Cecile's Blog

  • Il s’agit du huitième volume des aventures d’Isabel Dalhousie, celle qui pratique la philosophie éthique. Je ne vous avais pas parlé du tome 6 car il m’avait semblé mauvais. Je ne vous avais pas parlé du tome 7 car je l’ai lu en anglais et que je vais relire en français cette année (et c’est là que vous allez en entendre parler), qui m’avait semblé meilleur que le tome 6 mais moins bon que les cinq tomes précédents. Mais avec ce tome 8, on revient à du Isabel Dalhousie de la meilleure veine.

    On rentre dans le livre comme dans des pantoufles (surtout pour l’anglais qui est franchement très facile). On est tranquille dans sa maison luxueuse avec Grace, la dame qui s’occupe de son marie, avec Jamie, son toujours pas mari (la couverture ne se trompe en suggérant que cela va se faire) mais père de son fils, Charlie, qui a maintenant deux ans. Cela commence très très fort car elle recommence à nous faire des réflexions type « manger du chocolat est-il éthique ? » On s’attend au mieux du coup. Elle décide de se rendre dans l’épicerie fine de sa nièce, Cat. Elle ne perd pas son temps puisqu’elle trouve le temps de penser que la seule chose que sa nièce a dans sa vie c’est le sexe avec des hommes (elle a une petite trentaine, on se dit qu’il faut bien que ça se fasse tout de même), de lire les journaux (et de faire des commentaires sur chaque fait) et de découvrir qu’une philosophe australienne va lui téléphoner. On se dit elle va parler philosophie. Ben non !

    L’Australienne va lui demander de l’aider à retrouver son père biologique en sachant qu’elle connaît le nom de la mère. Isabel va réussir en deux coups de cuillère à pot mais manque de chance, cela va se retourner contre elle. Il faut dire qu’elle oublie souvent de vérifier ses sources et ne réfléchit pas beaucoup à la portée de ses actions à elle (il faut dire qu’elle est occupée à réfléchir sur la portée de celles des autres).

    Là dessus, se glisse l’arrivée du neveu du Professeur Lettuce (c’est celui qui veut piquer la revue d’Isabel, donc elle est l’éditrice et la propriétaire mais il n’y a pas de problème d’éthique). Le neveu a un plan machiavélique pour faire avance sa carrière universitaire.

    Il y a aussi l’empoisonnement aux champignons, achetés chez Cat. Isabel va la dénoncer aux autorités sanitaires (cela sent une dispute mémorable au volume 9). Il y a aussi un nouveau serveur chez Cat et comme Alexander McCall Smith ne sait pas trop quoi en faire, il le fait partir sans aucune raison.

    Jamie m’a déçu dans ce roman : il est censé modérer Isabel. Il ne le fait même pas et finalement, Isabel n’en devient que beaucoup plus drôle parce qu’elle ne se pose jamais de questions sur elle mais toujours sur les autres. Par exemple, Grace qui croit au spiritisme, lui apporte une information financière obtenue en séance par un médium qui exerce une profession financière (cela sent le délit d’initié). Isabel en profite pour faire un bénéfice important. Grace achète en apprenant cette nouvelle et perd tout. Isabel ne se pose pas la question de savoir si il est bien de profiter ce type d’information mais est juste peinée d’apprendre la situation de Grace.

    Tout le roman tourne autour d’une question : la portée d’un mensonge. Isabel se pose dans une position extrême en disant qu’il ne faut jamais mentir, dire ce que l’on pense, ne jamais se mettre à la place des autres. Elle n’arrive pas justement à les comprendre. Je trouve cela gênant pour une philosophe.

    Comme je le disais, Isabel a une attitude constante dans ce roman : elle devient rigide dans sa tête et n’est plus philosophe. Elle a la science infuse et ne s’interroge. Alexander McCall Smith a la gentillesse de ne pas lui faire arriver quelque chose de grave mais à un moment à agir de cette manière, cela se retourne contre vous. C’est en cela que ce volume m’a plu. J’ai envie de lire le tome 9 pour savoir si l’auteur va profiter de cette nouvelle situation qu’il a mis en place dans ce volume.

    Références

    The forgotten affairs of youth de Alexander McCall SMITH (Little Brown, 2011)

  • Comme je le disais à je ne sais plus qui, il faut que je travaille mon anglais. Du coup, j’ai lu ce comics très bizarre où le scénariste a vraiment beaucoup d’imagination.

    Moriarty est sorti vainqueur de la bagarre aux chutes de Reichenbach. Toutefois, il n’a pas retrouvé sa place initiale dans le crime organisé londonien. Il n’est plus que l’ombre de lui-même, se fait appeler Trumbold et a très peu d’hommes à son service. En gros, il est dans la misère.

    Un jour, il entend parler de la disparition d’un professeur avec qui il a travaillé et décide de partir à sa recherche. Au même moment le MI5 lui demande son aide pour rechercher Mycroft Holmes, lui aussi disparu (j’avoue que là. j’ai trouvé un petit manque de crédibilité sur le moment).

    Le voilà donc parti enquêter comme Sherlock Holmes. Le problème est que Londres est sous la coupe d’une association de malfaiteur « The Black Hand », qu’un nouveau méchant, Tartarus, est sur les rangs pour le contrôle de Londres. On ne peut que se dire que Moriarty a bien changé. Il va s’associer à une tueuse en série, Jade, à moitié nue mais qui n’a pas de forme (c’est pas comme avant avec Lara Croft).

    Il va découvrir au passage que tout le monde veut récupérer une machine inventée par le professeur pour contrôler le monde (ou détruire le monde : je n’ai pas très bien compris). À tout cela s’ajoute le fait que le MI5, en particulier Watson (qui est rentré au MI5), veut tuer Moriarty.

    La vie du professeur de mathématiques devient vite très compliquée !

    Que dire, à parti qu’il y a une suite et que je la lirai sans aucun doute. Le scénario m’a convaincu, même si il peut apparaître comme tarabiscoté.

    Pour les dessins, je suis plus dubitatives. C’est un peu une habitude quand il s’agit de comics anglo-saxons car les dessins donnent souvent l’impression d’être peu travaillés et d’être fait à la chaîne (notamment Tartarus a la même forme de visage que Moriarty). Là où cependant je suis déçue c’est sur le personnage de Moriarty même. Il change de tête : un coup il est à la limite du revenant clochard avec plein de poils sur le visage, puis après il passe à un visage plus bourgeois, vieilli mais propre. Le personnage de Jade est peu marqué. Une fois qu’elle change d’habit (ou plutôt qu’elle en enfile), on ne la reconnaît plus.

    Les couleurs sont celles de la fin du monde et de la féérie : sombre, violet et vert.

    L’histoire est complète mais la fin nous laisse supposer un deuxième épisode où devrait ressurgir Sherlock Holmes (même si il est mort au début de l’histoire).

    P.S. J’ai oublié de préciser que tout cela se passait en 1914 et que cela justifiait l’espionnage, la fin du monde …

    Références

    Moriarty – volume 1 : The Dark Chamber de Daniel COREY (scénario) et Anthony DIECIDUE (dessins) (Dangerkatt Creative Studio, 2011)

  • Quatrième de couverture

    Margaret, jeune femme torturée, se retrouve un jour déguenillée, tremblante et complètement perdue, en lisière de forêt aux alentours de Berlin. Elle n’a plus aucun souvenir, ni de la veille, ni des mois précédents. Deux ans plus tard, la jeune femme commence à avoir d’inquiétantes hallucinations : elle voit Berlin déformée, personnifiée. Des fantômes d’anciens nazis apparaissent aux balcons, les immeubles deviennent des formes de chair, d’or et de sang, un faucon à tête de femme la guette d’un air menaçant… Ida Hattemer-Higgins nous parle de l’amnésie, du défaut de mémoire, qu’il soit individuel ou national. Elle nous parle d’oubli, de déni, de mythes et de rédemption. Un premier roman inoubliable, écrit par une jeune femme prodigieusement douée.

    Mon avis

    J’avais repéré ce livre dans le numéro de rentrée littéraire des Inrockuptibles. Depuis j’ai découvert les très bons billets de Claudia Lucia et Catherine.

    Margaret est américaine et est guide touristique à Berlin, spécialisé dans les lieux du IIIe Reich (cela a l’air d’être aussi le cas pour l’auteur). On la découvre au début du roman perdu dans une forêt, sans mémoire et traumatisée. On se doute que l’inconscient va rentrer à jeu.

    Quand deux ans après, elle a des visions de la chair des bâtiments de Berlin, on va chercher le rapport. Pareil quand elle voit apparaître Magda Goebbels (qui je le rappelle à tuer six de ses enfants (je ne savais plus qu’elle en avait eu un autre avec un autre homme) dans le bunker d’Hitler), on se cherche le rapport. Finalement, cela va aller crescendo ; le suspens augmente avec l’horreur des visions de Margaret, notamment quand elle « verra » une femme juive qui s’est suicidée avec son mari et ses trois enfants pour éviter la déportation. C’est un premier point extrêmement positif pour ce roman : on est attiré par la page suivante.

    Un deuxième point est l’inédit de la démarche de l’auteure : lié temps actuel et temps passé sans pour autant avoir de lien avec le temps passé. De plus, l’auteur utilise un lien subtil et qui ne semble jamais factice. J’ai plus eu l’habitude de lire des romans où c’est les enfants des victimes ou bourreaux qui cherchent à comprendre. Cette démarche est servie par une excellente connaissance de Berlin et de la période du IIIe Reich ; cela permet de faire vivre une ville, et non des personnages paradoxalement. En effet, on voit littéralement le cœur de Berlin battre mais on ne revit pas les évènements ni les personnages de l’époque.

    De plus, Ida Hattemer-Higgins a une écriture magnifique, discrète et suggestive (merci au traducteur, bien évidemment). Pour donner l’idée : alors que Margaret devient « folle » (ou plus exactement que son inconscient remonte), les visions deviennent macabres et morbides mais jamais Ida Hattemer-Higgins n’insiste pas dessus. Finalement, plus que la vision, c’est l’effet qu’elle a sur Margaret qui compte. Et même cet effet est décrit de manière lyrique. Cela donne l’idée qu’au cours du roman, on ne comprend que Margaret devient folle, on se dit que le roman est dans le réalisme magique et finalement on subit les évènements en souffrant autant que Margaret.

    Flammarion annonce que ce livre est le début d’une trilogie consacrée à cette période de l’Histoire.

    C’est un (premier) roman réussi mais difficile dans ce qu’il fait vivre. À mon avis, il est à lire pour découvrir cette écrivain en devenir.

    Références

    L’histoire de l’Histoire de Ida HATTEMER-HIGGINS – traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Giraudon (Flammarion, 2011)

  • C’est donc à mon tour de faire le bilan de la SSHD.

    C’est notamment l’occasion de rappeler les différents challenges lancés par les membres de la société. Il y a celui de Loula, lancé en janvier dont elle a dressé le premier bilan ce mois-ci. Pour rappel, il s’agit de lire, voir, écouter tout ce qui a un rapport avec Sherlock Holmes mais qui n’est pas canonique. Il y a le challenge de Lily Tigre qui est un peu comme la SSHD mais en une année parce qu’il existe des dilettantes rapides sachez-le ! Il y a celui de Filipa (qui n’est pas membre) dont le challenge consiste à lire le Canon holmésien.

    Deux personnes importantes ont répondu au tag Sherlock Holmes que nous avions lancé pour les un an de la SSHD : Marion (je le souligne parce qu’elle est la seule des trois à y avoir répondu) et Jean-Claude Mornard (je rappelle qu’il faut lire son livre).

    Encore quelques articles sur des pastiches holmésiens pour ce mois-ci : Duel en enfer de Bob Garcia chez Alinéa (avis mitigé pour elle), Sherlock Holmes et le fantôme de l’Opéra de Nicholas Meyer chez Loula, Enquête sur le meurtre d’Umberto Eco et autres homicides minuscules de Giorgio Celli, Einstein et Sherlock Holmes d’Alexis Lecaye, et un énième avis sur la série des Enola Holmes. À tout cela s’ajoute, trois bd de qualité inégale et le visionnage d’un film inspiré d’un pastiche du même Nicholas Meyer (oui, oui celui du fantôme de l’Opéra).

    Maintenant, passons aux choses sérieuses : les publications du mois !!!!

    Comme Matilda vous le signalait le mois dernier, les publications holmésiennes faisaient leur rentrée avec pléthore de beaux livres à mettre dans nos PAL. Figurez-vous que cela continue ce mois-ci ! On ne signalera pas que c’est principalement dû à des livres dont la parution a été retardée à ce mois-ci (quand elle n’est pas retardée au mois de novembre). Il y a notamment le livre des éditions du pommier sur le début de la science criminelle : La science de Sherlock Holmes de E.J. Wagner.

    Il y a aussi des parutions attendues avec impatience (par au moins moi) : Les archives alsaciennes de Sherlock Holmes de Christine Muller (chez le même éditeur que le Haut-Koenigsbourg de Jacques Fortier, ce qui promet d’être très intéressant), Première enquête de Sherlock et Phimneaus Holmes de Caroline Guézille (ça a l’air d’être un livre pour enfant mais la présentation a l’air terrible). Il y aussi le quatrième tome des aventures d’Oscar Wilde de Gyles Brandreth, intitulé Oscar Wilde et le nid des vipères. Par contre, je suis déçue. J’avais les trois premier tomes en édition grand format et visiblement là, vu le prix de vente, 10/18 le sort directement en poche. C’est très mystérieux tout de même …

    Il y a aussi la sortie bande dessinée attendu par moi et Matilda : le tome 3 des Quatre de Baker Street.

    Pour finir avec les publications françaises, je voulais vous signaler la réédition complétée par Max-Philippe Morel de Sherlock Holmes en bandes dessinées dont j’avais commenté la première édition sur ce blog. Elle est téléchargeable pour 2 euros (à lire sur vos liseuses) chez Lulu.com. Cette parution annonce celle en novembre, dans la même série, de Sherlock Holmes à l’écran. Il faut noter aussi que le nouveau numéro du Carnet d’Écrou, la revue des Évadés de Dartmoor (regroupant les holmésiens de Strasbourg) est paru avant l’été et peut leur être acheté directement ou dans toutes les bonnes librairies strasbourgeoises.

    Passons maintenant aux publications anglophones, en tout cas une sélection faite par Matilda.

    D’abord le livre que je lorgne absolument même si je ne sais pas ce qu’il y a dedans à part qu’il y a du Moriarty (d’un autre côté, cela a l’air d’être l’obsession anglo-saxonne du moment).

    Il y a aussi celui que j’ai déjà : le quatrième tome des aventures du jeune Sherlock Holmes de Andrew Lane (la couverture est d’un beau jaune brillant, bien flash : c’est trop la classe dans une bibliothèque).

    Il y a aussi deux livres qui nous ont plu par les couvertures parce qu’on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans .

    Matilda signale aussi une biographie de Conan Doyle de Michael Dirda et rappelle la sortie de l’inédit de Conan Doyle : The narrative of John Smith.

    Après cette orgie de lecture, vous pourrez toujours vous reposer en regardant deux documentaires (en anglais aussi) sur Watson et sur le Londres de Sherlock Holmes.

    C’est tout pour ce mois-ci. J’espère avoir été complète. Si vous voyez des oublis ou publications intéressantes à signaler, n’hésitez surtout pas !

    Sur ce, je vous souhaite un bon mois d’octobre. holmésien ou non.

     

  • Ils ne savent pas choisir la traduction des titres ! Cela ne parle pas ce titre et surtout cela ne parle de rien, mais de rien du tout.

    Ce film est l’adaptation du pastiche de Nicholas Meyer The seven-per-cent solution (que j’ai dans ma PAL bien sûr).

    L’idée est que depuis le mariage de Watson et de Mary Morstan, Sherlock Holmes est devenu accro à la cocaïne. Watson, appelé par Mrs Hudson, se rend compte des dégâts lors d’une visite (notamment de sa paranoïa envers Moriarty, qui est ici présenté comme le précepteur de mathématiques de Mycroft et Sherlock quand ils étaient jeunes). Comme à son habitude, Watson va chercher à aider le grand détective. Après la lecture d’un article écrit par Freud, il décide que c’est ce qu’il faut à son ami. Pour cela, il va requérir l’aide de Mycroft car bien sûr, Sherlock, sans subterfuge, refusera de quitter Londres pour aller dans le cabinet du docteur.

    Avec la complicité de Moriarty et un plan machiavélique, Watson et Mycroft arrivent à leurs fins. Freud commence tout de suite le traitement en l’hypnotisant. S’en suit une phase où Sherlock vacille, dort, voit des cafards, mygales et autres joyeusetés. après un temps certain, il est en rémission et fait la connaissance d’une autre patiente, célèbre (dans le film et dans la réalité puisqu’il s’agit de Vanessa Redgrave), qui a été malade de la même manière.

    Or, celle-ci disparaît. Freud enjoint Sherlock de mener l’enquête. Sherlock hésite pensant ne pas être à la hauteur mais le fait quand même. Nous avons alors droit à la visite de Vienne, à une poursuite de train, une bataille d’épées sur le toit d’un wagon (pas dedans car le cameraman avait peur de se faire mal) …

    La fin nous apprendra pourquoi Sherlock se drogue, pourquoi il voue une telle haine à Moriarty et que sont devenus les parents des frères Holmes. J’avoue que là j’ai des doutes tout de même et à mon avis (en tout cas je l’espère), dans le livre, c’est un peu mieux amené parce qu’ici cela ressemble à une explication psychologique que l’on peut voir à la télé.

    J’ai adoré ce film car il est très vivant. On ne s’ennuie pas, ce qui est tout de même une qualité essentielle pour un film. Il y a une variété de situations mais aussi une variété de décors impressionnants (et que j’aime les décors grandioses). Le seul défaut des personnages vient de Sherlock Holmes. Quelle idée de mettre un Sherlock blond (c’est comme le James Bond blond même si il faut le dire, quand il apparaît sur l’écran, il ne gâche pas l’image) ! On oublie facilement ce détail grâce à un jeu convaincant. Les trois personnages masculins principaux, Sherlock, Watson et Freud, ont un jeu très typé où on retrouve les mimiques des deux personnages mais aussi pour Freud des attitudes marquées. Vanessa Redgrave, très belle avec sa chevelure rousse, est moins présente et je l’ai trouvée un peu évaporée.

    Maintenant, il ne me reste plus qu’à lire le livre … qui est en dessous d’autres livres.

    Références

    Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express – un film de Herbert Ross (1976) avec Alan Arkin (Sigmund Freud), Vanessa Redgrave (Lola Devereaux), Robert Duval (Dr. Watson), Nicol Williamson (Sherlock Holmes), Laurence Olivier (Professeur Moriarty).

  • Quatrième de couverture

    Berne, janvier 1905. Une série de meurtres ébranle le milieu scientifique. Les victimes : un groupe de savants membres d’un club très fermé, appelé « perpetuum mobile ». L’arme du crime : une machine infernale. Le mobile : inconnu. Tandis que Watson mène l’enquête et se transforme en satyre après avoir absorbé un breuvage « magique », Sherlock Holmes croise, dans les coulisses, d’étranges personnages. Séquestré par un groupe de bolcheviks en exil, poursuivi par une suffragette socialiste, il se lie avec un inconnu nommé Albert Einstein.

    Qui, de ces deux implacables logiciens, aura le dernier mot de l’énigme ?

    Mon avis

    J’avais aimé Marx et Sherlock Holmes mais là, j’ai été déçue … Plusieurs idées sont géniales : les meurtres de scientifiques par là où ils ont pêché. C’est original et bien trouvé. Faire intervenir Einstein en tant qu’employé du bureau des brevets pour évaluer les machines meurtrières aussi est excellent. Et surtout dire que Sherlock Holmes retrouve en secret Irène Adler, comme un couple d’amants qui se cachent de l’enfant d’un des deux Watson, est très drôle et très bien traité.

    Mais l’ensemble … J’ai eu l’impression que l’action était le prétexte de la lubricité gratuite, qu’Einstein était là comme potiche, qu’Irène Adler avait perdu de son indépendance, que Sherlock Holmes est à la limite du hippie. Le pire est sans aucun doute qu’il n’y a pas d’enquête, qu’il n’y a pas même de description de l’époque ou même de la ville de Berne.

    En résumé, tout cela manque de liens et de logique. C’est un comble pour un pastiche de Sherlock Holmes.

    Références

    Einstein et Sherlock Holmes de Alexis LECAYE (Rivages / Noir, 1996)

  • Pour une fois, j’ai fait un montage de couverture. Que de progrès !

    J’ai enfin lu les cinq derniers tomes de la série d’Enola Holmes. J’ai beaucoup aimé, même si mon préféré est le tome 5.

    Ces cinq livres couvrent toute la quatorzième année de la sœur de Mycroft et Sherlock Holmes.

    Nous avions laissé Enola Holmes à Londres après avoir fui la tutelle de ses frères. Au début du tome 2, elle est installée chez une logeuse sourde, Mrs Tupper, et tient un cabinet de « spécialiste en recherches – toutes disparitions ». Plus exactement, elle est la secrétaire du Dr Leslie T. Ragostin, personnage cependant imaginaire. C’est donc elle qui mène les enquêtes.

    Les cinq tomes sont donc des enquêtes menées par Enola pour le compte du Dr imaginaire.

    Dans le tome 2, la jeune sœur de Sherlock essaye de retrouver la jeune lady Cecily Alistair, disparue de manière étrange en pleine nuit. Cela va mener Enola des bas-fonds à la haute aristocratie, du monde des anarchistes aux grands bourgeois.

    Dans le tome 3, Watson a disparu or Enola a une faible pour lui après qu’il ait aidé Cécily dans l’enquête précédente. Elle va donc intervenir dans l’enquête de Sherlock Holmes quitte à damner le pion à son grand frère.

    Dans le tome 4, on retrouve Cecily, la jeune lady rebelle, qui va subir un mariage forcé, sur les instructions de son père. Enola va devoir la retrouver (car bien sûr elle est séquestrée) et la sauver (pour la ramener à sa mère).

    Dans le tome 5, Mrs Tupper a disparu en laissant « pour seuls indices quelques jupons épars et un énigmatique message ». Dans ce volume, on se plonge dans l’Histoire dans l’Angleterre. On y rencontre Florence Nightingale, personnage absolument incroyable. Il y a du code secret, de l’énigme.

    Dans le tome 6, Enola réalise une vraie enquête dans le sens où elle ne le fait plus à partir du bouche à oreille. C’est un client qui vient la voir et lui demande son aide. C’est aussi le tome le plus triste puisqu’on y apprend ce qu’est devenu la mère d’Enola. C’est bien sûr le sujet filé tout au long de la série.

    Mon avis

    Cela ne m’étonne pas que je n’ai pas tout compris en anglais car le vocabulaire et le style sont assez élevés, plus que pour de nombreux livres dits pour adultes. C’est ma première surprise.

    Une autre chose m’a marqué : Nancy Springer n’a pas copié les livres de Conan Doyle. Enola Holmes n’est pas le jumeau féminin de Sherlock Holmes ; sa manière d’enquêter est totalement différente. Elle utilise à la fois son intuition, son intelligence, un peu de hasard. Il y a moins d’esprit déductif donc. Je dirais qu’Enola Holmes a une méthode plus féminine malgré tout ce que peuvent en penser Sherlock et Mycroft !

    Un des points forts de la série : la description de la société de l’époque. Nancy Springer a choisi de ne pas s’attarder sur l’architecture du Londres victorien mais plus sur la société de l’époque et notamment sur le sort fait aux femmes et sur l’écart entre les différentes couches de la société.

    Deux points faibles. Quand on lit la série à la suite, cela peut paraître parfois répétitif (un peu comme les quatrièmes de couverture d’ailleurs). Un deuxième point faible (qui faisait partie de mes points forts) est la méthode d’enquête intuitive d’Enola qui peut donner l’impression d’actions plaquées pour faire avancer le livre.

    Mais je n’hésiterais pas à la faire lire à tout le monde !

    Références

    Les enquêtes d’Enola Holmes de Nancy SPRINGER – traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassallo (Nathan)

    • L’Affaire Lady Alistair (2007)
    • Le Mystère des pavots blancs (2008)
    • Le secret de l’éventail (2009)
    • L’énigme du message perdu (2010)
    • Métro Baker Street (2011)
  • Vous vous rappelez, il y a deux mois je crois, on lançait pour le premier anniversaire de la SSHD un tag Sherlock Holmes pour savoir tout de votre intimité avec le détective. C’est notre côté commère !Bon, il faudrait que j’y réponde moi même mais …

    Jean-Claude Mornard, dont j’avais adoré le livre holmésien (je vous rappelle que vous pouvez l’achetez ici et n’hésitez pas à aller vers ses autres oeuvres qui sont aussi très bien)(d’un autre côté, j’en ai lu qu’une mais franchement j’ai bien ri), y a répondu dans les commentaires du billet. Et comme je suppose que vous n’êtes pas abonné aux flux rss des commentaires de mes magnifiques billets (je ne sais même pas si on peut le faire), je vous remets tout ça dans un billet.

    1) Comment avez-vous découvert Sherlock Holmes ?

    En 1973, grâce à la diffusion télé de la pièce “Le chien des Baskerville”, avec Raymond Gérôme.

    2) Avez-lu tout le canon jusqu’ici (les 56 nouvelles et les 4 romans) ?

    Oui, plusieurs fois.

    3) Quelle est votre aventure favorite ?

    La ligue des rouquins (parce que, en plus du mystère, c’est celle que je trouve la plus drôle).

    4) Lisez-vous des pastiches holmésiens ? BD, roman, fanfifction.

    Oui. Tout ce qui sort.

    5) Est-ce que vous aimez les adaptations qui sont faites du canon, les films qui en sont inspirés ? En avez-vous une favorite, une que vous aimez moins ?

    En général, oui. Perso, je préfère les adaptations fidèles à l’ambiance mais avec un scénario original (histoire d’avoir un effet de surprise malgré tout). Parmi mes préférées: “SH contre Jack l’éventreur ” (1965), “Meurtre par décret” (1979), la série télé des années 50 avec Ronald Howard, les films avec Basil Rathbone, le Sherlock Holmes de Guy Ritchie, les quatre téléfilms avec Matt Frewer (2000-2002) et plain d’autres. Le seul film que je n’ai vraiment pas aimé du tout est “La croix de sang”, avec Charlton Heston. Pas trop aimé non plus les dernières saisons de la série Granada.

    6) Le meilleur interprète de Sherlock Holmes ? Laissez-vous aller tous les fantasmes sont permis.

    Difficile… Rathbone pour le naturel avec lequel il endosse le rôle, Ronald Howard pour son humour, Christopher Plummer pour le côté humain et sensible qu’il donne à Holmes.

    7) Avez-vous ce une collection Sherlock Holmes ? Livres, DVD, objets dérivés ? (Vous pouvez mettre des photo)

    Oui (mais pas trop d’objets dérivés sinon ça devient vite pompant de prendre les poussières.) :)

    P.S. : Shame on me ! Parmi mes adaptations et acteurs préférés, j’ai oublié de citer l’extraordinaire série récente avec le non moins extraordinaire Benedict Cumberbatch !

  • Imaginez vous Sherlock Holmes en vacances en Italie dans un grand hôtel ! Vous obtenez une vision du détective étendu sur un transat autour de la piscine bleu chloré, sirotant une tequila. En gros,  vous obtenez un Sherlock Holmes suant l’ennui. Mais comme dans les séries télé, les détectives attirent le meurtre ! On appelle Sherlock Holmes et Watson car un meurtre vient d’être commis dans l’hôtel (je n’ai pas compris si c’était le même qu’eux par contre). La victime n’est autre qu’Umberto Eco ! Il git mort dans son lit alors que la porte était fermée, la fenêtre entrouverte (mais on est au troisième étage). On pense à un suicide au cyanure mais le problème est qu’il a pris un somnifère avant de s’endormir. Cela rend peu crédible la thèse du suicide. Quand je vous aurais dit que l’auteur, Giorgio Celli, est l’ami d’Umberto Eco mais est aussi entomologiste, que sur la couverture il y a un insecte volant et qu’on parle d’homicides minuscules, vous aurez à peu près compris l’intérêt du livre.

    En effet, l’auteur utilise ses connaissances scientifiques pour faire commettre des meurtres originaux. Car en fait il y a deux textes sur Sherlock Holmes (le deuxième est un peu un Sherlock Holmes qui joue Gil Grissom des Experts Las Vegas) mais aussi deux textes (qui sont en fait des scènes) avec Colombo, l’homme à l’imperméable et à la mystérieuse femme  et aussi d’autres textes avec des antiquaires (pourquoi cette obsession, mystère et boule de gomme).

    Le style est classique mais on sent que l’auteur s’amuse beaucoup et on (en tout cas moi) le suit sans aucune difficulté. Je ne regrette pas d’avoir longtemps cherché ce pastiche !

    Références

    Enquête sur le meurtre d’Umberto Eco et autres homicides minuscules de Giorgio CELLI – traduit de l’italien par Claude Galli (Via Valeriano, 2002)

  • Je vous avais parlé du premier tome de cette série, Le Chien des Baskerville, éditée par Akileos, et faites par Edginton et Culbard. Depuis sont parus Une étude en rouge et Le Signe des Quatre et le dernier La Vallée de la Peur. C’est le roman holmésien que je n’aime pas. En fait non. Je l’ai lu une fois quand j’avais quatorze ans (c’était l’été après le brevet …) et je me rappelle m’être ennuyée. C’est tout. Je ne me rappelais même pas l’histoire avant cette bd. Celle-ci m’a fait changé d’avis ! Il est trop bien ce livre (enfin je suppose). Un riche propriétaire, qui vient des Amériques, meurt. Sa femme est assez peu peinée et semble très proche du meilleur ami du défunt. Il s’agit en plus d’un problème de chambre close puisque à la nuit tombée, la maison, dont on ferme le pont-levis, devient une île. En plus, Conan Doyle s’est inspiré d’un fait réel dont le protagoniste principal est James McParland. Dans l’ensemble cette série s’est avérée proche du Canon (je suppose que c’est le cas aussi pour celui-ci). Personnellement je la conseille même si les dessins pourraient être meilleurs. À noter que Ian Edginton a aussi réalisé des adaptations en bd du Portrait de Dorian Gray (pas mal du tout) et d’Orgueil et Préjugés (pas lu).


    La deuxième bd dont je vais vous parler est en fait un comics mais que je ne vous conseille pas, mais alors pas du tout. Un, les dessins sont non représentatifs. Sherlock Holmes a les traits de Superman (et pas du tout ceux donnés dans le Canon. C’est lui sur la couverture. Il est viril mais c’est tout ce qu’il a pour lui le pauvre Sherlock) et Watson, les traits de son grand-père alors qu’ils sont plus ou moins censés avoir le même âge. L’histoire de la bd, c’est comment Watson et Holmes se sont rencontrés. Il me semblait que Conan Doyle en avait parlé dans Une étude en rouge mais comme Matilda le soulignait le mois dernier, les auteurs n’ont pas du le lire. Cela donne une histoire alambiquée où Watson est consultant pour la police, Sherlock, qui ressemble a un délinquant intelligent, aide la police. Watson est intrigué et enquête sur Sherlock Holmes. L’intrigue est mise en place dans des sortes de chapitre où on traite d’affaires différentes à chaque fois mais où on site le Canon (un peu). Alors, j’ai peut être pas compris ou je suis peut être mauvaise mais cela ne m’a pas plu du tout.


    J’ai gardé la meilleure pour la fin. L’intrigue est juste trop géniale. Le graphisme est celui de Sherlock Holmes et les Vampires de Londres (normal c’est les mêmes auteurs dans la même collection. Sherlock Holmes a une tête d’Anthony Hopkins sur le retour mais personne n’est parfait). Mais j’ai beaucoup plus goûtée à l’histoire : Sherlock Holmes retrouve Moriarty dans une situation bien particulière puisqu’il est comme mort mais tire provisoirement son énergie de la magie. Pour pouvoir vivre de manière autonome, il doit récupérer son énergie vitale qu’il a laissé dans Holmes et ce en utilisant le Necronomicon (dont il ne sait même pas où il est). Mon passage préféré : quand Moriarty e fait déchiqueter le visage et qu’on voit son sourire sur le côté. Vivement le deuxième tome !

    Références

    La Vallée de la peur de Conan Doyle, de Culbard (illustrations) et de Edginton (adaptation) (Akiléos, 2011)

    Sherlock Holmes – Les origines (tome 1) de Beatty (scénario), de Indro (dessins) et de Aviña (couleurs) (Soleil US Comics, 2011)

    Sherlock Holmes et le Necronomicon – tome 1 : L’ennemi intérieur de Cordurié (scénario), Laci (dessins) et Gonzalbo (couleurs) (Soleil, 2011)