J’ai lu grâce à l’avis de Lilly. C’est un livre qui se lit tout seul ; on est pris dans l’histoire. Il s’agit de la vie d’un village autour d’un lac, celui de Slobozia. Ce lac a quelque chose de mystérieux : il avale les gens méchants, même qu’un peu qui veulent du mal à un garçon Victor Luca. C’est une des manières dont on peut lire ce livre : c’est comme un conte où des gens veulent du mal à Victor et le gentil lac vient l’aider parce qu’il n’a personne d’autres dans la vie (même si il a sa soeur et sa mère qui sont prêtes à tout pour lui). C’est cependant un mode de lecture assez simpliste parce que Victor n’est pas si gentil que ça.
Au départ, son père fait vivre une vie infernale à sa famille. Un jour, Victor rencontre son père près du lac et il s’arrange pour qu’il se noit. Plus tard, dans sa dix septième année, il tuera une jeune fille qui se moque de lui alors qu’il voulait sortir avec. Il prend la fuite mais retourne quelques temps après chez sa mère car suite à un malentendu on le croit mort. Il vivre reclu pendant vingt ans à recopier des manuscrits religieux interdits pendant la dictature. C’est la pénitence que lui a donné le curé du village pour l’amener au chemin de la rédemption. C’est là un deuxième mode de lecture : la rédemption quand on a commis un crime. Peut-on être jamais pardonné sur terre ou ailleurs ? Est-ce qu’il n’y a pas de rechutes. Liliana Lazar confronte deux attitudes très différentes.
En plus de tout ça, il y a un troisième mode de lecture : celui de la fresque historique car ce récit s’inscrit dans une période très tourmentée pour la Roumanie, celle de la dictature de Ceausescu puis la période après la chute du dictateur. On y voit notamment la place que pouvait tenir l’Église dans le pays à ce moment là.
Enfin, il faut souligner que Liliana Lazar, dont c’est le premier livre et qu’elle a en plus écrit en français, a un don pour évoquer les personnages (peut être plus que pour les paysages). Par une langue simple mais très figurative, on arrive à voir les situations où se trouvent les personnages.
En conclusion, un auteur que je suivrais volontiers !
Références
Terre des affranchis de Liliana LAZAR (Gaïa, 2009)
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