Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    Ceci est un récit extraordinaire, comme il en existe peu dans l’histoire de la littérature. Doublement extraordinaire même : la découverte d’un manuscrit caché n’est déjà pas banale… mais lorsque celui-ci révèle l’existence réelle de l’un des personnages de roman les plus célèbres, voilà qui a de quoi laisser pantois.

    Ce journal retrouvé, tenu par le géologue Ugo Pandolfi, apporte en effet la preuve formelle que Sherlock Holmes fut bien un être de chair et d’os et qu’il eut maille à partir, bien avant que Conan Doyle ne lui octroie l’éternité littéraire, avec le Napoléon du crime : l’infâme Moriarty.

    L’aventure du détective sur les routes et les chemins de Corse où son flair l’a mené nous est contée jour après jour par Ugo Pandolfi qui le côtoya et lui servit de guide – ne l’avait-il point déjà été pour son ami Maupassant quelques années auparavant ?

    Chaque lieu, chaque rebondissement joyeux ou dramatique, sont l’occasion de découvrir une île que les grands romantiques du XIXe siècle disaient tragique, mais aussi de percer le mystère d’une grande figure dont on perçoit enfin une épaisseur humaine et une sensibilité que l’on ignorait… un Sherlock Holmes aux prises avec ses pires phantasmes !

    Mon avis

    J’ai été déçue par ce livre. Voilà c’est dit.

    Pour ce qui concerne la partie Sherlock Holmes, en faire un sniper ou bien un enquêteur du Ministère de l’Agriculture m’a laissé dubitative. C’est original bien sûr mais assez mal exploité. Un sniper par définition attend et son attente ne nous est pas épargnée (vingt jours, imaginez). Sherlock n’attend pas tout seul, il est avec deux autres policiers et Ugo Pandolfi. Mais il ne se passe rien à part les repas. Je pense qu’en vingt jours ils ont du goûter toutes les spécialités corses. Une fois que Sherlock a tué son bonhomme, le voilà parti pour enquêter sur une histoire de moutons qui est déjà résolu (en tout cas c’est ce que j’avais cru comprendre ; arrivée à la page 230 je pense, Sherlock fait comme si il venait de découvrir la résolution alors qu’il y a déjà 70 pages que l’on a compris). La dernière partie, quand Ugo est à Londres, est intéressante mais n’a rien à voir avec la soupe.

    Ce qui aurait pu être intéressant c’est la visite de la Corse en compagnie de Sherlock Holmes. Je crois que c’est loupé pas par la faute de l’auteur, du « compilateur du texte » (l’arrière petit neveu de Ugo Pandolfi) ou du dessinateur mais plutôt de l’éditeur. Mettre une carte de la Corse pour la pauvre fille qui n’a jamais été dans l’île, cela aurait pu être intéressant, privilégier les dessins représentant les paysages de la Corse, cela aurait pu être pas mal non plus. Le côté pittoresque (des romans de Prosper Mérimée), les habitants de la Corse (en tout cas comme je me les imagine à cette époque) et la gastronomie sont par contre très bien rendus. Je pense que pour des gens qui sont allés en Corse, cela doit être rigolo de se remémorer les lieux avec Sherlock Holmes dedans.

    L’idée de base : l’arrière petit neveu qui découvre les textes de son arrière grand oncle, témoin de l’existence de Sherlock est  excellente et originale et est très bien exploitée au fil du roman (pour une fois que ce n’est pas un récit oublié dans la malle de Watson). En particulier, les notes de bas de pages, même si fastidieuses à lire, sont intéressantes, très documentées et parfois très drôles.

    Ces points positifs font que ce livre m’a déçu car ils laissaient présager quelque chose qui aurait pu être mieux (notamment avec moins de longueurs : je ne me suis toujours pas remise de l’attente avec le sniper).

    L’avantage est que cela donne envie de lire les récits corses de Guy de Maupassant.

    Références

    La vendetta de Sherlock Holmes de Ugo PANDOLFI – édition établie et présentée par Jean PANDOLFI-CROZIER – illustrations de Jean-Pierre CAGNAT (Albiana, 2010)

  • Quatrième de couverture

    « Professeur Ira Claverham, Rejeté de l’Enfer ».

    En lisant cette carte de visite, on est en droit de penser qu’on a affaire là à un charlatan ou à un plaisantin. Mais lorsque l’on découvre ladite carte tour à tour sur le cadavre égorgé d’un magistrat puis sur un pasteur frappé de démence, il convient de se demander s’il ne vaudrait mieux éviter de croiser son chemin.

    Et pourtant, Sherlock Holmes va devoir se lancer à la poursuite de cet être, qu’il soit homme ou démon, pour éviter d’autres meurtres…

    Mon avis

    Tout d’abord qu’Éric Honoré n’est pas de ma famille ! Il s’agit d’un livre vendu sur le site TheBookEdition.com que je ne connaissais pas du tout avant que Béatrice Nicodème explique dans les commentaires d’un de mes billets sur ses livres qu’elle remettait à disposition sur ce site Défi à Sherlock Holmes, plus édité et trouvable très difficilement en occasion à des prix exorbitants (si tous les auteurs pouvaient être pareils). Je préfère quand même lire des livres papiers que des fichiers pdf, me voilà partie pour commander et donc à regarder ce qu’il y a autour et notamment redécouvrir ce pastiche (vu sur ce site). Les livres me sont arrivés dix jours plus tard (ils sont comme les livres que l’on pourrait acheter en librairie mais il y a quelques défauts dans la mise en page et quelques coquilles). Il faut savoir aussi que dans le cas du livre d’Éric Honoré le texte avait déjà été mis en lecture sur le site de la SSHF.

    Pour faire simple, j’ai adoré ce livre qui se dévore. L’ambiance du canon est parfaitement rendue (ben oui il appartient quand même à la SSHF), la relation Holmes-Watson aussi (il n’y a pas un Watson stupide et un Holmes ultra-intelligent et prétentieux comme c’est le cas dans beaucoup de pastiche). J’ai aimé notamment que le Professeur Ira Claverham arrive à mettre par terre Holmes au cours d’une altercation et qu’alors Holmes montre un mouvement d’humeur. Cela renforce son côté humain. Pour ce qui est de l’intrigue, elle est retorse et surtout très moderne. C’est un scénario digne d’une série moderne (c’est-à-dire que l’on voit beaucoup de nos jours mais qu’à ma connaissance on rencontre très rarement dans un roman victorien) et pourtant Éric Honoré arrive à l’appliquer à l’époque victorienne sans que cela dénote ou que cela paraisse moderne. Un bémol est que dans le dénouement l’auteur a tendance à appliquer un peu trop le hasard ou la folie pour que cela corresponde pile poils (ça n’empêche pas d’apprécier rassurez-vous).

    Ce sont 190 pages intelligentes d’une intrigue extrêmement bien construite que j’ai dévoré dans la journée !

    Références

    Le Mystère du Rejeté de l’Enfer de Éric HONORÉ (The Book Edition, 2008)

  • Quatrième de couverture

    Mai 1891.

    Piégé par Owen Chanes, le vampire qui terrorise Londres et la royauté, Sherlock Holmes a bien failli périr lors de leur premier affrontement. Il ne doit son salut qu’à l’intervention de Joyce Middles.

    Repartant de zéro, le détective doit rapidement trouver de nouvelles pistes s’il veut préserver les Watson. Car la reine Victoria, excédée par les meurtres qui endeuillent son entourage, est passée de la menace aux actes et exerce une terrible pression sur Selymes.

    Pour assurer sa survie, le maître des Vampires met Holmes au pied du mur …

    Mon avis

    Il y a quelques mois j’avais lu le premier tome de cette bande dessinée. J’avais plutôt aimé puis quand était sorti le deuxième (ce que j’avais découvert par hasard), je me l’étais offert mais il était resté dans ma PAL-BD  jusqu’à ce que Niki ne me le fasse sortir grâce à son avis. J’avoue avoir été assez déçue.

    J’ai trouvé que c’était trop vampirique par rapport au côté holmésien (faut dire que les vampires, c’est pas forcément ma tasse de thé), que le scénario était trop facile : on châtie les plus méchants, on gracie le plus gentil des méchants et tout le monde s’en sort plutôt bien. Bof, bof … Après, comme je le disais à Niki, si tu fais intervenir Victoria, tu dois t’en servir. Pas de là à la faire vampire mais tout de même. Le scénario m’a donc déçu parce que je voyais autre chose après ma lecture du premier tome, où le côté affaire d’État aurait été plus exploité.

    Pour ce qui est des dessins, je les trouve égaux à eux-mêmes. En effet, pour lire le deuxième tome, j’ai relu le premier. Entre les deux, je n’ai pas vraiment vu de différence donc mes commentaires sur le premier tome valent pour le deuxième. Le seul reproche que je ferais, c’est que dans les scènes de combats avec les vampires, le seul moyen que j’ai trouver de distinguer les bons des méchants c’est que les méchants sont ceux qui prennent feu ! Pour distinguer, les méchants, les vampires donc, je n’ai pas réussi. Le londre victorien est toujours aussi bien par contre.

    Je suis déçue mais il faut dire que j’en attendais beaucoup à cause de l’attente entre les deux volumes (c’est dans mon caractère). Je pense que si on fait comme Niki lire les deux à la suite cela doit paraître mieux car dans l’ensemble, c’est quand même une bonne BD, une histoire qui se laisse suivre.

    Références

    Sherlock Holmes et les Vampires de Londres – tome 2 : Morts et vifs de Sylvain CORDURIÉ (scénario), de LACI (dessin), de Axel GONZALBO (couleurs) et de Jean-Sébastien ROSSBACH (couverture) (Soleil, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Tâcheron de génie enchaînant à train d’enfer les aventures de Harry Dickson, Jean Ray, tailleur de joyaux noirs dignes des plus hautes vitrines du fantastique, n’eut qu’une préoccupation : pousser les portes secrètes qui mettent en relation le monde visible et l’invisible.

    Le psautier de Mayence, conte marin lié au vieux mythe du vaisseau fantôme, le place dans la catégorie de Hoffmann et de Poe.

    Mon avis

    Là encore c’est un titre soufflé par Matilda. Il n’y en avait qu’un quand nous étions à Paris mais après je l’ai revu alors je l’ai pris 🙂 J’adore les aventures d’Harry Dickson depuis toute petite peut être même avant Sherlock Holmes. Je trouve que cela détend et que c’est plutôt bien raconté quand elles sont vraiment de Jean Ray (quand elles ne le sont pas, par contre, on voit la différence de qualité). Je ne les conseille plus depuis qu’une personne à qui j’avais dit que c’était trop m’a dit que c’était nul.

    Ici, ce n’est pas une aventure d’Harry Dickson mais un conte que l’on pourrait qualifier de fantastique. Un équipage s’embarque pour une expédition scientifique dictée par un homme. Cette expédition va les mener au-delà de notre monde, c’est-à-dire qu’ils vont traverser une porte spatio-temporelle sans s’en rendre compte. Ce qui va les mener dans une série meurtrière horrible avec une fin à vous mettre la frousse pour toute la nuit.

    Jean Ray, à mon avis, ici est beaucoup plus fort que les Harry Dickson parce que l’écriture est très littéraire, les images très fouillées et choisies alors que dans les Harry Dickson c’est les intrigues qui m’ont le plus marquées. Ici, c’est le style (qui fait monter l’angoisse) qui fait que j’adhère à une histoire pour laquelle je n’aurais eu à la base aucune affinité.

    Il est à noter que la postface est de François Angelier, celui-là même qui présente l’émission Mauvais genres sur France Culture qui nous a fait il y a quelques semaines une superbe émission sur le somme de Arnaud Huftier Jean Ray, l’alchimie du mystère paru chez Engrenages (trop cher pour moi en ce moment : je le demanderais à Noël).

    Livre lu dans le cadre du challenge Littérature Belge chez Reka.

    Références

    Le psautier de Mayence de Jean RAY – postface de François Angelier (Mille et une nuits, 1997)

  • Quatrième de couverture

    1939, c’est la mobilisation générale. Bussy, 13 ans, est emmenée de Paris par son père, violoniste ombrageux, pour être soustraite à la guerre. Après l’Exode, dans le village de province et le chaos des événements, sans guide maternel, elle rencontre un jeune résistant, Daniel, qui change son destin.

    De on côté, Tristan, qui a lui aussi subi l’exode, aperçoit Bussy dans la foule à la Libération, et s’amourache d’elle. Elle lui échappe mais le hasard les réunira, ils se marieront. Le temps passe, la vie de Bussy semble enfermée dans un secret, mais coule comme une eau sans force. Ils ont une fille, Esther, qui, avec un vieillard, tient un chenil. Esther nous raconte l’errance de sa mère. Tous semblent mener la même vie lente qui leur fait traverser l’existence courbés et l’oeil baissé. Bussy, qui a fait l’apprentissage de la liberté, les abandonne et part.

    L’auteur de Courir dans les bois sans désemparer (2006) et Du silence sur les mains (2008), se tient de nouveau au plus près d’êtres qui refusent le destin que leur a fait la vie et qui, comme Bussy, parviennent à se rendre libres. Elle fait preuve à nouveau de cette même écriture qu’un critique a qualifiée d’ensorcelante qui a fait le succès de ses précédents romans.

    Mon avis

    C’est le deuxième roman de Sylvie Aymard que je lis après Du silence sur les mains. Je trouve celui-ci beaucoup plus abouti et surtout je pense l’avoir mieux compris dans celui-ci.

    Le style, comme il est dit dans la quatrième de couverture, est hypnotique : il utilise des phrases simples dans une langue qui claque. On est pris à la gorge par la manière dont c’est narrer et pas par les faits.

    La narration, c’est à mon avis le point faible, est faite par deux narrateurs : un narrateur extérieur, qui est froid et lointain (c’est lui qui fait les phrases qui claquent mais on n’arrive pas à sentir réellement concerné : une histoire intime qui ne touche pas) et Esther, qui elle utilise les sentiments et surtout le sentiment d’incompréhension vis à vis de ses parents.

    Ce que j’ai par contre aimé c’est l’angle original. Pour ce type d’histoire, on s’attend à ce que la fille découvre que son père n’est pas son père mais l’amant que sa mère a eu quand elle était jeune. Quand la fille le découvre, elle lâche sa mère et fait une enquête sur son père biologique. ici, la fille ne recherche rien, n’apprend pas que son père n’est pas son père, ne lâche jamais sa mère, essaye d’aimer son père le mieux qu’elle le peut même si lui est assez distant et essaye de construire sa vie le plus normalement possible. Le sujet n’est pas la guerre ou une histoire de famille mais comment réussir sa vie, comment vivre la vie en général. C’est dans ce sens où j’ai mieux compris l’auteur que dans son deuxième roman.

    Là encore l’histoire ne s’arrête pas vraiment au roman ; elle continue après comme elle avait commencé avant. Les romans de Sylvie Aymard sont des romans qui décrivent une partie de vie et pas une vie ou la vie.

    Références

    La vie lente des hommes de Sylvie AYMARD (Maurice Nadeau, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Victoria est une adolescente de 17 ans d’origine Espagnole qui vit à Béziers. Très proche de ses racines, elle passe le plus clair de son temps de loisirs à la Colonie Espagnole, une très ancienne association installée dans un immeuble de la vieille ville. Elle y pratique la peinture, la danse flamenco et toutes sortes d’activités avec des jeunes gens de son âge. Parmi ses amis, il y a Adrian, qui n’est pas indifférent à sa beauté un peu sauvage. Victoria est une rêveuse et souvent son esprit par ailleurs. Elle songe à toutes ces générations d’Espagnols qui sont passées à la Colonie depuis sa création en 1889, les premiers ouvriers agricoles à l’époque de l’épidémie de phylloxéra et des guerres Carlistes, les nombreux réfugiés de la guerre civile, issus de la retirada, jusqu’aux dernières générations qui ont fui le franquisme et la famine. Elle imagine les soldats Allemands, pendant l’occupation, qui jettent les livres de la petite bibliothèque par la fenêtre pour les brûler ensuite dans la cour. Elle voit le drapeau nazi à croix gammée flotter sur la façade de l’immeuble de la Colonie Espagnole.

    Mon avis

    L’histoire de cette bande dessinée est assez intéressante : elle nous permet de découvrir une communauté et la vie dans cette communauté (la communauté espagnole de Béziers), de découvrir certains épisodes de la Guerre d’Espagne (je ne connaissais pas les Tercio marocains). L’histoire est prétexte à réflexion : sur le fait d’être fils ou d’immigré, d’avoir deux nations dans son cœur. La réflexion est, à mon avis, intelligente et censée, sans mièvrerie ou trop de passion.

    Les dessins de cette BD m’ont nettement moins convaincu tout simplement parce que j’aime les dessins travaillés et en couleur. Ici, il sont plutôt monochrome et de type journalistique (c’est mon libraire qui une fois a employé ce mot). Pourtant, je les trouve adapté au traitement qui est fait du sujet. Des dessins plus classiques auraient nuit dans le sens où c’est eux qui aurait pris le pas sur l’histoire et sur le propos.

    J’ai trouvé que c’était une lecture agréable mais néanmoins instructive, plutôt destinée à mon avis à un jeune public.

    Références

    L’ange de la retirada de Serguei DOUNOVETZ et de Paco ROCA (collection Plantigrade – 6 pieds sous terre, 2010)

  • Quatrième de couverture

    À la retraite, le narrateur décide d’adopter Léo, 99 ans, que rien ne prédestinait à venir s’installer chez lui. C’est le début d’une grande aventure, fait de tout petits riens. De silences qui veulent dire beaucoup, de tendresse, de rires pour conjurer le déclin …

    Mon vieux et moi, est-ce que ça peut durer toujours, comme dans les romans d’amour ?

    Mon avis

    Ce livre m’a fait sourire tellement il est plein de tendresse. Un retraité qui accueille un quasi-centenaire, cela donne des situations cocasses pour la vie quotidienne. Pourtant, le livre met le doigt sur des petites choses : l’isolement quand on s’occupe d’une personne malade, la difficulté qu’on ignore parfois (souvent) de s’occuper d’une personne âgée dépendante.

    Le ton est volontairement léger, drôle et cocasse pour ne pas plomber le moral. Le livre est divertissant et pas du tout dénonciateur ou militant.

    Ce qui m’a beaucoup plu c’est surtout la dernière phrase : à qui cette expérience a été le plus utile ? au « jeune » ou au « vieux » ?

    Une lecture agréable !

    D’autres avis

    Celui de Cuné, de Miss Rose, de Jérôme, de Noukette

    Références

    Mon vieux et moi de Pierre GAGNON (Autrement – Littératures, 2010)

  • Présentation de l’éditeur

    Dans les marais, les flamants roses sont les symboles tenaces d’un Bombay qui est devenu Mumbai. C’est dans les quartiers huppés que Karan Seth, venu saisir avec son appareil l’esprit de la mégapole, va croiser ses modèles : Samar, pianiste, excentrique, homosexuel ; la star de Bollywood, Zaira, et Rhea, dont les frustrations d’épouse l’entraînent dans une relation avec le jeune photographe. L’assassinat de Zaira va bouleverser ce microcosme mondain et faire remonter à la surface tous les non-dits de la haute société indienne : le sexe, l’argent, l’obsession de la célébrité, battent en brèche les valeurs fondamentales, alors que les préjugés gardent leur emprise sur tous.

    Mon avis

    J’ai reçu comme beaucoup ce livre avec Babelio. Je l’ai commencé début août dans l’idée de mettre mon billet pour le 25, date de sortie. Pleine de bonne volonté, j’ai lu la première partie qui correspond à la présentation de l’éditeur. L’impression que j’ai eu c’était que c’était écrit avec les pieds, que je lisais un film hollywoodien. Je voulais l’abandonner parce que je ne vois pas pourquoi je lirais un livre indien (dans l’idée de me dépayser un peu : je ne suis partie de chez moi c’est pour ça) alors que je pouvais allumer la télé et voir la même chose. Les images défilent mais on n’a pas vraiment le temps (et surtout l’envie) de s’attarder dessus, on oublie tout de suite.

    J’étais à deux doigts d’écrire la même chose qu’Amanda mais je n’ai pas osé et surtout je l’aurais bien moins fait. Je l’ai mis de côté. Le 25, j’ai lu les avis de Tamara, de Daniel mais surtout celui de Manu. Je me suis dit qu’il fallait que je donne une nouvelle chance à ce roman. Après ma soutenance de thèse, je l’ai donc repris l’esprit libre et j’avoue que c’est un roman qui se lit plutôt bien. Les personnages s’étoffent dans les deuxième et troisième partie et on a vraiment l’impression de lire un livre et plus un film. Ce qui me gênait c’est que l’auteur ne vise pas à ce qu’on s’identifie aux personnages mais il décrit leurs vies et sentiments tout en étant très pudique. Finalement, j’ai ressenti de la pitié pour ces personnages broyés par le destin mais jamais d’empathie et je ne me suis jamais sentie concernée.

    Pour ce qui est du côté dépaysant que je recherchais quand j’ai accepté la proposition de Babelio, j’ai plutôt été déçue car ce que décrit Shanghvi c’est l’Inde la plus occidentale possible et finalement l’Inde traditionnelle, l’Inde que l’on nous présente, l’Inde colorée, n’est qu’effleurée. Les personnages sont favorisés et n’approchent que très rarement, sauf dans les marchés pour marchander, des personnages plus populaires. Les domestiques passent dans le roman.  Je crois que c’est aussi ce qui m’a paru étrange : un roman occidental écrit avec des images indiennes (les images sexuelles dont on a beaucoup parlé mais aussi la cuisine, les croyances. La mise en parallèle des deux m’a paru étrange mais c’est sûrement ça l’Inde d’aujourd’hui. Les derniers flamants de Bombay est un roman qui me laisse beaucoup d’incompréhensions mais aussi beaucoup de curiosités inassouvies . Je suis d’accord avec Manu que cela me donne envie de mettre le premier dans ma PAL.

    Références

    Les derniers flamants de Bombay de Siddharth Dhanvan SHANGHVI – traduit de l’anglais par Bernard Turle (Éditions des 2 terres, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Ce dimanche 16 août 1936, dans les locaux des phalangistes, Federico ne peut ni hurler sa détresse ni laisser exploser sa rage. Ses pensées vont à l’homme bon et généreux que l’on vient d’abattre comme un chien. À sa sœur Conchita García Lorca qui a soudain perdu son compagnon de vie. Aux pauvres de Grenade, à tous les pauvres d’Espagne dont le sang nourrit déjà les racines de la terre. Et qu’a-t-il fait, lui le poète, pour mériter cet emprisonnement… ?

    Depuis qu’il a écrit ses premiers poèmes, Bruno Doucey est épris d’une ville espagnole, Grenade, et du chant de son poète assassiné par les nationalistes. Un peu comme si le sang de Lorca coulait dans ses veines. Il nous transmet ici sa passion brûlante d’émotion.

    Mon avis

    J’ai eu envie de lire suite à un très court avis dans le Historia de ce mois-ci. Mes sentiments sur cette lecture sont assez mitigés.

    Les points positifs du livre : mettre en comparaison le journal d’un phalangiste et les derniers jours de Federico García Lorca (où il est resté cacher dans la maison d’une famille phalangiste amie), le court rappel historique de la Guerre d’Espagne (qui va même jusqu’à la tentative d’identification des restes de Lorca, « enterré » dans une fosse commune), la courte biographie de Lorca.

    Les points faibles : tout est trop court. Il manque des extraits significatifs des livres de Lorca. Cela aurait permis de mieux saisir ce que représente particulièrement la perte de ce poète dans ces circonstances. L’impression que j’ai eu est que Lorca n’est qu’un symbole des victimes. On aurait pu raconter la même histoire pour tellement d’autres. C’est peut être le but du livre et même de la collection. Le rappel historique, centré surtout sur l’opposition au franquisme, aurait dû être en premier et plus complet car le livre est censé s’adresser à des jeunes (quel âge ?) et je me rappelle très bien qu’adolescente la Guerre d’Espagne c’était très très vague pour moi (j’avoue que cela quand même encore : le nom de Calvo Sotelo m’était totalement inconnu). Attaquer d’emblée la narration me semble assez étrange. De plus, la bibliographie me semble assez calée : lire Malraux, Hemingway, Semprun … ne me semble pas forcément évident à l’adolescence.

    Je dirais que ce livre a les défauts des ouvrages d’introduction : il n’en dit pas assez mais sinon il ne serait pas d’introduction.

    Références

    Federico García Lorca : « Non au franquisme » de Bruno DOUCEY (Actes Sud Junior, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Mestrel part en colonie de vacances dans un château du Touquet qu’on dit hanté. Solitaire et désemparé, il se lie d’amitié avec François, un garçon énigmatique et mutique. Des incidents surviennent. Des disparitions. Du sang…

    Les vies ordinaires s’ouvrent parfois aux abîmes insoupçonnés du réel. Il en va de Mestrel comme de ces quatre militants écologistes fusionnant dans la mort ou de ce footballeur en herbe dans la banlieue de Marseille… Leurs aspirations se heurtent à l’amour, à la violence, à la violence, à l’incompréhension, aux impératifs du destin.

    Mon avis

    Tout d’un coup, j’ai eu envie de lire Marcus Malte. J’entendais le nom depuis quelques années mais je ne savais même pas de quoi ses livres parlaient. Peut être est-ce que j’ai fait le rapprochement avec Pascal Garnier et les éditions Zulma ? Toujours est-il que j’en ai pris un au hasard et que bien m’en a pris !

    Ce sont trois nouvelles. Une première parle de deux enfants en colonies de vacances, pour l’un le séjour ressemble à un cauchemar, l’autre utilisera de drôles de moyen pour résoudre les problèmes de son copain. La deuxième nouvelle parle d’antinucléaire jusqu’au-boutistes. La troisième elle décrit les rêves d’un gamin marseillais, rattrapé par on ne sait pas réellement quoi mais on ne peut qu’être triste pour lui.

    J’ai beaucoup aimé les deux premières nouvelles : l’écriture est simple mais les images suggestives. J’ai senti rapidement mon cœur se serrer sous le coup de la montée du suspens. J’ai aussi aimé le côté un peu irréel qui se dégage des deux nouvelles alors qu’au départ le cadre et les situations sont assez réelles. J’ai aimé que l’auteur aille jusqu’au bout sans s’arrêter à ce qui doit être.

    Pour toutes ces raisons, la troisième nouvelle ne m’a pas vraiment plu parce qu’elle parle de sport (je fais un blocage dès qu’on me parle sport), parce qu’elle est trop réelle justement ..

    Une première découverte de Marcus Malte qui m’a assez convaincu !

    D’autres avis

    Celui d’Amanda, de Moisson Noire, de Kathel, de Pages à Pages, de Jules, …

    Références

    Toute la nuit devant nous de Marcus MALTE (Zulma, 2008)