Cecile's Blog

  • Quelque chose ne vous a sans doute pas échapper, ce mois-ci est le mois anniversaire de la Société Sherlock Holmes des Dilettantes. Le premier anniversaire pour être précise ! Cela fait trois semaines que l’on traînasse par mail pour savoir que faire.

    Qu’auriez-vous fait, vous ? Nous aurions pu vous poser la question mais nous avons agit. En fait plus exactement Matilda. Nous nous sommes demandées comment faire pour que notre société soit une vraie société et ne soit pas considérer comme un simple challenge, même illimité. La réponse a été il nous faut une adresse pour que vous puissiez nous envoyer vos énigmes à résoudre, vos billets holmésiens éventuellement ou carrément les récits de vos rencontres avec Sherlock Holmes ! Parce que c’est évident qu’il existe et qu’il n’est pas mort. Cela s’est présenté comme une évidence qu’il nous fallait donc racheter le 221B Baker Street, manque de chance c’est déjà pris et les propriétaires se sont opposés à notre proposition. On n’aurait pu faire comme dans La ligue des rouquins mais malheureusement, nous n’avons pas l’argent pour une adresse peu prestigieuse alors nous aurons au moins une adresse mail : [email protected] ! Nous espérons bien évidemment que cette adresse sera aussi connue que le 221B Baker Street.

    Nous avons décidé ensuite de vous présenter nos coups de cœur holmésiens de l’année. Pour moi, ce sera Marx et Sherlock Holmes de Alexis Lecaye, Le Mystère du Rejeté de l’Enfer de Éric Honoré et Les déboires de Sherlock Holmes de Jean-Claude Mornard. Pour les bd, c’est Vieille Bruyère et Bas de Soie de Étienne Willem. Matilda et Marion vous en présenteront d’autres !

    Puis, pour que nos membres se connaissent mieux et que surtout nous les connaissions mieux, nous aimerions lancer un tag à l’image de celui lancer en son temps pour le challenge Jane Austen de Fashion.

    1) Comment avez-vous découvert Sherlock Holmes ?
    2) Avez-lu tout le canon jusqu’ici (les 56 nouvelles et les 4 romans) ?
    3) Quelle est votre aventure favorite ?
    4) Lisez-vous des pastiches holmésiens ? BD, roman, fanfifction.
    5) Est-ce que vous aimez les adaptations qui sont faites du canon, les films qui en sont inspirés ? En avez-vous une favorite, une que vous aimez moins ?
    6) Le meilleur interprète de Sherlock Holmes ? Laissez-vous aller tous les fantasmes sont permis.
    7) Avez-vous ce une collection Sherlock Holmes ? Livres, DVD, objets dérivés ? (Vous pouvez mettre des photo)

    Vous pouvez y répondre maintenant, dans un mois, dans un an. J’essaierai dans mon cas d’y répondre dans le mois. Tout dépendra de mon envie.

    Comme les anniversaires c’est autant pour se diriger vers le futur que pour revivre le passé, je tiens à vous dresser un petit bilan de cette année. Pour moi, personnellement, la SSHD m’a permis de me lancer à fond dans la découverte de Sherlock Holmes. J’ai lu les aventures de Sherlock Holmes quand j’avais quinze ans, cela fait des années que je lis les nouveautés qui sortent sur Sherlock Holmes mais jamais je n’avais cherché une bibliographie et je ne m’étais jamais rendu compte de la masse de chose publiée en français qu’en anglais, je suis donc rentrée dans cet univers et il m’en reste tellement à découvrir !  Vous allez me dire j’aurais pu le faire toute seule mais les connaissances de Marion et Matilda sont impressionnantes m’ont permis de découvrir beaucoup de choses ! C’est ce que la société m’a apporté : parler avec d’autres et partager nos envies et nos découvertes. Je remercie en particulier Niki et Christelle. Quel enthousiasme, mesdames ! J’espère que nous serons encore là l’année prochaine pour fêter le deuxième anniversaire de la SSHD et surtout que vous serez toujours là pour lire nos aventures et découvertes !

    Surveillez bien le blog de Marion car dans quelques jours apparaîtra le bilan du mois de juillet ! Ça y est : il est paru …

  • Quatrième de couverture

    Face à une crise majeure, il est rassurant et confortable de pointer du doigt un responsable. Inquiète du scandale des subprimes et de la déroute financière qui s’ensuivit, ulcérée par la découverte du jeu dangereux joué par Jérôme Kerviel et l’escroquerie de Bernard Madoff, la société désigna fin 2008, dans son infinie sagesse, le coupable du désastre qui ravageait nos économies : le Banquier était devenu « l’homme à abattre », sans distinction de rôle ni de degré d’implication, du simple employé aux patrons, filous ou non.

    Que se passe-t-il dans la tête d’un golden boy porté au pinacle pendant deux décennies, considéré comme l’exemple même de la réussite sociale, et que l’on accuse soudain de tous les maux jusqu’à se réjouir de sa chute ? Que reste-t-il à un homme qui a construit son existence sur la domination, l’argent, l’apparence, et qui se retrouve du jour au lendemain humilié, jeté à la porte devant les caméras de télévision avec une boîte en carton dans les bras ?

    Face à la débâcle de sa vie, Emmanuel est contraint de se poser des questions qui ne l’ont jamais effleuré auparavant. Il se surprend à mesurer le prix de ses sacrifices et des renoncements. A-t-il choisi la bonne voie ? Est-il heureux ? L’issue de cette course folle aux profits et au pouvoir n’était-elle pas fatale ?

    Et surtout : que faire maintenant ?

    À la crise financière fait écho la sienne, les doutes existentiels de la quarantaine. Le choc sera-t-il salutaire ? Tourné vers son passé pour y deviner ce que sera son avenir, il cherche les réponses dans une fuite improvisé au goût de sauve-qui-peut.

    Mon avis

    Je tiens déjà à remercier l’auteur de m’avoir envoyé ce livre et ainsi permis de lire ce livre. D’habitude, je n’accepte pas d’envois comme cela parce que je ne trouve pas cela très juste pour un auteur qui publie dans une petite maison d’édition. Mais bon là, c’était exceptionnel : un parce que DF était passé par là et que du coup je l’avais repéré et de deux parce que mon frère travaille dans la finance et que j’ai toujours voulu comprendre comment mon frère si gentil pouvait être un méchant désigné par les médias (comme le dit si bien la quatrième de couverture) et comment ce qu’il me raconte peut correspondre à ce que les médias racontent. Maintenant je m’excuse auprès de l’auteur parce que je ne vais pas faire un billet critique mais juste dire ce que j’ai ressenti à la lecture.

    Déjà, l’auteur n’a pas tenu la promesse de la quatrième de couverture d’expliquer le « sans distinction de rôle ni de degré d’implication, du simple employé aux patrons » car le personnage est un cadre supérieur (un peu dirigeant tout de même) de Lehman Brothers. Ce n’est pas grave car c’était une attente qui m’était propre.

    Déjà ce qu’il faut savoir c’est que l’auteur est de la partie. Toute la partie analyse de la crise, critique du traitement de l’information est passionnante, fouillée et très intelligente. On sent l’indignation de l’homme qui s’est fait accusé. J’ai retrouvé les phrases de mon frère là-dedans. Pour exemple, vous ne trouverez pas dans n’importe quel livre un lien entre 11 septembre et la crise de 2008. À écouter les médias, on a toujours l’impression que finalement, cela nous est tombé dessus comme cela (bon mon père la prévoyait deux ans avant) mais franchement le discours fait est très persuasif et entraîne une réflexion pour le lecteur.

    Maintenant, on va parler de la partie qui m’a fait réagir : la partie personnelle. J’ai râlé, j’ai pesté après ce type et j’adore quand un livre me fait réagir comme cela. Philippe Zaouati est dans la tête de cet Emmanuel (je ne lui ferais pas l’impertinence de penser que le narrateur, c’est lui) et en fait il arrive à nous le faire détester dès le départ rien que par la manière dont il s’exprime. Il insiste sur tous ses maux, il insiste même trois fois, systématiquement ! Il met des adjectifs de partout qui tombent dans l’abîme de son mal-être. On a l’impression que sa pensée est lourde. Quand il s’emporte, il a du mal à se désengluer. J’espère ne pas vous donner l’impression d’un livre lourd parce que cela se lit très bien et très admirable (il y a des images admirables). Il nous dit qu’il est très intelligent, qu’il souffre de folie … mais on a envie de lui dire « redescends sur terre mon ami, tu es juste hypocondriaque, arrête le narcissisme « . Finalement, ce qui va l’empêcher de sombrer totalement dans l’ignominie, c’est son retour et sa réflexion sur comment il a choisi de devenir ce qu’il est. J’ai trouvé des réflexions que je me suis déjà faite : par exemple, comment on peut se retrouver à choisir ses études, un peu comme si finalement on avait suivi un fil dont on ne connaissait pas l’issue, le côté aussi « je m’implique tellement dans mon travail que quand je me retrouve au chômage, cela devient problématique parce qu’il faut un temps d’adaptation ». Ce qui me fait dire que c’est le personnage qui s’est englué et non le style qui est lourd, c’est qu’à la fin, quand Emmanuel change de vie, devient plus serein, le style s’envole ne conservant que les belles images. C’est ce qui m’a le plus plu dans ce livre.

    Mon unique regret pour ce livre, c’est que finalement, j’aurais aimé qu’Emmanuel ne quitte pas la finance pour me faire vivre l’après.

    Références

    La fumée qui gronde de Philippe ZAOUATI (arHsens éditions, 2011)

  • Si quelqu’un sait, j’aimerais bien savoir si il y a une faute au nom de l’auteur sur la couverture parce que l’éditeur ne l’écrit pas pareil à l’intérieur du livre. J’ai donc exhumé ce livre de ma PAL : il est tout petit et donc il était bien caché entre deux pavés (il avait tout de même Walter Scott comme compagnon).

    Vous vous doutez que je l’ai exhumé pour le titre très de saison, surtout en ce vendredi soir car il s’agit bien de notre autoroute du Sud à nous (Julio Cortázar ayant habité trente ans en France).  Le titre aurait été mieux le dimanche soir car c’est dans le sens province-paris.

    Il y a un accident mystérieux qui provoque un mystérieux embouteillage monstre. On a tous connu ça. Qui n’a pas pester après des voitures qui n’avancent pas, on ne sait trop pour quelle raison car l’accident a lieu genre 5 km plus loin et que personne ne sait rien. Ici, c’est le cas. On ne sait pas si il ne s’agit pas d’un effondrement de chaussée, d’un carambolage à hauteur de la prochaine ville ou bien de Paris. Les rumeurs les plus folles courent mais une chose est sûre : cela n’avance pas, encore moins vite qu’un escargot qui tourne en rond.

    Et cela va durer plusieurs jours. Il faut alors commencer à s’organiser pour récupérer de l’eau et des vivres. On obtient une micro-société terrifiante car les gens agissent suivant le type de voiture qu’ils possèdent (vous allez me dire que le chien ressemble au maître et ben là c’est le maître qui ressemble à la voiture). En tout cas, c’est ce que j’ai cru comprendre avec le résumé et le peu de voitures que je connais de cette époque.

    Et là cela tourne au fantastique (c’est courant apparemment chez Cortázar) parce que cela dure carrément une saison il me semble. Il y a même un bébé qui est mis en route, un homme qui se suicide et qu’on enfouit dans son coffre.

    On finit la lecture en se demandant si vraiment cela vaut le coup de prendre l’autoroute pour les vacances. Je vous laisse méditer sur cette question estivale.

    Références

    L’autoroute du Sud de Julio CORTÁZAR – traduit de l’espagnol par Laure Guille-Bataillon – précédé de La trompette de Deyá par Mario Vargas Llosa (Mercure de France / Le Petit Mercure, 1998)

  • Quatrième de couverture

    La société russe du siècle passé est ainsi faite que Gérasime, le serf, n’a le droit d’aimer qu’une chienne. Encore que …

    Tourguéniev écrit cette nouvelle [en 1852] dans la prison de Saint-Pétersbourg où il se trouve enfermé pour avoir mentionné le nom de Gogol.

    Mon avis

    La mère était une propriétaire aristocrate russe à l’ancienne mode. Elle voulait tout décider pour ses serfs : des occupations, aux mariages, voire même à la mort. Elle leur criait dessus, les rabrouait autant qu’elle pouvait. C’est d’elle dont s’est inspirée Tourguéniev, favorable à l’abolition du servage, pour écrire cette nouvelle.

    Une vieille femme fait venir un robuste campagnard, sourd-muet, pour lui servir de gardien dans sa maison moscovite. Il et bien sûr fortement dépaysé, s’ennuie beaucoup et ne comprend pas pourquoi il est là. Il tombe ensuite amoureux d’une jeune femme qui sert aussi la vieille. Il ne doit pas la demander, elle, en mariage mais doit la demander à sa maîtresse. Sauf que celle-ci à décider de la marier à un autre : il doit s’incliner. Il s’attache alors à une jolie chienne qu’il appelle Moumou. Malheureusement cela ne sera pas du goût non plus de sa maîtresse.

    La fin est tragique à mon sens car elle ne donne pas l’impression que l’homme soit libre. Bien sûr, il part de la maison de sa maîtresse mais il revient dans une autre propriété de celle-ci. Le livre est présenté comme un plaidoyer de Tourguéniev contre le servage. Je ne m’étais jamais rendue compte de cette vision tout de même assez pessimiste (je n’en avais jamais entendue parler en tout cas).

    C’est une lecture rapide, très bien écrite (c’est Tourguéniev tout de même) et je crois assez fondateur de la pensée et des idées de l’auteur. Je vous le recommande donc si vous le trouvez sur une table en librairie. Par contre, il ne faut pas s’attendre à une grande fresque russe : c’est une nouvelle (50 pages, seulement dirais-je).

    Références

    Moumou de Ivan TOURGUÉNIEV – traduction d’Henri Mongault, revue par Édith Sherrer – texte présenté par Pierre Lartigue (Mercure de France – Le Petit Mercure, 1997)

  • Quatrième de couverture

    Lorsque le 28 mai 1825, il prend le commandement de la goélette L’Aventure, Guillaume Lesquin n’a que 22 ans. Deux mois plus tard, il fait naufrage en plein hiver austral aux îles Crozet, aux confins des océans Indien et Antarctique. À terre comme en mer, il dirige ses hommes, explore l’île à la recherche de nourriture, imagine des moyens d’alerter les secours, mais doit faire face à des bagarres qui conduisent les naufragés à se scinder en deux groupes. Les rescapés seront secourus au bout de dix-sept mois par un baleinier anglais. De retour en France, Lesquin écrit cette aventure digne de Jules Verne, avant de repartir sur les mers.

    Le contexte

    L’archipel de Crozet a été découvert en 1772 par l’expédition de Nicolas Thomas Marion-Dufresne. Il fait débarquer son second Julien Marie Crozet d’où le nom de ses îles. Très tôt, beaucoup de monde s’intéresse à Crozet à cause de la présence de nombreux phoques. Cela ira même jusqu’à leur quasi-disparition vers 1835. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce court récit de naufrage.

    Il faut dire que les naufrages étaient nombreux. Wikipédia nous cite notamment l’exemple du chasseur de phoques britannique Princess of Wales en 1821 où les marins sont restés 2 an sur l’île avant d’être secourus.

    Mon avis

    Guillaume Lesquin n’était donc pas écrivain à la base mais bien marin. L’époque voulait que tout le monde sache maîtrise son passé simple (on ne parle pas du subjonctif bien évidemment) et du coup, on voit que le récit date un peu mais dans l’ensemble il se tient et est vraiment très intéressant. On n’a l’impression d’y être : dans les querelles, on sait le nombre de phoques tués pour quoi faire … C’est assez étonnant car visiblement le récit n’a pas été écrit au jour le jour mais bien rétrospectivement alors que le naufrage a tout de même duré 17 ou 18 mois (c’est un peu maladroit de la part de Guillaume Lesquin de mélanger cela : dans tout le récit il insiste sur le moment et parfois on voit le regard sur le passé).

    On ne peut être qu’admiratif de l’ingéniosité et de la ténacité mis en place pour survivre parce que je ne pense pas qu’aujourd’hui n’importe qui serait capable de faire cela. On peut aussi se rendre compte de la difficulté de calmer les tensions, de vivre avec une fin qui semble inévitable (même si à lire wikipédia, il semble que beaucoup de bateaux croisaient aux larges de Crozet). Cependant le lecteur moderne ne peut s’empêcher à toute cette nature détruite (surtout ces pauvres phoques, ces œufs de manchots détruits).

    Si vous aimez ces histoires de voyage dans le froid de l’hémisphère sud, vous aimerez sans aucun doute la bande dessinée d’Emmanuel Lepage, Voyage aux îles de la désolation, récit d’un périple moderne. On retrouve Crozet mais aussi Kerguelen …

    Références

    Les Naufragés de l’Aventure de Guillaume LESQUIN – présentation de François Graveline (Nicolas Chaudun, 2010)

  • Quatrième de couverture

    La vie est tout sauf paisible à Zamorna, et à l’hôtel Stancliffe en particulier … Jugez-en plutôt : vous y côtoierez de truculents voyageurs de commerce, d’élégants dandys et de bougons militaires ; vous y assisterez à une émeute populaire et partagerez les états d’âme d’un chef d’État et de ses ministres …

    Ce court roman, écrit de jeunesse resté trop longtemps inédit, propose une peinture pleine de fantaisie et sans concession du Royaume-Uni au XIXe siècle. Les personnages excentriques que l’on y croise esquissent déjà les héros des futurs romans des sœurs Brontë.

    Le contexte

    Charlotte Brontë (1816 – 1855) est très connue pour ses romans : Jane Eyre, Le Professeur, Vilette et Shirley mais beaucoup moins (en tout cas, moi, je ne connaissais pas) pour ses œuvres de jeunesse. En 1826, Patrick Brontë offre à son fils douze soldats de plomb qui vont être le départ de mondes virtuels créés par le frère et les trois sœurs. Le premier monde virtuel est celui de Glass Town naîtra dès la fin 1827 (les premiers écrits datent de 1829). En 1834, Emily et Anne feront sécession et créée leur propre monde : Gondal. Branwell et Charlotte restent seuls pour administrer Glass Town qu’ils abandonnent pour se concentrer sur Angria. L’Hôtel Stancliffe fait partie de ce cycle puisqu’il est daté de 1838.

    Mon avis

    Je n’avais jamais lu un seul des livres des sœurs Brontë. J’avais essayé de lire Jane Eyre quand j’étais jeune parce qu’il était dans la liste des livres qu’il faut avoir lu. J’ai arrêté car j’avais l’impression de lire le film avec Charlotte Gainsbourg (faut dire que je l’ai vu au moins 15 fois). À force de lire des billets sur Jane Eyre, sur Agnes Grey, sur Les Hauts de Hurle-Vent, je suis curieuse et j’ai commencé par ce livre. Au vu des avis que j’ai trouvé, j’ai eu raison de le faire dans ce sens.

    J’ai trouvé très sympathique cette suite de petits tableaux mettant en scène les mêmes personnages. Il n’y a pas vraiment de lien entre les différents tableaux, parfois ce sont les personnages, parfois les lieux (il faut dire que l’hôtel Stancliffe est au centre de la ville visiblement). Chaque scène est plus ou moins réussie dans le sens où on arrive plus ou moins à visualiser les choses : par exemple quand deux hommes se présentent en donnant de faux noms chez un avocat qu’ils savent absent pour faire la cour à la fille et se font piquer, j’arrive à voir. Pareil quand le monarque parle avec sa femme ou quand il y a une émeute dans la ville. Mais par exemple, la scène où les voyageurs de commerce sont regroupés dans la salle de l’hôtel, je ne vois pas. Je pense que cela vient du fait que Charlotte Brontë excelle dans le croquis de personnages, de situations intimes et moins dans une situation de groupe où aucun personnage n’est incarnée (je ne sais pas si cette remarque est vraie de manière générale dans ses  autres écrits mais c’est cette impression que j’ai eu pour celui-ci). Il faut aussi noter les touches d’humour et d’ironie, qui passent souvent par une apostrophe au lecteur.

    Le bémol par rapport à l’édition c’est que j’aurais aimé plus de notes dans le livre sur l’auteur et sur le(s) monde(s) virtuel(s) que c’étai(en)t créés les Brontë, frère et sœurs.

    Ce livre est donc un ensemble de récits bien sympathiques qui m’a rendu curieuse de découvrir, enfin me direz vous, les romans.

    D’autres avis

    Ceux de Lilly, de Clarabel, de Mara, de Schlabaya, …

    Références

    L’Hôtel Stancliffe de Charlotte BRONTË – traduit par ? (dommage pour une édition scolaire) – édition préparée par François TACOT (Magnard – Classiques et contemporains, 2009)

  • Quatrième de couverture

    C’est une véritable course contre la montre à laquelle se livre Honoré de Balzac. En libre précurseur de Phileas Fogg, il entreprend de démontrer que l’on peut se rendre de Paris à Berditchev, en Ukraine, en 6 jours. Ce récit en consigne l’aventure émaillée de ses colères et de remarques savoureuses où il se gausse des Anglais, de l’Allemagne, « le pays le plus tire-laine que je sache », de Berlin, « capitale de l’ennui » qui « a l’air d’un dictionnaire », de lui-même, des Français …

    Grand pourfendeur et pasticheur de récits de voyage, Balzac n’aura écrit d’authentique que celui-ci. Mais si sa plume se fait aussi véloce que les trains et les malles-poste qu’il emprunte et aussi cinglante que le fouet de ses cochers, c’est pour mieux dissimuler le véritable motif de son voyage : l’amour de la belle comtesse Hanska.

    Mon avis

    Le récit du voyage de Balzac est précédé par une introduction où il explique tout ce que l’on peut reprocher aux « voyageurs » qui écrivent leurs voyages comme si ils étaient de grands connaisseurs du pays. Ils ont été de Saint-Pétersbourg à Moscou par la grande route : ils connaissent la Russie. On se rend bien compte de la fausseté de la chose. Balzac n’a jamais écrit de récits de ses voyages sauf celui-ci. Pourquoi l’a-t-il publié ? La quatrième de couverture donne un indice puisqu’elle parle de pastiche. Balzac nous décrit son obsession des horaires pour arriver le plus rapidement possible à son lieu de destination (dont il ne nous dit pas pourquoi il y va). Il nous parle de ses changements de moyens de locomotions, de leurs rapidités, de leurs inconvénients, de la publicité mensongère du chemin de fer à Paris. Il ne prend pas le temps de rencontrer des gens de l’endroit, de parler avec eux (difficile puisqu’il ne parle que français dans des contrées où les gens qui peuvent traduire se font rares). Du coup, il enchaîne les clichés : l’antisémitisme très 19ième siècle, la condition très heureuse des paysans russes sous servitude.

    On peut alors penser deux choses : soit un grand écrivain peut être un voyageur comme les autres et ne pas faire mieux que ses contemporains soit que c’est un pastiche très réussi. Je vous laisse juge !

    Le contexte

    Balzac a commencé une correspondance avec la comtesse Hanska en 1832 et se sont rencontrés dès 1833. Ils tombent amoureux alors que la comtesse Hanska. Il y a promesse de mariage dès lors que le mari sera mort (cela me rappelle Arthur Conan Doyle et sa deuxième épouse). Mais quand la comtesse Hanska se retrouve veuve en 1841, elle somme Balzac de régler ses dettes avant tout mariage. Le récit dont je vous ai parlé avant se situe en 1847 et on comprend que Balzac soit pressé (c’est ce qui me fait douter du côté pastiche en fait). Pour rappel, le mariage se fera en 1850 à  Berditchev. Le couple décide de s’installer à Paris. Cela se fera au mois de mai. Le voyage a épuisé Balzac. Il meurt en août.

    Références

    Russie – Express de Honoré de BALZAC – présentation de François Graveline (Nicolas Chaudun, 2010)

  • Si je voulais résumer ce livre, je dirais petites histoires d’adolescents qui tournent facilement au tragique où se mêle des existences antérieures et des gens qui se retrouvent. J’ai vu Highlander à la télé quand j’étais petite et franchement je trouve que c’est bien … à  la télé. Si on se contentait d’un résumé rapide, cela ne donne clairement pas envie (sauf pour certains lecteurs dont c’est le goût).

    Le truc c’est que moi j’ai lu le billet de Matilda et que je lui fais confiance. Alors j’ai acheté le livre et je l’ai ouvert même si ce n’est pas ma tasse de thé comme lecture. Et là, j’ai été happée. Parce qu’ici vous avez à faire un véritable écrivain qui sait vous faire ressentir quelque chose même quand il ne se passe rien, qui arrive à vous tenir dans l’angoisse juste parce qu’une lycéenne va être en retard au lycée ! Tout le livre est comme cela : il n’y a rien que du banal (pour un roman, pas pour la vie réelle, entendons nous bien) et vous êtes avec et dans la narratrice (parfois cela m’a un peu mis les larmes aux yeux tellement elles s’interrogent).

    À ce récit banal donc mais fort réussi (en tout cas, j’adore l’écriture), s’ajoute les descriptions des évènements de la vie antérieure où la narratrice, Hyla dans cette vie antérieure (mais la narratrice actuelle ne se rappelle de rien et l’histoire est qu’elle va plus ou moins chercher à retrouver la mémoire après avoir revu Nebel dont je parle après), était plus ou moins avec un mâle dominateur qui fait peur (mais que Matilda adore, du coup ça fait peur) et un amoureux transi, Nebel, qui rend le mâle jaloux. L’ambiance est nettement plus glauque et l’atmosphère donc est aussi différente. J’ai trouvé que l’intérêt se trouvait dans la reconstitution de l’époque et surtout de ses faux-semblants.

    Vous n’avez peut-être rien compris à part que j’ai adoré et que j’en redemande, que je vous conseille de l’acheter pour votre grand adolescent et de lui piquer après ! Je suis pratiquement sûr que vous penserez la même chose que moi après.

    Vous me direz où l’acheter ? Je vous dirais sur le blog de l’auteur ! Vous y trouverez aussi d’autres avis, tout aussi enthousiaste que le mien (c’est un signe je trouve). Il faut savoir qu’il y a encore trois autres tomes de prévus mais que ce n’est pas des suites mais plutôt des romans reprenant les mêmes personnages. De chouettes moments en perspectives.

    Références

    Côté face de Anne DENIER (livre auto-édité en mai 2011)

  • Quatrième de couvertuure

    Quinze kilomètres trois. La distance qui les sépare du Cap Blanc-Nez. Cette échappée, c’est leur secret, aux petites. Ce matin, elles fuient l’ennui des jours, un avenir sans promesse. Elles s’en vont, légères. Dans le paysage à la fois brutal et magnifique de la Côte d’Opale, Martine Laval suit les deux adolescentes, espionne leur désœuvrement et fait entendre d’autres voix – une prof, un cousin, une voisine. Tous cherchent à comprendre le pacte qui les emmène à la falaise.

    Martine Laval, critique littéraire à Télérama et animatrice du blog « Lectures buissonnières« , est née à Calais.

    Mon avis

    Je suis tombée sous le charme du billet d’hier de Saphoo, qui portait sur ce livre. Cathulu en avait aussi parlé au mois de mai. Du coup, j’ai été à la librairie hier pour prendre le livre. Je ne dis pas acheter, même si c’est la réalité des choses, parce que j’ai l’impression de parler tomates, petits pois … dans ce cas-là. Je savais, en tout cas je le sentais, que visiblement l’écriture était de celle que j’aimais. Une écriture digne et sobre mais aussi pleine de sensibilité et de compréhension à demi-mots.

    Il y a une constante entre toutes les personnes qui parlent : pour comprendre, elles parlent d’abord d’elles et de la région dans laquelle elles habitent, de leurs sentiments, de leurs mal-être et finalement, on parle assez peu de l’acte des deux jeunes filles ou même des deux jeunes filles (seul le cousin dira que son malheur était de penser de ne pas avoir d’avenir). Finalement, cela n’entre pas en contradiction avec le récit (inspiré d’une histoire vraie) que nous fait Martine Laval car elle ne fait pas parler de « très proches ». On ne sait pas comment on prend ce genre de chose. Je pense que c’est ce qui fait le charme du livre : on est dans la pudeur. Si elle avait fait parler des proches, on aurait été dans le voyeurisme parce que la seule chose qui nous serait venu à l’idée c’est « pourvu que cela ne m’arrive pas », tout en pensant « c’est dramatique ». Cela donne aussi l’idée que MArtine Laval parle de ce qu’elle connaît et de ce qu’elle a pu ressentir quand il se passe quelque chose comme ça dans notre environnement quotidien.

    Le livre est court (60 pages) mais intense, incite à voir l’invisible aussi.

    Références

    Quinze kilomètres trois de Martine LAVAL (Liana Levi – Piccolo, 2011)

  • J’ai failli passer à la trappe le bilan de la SSHD à cause de ma lecture intensive de John Dickson Carr (c’est juste trop bien ce truc) et cela aurait été dommage car encore une fois, ce fut un mois riche ! (15 billets tout de même si j’ai bien compté). Par contre je n’ai pas réussi à trouver réellement de fil conducteur. Nous avons lu et vu des films c’est tout.

    Place à notre maître à tous ! Darkriketz a continué à découvrir le canon avec Le chien des Baskerville. Arthur Conan Doyle n’ayant pas écrit que du Sherlock Holmes (il nous l’a assez répété de son vivant), Marion a découvert Le monde perdu et j’ai lu son recueil « de médecine » Sous la lampe rouge, ainsi qu’une nouvelle Mission secrète ! parlant des nihilistes russes (nihilistes est un mot inventé par Tougueniev dans Pères et fils pour votre information).

    Parce que un billet de bilan de la SSHD sans pastiches ne serait rien, dans le désordre, nous avons par Niki les tomes 2, 3 et 4 des aventures de Enola Holmes, saga écrite par Nancy Springer (je vous conseille le billet de Niki car on apprend des choses édifiantes sur la condition féminine et les particularités de certaines personnes du sexe opposé). Par Marion, le tome 1 des aventures Enola Holmes de Nancy Springer (c’est devenu un classique je crois cette série. Malheureusement elle est terminée … C’est peut être pour ça que vous avez l’impression que je me répète.) et Wiggins et Sherlock contre Napoléon de Béatrice Nicodème. Par Matilda, le premier tome d’une série qui semble un peu racoleuse dans le titre faisant mention d’Holmes. Par moi, L’affaire des vierges de glace par Sophie Bellocq-Poulonis (livre intelligent, ce qui semble être une constante chez cette auteure) et Irrégulier, mon cher Morgan ! qui a la particularité de ne pas mettre en scène Sherlock Holmes mais les fans américains de Sherlock Holmes (à quand un pastiche mettant en scène un auteur de pastiche qui utiliserait les méthodes de Sherlock Holmes, je vous le demande).

    A bout d’un an, je pense que vous avez remarqué que Sherlock Holmes est indissociable de la bandes dessinées. Je ne pouvais pas ne pas parler de deux bd qui ne parlent pas de Sherlock Holmes : Professeur Bell et le tome 2 de Vieille Bruyère et Bas de Soie (le tome 3 étant annoncé mais toujours pas paru).

    Pour les films, Marion nous signale la « réouverture » de son blog film dans lequel elle a parlé ce mois-ci du film avec Guy Ricthie (ah !)

    Comme les éditeurs hibernent en été, il n’y a pas de sorties livresques (d’un autre côté la rentrée littéraire s’annonce ruineuse aussi en matière de publications holmésiennes). Mais deux évènements très importants : la rediffusion sur france 2 de la série de la BBC, Sherlock et le PREMIER ANNIVERSAIRE de la SSHD que nous préparons !

    Comme d’habitude, si vous voyez des oublis, des erreurs, n’hésitez pas à nous le signaler ! Sur ce, je retourne à ma lecture de John Dickson Carr parce que je crois qu’il y a eu un meurtre avec une fléchette tiré dans un œil de bœuf et je trouve cela inquiétant.

    Marion signale dans les commentaires un challenge Sherlock Holmes sur Livraddict pour occuper votre été de manière holmésienne. Ce challenge est aussi sur le blog L’autre tigre.