Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    « Certains naïfs croient que la peur de la mort motive ou explique la peur de l’avion. C’est inexact : la peur de l’avion est la peur de l’avion, non de la mort, une peur aussi particulière et aussi spécifique que la peur des araignées, du vide, des chats, trois cas fréquents parmi les exemples qui composent la vaste panoplie des phobies humaines. La peur de l’avion se manifeste quand un être non dépourvu d’imagination et de sensibilité prend soudain conscience de se trouver à dix mille mètres d’altitude, de traverser les airs à mille kilomètres à l’heure et se demande « mais qu’est-ce que je fais là ? » Et se met à trembler. Cela m’est arrivé après avoir passé des années à monter et descendre d’avion comme on change de chemise. Longtemps j’ai continué à grimper dans ces bolides aériens, couvert de sueur froide, surtout quand les turbulences commençaient à nous secouer.« 

    Mon avis

    Ce petit recueil est composé de huit textes : Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion, Portraits andins, Épitaphe pour une bibliothèque, New York New York, Berlin capitale de l’Europe, Rome en deux temps, L’archiviste et les emplois imaginaires, Être volé. Les huits textes sont tous centrés autour de l’idée du voyage dans le monde ou dans les livres. En effet, Mario Vargas Llosa est un citoyen du monde. Il a un pied à terre un peu partout (il connaît bien les villes qu’il fréquente puisque son séjour peut y être long) et a voyagé énormément durant sa carrière d’écrivain. Cela lui permet de faire une fine observation de l’évolution de différentes « capitales » : New York

    J’ai passé deux mois intenses et exaltant dans cette ville effervescente. […] Et pourtant, j’ai toujours eu l’impression qu’il manquait à cette merveilleuse ville quelque chose pour me sentir pleinement chez moi. Quoi donc ? Vieillesse, histoire, tradition, antiquité. […] À New York tout est si récent qu’il semble que le passé n’a jamais existé, que la vie n’est qu’un futur en train de se faire. C’est peut-être que je ne suis plus jeune, mais cette impression qu’il n’y a presque pas de vie derrière, que tout est seulement devant soi, provoque chez moi une certaine angoisse et un sentiment de solitude.

    Il présente aussi Rome (qu’il a vu une première fois avec sa première femme et qu’il fait découvrir à ses petites filles) et Berlin. Je vous cite un passage qui m’a un peu étonné parce que je ne le savais pas :

    Les fondations des bâtiments sont sous l’eau. Comme Mexico, Berlin est une lagune. Qui n’a pas été asséché pour satisfaire les Verts. Mais, pour couler ses fondations, on a dû importer cent vingt scaphandriers de Russie et de Hollande, habitués à travailler en scaphandre sous la neige.

    Il y a aussi les zones moins touristiques : la Cordillère des Andes et le Congo dans Paysages Andins et L’archiviste et les emplois imaginaires. Mais dans ces textes, c’est moins l’évolution que des portraits qui sont faits. Au Congo par exemple il y a des bibliothécaires qui n’ont pas de livres parce qu’il n’y a pas d’argent pour les étagères. Et plein de choses absurdes comme ça. Les gens continuent cependant à aller au travail même si il ne touche plus forcément leur paie. Mario Vargas Llosa y voit leur espoir que les choses changent, que l’avenir devienne meilleur.

    Il y a deux récits sur les graves problèmes du voyageur : le mal de l’avion (que l’auteur soigne à coup de roman, son seul problème étant d’adapté la taille du roman à la longueur du voyage) et le vol des bagages par exemple.

    Un tout dernier texte qui fait le lien avec le livre dont j’ai fait le billet hier : la fermeture de la salle de lecture de la British Library au British Museum remplacée par un bâtiment en briques rouges près de la guerre de Saint Pancras (là où on arrive avec l’Eurostar). Il paraît que le quartier est malfamé mais je n’ai rien vu personnellement.

    Typiquement, ce livre (et même en général les livres de cette collection) ne permettent pas de découvrir un style, comme on pourrait le faire à lecture d’un court roman ou d’une nouvelle, mais plutôt de découvrir une pensée. Ici c’est celle d’un homme qui observe le monde et son évolution à travers un oeil curieux, ouvert mais aussi étonné.

    P.S. Ma bonne résolution de l’année sera de me désabonner du flux RSS des éditions de l’Herne parce qu’il y a beaucoup de livres qui me plaisent !

    Références

    Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion de Mario VARGAS LLOSA – traduction de l’espagnol par Albert Bensoussan (Carnets de l’Herne, 2009)

  • Présentation de l’éditeur

    La collection « Petite philosophie du voyage » invite Nicolas Weill-Parot, historien, à restituer l’atmosphère des bibliothèques et la passion qui anime le chercheur. Dépositaires de la mémoire du passé, les manuscrits offrent émotion et connaissance au lecteur désireux d’entreprendre, dans les hauts lieu du patrimoine, un voyage à caractère initiatique.

    Mon avis

    Plutôt que de littérature française (comme je l’ai catégorisé même si c’est moche comme expression), ce petit livre est un essai d’un historien spécialisé en histoire médiévale sur son métier. Il nous parle tout d’abord de la difficulté de trouver un sujet parce que comme il le dit si bien le Moyen Âge cela correspond à une période de mille ans (il y a donc beaucoup de matère), qu’il y a encore des choses à trouver sur le sujet (et oui n’en déplaise à certains) mais qu’il ne faut pas tomber sur un sujet en train d’être traité.

    Une fois cette difficulté passée, il faut passer à l’étape recherche de documents. On rentre donc dans le coeur de ce livre sous-titré « Petites flânerie dans le secret des bibliothèques« . Il ne parle ici que de ses flâneries en tant que chercheur (et pas en temps que lecteurs lambda comme nous pourrions l’être). Il rentre dans les plus prestigieuses bibliothèques, nous raconte ses difficutés pour se repérer, et même parfois pour s’inscrire… C’est la partie magique du livre parce qu’on rentre avec lui dans ses lieux (personnellement moi cela m’a fait rêver même si c’est le cas à chaque fois que l’on me parle livre). ela m’a un peu rappelé quand j’ai fait la génealogie avec ma mère.

    Dans la dernière partie, c’est le chercheur qui parle pour prendre la défense de l’étude des « humanités ». Dans ces temps où il faut être rentable et utile à très court termes, l’auteur termine son livre par un plaidoyer que plus d’un devrait lire. En voilà, une petite partie :

    « La question de « l’utilité » des recherches dans le champ des humanités procède d’une méprise comparable. Si la plupart des métiers tirent leur fierté d’une utilité pratique qui fait d’eux des moyens, des instruments, l’étude des humanités ne saurait se prévaloir de ce genre d’utilité qu’au prix de regrettables contorsions, comme ces rattachements farfelus à quelque actualité brûlante ou à on ne sait quelle « utilité sociale » que proclament certains chercheurs naïfs, craintifs, hypocrites ou opportunistes peut-être – imprudents certainement ; ils ancrent par là même ceux qui exercent le pouvoir avec morgue dans la conviction que leur question est pertinente, alors qu’il faudrait leur mettre le nez dans leur propre ignorance.

    Les humanités ne peuvent se plier à cette exigence d’instrumentalité, parce qu’elles participent elles-mêmes de la finalité humaine ; elles sont ce pour quoi les hommes vivent, deviennent, s’illustrent et sont ce qu’ils sont.« 

    Et pour terminer l’extrait qui ne parle qu’à moi (sûrement à d’autre quand même) mais je ne résiste pas !

    « La recherche est une aventure dont il est impossible de fixer le point d’arrivée avant de s’y être engagé pleinement. Qu’une vague idée lui serve de départ ou que ce soit une source précise, le bon chercheur est celui qui entreprend un voyage incertain. La destination qu’il s’était fixée est souvent bien élognée de la terre où ses pas le conduiront. Il doit quitter le dernier hameau connu. D’abord l’allée est large, toujours entretenue ; il y croise encore quelques promeneurs attardés. L’allée fait place à un chemin, puis à un sentier envahi de broussailles, qui finit par se perdre dans une forêt épaisse. Le soir tombe. Lorsqu’il n’y aura plus personne à qui demander sa route, c’est là, dans une solitude aussi angoissante qu’exaltante, que se jouera l’épreuve de son initiation : soit il rebroussera chemin, soit il s’égarera, soit il saura atteindre cette clairière insoupçonnée, ce village oublié, ce palais secret qui l’attendaient quelque part au-delà des confins du monde connu.« 

    J’ai piqué cette idée de lecture chez Caro[line].

    Références

    La magie des grimoires de Nicolas WEILL-PAROT (Transboréal, 2009)

    À noter : c’est le seul éditeur à ma connaissance qui ne met pas son nom sur la couverture.

  • J’ai lu grâce à l’avis de Lilly. C’est un livre qui se lit tout seul ; on est pris dans l’histoire. Il s’agit de la vie d’un village autour d’un lac, celui de Slobozia. Ce lac a quelque chose de mystérieux : il avale les gens méchants, même qu’un peu qui veulent du mal à un garçon Victor Luca. C’est une des manières dont on peut lire ce livre : c’est comme un conte où des gens veulent du mal à Victor et le gentil lac vient l’aider parce qu’il n’a personne d’autres dans la vie (même si il a sa soeur et sa mère qui sont prêtes à tout pour lui). C’est cependant un mode de lecture assez simpliste parce que Victor n’est pas si gentil que ça.

    Au départ, son père fait vivre une vie infernale à sa famille. Un jour, Victor rencontre son père près du lac et il s’arrange pour qu’il se noit. Plus tard, dans sa dix septième année, il tuera une jeune fille qui se moque de lui alors qu’il voulait sortir avec. Il prend la fuite mais retourne quelques temps après chez sa mère car suite à un malentendu on le croit mort. Il vivre reclu pendant vingt ans à recopier des manuscrits religieux interdits pendant la dictature. C’est la pénitence que lui a donné le curé du village pour l’amener au chemin de la rédemption. C’est là un deuxième mode de lecture : la rédemption quand on a commis un crime. Peut-on être jamais pardonné sur terre ou ailleurs ? Est-ce qu’il n’y a pas de rechutes. Liliana Lazar confronte deux attitudes très différentes.

    En plus de tout ça, il y a un troisième mode de lecture : celui de la fresque historique car ce récit s’inscrit dans une période très tourmentée pour la Roumanie, celle de la dictature de Ceausescu puis la période après la chute du dictateur. On y voit notamment la place que pouvait tenir l’Église dans le pays à ce moment là.

    Enfin, il faut souligner que Liliana Lazar, dont c’est le premier livre et qu’elle a en plus écrit en français, a un don pour évoquer les personnages (peut être plus que pour les paysages). Par une langue simple mais très figurative, on arrive à voir les situations où se trouvent les personnages.

    En conclusion, un auteur que je suivrais volontiers !

    Références

    Terre des affranchis de Liliana LAZAR (Gaïa, 2009)

  • Paru en même temps que Cranford, je voulais lire ce roman pour m’initier à la fameuse « bit-lit », la littérature où il y a plein de morsures et de sang. Pour ça j’ai été bien déçue mais par contre j’ai découvert un auteur que je pense continuer à lire.

    Imaginez : une vieille batisse de boyards au fin fond de la Roumanie, en 1935. Trois femmes ou plus exactement une mère Madame Mosco et ses deux filles, et Sanda et Simina, respectivement âgées d’une vingtaine d’années et de neuf ans. Elles vivent dans le souvenir de Mademoiselle Christina, la tante des filles, morte durant un lynchage par les villageois.

    La dessus vienne s’ajouter deux invités : Egor, peintre, fou amoureux de Sanda, et M. Nazarie, archéologue qui vient faire des fouilles dans la région. Le premier soir, ils s’aperçoivent tous les deux que Madame Mosco n’est pas très nette, que Simina est très mature pour son âge et est surtout très imprégnée du folklore de la maison. Seule Sanda semble saine de corps et d’esprit. La première nuit, les deux hommes observent aussi des phénomènes étranges, même leur sommeil est agité. Ils découvriront vite que cela à un rapport avec Mademoiselle Christina. Rapidement Sanda est très malade. On comprendra plus tard que cela provient d’une manque de nourriture sanguine…

    Ce roman a été écrit en 1935 par Mircea Eliade, homme au passé par forcément irréprochable. Cela explique que c’est un roman plutôt d’atmosphère que du style « Buffy contre les vampires ». Ici, pas de batailles avec des pieux, ni de morsures. On ne parle pas explicitement de vampires ; le roman n’est fait que de sous-entendus. Par contre, Mircea Eliade arrive à distiller une ambiance qui fait peur. La quatrième de couverture donne une bonne idée du style (le il c’est Egor et le elle c’est Christina) :

    Elle ôta lentement un gant et le lança par-dessus la tête d’Egor, sur la table de nuit. L’odeur de violette s’était faite encore plus pénétrante. Il sentit soudain une main chaude lui caresser la joue. Tout son sang se figea, car la sensation de cette main chaude – d’une chaleur irréelle, inhumaine était effroyable.

    Egor voulait hurler de terreur, mais il n’en trouva pas la force, sa voix s’éteignit dans sa gorge. « N’aie pas peur mon amour, murmura alors Chritina. Je ne te ferais rien. À toi, je ne te ferais rien. Toi, je t’aimerai uniquement… » Elle le regardait, insatiable, affamée.

    C’est surtout cela qui me donne particulièrement envie de continuer à lire cet auteur, dont c’est le seul roman vampiresque et qu’il a écrit durant sa jeunesse. En effet, j’ai trouvé l’histoire assez banale. Cependant, ça l’était sûrement moins à l’époque où le livre a été écrit.

    En conclusion, c’est un roman plutôt bon mais ce n’est pas vraiment bit-lit. Pas assez de sang !

    Références

    Mademoiselle Christina de Mircea ELIADE – traduit du roumain par Claude Levenson (L’Herne, 2009)

     

  • Il est enfin sorti ! Je l’ai commandé dès que j’ai vu sur le flux RSS du blog des éditions de l’Herne et je peux vous dire qu’il n’est pas resté longtmps dans ma Pile À Lire. C’est un roman assez étrange parce qu’il n’y a pas vraiment d’histoire très définie mais c’est plutôt la vie de la petite ville de Cranford dans les années 1840. Je n’avais pas compris cela au départ donc je me demandais où Elizabeth Gaskell voulait en venir. Au fur et à mesure, on s’habitue au rythme et alors là c’est vraiment un roman très très drôle avec toutes ses annecdotes de la vie quotidienne. Pour vous donnez une petite idée, voilà la première page qui vous donne une meilleure idée de ce qu’est Cranford :

    Disons, pour commencer, que Cranford est aux mains des Amazones ; au-dessus d’un certain loyer, ses demeures ne sont occupées que par des femmes. Si jamais un couple marié vient s’installer en ville, d’une manière ou d’une autre, le monsieur disparaît ; tantôt il finit par mourir tout simplement de peur, à l’idée d’être le seul homme à fréquenter les soirées de l’endroit ; tantôt il a une bonne raison d’être absent, puisqu’il se trouve qui avec son régiment, qui sur on navire, qui tout à fait accaparé par ses affaires d’un bout à l’autre de la semaine, dans ce haut lieu du commerce qu’est Drumble, la métropole vosine, distante de vingt miles seulement par le chemin de fer. Bref, les messieurs, quel que soit leur sort, sont absents de Cranford. D’ailleurs, que feraient-ils, s’ils vivaient là ? Certes, le médecin fait sa tournée d’une bonne trentaine de miles, pour voir ses malades, et revient dormir à Cranford, mais tout le monde ne peut pas être médecin. Et pour ce qui est de veiller à ce que les jardins bien tenus soient emplis de fleurs ravissantes, sans être défigurés par une seule mauvaise herbe ; d’éloigner les petits garçons qui couvent ces fleurs ravissantes d’un regard plein d’envie, à travers la clotûre ; de fondre sur les oies qui s’aventurent à l’occasion dans ces jardins bien tenus, si l’on oublie d’en fermer la grille ; de trancher toutes les questions de la littérature et de politique sans s’embarasser de raisons ou de discussions ou de discussions superflues ; de faire régner un ordre admirable parmi les soubrettes propres comme des sous neufs ; de faire preuve de bonté (quelque peu tyrannique) envers les pauvres et de sincères et tendres soins les unes envers les autres chaque fois qu’elles sont dans l’affliction, les dames de Cranford y suffisent amplement.

    Maintenant que vous êtes familiarisés avec Cranford, passons aux personnages principaux (en fait il y en a plein). La narratrice est Mary Smith ; c’est une femme vers les 27-28 ans (c’est l’idée que je m’en fais). Elle n’est pas de Cranford. Son père et elle ont déménagé à Drumble où celui-ci fait des affaires mais le coeur de Mary reste à Cranford où elle fait des séjours réguliers chez les demoiselles Jenkyns, deux vieilles filles. Il y a Deborah, parangon de vertu, modèle de la bonne société de Cranford. dans tous les domaines. Elle fait autorité. Il y a aussi Mathilda, ou Matty, qui elle est toute douceur et se laisse un peu dirigé par sa soeur. Il y a Miss Pole, véritable commère (les autres le sont aussi mais moins), Mrs Forrester (qui est toute humble). Il y a aussi Mrs Jamieson, un peu plus élevé dans l’échelle sociale que les autres (et elle en profite !), Lady Glenmire, Dr. Hoggins ..

    Finalement, Cranford est un roman qui vaut particulièrement pour sa galerie de personnages et les interactions (jugements changeants, cancans …) entre eux mais pas trop pour l’histoire. Je suis en train de visionner l’adaptation de la BBC 2007 et elle décrit parfaitement cette ambiance ; les acteurs sont tellement expressifs que la caricature en devient géniale. La scène où le chat fait ses besoins dans la botte pour récupérer la vieille dentelle m’a fait mourir de rire autant dans le livre que dans la série ! Je retourne à mon DVD…

    D’autres avis

    Ceux de Chinchilla (avec son avis sur d’autres nouvelles), d’Isil. Je suis sûre qu’il y a d’autres avis mais je n’arrive pas à les trouver …

    Références

    Cranford d’Elizabeth GASKELL – traduit de l’anglais par Béatrice Vierne (L’Herne, 2009)

  • Quatrième de couverture

    Porté par l’écriture exquise de Jennifer Johnston, un roman aussi poignant que délicat sur les liens familiaux, l’amour et le temps qui passe. Une histoire bouleversante, parsemée de subtiles références shakespeariennes, par une des plus brillantes romancières irlandais.

    Lorsque, après un terrible accident de voiture, Henry, la cinquantaine, se réveille sur son lit d’hôpital, il ne peut se rappeler ce qui l’a conduit là. Très mal en point, il a du mal à situer ceux qui défilent à son chevet : est-il encore marié à cette femme très autoritaire ? N’était-il pas fâché avec sa fille ? Son fils lui cacherait-il quelque chose ? Son frère serait-il revenu du Canada ? Que devient sa mère, artiste excentrique et déboussolée ? Et qui est Sebastien, ce très bel homme qui le veille nuit et jour ?

    Au fur et à mesure que son corps se répare, ses souvenirs reviennent, d’insécurité, d’urgence, qui ont fait tant tot aux siens.

    Il faudra encore un peu de temps, un évènement dramatique et la magie d’un soir de Noël pour que Henry parvienne enfin à renouer les liens distendus avec sa famille…

    Mon avis

    J’adore Jennifer Johnston donc quand un de ses romans sort, j’ai tendance à me précipiter. Jennifer Johnston c’est des histoires de famille, en Irlande, toujours de gens un peu perdus, qui se retrouvent à la fin du livre. Jennifer Johnston c’est aussi une écriture qui emporte. Elle est toujours simple mais par un je-ne-sais-quoi elle vous apporte des petites étoiles dans les yeux. On n’est pas triste en lisant un roman de cette auteure même si l’histoire est triste. Si vous n’avez pas encore découvert ses livres, n’hésitez pas mais par contre pas avec ce livre.

    Ici, à mon avis, ce n’est pas un de ses meilleurs opus. Elle avait une histoire de base très intéressante, même si déjà traitée ailleurs. J. Johnston s’est surtout intéressée à la reconstruction de la cellule familiale autour du malade, quitte à laisser des points intéressants dans l’ombre. L’impression que j’ai eu c’est qu’elle n’était pas allée chercher assez loin ; les faits du passé sont un peu vite oubliés (c’est ce qui à mon avis donne l’impression d’excentricité du livre), la fin est un peu brutale … Pour ce qui est de l’écriture, c’est toujours bien (c’est ce qui m’a permis de lire le livre jusqu’au bout) mais je mets un bémol : tous les « mon chéri », « ma chère », « ma belle » … a toutes les sauces c’est très très lourd. On ne comprend pas pourquoi ils se donnent tous ces petits noms. Je ne sais pas si en anglais cela donne mieux. Cela rend les dialogues assez difficiles à suivre.

    En conclusion, un roman plutôt pas mal mais je n’en garderai pas un souvenir au delà de deux semaines. Il me reste deux Jennifer Johnston dans ma PAL, mais des anciens : ce sera sûrement mieux …

    Références

    Un Noël en blanc de Jennifer Johnston – traduit de l’anglais (Irlande) par Anne Damour (Belfond, 2009)

  • Mon premier vrai gros livre en anglais. 485 pages ! Je suis très fière … C’est presque aussi bien que quand j’ai lu mon premier roman en français sans images et qui faisait plus de 250 pages. J’avais choisi ce livre parce que je croyais que le héros était Edgar Poe (« the american boy ») mais en fait ce n’est qu’un personnage très très secondaire (si on faisait jouer le film, il aurait peu de dialogue mais beaucoup de figuration).

    On est en Angleterre, à Londres et dans ses environs, en 1819. Thomas Shield devient professeur au collège dirigé par Mr. Bransby. Il a en particulier comme élèves Charles Frant et Edgar Poe, deux petits garçons d’une dizaine d’années qui se ressemblent étrangement. Thomas Shield devient plus ou moins « ami » avec les deux enfants car il prend leur défense devant des plus grands. À ce titre, il est plus souvent à leur service que leur professeur. Il emmène les enfants chez leurs parents, les reprend … Un jour, il voit un homme attendre devant la maison des Frant. Il va s’avérer qu’il est en réalité à la recherche d’Edgar (il s’est trompé d’enfant) qui lui vit chez son père adoptif Mr. Allan. L’inconnu s’avère être le véritable père d’Edgar, Mr. Poe. Le temps que cela soit découvert, il y a plein de quiproquos qui font que Mr. Frant s’inquiète pour son fils et vont transformer Thomas Shield en enquêteur, ce qu’il ne cessera d’être jusqu’à la fin du livre.

    Un jour, Mr. Frant est retrouvé mort, défiguré et assassiné. C’est Thomas Shield qui va le reconnaître. Charles Frant est retiré de l’école. Thomas Shield devra lui servir de précepteur. Il fera alors connaissance avec la famille. Mr. Frant était associé dans une banque qui appartenait à la famille de sa femme (Sophie ou Sophia Frant (l’auteur n’est pas très fixé), ex Marpool). En effet, la mère de Sophie était une Wavenhoe, famille de banquier. Il y a aussi l’oncle de Sophia, George qui est très vieux et surtout très mourant et Stephen Carswall, cousin de George (homme très très vieux et surtout très manipulateur) qui a une jeune fille : Flora. Bien sûr Thomas va tomber amoureux de Sophia et de Flora.

    Avant la mort de George Wavenhoe, Stephen Carswall va manipuler George pour qu’il donne la propriété qui devait revenir à Sophia (maintenant veuve) à Flora. Ainsi, il garantit un bien à sa fille et en même temps il rend Sophia et son fils dépendante. J’ai aussi oublié de signaler que la banque a fait faillite après la mort de Mr. Frant suite à la découverte de plein de magouilles.

    Là dessus se greffe un autre américain : Mr. Noak dont on va découvrir au fur et à mesure pourquoi il est là.

    Je ne vous ai raconté peut être qu’un dixième des péripéties. Il se passe toujours un truc même si c’est très sage comme rebondissement. Mais chaque détail compte. À la fin vous pensez que tout le monde est coupable et vous vous retrouvez un peu perdu quand on vous annonce le dénouement qui sembla à l’auteur évident d’après ce qu’il nous a dit avant. C’est un très bon livre (on se demande pourquoi il n’est pas traduit en français).

    Le seul reproche que je ferai c’est que l’histoire aurait pu être raconté sans Edgar Poe (par contre pas sans le père). Andrew Taylor semble le prendre comme un prétexte surtout dans l’épilogue quand il se raccroche aux branches pour lier les événements à la mort de Poe trente ans plus tard.

    Pour ce qui est du niveau d’anglais, je l’ai trouvé un peu difficile au début surtout dans ce qui était des descriptions du mobilier ou même des personnages. Au fur et à mesure je me suis prise au jeu et j’ai trouvé que cela se lisait plutôt bien.

    Il ne me reste plus qu’à trouver quelqu’un pour le traduire en français pour savoir si j’ai bien compris.

    Références

    The american boy de Andrew TAYLOR (Harper Perrenial, 2003)

  • J’ai entendu parlé de ce livre à l’émission Jeux d’épreuves de France culture. Je ne me rappelle plus comment ils ont fait pour en parler mais personnellement ça fait une semaine que je me pose des questions existentielles sur le sujet.

    Començons tout d’abord par le rapport prix – quantité : 3 euros pour 80 pages (et petites pages parce que c’est dans la petite collection d’Allia : ils sont donc encore plus petit que d’habitude). Le rapport qalité est lui excellent. C’est un petit ouvrage mais qui je pense entraîne beaucoup de réflexion sur notre société actuelle.

    Ce texte a été publié pour la première fois dans The New Yorker les 11 et 18 février 2008 ; David Grann n’adopte pas un style littéraire plutôt journalistique. Il relate un fait divers qui s’est produit en Pologne fin 2000 :

    Dans un coin reculé au sud-ouest de la Pologne, loin de toute agglomération, le fleuve de l’Oder fait un brusque méandre pour former une petite crique. Les berges, voilées par les pins et les chênes qui les dominent, sont recouverts d’herbes folles. Seuls des pêcheurs arpentent régulièrement les lieux : la baie regorge de perches, de brochets et de carassins. Par une froide journée de décembre 2000, trois amis lançaient leurs lignes, quand l’un d’eux remarqua quelque chose qui flottait près de la rive. Il pensa d’abord que c’était une bûche mais en s’approchant il crut voir des cheveux. Le pêcheur héla l’un de ses amis, qi poussa l’objet du bout de sa canne. C’était un cadavre.

    Il s’agit d’un homme de trente cinq ans dont le nom est Dariusz Janiszewski. L’auteur relate ensuite l’enquête de l’inspecteur de police Jacek Wroblewski. Celle-ci décolera vraiment trois ans après les faits quand après relecture du dossier, l’inspecteur aura un éclair de génie. Il trouvera un indice menant à un suspect Krystian Bala. Là où ça se complique c’est que ce Bala a publié récemment un livre intitulé Amok (traduit ni en anglais ni en français) très violent où il mettait en scène un meurtre :

    Wroblewski s’en procura un exemplaire ; l’illustration sur la couverture représentait un bouc dans un style surréaliste – un symbole ancien du diable. À l’instar des romans de Michel Houellebecq, le livre est sadique, pornographique et morbide. Le personnage principal, par ailleurs le narrateur du récit, est un intellectuel polonais qui s’ennuie et qui, quand il ne s’épanche pas en divagations philosophiques, boit et couche avec des femmes.

    Wroblewski, qui lisait surtout des livres d’histoire, fut choqué par le contenu du roman, qui n’était pas seulement violent mais violemment anti-clerical. Il prit note du fait que le narrateur assassine l’une e ses maîtresses sans motif (« Qu’est-ce qui m’a pris ? Putain qu’est-ce que j’ai fait ? ») et dissimule si bien son crime qu’il n’est jamais découvert.

    L’enquêteur a donc l’impression que Krystian c’est en fait incarné en Chris, le narrateur du récit et est devenu le personnage pour lequel il s’était inspiré de lui-même (je peux vous dire que j’ai eu du mal à la formuler cette phrase). Pendant une autre partie du récit, l’auteur s’attache à nous décrire l’évolution de la pensée de Bala et notamment ses opinions philosophiques qui pourraient être à l’origine de ce meurtre :

    Une autre théorie était que le meurtre marquait l’apogée de la philosophie détraquée de Bala – qu’il était la version postmoderne de Nathan Leopold et Richard Loeb, les deux brillants étudiants de Chicago qui, dans les années 1920, étaient tellement épris des idées de Nietzche qu’ils avaient tué un garçon de quatorze ans pour voir s’ils pouvaient réaliser le crime parfait et devenir des surhommes. Pendant leur procès, lors duquel ils furent tous les deux condamnés à perpétuité, Clarene Darrow, le légendaire avocat qui les défendait, dit de Leopold : « Voilà un garçon de seize ou dix-sept ans qui devient obsédé par ses doctrines. Pour lui, ce n’était pas simplement un petit bout de philosophie ; c’était sa vie. » Darrow, dans l’espoir de faire échapper les garçons à la peine de mort, conclut : « Est-ce que quelqu’un mérite le blâme parce qu’il a pris la philosophie de Nietzche au pied de la lettre, parce qu’il en a fait un modèle de vie ? […] Comment ne serait-ce pas foncièrement injuste de pendre un garçon de dix-neuf ans pour la philosophie qui lui a été enseignée à l’université ? »

    Au début, je voulais mettre le billet sur ce livre juste après celui de L’abbaye de Northanger parce que je trouve que les deux livres soulèvent le même type de question : jusqu’où peut-on aller pour l’art ? comment l’art s’entremêle avec la « vie réelle » (c’est très mal choisi comme expression, mais bon …) ? Peut-on confondre les deux ?  Mais après il y a eu la lecture commune de Mansfield Park

    En conclusion : en 80 pages, l’auteur réussit un véritable tour de force. Il finit par contre par une touche bien sinistre …

    Références

    Un crime parfait – un polar postmoderne de David GRANN – traduit de l’anglais (américain) par Violaine Huisman (Allia, 2009)

  • Quatrième de couverture

    « On ne sait pratiquement rien d’elle, sinon quelques dates et les lieux où elle a vécu. Son iconographie est réduite à un portrait que fit d’elle sa soeur. Jane Austen (1775-1817) serait tombée dans l’oubli le plus total, n’étaient les six romans qu’elle écrivit, et qui sont parmi les plus étonnants du domaine romanesque anglais… Il ne s’y passe littéralement rien. Ils racontent principalement les rapports qui se tissent entre des demoiselles à marier et des épouseurs en puissance. Ils sont faits de dialogues et d’évocations brèves : mondanités, jardins, maisons de campagne, voilà pour le cadre.

    La cérémonie du thé, la préparation et le déroulement des bals, voilà pour les événements majeurs. Et pourtant, avec une matière ‘une apparence si mince, Jane Austen a fasciné des lecteurs de la qualité de Virginia Woolf et de Henry James, et continue de fasciner un public important. »

    Hubert Juin, Le Monde

    Mon avis

    J’ai une journée de retard pour mes devoirs parce que c’était une lecture commune pour le premier décembre mais c’est pas grave ! Au commencement, il y a trois soeurs (que nous désignerons par leur nom de femme mariée) :

    • Lady Bertram qui a fait un très beau mariage. Imaginez un baronnet. C’est une femme indolente, sans caractère, toute molle (l’avantage pour son mari est qu’elle est toujours d’accord avec lui et qu’elle ne s’inquiète jamais de rien),
    • Madame Norris qui s’est mariée avec un homme d’Église et qui a une obsession de l’économie qui chez elle, se transforme plutôt en rapacité. Elle est jalouse, envieuse … de tout le monde ! Cela en fait le personnage le plus détestable du roman,
    • Madame Price qui par un mariage inconsidéré s’est retrouvée pauvre et mère de neuf enfants.

    Le roman débute par un acte de charité, celui de Sir Thomas Bertram et de Madame Norris (du moment que la charité ne se fait pas en perte pour elle…), de prendre un des enfants de madame Price en pension à Mansfield Park, demeure des Bertram (où madame Norris est tous les jours). Le choix se porte se porte sur le deuxième enfant, Fanny, alors âgée d’une dizaine d’années, le premier enfant étant un garçon William qui est en train de s’engager sur un bateau.

    Fanny sera élevée avec ses deux cousines Maria et Julia et ses deux cousins Tom et Edmond. Elle ne vivra quand même pas sur un plan d’égalité avec la famille (merci madame Norris !), ce qui en fait une petite Cendrillon mais lui donne un caractère plus agréable. Seul Edmond la considère comme une soeur. On va suivre l’évolution de l’enfance au statut de « jeune gens » de tous les cousins pendant quelques chapitres qui constituent une sorte d’introduction au livre.

    L’intrigue démarre vraiment quand monsieur Norris qui occupait le presbytère de Mansfield meurt. Le Docteur Grant vient s’y installer avec sa femme. Celle-ci, habituée à plus de gens, va héberger sa demi-soeur, Mary Crawford, et son demi-frère, Henry Crawford. Ceux-ci sont du même âge que les jeunes gens de Mansfield. Les habitants de Mansfield et du presbytère vont alors beaucoup se fréquenter. Il y aura alors de nombreuses amourettes qui se feront (mais ne se développeront pas forcément jusqu’au mariage).

    J’ai trouvée cette première partie particulièrement ennuyeuse parce qu’il n’y a pas assez de personnages et du coup, on a l’impression qu’il tourne en rond dans leur grande demeure et ça fait pitié à force. Il y a deux autres personnages qui apparaissent cependant : monsieur Yates (qui incite les jeunes désoeuvrés à faire du théâtre et en plus dans une pièce un peu vulgaire pour l’époque et pour cette classe de la société) et monsieur Rushworth, futur mari de Maria et donc très jaloux de Henry Crawford.

    La deuxième partie est un peu plus vivante, n’a pas réussi à rattraper les lenteurs de la première partie mais elle est plutôt intéressante à suivre. En effet, chacun va commencer à bouger : aller à Londres, rencontrer d’autres gens, aller à Porsmouth, il y a l’arrivée de William dont le personnage prend un peu plus de profondeur. Il y a donc une plus grande diversité de société qui rend le roman beaucoup plus agréable.

    Pour le style de Jane Austen, j’ai été un peu déçue, à moins que cela ne vienne de la traduction, car même si elle dépeint très exactement la société de l’époque, il n’y a pas les petites touches un peu moqueuse que j’affectionne tant.

    En conclusion, un avis en demi-teinte !

    D’autres avis

    J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune avec Bouh (qui a fait ses devoirs en temps et en heure), George, Malou et Diane. Il y a d’autres avis sur blog-o-book. Il y a aussi Restling et sûrement d’autres du fait du challenge Jane Austen !

    Références

    Mansfield Park de Jane AUSTEN – traduit de l’anglais par Denise GETZLER (10/18, 1995)

  • Quatrième de couverture

    Alors que vers la fin du XVIIe siècle le roman noir semait ses naïves terreurs dans les foyers anglais, Jane Austen, née en 1775 et qui écrit depuis l’âge de douze ans, ne s’intéresse ni à l’hisoire ni à la politique ni aux fantômes. Elle n’a de goût que pour la vie – la vie telle qu’un oeil acéré peut en surprendre les manèges dans un salon, voire une salle de bal où les jeunes gens dansent, tandis que leurs parents évaluent rentes et dots. Comme on le voit dans ce roman – le troisième, écrit entre sa vingtième et sa ving-troisième année, après Le Coeur et la Raison et Orgueil et Préjugé – où une jeune provinciale de bonne famille est envoyée à Bath prendre les eaux, pour faire son apprentissage du monde et des intermittences du coeur.

    Dans ce chef d’oeuvre, qu’elle a remanié en 1815, Jane Austen, sans doute l’un des esprits les plus implacablement satiriques de toute la littérature, traite sa protagoniste non comme une créature de chair et d’os, à l’instar de tous les romanciers, mais bel et bien comme une héroïne de roman égarée au milieu de conjonctures qui, par rapport aux habitudes du genre, la rabaissent aux yeux du lecteur.

    Et c’est avec une allégresse féroce que Jane Austen nous la montre se comportant, à la moindre occasion, en référence à son livre de chevet, Les Mystères d’Udolphe d’Ann Rafdcliffe, publiés en 1794, juste avant qu’elle ne commence elle-même L’abbaye de Northanger.

    Ainsi parodiait-elle le roman gothique et ses candides lecteurs, promis aux mêmes déboires que Don Quichotte intoxiqué par les ouvrages à la gloire de la chevalerie. Et ainsi, du même coup, annonçait-elle et énonçait-elle l’idée qui serait plus tard au coeur de la modernité, et selon laquelle la vie finit toujours par imiter l’art.

    Hector Bianciotti

    Mon avis

    Le problème avec les romans de Jane Austen c’est que je ne sais jamais quoi dire. Vous me direz dans ce cas pourquoi faire un billet dessus. Peut être pour garder une trace de cette lecture, même si je relirai L’abbaye de Northanger parce que c’est vraiment trop bien ! Dans l’ordre de mes préferences, il y a d’abord Persuasion parce que l’héroïne est humaine, ensuite L’abbaye de Northanger et Orgueil et Préjugés pour leur ironie si drôle et à la fin Raisons et sentiments et Mansfield Park (je suis en train de lire mais les longueurs du début m’ont un peu dégoûté). Il me reste à lire Emma, Juvenilia, Lady Susan, Les Watson, Les Sanditon et les Lettres. Je verrai comment c’est …

    L’abbaye de Northanger c’est l’histoire de Catherine Morland qui n’a jamais vu le monde. Mais elle pense le connaître car elle lit tous les romans gothiques qui sont en vogue à l’époque. Un jour, on lui propose d’accompagner ses voisins à Bath pour tenir compagnie à la dame. Là elle s’attend à retrouver les mêmes choses que dans les romans : des hommes qui vous enlèvent … Elle sera vite déçue. La seule aventure est celle d’ecouter Isabella Thorpe, sa nouvelle « amie » (qui est égocentrique et donc par définition n’écoute son amie que pour se faire valoir elle-même), le frère de celle-ci (qui courtise Catherine Morland de manière plus que lourde). Heureusement arrive les Tilney : le père est amiral, Henri est homme d’église et Eléonore, seule femme de la famille et à peu près du même âge que Catherine. Toujours pas d’aventures gothiques mais une idylle naît entre Henry et Catherine. Elle devra souvent choisir entre les Thorpe (le frère de Catherine, James, veut épouser Isabella) et les Tilney.

    Dans une deuxième partie, les Tilney invite Catherine à leur domicile, l’abbaye de Northanger ! Si ce n’est pas un lieu d’aventures gothiques, je ne m’y connais pas.

    Dans ce livre, Jane Austen développe deux idées. Tout d’abord elle se moque des jeunes filles romantiques qui confonde le roman et la réalité. D’après Jane Austen, George Clooney ne viendra jamais m’enlevé pour que nous vivions ensemble dans un château hanté (avec de bons travaux il ne le sera plus) ! Je sais cela peut surprendre … Elle montre aussi que les personnes les plus fortunées ne sont pas forcément celles qui ont le plus de qualités morales. Il y a un nombre incroyable de personnages qui sont dans ce cas.

    Ce qui m’a beaucoup plû dans ce roman c’est le ton de Jane Austen : encore plus délicieusement ironique que dans Orgueil et Préjugés. Un régal !

    Comme je vous l’ai dit, un des romans de Jane Austen que je préfère. Pour l’instant …

    D’autres avis

    D’autres avis sur blog-o-book mais aussi chez Mathilda, Fleur, Mo, Malice

    Références

    L’abbaye de Northanger de Jane AUSTEN – traduit de l’anglais, présenté et annoté par Pierre Arnaud (L’imaginaire – Gallimard, 2004)