait pas la télé) de supprimer les lois de la gravité dans la maison de Newton, sauf pour Newton. Le vieil homme est un peu perplexe quand il voit son mobilier et son serviteur coller au plafond alors que lui est en bas. On le serait à moins !

    Newton comprend alors ce qui se passe : un miracle. Et qu’est-ce qu’un miracle ? Une exception. Et qui fait les miracles ? Dieu. Et qui est Dieu ? Une exception. Mais quelle exception sacrée, l’exception à soi-même.

    Et pour éprouver la constance des lois, Newton commet une action qu’à vrai dire son âge et sa santé ne lui permettent pas. Il s’accroupit profondément et, rassemblant ses forces pour se transformer en ressort, il bondit aussi haut que possible vers le plafond. Mais son serviteur, qui déjà remplit la tasse de son maître, attend en vain.

    Newton ne vole pas.

    (Pour l’excuser, je vous rappelle que Newton est plus habitué à ce que les pommes lui tombent dessus plutôt qu’à aller chercher les pommes dans l’arbre en sautant). Mais là-dessus, Dieu vient lui expliquer les choses (à deux heures du matin car avant Il avait d’autres choses à faire) mais Newton ne se démonte pas :

    « Que cherchez-vous, Sire ? »

    Dieu lui répond en grelottant : [en 1727 aussi il a fait très froid]

    « Le cœur du monde et ma propre image. »

    Alors Newton lui désigne la montre [j’aurais fait pareil à deux heures du matin] et lui dit :

    « Voici votre image, qui vous imite comme le singe imite l’homme. De même que vous tournez autour du cadran de l’univers dans l’espoir de trouver une faille dans la création par où vous pourriez pénétrer, de même ces aiguilles fuient autour de leur propre cadran, à la poursuite du temps qu’elles pensent peindre mais qu’elles ne trouvent jamais. Je suppose qu’au cours de vos vastes pérégrinations, et, dernièrement, à travers les mers du globe, vous vous êtes vous-même rendu compte que la perfection de la création est la pierre angulaire des malheurs divins et humains. La Création et le Créateur – nous souffrons tous les deux du désir que nous avons l’un de l’autre, mais ce désir ne sera jamais comblé. En vérité, je vous dis : il aurait mieux valu créer un univers défectueux au sein duquel vous auriez pu vous glisser par quelque faille secrète, comme l’un de nous, que cette création qui de toute éternité exclut le créateur. Je vous dis également : il n’y a de paix qu’au sein des Lois. Je vous plains, Sire, mais le temps passe. »

     Newton Le fait donc homme. Tout cela est donc un peu inversé, mais c’est volontaire. Le savant montre à Dieu ce que c’est que d’être humain (et on comprend pourquoi Stig Dagerman s’est suicidé car il était sans aucun doute trop conscient des faiblesses du genre). Par exemple, Newton dit :

    « Mon ami, vous connaissez maintenant cette douleur humaine qui consiste à vouloir faire un miracle sans avoir la force de l’accomplir. Apprenez maintenant la plus grande douleur de l’homme : prendre conscience de l’impossibilité de l’amour. »

    Après, Newton meurt et Dieu part dans le monde … C »est le seul bémol que je mettrais : cette dernière partie est beaucoup trop courte.

    Pour ma première lecture, j’ai ressenti énormément l’humour, le cocasse. Des phrases ou des paragraphes m’ont interpellés parce qu’en peu de mot, ils arrivent à dire des choses puissantes. J’ai ressenti toute la réflexion que cette nouvelle peut engendrer sur une dualité que personne n’arrivera jamais à résoudre. En relisant des passages du livre pour faire le billet, je me rends compte qu’une deuxième lecture serait nécessaire pour pouvoir savourer chaque phrase, chaque idée (maintenant que je connais l’histoire).

    Voilà donc une nouvelle profonde, profondément originale et surtout magnifiquement écrite. De quoi, me donnez envie de déterrer Automne Allemand de ma PAL.

    En fait, j’aurais du faire de l’archéologie plutôt que des mathématiques (alors que je sais où sont la plupart de mes livres, je ne sais pas combien il y en a).

    Références

    Dieu rend visite à Newton (1727) de Stig DAGERMAN – texte traduit du suédois par C.J. Bjurström – vu par Mélanie Delattre-Vogt (Les éditions du Chemin de fer, 2009)

    J’espère que je vous ai donné envie de lire ce livre car le texte est bon mais la maison d’édition aussi. Elle édite des bons textes, toujours très originaux, même si c’est un peu cher par rapport au nombre de pages (mais il y a les dessins).

     

  • Je disais il y a quelques temps en commentaires d’un des billets que le seul livre des éditions de minuit que je n’avais jamais compris c’était Les Champs d’honneur de Jean Rouaud.

    L’autre jour, je l’ai vu en bande dessinée. C’était l’occasion d’y comprendre quelque chose. Pari réussi même si je n’ai pas tout compris à la généalogie de la famille (qui est du côté de la mère, qui est du côté du père, qui est le père de qui parce que bien sûr il y des prénoms qui se retrouvent de générations en générations).

    On commence par la mort du grand-père, on poursuit par la mort du père du narrateur, puis par la mort de la tante Marie (j’ai mis du temps à comprendre que visiblement c’était la génération du dessus) et on finit par les morts de la Grande Guerre. Et là, j’ai enfin compris pourquoi il y avait des soldats sur la couverture de mon livre et l’ambiguïté du titre.

    La bd ne raconte pas que cela mais parle aussi d’une époque, d’une certaine France, d’une vie simple, rendue obscure par les morts, des ballades du dimanche en voiture …

    Les dessins sont très beaux. Les dessins sont de très jolies aquarelles : sombres au moment des décès, lumineux pour les souvenirs heureux. Les visages des personnages sont très intéressants car ils ne sont pas précis, sont reconnaissables dans des détails et semblent tous fuir (ils tombent vers le bas comme on peut représenter les fantômes).

    Maintenant, il me reste à retrouver le livre que j’ai visiblement très enfoui (il faut dire que je le possède depuis 1995).

    Références

    Les Champs d’honneur de Jean Rouaud (scénario) et Denis Deprez (dessin) (Casterman / Un Monde, 2005)