Quatrième de couverture
1891. Alors que toute l’Angleterre le croit mort et enterré, Sherlock Holmes, fin mélomane, vivote à paris en donnant des cours de musique sous un nom d’emprunt.
Aprrenant que le prestigieux orchestre de l’Opéra recrute un violoniste, il parvient à se faire engager. Mais, très vite, il découvre que le Palais Garnier est le théâtre d’évènements étranges.
Le fantôme de l’Opéra existerait-il ? À défaut, comment expliquer les accidents qui y surviennent ? Et les voix que chacun dit entendre résonner dans le labyrinthique édifice ?
Chargé de protéger [par Irène Adler : ça c’est moi qui le rajoute] une jeune soprano [Christine Daaé], le célèbre détective va se lancer dans une chasse à l’homme à travers le Paris nocturne et souterrain. Une course contre la montre… et la police française.
Mon avis
Voilà mon avis tant attendu [par Matilda : je risque de prendre la grosse tête si des gens prêtent attention à mon avis] sur ce Sherlock Holmes et le fantôme de l’Opéra. Si on voulait résumé l’histoire rapidement c’est comment Sherlock Holmes a aidé Raoul de Chagny à récupérer sa « fiancée » Christine Daaé des mains du fantôme de l’Opéra, autrement appelé Nobody. J’en sens certains qui sourcillent déjà mais nous en parlerons après. Je n’avais pas lu le vrai Fantôme de l’opéra avant donc pour l’instant parlons uniquement de ce livre.
Déjà ce qui ne m’a pas plu, c’est que Sherlock Holmes a eu un coup sur la tête aux chutes de Reichenbach car il n’est plus lui-même. Toute son action repose justement sur l’action et pas sur la réflexion. Il ne trouve rien lui-même et quand il essaye de trouver il se trompe. Heureusement, son voisinage lui donne beaucoup d’indices prémâchés car sinon la pauvre Christine serait encore dans les sous-sols de l’Opéra. Plus que sa faculté de réflexion, c’est sa faculté d’observation qui m’a manqué dans cette enquête.
Nicholas Meyer a choisi de favoriser l’action pour son Sherlock Holmes mais une action à l’américaine. En effet, l’auteur est scénariste, réalisateur et producteur à Hollywood. Je pense qu’il voulait faire un film de son fil comme pour La solution à sept pour cent dont Niki nous a parlé sur son blog. Sherlock Holmes réagit toujours à la dernière minute, ce qui fait qu’il arrive toujours de justesse. À la fin, tout explose ; Sherlock Holmes sort sans une égratignure de cette explosion même si il est en plein dedans. L’intervention de Sherlock Holmes dans le roman m’a donc beaucoup déçu ! Le récit est raconté à Watson pendant la retraite de Sherlock et au cours de l’histoire, Sherlock fait des apartés très méchantes à Watson du genre : j’ai toujours su que vous étiez bête mais là vous dépassez les bornes.
Pour ce qui est de l’histoire, j’ai trouvé que c’était plutôt une bonne idée même si j’ai eu du mal à comprendre pourquoi Raoul de Chagny prend tant de risque pour Christine Daaé alors que cela n’a l’air qu’une amourette. Ce qui m’a par contre plu c’est l’identité du fantôme de l’Opéra que j’ai trouvé très vraisemblable par rapport à celle du Fantôme de l’opéra de Gaston Leroux (mais ce n’était pas à mon avis, le but recherché par Gaston Leroux à l’époque). Parce que je ne l’avais pas lu avant. Je le croyais mais en fait c’est Le fauteuil Hanté que j’avais lu. C’est Marion qui m’a donné envie, dont vous pouvez d’ailleurs trouver l’avis ici. Elle m’a dit : « Je n’ai pas lu le livre de Nicholas Meyer mais j’ai lu celui de Gaston Leroux. J’aimerais bien savoir ce que l’auteur a fait de l’histoire. » Donc je me le suis procurée samedi dernier.
Quatrième de couverture
« Le fantôme de l’opéra a existé. J’avais été frappé dès l’abord que je commençai à compulser les archives de l’Académie nationale de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués au fantôme et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames, et je devais bientôt être conduit à cette idée que l’on pourrait peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là. »
Avec l’art de l’intrigue qui ont fait le succès de Gaston Leroux, le père de Rouletabille, Le fantôme de l’Opéra nous entraîne dans une extraordinaire aventure qui nous tient en haleine de la première à la dernière ligne.
Mon avis sur Le fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux
J’ai beaucoup aimé. Gaston Leroux sait créer une ambiance parfois drôle et comme on peut se l’imaginer dans les coulisses d’un spectacle de nos jours mais aussi une ambiance très inquiétante quand Raoul de Chagny et le Persan (homme hautement énigmatique) descendent dans les sous-sols de l’Opéra. C’est principalement dû à des personnages très typés, assez caricaturaux (l’auteur ne les dépeint que par un ou deux traits qui nous permettent de visualiser le personnage) mais aussi à une variété de ton dans la narration. À n’en pas douter, Gaston Leroux savait raconter des histoires.
Par contre, j’avoue que l’intrigue a été gâchée pour moi par la lecture précédente du livre de Nicholas Meyer.
Retour sur le livre de Nicholas Meyer
Nicholas Meyer a tout repris de l’intrigue de Gaston Leroux sauf ce qui était bien. Pour Christine et Raoul, c’est une histoire qui dure depuis qu’ils sont petits dans l’original. Dans le livre de Nicholas Meyer, Raoul s’est entichée d’elle d’un regard, elle tombe aussi amoureuse. C’est comme si la naïve et innocente Christine était devenu une fille aux multiples soupirants (elle n’en compte pas moins de trois), à la limite de la nunuchitude. La configuration des sous-sols est totalement changé. Là où chez Gaston Leroux cela conférait aux véritables labyrinthes, avec plein de portes secrètes, de dangers et de pièges pour atteindre le cinquième sous-sol, chez Nicolas Meyer, vous descendez cinq étages et vous êtes au lac souterrain. Certaines parties détaillées dans le livre de Gaston Leroux ne sont effleurées que d’une phrase par Nicholas Meyer (notamment les histoires avec les directeurs de l’opéra). Les personnages typiques, telle Mame Giry, n’ont plus aucun caractères et sont donc très fades. Je trouve honteux de dire que Nicholas Meyer ne parle que d’emprunts et d’improvisations. Il a tout pillé (jusqu’au nom des personnages ! alors qu’il aurait pu inventer une toute autre histoire en rapport avec le fantôme), puis il a rejeté tout ce qui n’entrait pas dans son imaginaire ou dans sa logique pour finalement rendre une très bonne histoire insipide et que l’on oublie assez vite. Je suis méchante mais c’est à la hauteur de ma déception. Mais pour preuve que je ne lui tiens pas rancune, je lirais La solution à sept pour cent, qui passe pour un meilleur pastiche et qui d’après ce que je comprends est l’œuvre de sa propre imagination.
Un autre avis chez Clélie.
Références
Sherlock Holmes et le Fantôme de l’Opéra de Nicholas MEYER – traduit de l’anglais par Pierre Charras (L’Archipel, 1995, réédité en 2010 dans la collection Archipoche)
Le Fantôme de l’Opéra de Gaston LEROUX (Livre de Poche, 1959, réédité en 2009)