Présentation de l’éditeur
Katharina Blum est une jolie femme, travailleuse, ordonnée et sans histoires. Ses différents employeurs lui font une totale confiance. Le mercredi 20 février 1974, tandis que le carnaval bat son plein dans la ville rhénane où elle demeure, elle se rend chez sa tante qui organise une soirée. Le dimanche suivant, elle se livre à la police, disant qu’elle vient d’abattre un journaliste de plusieurs coups de revolver. Que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui a poussé cette jeune femme paisible et réfléchie à commettre un tel acte ?
C’est le sujet de ce livre, dans lequel Heinrich Böll, prix Nobel 1972, dénonce les procédés d’une certaine presse. À notre époque où les médias font et défont les hommes et les évènements, cette œuvre jette un regard cru sur le danger d’un certain type de journalisme et sur nos réactions face à cette même presse. Ainsi, dans le combat inégal qui l’opposait au « Journal », ne sachant comment crier son innocence face aux calomnies imprimées et largement répandues, Katharina Blum, femme isolée et désarmée contre ce déchaînement de mensonges, s’est révoltée comme elle a pu !
Le cinéaste Volker Schlöndorff en a fait une célèbre adaptation cinématographique.
Mon avis
Je vais surtout parler du livre audio plutôt que du livre lui-même parce que je compte le relire en version papier.
La voix de Philippe Lejour et surtout le ton adopté par l’acteur est très bien adapté à cette histoire. En effet, Philippe Lejour ne met pas d’émotion dans sa lecture. Il raconte froidement les faits. Il me semble que c’est un peu ce qu’a voulu l’auteur car l’idée est de décrire froidement comment une jeune femme bien sous tout rapport peut en arriver au meurtre et surtout comment, du jour au lendemain, une société calme et paisible devient violente et décrépite.
Après, je dirais que c’est un livre dur à suivre en audio pour deux raisons. Premièrement, les noms allemands ne peuvent pas être retenus par quelqu’un qui n’est pas accoutumé aux consonances de cette langue. La seconde chose est que le roman est un flash-back. On commence par le meurtre du journaliste, puis on revient à pourquoi elle a assassiné ce journaliste. Entre temps, on est passé par des interrogatoires de police et on ne sait pas pour quelle raison, si c’est avant ou après le meurtre (cela vient encore des noms).
Je ne sais pas si cela vous fait la même chose. Pour les romans étrangers, à la lecture, je visualise les noms plus que je ne les prononce (je ne lis pas vite car j’ai tendance à bouger les lèvres quand je lis ; il paraît que cela vient du fait que je n’ai jamais dépassé la lecture à haute voix mais cela ne me dérange pas)(je lis beaucoup par contre).
C’est ce qui me fait dire qu’à la lecture en version papier, je serais moins perdue car j’aurais les noms en visuel mais aussi une structure visible au roman, qui n’est ici pas mise en valeur car Philippe Lejour ne fait pas de pause dans son interprétation.
J’avais peur d’Heinrich Böll, un peu d’ailleurs comme de tous les prix Nobel. Maintenant, ce n’est plus le cas donc le pari du livre audio est gagné.
Références
L’honneur perdu de Katharina Blum de Heinrich BÖLL – interprété par Philippe Lejour – réalisation de Arnaud Mathon (Livraphone, 2003)
Première parution en allemand en 1975.
Éditions du Seuil pour la traduction française en 1975.
Laisser un commentaire