Cecile's Blog

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    Quatrième de couverture

    "Joe le marinier remarque la femme de son patron le jour même où il repêche un cadavre de femme dans le canal entre Glasgow et Edimbourg. Peut-être connaît-il l'inconnu du canal … Sur fond d'intrigue policière la sensualité éclate au coeur du quotidien. Plus qu'un polar écrit avec une économie d'effets remarquable, Young Adam est une réflexion sur le caractère irrésistible et éphémère du désir, sur la justice et la peine de mort dans la Grande-Bretagne des années 1950."

    Mon avis

    C'est un très beau livre qui ne correspond pas du tout à la biographie de l'auteur : on n'y parle pas du tout de drogue, parfois un peu de sexe (mais ce n'est pas du tout pornographique comme on pourrait le craindre). Ce n'est cependant pas un roman policier comme le dit la quatrième de couverture. C'est un livre très sombre où Joe est tiraillé entre deux femmes : celle du marinier et celle repêchée dans le canal. Il nous fait part de ses états d'âme, de ses souvenirs de manière sobre. L'écriture d'Alexander Trocchi est à la fois simple et lyrique. Un beau roman dont je vous parlerai dans un prochain billet de l'adaptation cinématrographique, elle aussi, très réussie.

    Références

    Young Adam d'Alexander TROCCHI – traduit de l'anglais par Serge Quadruppani (Éditions Métailié, 1997)

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    Biographie

    Trocchi est né à Glasgow le 30 juillet 1925 d'un père italien et d'une mère écossaise. Il suit des cours à l'université de Glasgow en 1942-1943 avant de rejoindre la Royal Navy en de 43 à 46. La vie militaire ne lui convenant pas, il retourne à l'université pour étudier la philosophie. En janvier 1952, il arrive à Paris après avoir largué sa première femme. Il fonde et édite, avec Jane Lougee (qu'il a séduit) et Christopher Logue, la revue littéraire anglophone d'avant-garde Merlin à partir de mai 1952. Cette revue publie entre autre les travaux de Henry Miller, Samuel Beckett, Pablo Neruda … En 1953, il lance chez Olympia Press (maison d'édition anglophone dirigé par Maurice Girodias et spécialisée dans les écrits "libertins" qui édite quand même des auteurs comme Jean Genet, Vladimir Nabokov, William Burroughs) une "collection Merlin" consacré à des récits érotiques voire pornographiques. Alexander Trocchi écrit pour sa propre collection notamment Hélène et le désir et Anna en sa tannière. Visiblement, dès cette époque, il vit selon ce qu'il écrit. En 1954, il fait cependant paraître, chez Olympia Press, sous le pseudonyme de Frances Lengel, son livre "plus respectable" Young Adam. Depuis longtemps drogué, il découvre en 1955 l'héroïne et l'internationale lettriste (dont faisait notamment parti Guy Debord).

    Il émigre ensuite à Londres (fin décembre 1955) et débarque à New York le 30 avril 1956. Il épouse en 1957 Marilyn Rose Hicks, dite Lyn. Ils s'installent à Venice, quartier de Los Angeles. C'est "l'épicentre" de la Beat Generation. Trocchi rencontre notamment Allen Ginsberg et Jack Kerouac. Le couple mène une vie faite de drogues, de prostitution et de jeux d'argent (ils ont déménagé à Las Vegas). En 1958, ils finissent à New Yok où Lyn met au monde un petit Marcus. En novembre, Trocchi se fait arrêter une première fois en train d'acheter sa dose à son dealer  ; il sera libéré sous caution, payée par George Plimpton. Il devient vendeur et sa femme se prostitue pour pouvoir continue à se droguer. Il est cependant toujours poursuivi par la police ; la vente de drogue est passible de peine de mort ! Il n'a jamais rompu les liens avec Guy Debord qui est en train de participer à la fondation de l'internationale situationniste. Les situationnistes, avec Henry Miller, vont tenter de l'aider. Au même moment, Trocchi publie un deuxième livre que l'on peut lire sans rougir Le livre de Caïn, livre autobiographique sur sa vie à New-York. En avril 1961, il se retrouve de nouveau en prison pour avoir vendu de la drogue à une mineure ; il sera de nouveau libéré sous caution, de nouveau payée par George Plimpton. A sa sortie de prison, il est invité à un débat télévisé sur les drogues où il tente l'expérience en direct. Il sera alors poursuivi par la police américaine et devra fuire de manière rocambolesque le pays (sans sa femme et son fils d'après ce que j'ai compris). Il passera par le Canada, Glasgow, Londres puis Paris en 1962. Sous la pression de la police française, il doit regagner Glasgow. Alexander Trocchi est alors considéré comme un "drogué invétéré" et peut donc se fournir sous ordonnance en pharmacie. Il se lance dans un projet Media qui le fera rompre avec Guy Debord.

    En 1962, aussi, il est invité à la Conférence internationale des écrivains où il se fait descendre en flèche par Hugh MacDiarmid, principal artisan de la renaissance littéraire écossaise. Paradoxalement, ces deux hommes devinrent amis. Il déménage à Londres (il y restera jusqu'à la fin de sa vie) où il continue à écrire mais publie peu. Il meurt en 1984 d'une overdose ou d'une pneumonie suivant les sources.

    Bibliographie (traduction française)

    • Hélène et le désir
    • Le jeune Adam (Young Adam)
    • Anna en sa tannière
    • Le livre de Caïn

    Références

     

     

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    Je suis allée hier à la librairie : vous allez me dire encore !!! J'attendais pour payer quand j'ai regardé la tour des Découvertes Gallimard. J'ai alors vu ce magnifique ouvrage que, en tant que fan de Sherlock Holmes, je voulais lire depuis longtemps ; je ne l'avais malheureusement pas trouvé d'occasion (première édition : 1997). Je ne le regrette pas car ici, c'est un ouvrage remis à jour avec plein de références de nouveaux livres tirés des aventures de Sherlock Holmes.

    On y apprend plein de choses. On sait que l'illustrateur des aventures de Holmes et Watson, pour le Strand Magazine, est Sidney Paget. Celui-ci avait un frère Walter qui était aussi dessinateur. Initialement, les gens du magazine voulaient confier à Walter les illustrations mais par erreur, ils s'adressèrent à Sidney. Pour la peine, Sidney donna à Holmes les traits de son frère. L'auteur nous rappelle que la casquette à double visière, la pipe recourbée ou le "Elémentaire, mon cher Watson!", dont il n'arrive pas à dater l'apparition, ne sont pas des inventions de Arthur Conan Doyle.

    On découvre aussi qu'Asimov, Franklin Roosevelt et Harry Truman faisaient partie des "Baker Street Irregulars", qui désigne le première association holmésienne au monde, fondée en 1934. 

    Bernard Oudin explique aussi que le texte fondateur de la science holmésienne, l'art de faire dire aux aventures de Holmes tout ce que Doyle ne s'était jamais imaginé sur son héros, Studies in the Litterature of Sherlock Holmes (texte d'une conférence donnée par Monseigneur Ronald Knox au Trinity College en 1911) avait seulement "pour but de tourner en ridicule, en les parodiant, les méthodes d'analyse littéraire de certains critiques". 

    Une petite déception pour moi : dans l'édition Omnibus des aventures de Holmes et Watson, il manque une nouvelle.

    Un très bon livre pour les fans de Sherlock Holmes !

    Références

    Enquête sur Sherlock Holmes de Bernard OUDIN (Découvertes Gallimard, 2009)

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    Quatrième de couverture

    "Lors d'un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d'un détenu dont la ressemblance avec son propre père, Adrien, le stupéfie.

    Rentré en France, il retrouve son père, sa famille, mais le souvenir de la photographie ne le quitte plus. Il décide alors de se lancer dans une recherche qui va bouleverser sa vie.

    Ce détenu, nommé David Wagner, se révèle être son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l'autre famille, la branche Wagner, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n'évoque l'existence. Et c'est le destin croisé de ces deux familles, deux générations plus tôt, lorsque l'ambitieux David Wagner rencontra le riche Marcel Fabre et sa femme Virginie, qui éclate alors au grand jour, ainsi que les terribles conséquences que la liaison entre David et Virginie entraîna.

    Au cours de sa quête à travers la France et l'Allemagne, dans la nouvelle vie qu'il tâche d'inventer avec une allemande qu'il vient de rencontrer, le jeune homme se rend compte qu'on ne se débarasse pas si facilement du passé – ni du sien ni de celui de sa famille. Lorsqu'on remonte à l'origine de la violence, c'est sa propre violence qu'on finit par rencontrer.

    Mon avis

    Au début, je me suis dit "Cela doit être un peu comme Les Disparus ou comme Une histoire familiale de la peur". J'ai donc pris L'origine de la violence à la librairie car j'avais apprécié ces deux livres ; en plus, il y avait une banderole qui disait que la libraire avait aimé et que nous avons souvent les mêmes goûts.

    Ce que j'avais oublié c'est qu'ici c'est un roman et pas un essai que j'allais lire. L'auteur peut donc se permettre plus de choses. Le livre mélange secret de famille et enquête sur le véritable grand-père déporté à Buchenwald. Le narrateur explore à la fois le passé et le présent de la France et de l'Allemagne. Il ne cherche pas à voir un seul côté ; pour lui, il n'y a pas les bons et les méchants. Il ne glorifie pas son ancêtre disparu. Il veut juste le voir tel qu'il était. C'est ce que j'ai trouvé très intéressant dans ce roman ; est-ce que cela aurait été possible si ça n'avait pas été un roman, je ne sais pas … Quelques fois, il y a des passages un peu psychologiques que j'ai trouvé pas forcément intéressants mais dans l'ensemble, le style de l'auteur sert positivement l'histoire : il décrit son enquête, ses états d'âme, sa vie passée et présente et fait parler sa famille et les témoins. 

    Je vais essayer de lire ces deux autres ouvrages pour me faire une opinion plus éclairée sur cet auteur. En résumé, une bonne impression à confirmer !

    Références

    L'origine de la violence de Fabrice HUMBERT (Le Passage, 2009)

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    Résumé

    Novembre 1519 à l'abbaye cistercienne de Valuisant. François Ier confie à l'abbé Antoine un tableau de Leonard de Vinci qui ne devra jamais être vu par personne tellement il est la marque d'un esprit tourmenté. L'abbé Antoine demande au roi de raconter l'histoire qui a fait naître cette peinture.

    15 décembre 1494 à Milan. On découvre le cadavre du notaire Christoforo di Rodrigo affreusement mutilé : on lui a volé son visage. Un enquête commence … 

    A la même époque, Vinci habite aussi Milan. Son entourage proche est composé d'une femme et d'un jeune garçon qu'il appelle Salaï. On comprend rapidement que tous les trois partagent un secret et qu'ils cherchent à se venger. C'est aussi l'époque où Vinci met au point ses machines pour voler.

    Alors survient un autre meurtre, cellui d'un notable dont on a aussi volé le viasge. Il a été attaqué par une énorme chauve-souris noire.

    Mon avis

    Les dessins sont classiques mais au moins j'ai reconnu tous les personnages… Ils m'ont rappelé Tintin ; je crois que c'est à cause de l'écriture des bulles. Les dessins servent bien le scénario qui fait frissonner. J'attends déjà la suite avec impatience !

    Un autre avis

    Celui de Laetitia La Liseuse.

    Références

    Vinci (tome 1) – L'ange brisé de Didier CONVARD (scénario) et Gilles CHAILLET (dessin) (Glénat, 2008)

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    Présentation de l'éditeur

    "S'il est un personnage historique dont la vie méritait d'être racontée et illustrée, c'est bien Champollion. Du hiéroglyphe à la bande dessinée, voilà un juste renvoi d'ascenseur !


    Né à Figeac en 1790, Jean-François Champollion fait très vite preuve d'une vive inclination pour les langues anciennes, notamment l'hébreu, avant de se passionner pour l'Egypte des pharaons et sa mystérieuse écriture. Ecolier à Grenoble, il est remarqué par le préfet Fourier et va suivre des études orientalistes approfondies à Paris. Sa première tentative de déchiffrement de la pierre de Rosette, découverte en 1799 par le lieutenant Bouchard, se solde par un échec.


    Il est nommé professeur d'histoire à Grenoble à 19 ans. Les circonstances politiques liées à l'abdication de Napoléon lui feront perdre son emploi, l'obligeront à s'exiler quelques temps dans sa ville natale, et seront préjudiciables à ses travaux. Mais, en 1822, grâce à de nouveaux document égyptiens et sa parfaite maîtrise du copte, il parvient à établir que l'écriture hiéroglyphique est à la fois symbolique, figurative et alphabétique.


    Après avoir visité les grandes collections italiennes, il est nommé conservateur du département des antiquités égyptiennes du Louvre. Mais il lui faut attendre 1828 pour se rendre enfin en Egypte, àla tête d'une mission scientifique, d'où il rapportera quelques pièces de grande qualité ainsi que de précieux dessins et notices.


    Mort prématurément à Paris, en 1832, Champollion est unanimement considéré comme le fondateur de l'égyptologie moderne.
    "

    Mon avis

    On apprend plein de choses par cette bande dessinnée, surtout quand on ne connaît pas la vie de Champollion. Son père était libraire à Figeac. Son frère, qui était aussi son parrain, l'a beaucoup aidé dans le début de sa carrière (j'aurais aimé en savoir plus sur lui). On ne peut douter du sérieux historique de l'album vu que Jean Prost, le scénariste, est un ancien professeur d'histoire (il est aussi illustrateur de BD) et que celui-ci a été conseillé par Alain Faure, auteur d'une biographie de Champollion (Fayard, 2004). Même le dessinateur, Gilbert Bouchard, est historien de formation.

    Côté BD, en tout cas à mon goût, il y a un peu trop de petites étoiles en dessous des dessins (je ne sais pas comment il aurait pu faire autrement à part à allonger l'album) et j'ai parfois eu du mal à reconnaître Champollion de son frère. 

    Ce livre permet un premier contact avec Champollion. Il ouvre l'appétit pour dévorer une biographie romancée ou non de l'égyptologue car parfois on regrette un manque d'information sur certains sujets, le format n'étant pas adapté pour tout dire.

    Références

    Chapollion et le secret des hiéroglyphes de Gilbert BOUCHARD (dessins) et de Jean PROST (scénario) (Glénat, 2009)

  • Quatrième de couverture

    "Fiona perd pied, des trous noirs semblent embuer sa mémoire, son monde n'a plus de sens. Après s'être résolu à la placer dans une institution, Grant, son époux si tendre et si paisible depuis cinquante ans, va éprouver les affres de la solitude. Mais par amour pour celle qu'il a si profondément aimé, il décide, le moment venu, de se sacrifier. Loin d'elle est une chronique douce et amère d'une vie qui n'est que passage."

    Mon avis

    Grant se sacrifie dans le sens où quand Fiona "tombe amoureuse" d'un
    autre patient et que celui-ci repart chez lui, elle se laisse mourir ;
    alors Grant se voit dans l'obligation d'agir pour qu'elle puisse encore
    le revoir même si il aime encore par dessus tout sa femme. Les passages
    sur le couple de maintenant sont enrecoupés de passages sur le couple
    plus jeune où Grant n'hésitait pas à tromper Fiona (c'était le contexte
    de l'époque visiblement).

    Alice Munro faisait partie des auteurs à découvrir suite à ma lecture de La Reine des lectrices. Samedi, quand je suis allée à la librairie, j'ai pris le plus petit livre d'elle et c'était celui-ci. En réalité, cette petite nouvelle de 80 pages a déjà paru sous le titre L'ours qui traversa la montagne dans le recueil Un peu, beaucoup … pas du tout et a été réédité à l'occasion de la sortie du film qui s'en inspire (la photo sur livre ne donne pas vraiment envie d'aller voir le film).

    C'était une découverte pour moi : elle est un peu en demi-teinte. C'est agréable à lire mais sans plus. Je retentrai à l'occasion …

    Références

    Loin d'elle d'Alice MUNRO – traduit de l'anglais par Geneviève Doze (Rivages poche, 2007)

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    Résumé

    Loïs Barclay, jeune fille de 17 ans, vit en Angleterre dans le Warwickshire. A cause du décès de ses deux parents, elle doit retrouver en Amérique, plus exactement à Salem, son oncle maternel qui y était parti car il était devenu puritain. Elle pose les pieds aux Etats-Unis à Boston : elle y découvre de nouvelles manières, des personnes fort sympathiques mais très croyantes (on comprend rapidement qu'elle trouve cela un peu excessif). Le capitaine Holdernesse qui l'a amené en Amérique va jusqu'à Salem pour confier Loïs à sa "nouvelle famille". Son oncle est mourrant, sa tante est plus jeune mais très stricte et autoritaire (et aussi très religieuse) : elle l'accueille comme une étrangère. Le couple a trois enfants : un grand garçon, plus vieux que Loïs, du nom de Massaneh, une grande fille Faith, secrètement amoureuse d'un homme d'église et Prudence, une gamine méchante qui prend plaisir à rendre malheureux son entourage. Ils ont aussi une vielle bonne indienne. Loïs trouve rapidement sa place mais sa vie bascule au moment où son oncle meurt : Massaneh insiste pour qu'ils se marient (il entend des voix qui lui disent), Faith devient jalouse, Prudence reste Prudence.Là dessus arrive la fameuse affaire des sorcières de Salem et l'hystérie collective qui la dirige. Loïs devra subire le jugement de la population …

    Mon avis

    C'est un très bon roman qui parle de l'hystérie d'une foule qui a besoin de coupables quand se produit des faits incompréhensibles. Ce roman, c'est aussi la critique d'un piétisme poussé à l'extrême ; la religion n'est plus religion mais plutôt un dogme qui sert à exclure toute personne ne partageant pas certaines croyances. Elizabeth Gaskell, par un style très clair et limpide, fait de ce livre un livre qu'on ne peut oublier. Première découverte de cette auteure (pourtant très connue dans la blogosphère) réussie ! 

    L'avis de

    Isil. Il y en aura beaucoup d'autres dans peu de temps car il fait parti de la chaîne des livres organisée par Ys (je me suis pas inscrite mais j'ai repéré les titres intéressants à première vue).

    Références

    La sorcière de Salem d'Elizabeth GASKELL – traduction par Roger Kann et Bertrand Fillaudeau (José Corti – collection romantique n°73, 1999)

  • Résumé

    On est en Ecosse dans les années 1950, plus exactement sur l'île d'Islay. Mary Guthrie, fille du bedeau, attend Ebenezer Krook, prêtre catholique de la paroisse, qui arrive par la navette. Elle est très jeune mais Ebenezer Krook tombe amoureux de ces genoux. Au cours d'une conversation rapide, Ebenezer parle de sa mère et de ses deux passions : le roman victorien et sir Thomas Lockhart de Glenmarkie. D'après le prêtre, c'est un "obscur rimailleur de l'époque de la Guerre civile", "auteur de quatre ou cinq élucubrations aux titres imprononçables", "royaliste bien entendu" et "mort de rire en apprenant la restauration des Stuart". Visiblement, la famille Krook serait apparentée aux Lockhart par une branche "batarde". Quelques années plus tard, Mary, qui poursuit des études littéraires à Edimbourg, et Ebenezer couche ensemble (pas très catholique pour un prêtre).

    Il s'enfuit pour tout avoué à son supérieur, celui-ci lui explique que ce n'est pas grave, qu'il suffit juste de faire ce genre de choses discrètement. Il va dans un bar, se saoule et remet sa démission à son supérieur sur les conseils d'un type rencontré au bar. Ce dernier l'amène à Edimbourg où il va devenir libraire. Un peu curieux pour un homme qui ne lit qu'un seul livre Martin Eden de Jack London. On découvre que ce livre lui a été donné par son père qui est mort durant la guerre d'Espagne quand il était petit. En réalité, il cherche son père dans ce livre. Sa vie va être bouleversée au cours du roman : il se rend compte qu'un petit bout de son père est dans chaque livre, il va réussir à comprendre ce qui s'est passé avec son père …

    Quand Mary s'aperçoit que Ebenezer est parti, elle aussi part de son île et décide de faire son mémoire de master sur Thomas Lockhart. Pour trouver de nouveaux manuscrits ou bien le légendaire trésor de Thomas Lockhart, elle part au manoir de Glenmarkie et rencontre ses habitants particulièrement loufoques …

    Le roman alterne les récits d'Ebenezer et de Mary. Il s'y entremêle à la fois, de l'aventure, des histoires de famille, des références littéraires, de l'humour …

    Mon avis

    C'est un excellent livre !!! On y passe un très bon moment de lecture. On ne s'ennuie jamais. Les deux histoires ont comme lien les Lockhart et les liens sont vraiment réussis : l'intrigue n'est pas téléphonée (je ne sais pas si on eut dire ça ?). L'écriture est un peu comme dans les vieux romans anglais victoriens dont on retrouve l'atmosphère (le vieux manoir délabré, les personnages loufoques dont on amplifie les caractères, la librairie où il y a de vieux grimoires, le meuble avec des secrets …

    Un deuxième roman à lire !!! Je vais regarder pour lire le premier … 

    L'avis de

    Lou … qui détaille un peu plus et explique beaucoup mieux !

    Références

    Les maîtres de Glenmarkie de Jean-Pierre OHL (Gallimard, 2008)

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    Quatrième de couverture

    "Un fou de Stendhal et franc misanthrope, reclus dans un hameau de Savoie, est abandonné en forêt par des individus qui l'y ont amené de force en pleine nuit. Une très jolie blonde rôdée à la conduite automobile quitte brusquement une route qu'elle connaît comme sa poche. Un Breton sans histoire, habitué à faire chaque matin la même promenade au bord d'une falaise, trouve sur son chemin deux inconnus qui ont tout l'air de l'y attendre. Mais le lecteur comprend bientôt qu'on n'est pas dans un roman policier classique. Les agresseurs ne sont ni des agents secrets ni des trafiquants. Ils ne s'attaquent pas à des durs mais à des tendres, un ancien routard devenu libraire, une mécène mélancolique, et à une entreprise dont aucun des deux n'avait imaginé qu'elle pourrait fâcher.

    Qui, parmi les passionnés de roman, n'a rêvé un jour que s'ouvre la librairie idéale ? Non pas ce qu'on appelle une bonne librairie, où l'on trouve de bons romans, mais une librairie vouée au roman où ne sont proposés que des chefs-d'oeuvre ? En se lançant dans l'aventure, Ivan et Francesca se doutaient bien que l'affaire ne serait pas simple. Comment, sur quels critères, allaient-ils faire le choix des livres retenus ? Parviendraient-ils un jour à l'équilibre financier ?

    Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était le succès."

    Mon avis

    J'ai beaucoup aimé ce roman parce que c'est un livre qui parle de livres. Comme tout ceux du même genre, il vous donne envie de découvrir tous les auteurs qui sont cités (jamais très bon pour la LAL). Il m'a aussi fait beaucoup réfléchir sur ce que j'attendais d'une librairie.

    Dans Au bon roman, les "bons romans" sont choisis par un comité de huit personnes, toutes écrivains (dont les deux fondateurs de la librairie apprécient les oeuvres). Je me suis demandée si finalement il fallait forcément écrire soi-même pour apprécier un roman à sa juste valeur. De même pour apprécier la musique faut-il être musicien soi-même. Cela rejoint un peu la question que je m'étais posée à l'occasion de ma lecture de La reine des lectrices : un bon lecteur est-il un lecteur qui écrit ?

    J'en reviens au comité de choix de fond de la librairie. Chacun fait une liste de 600 romans et tous les livres cités sont mis au fond de la libraire : un "bon roman" n'est donc pas forcément reconnu comme tel par tout le monde. J'ai apprécié cela. De plus, toute nouvelle suggestion, si elle est validée par le comité, est rajoutée à la liste des bons romans.

    Ce qui m'a épaté, plus que le concept de la librairie, c'est les libraires. Ils conseillent des livres récents comme des livres plus anciens, des livres qu'ils ont lu ou qu'ils viennent de lire et qui les ont marqués. J'ai remarqué que souvent, les libraires conseillent surtout les nouveautés. Un libraire qui me conseille Marcel Aymé, j'avoue que je serais étonnée. Ce sont ces libraires qui font pour moi du Bon Roman la librairie idéale (plutôt que son catalogue). Ce que j'ai beaucoup aimé aussi dans cette librairie, c'est la manière dont sont rangés les livres : par pays, poches et grands formats mélangés !!! C'est mon rêve parce que j'aime découvrir la littérature comme ça.

    Le roman, pour une bonne partie, parle de la jalousie, de la colère des auteurs qui ne sont pas dans la liste des bons romans. Ca m'a fait rire. C'est un faux débat car il n'y a aucune librairie qui peut prétendre avoir tous les livres qui paraissent (on peut commander tous les livres que l'on veut). Comme il y en a qui ne choissisent d'avoir que les nouveautés, Au bon roman ils n'ont que ce qu'ils aiment et admirent. D'autres libraires peuvent trouver d'autres bons romans dans les recalés. Par exemple, ma cousine adore Marc Levy et le mettrait sûrement dans les bons romans, moi non. C'est très subjectif comme principe.

    Les histoires d'amour qui sont sous-jacentes dans le livre sont bien mais sans plus. C'est peut-être ce qui empêche ce livre d'être un de mes coups de coeur. En tout cas, c'est un roman qui fait rêvé … 

    Et vous, quelle est votre librairie idéale ? 

    D'autres avis

    Cuné, Clarabel, Amanda Meyre, Ys

    Références

    Au bon roman de Laurence COSSE (Gallimard, 2009)