Cecile's Blog

  • Autant Barbara Pym m’a enthousiasmé, autant Elizabeth Bowen me laisse perplexe (voire un peu froide). Je m’attendais à un peu de sulfureux avec un titre pareil (après j’ai regardé le titre en anglais cela ne correspondait pas trop : Friends and Relations, titre qui correspond beaucoup plus au livre). Avec mes yeux d’aujourd’hui le mot sulfureux a un autre sens que celui qu’il avait en 1931, date de publication du livre.

    Voilà l’histoire : Elfrida, mère d’Edward, a quitté son mari, alors que son fils n’avait que cinq ans, pour aller avec Considine, une sorte de fougueux aventurier qui voyage un peu partout dans le monde surtout en Afrique. Vous allez me dire : « mais le voilà l’adultère ! » Sachez que je ne l’ai compris qu’à la page 150 car le roman ne commence pas par là et même que ses événements ne seront jamais décrits, il n’y aura que des allusions.

    Donc, comme je le disais, le roman commence vingt ans plus tard lors du mariage d’Edward avec Laurel. On comprend rapidement que le marié aurait préféré épouser la soeur de la mariée Janet, ou est-ce le contraire Janet aurait beaucoup aimé épouser Edward je ne sais pas. Mais en tout cas le couple Edward/Laurel c’est un couple de second choix. À ce mariage, on rencontre Theodora, une fille de quinze ans qui revient de Suisse et est un peu perturbée. Elle découvre cette ambivalence et va chercher à s’en servir pour rentrer dans le cercle familial. Cela ne marchera pas. Pour se « venger », Janet part à la recherche d’un mari 1) parce que tout le monde dit qu’elle va finir vielle fille. 2) parce qu’elle a déjà une idée sur qui elle va mettre le grapin : le neveu de Considine, Rodney (qui est charmant je doit dire). Tout le monde est extrêmement choqué (moi j’avoue que je ne l’étais pas trop) mais le mariage se fera quand même.

    Nous voilà dix ans plus tard. Edward et Laurel ont eu deux enfants : Anna et Simon. Janet et Rodney ont eu une fille Hermione. Considine habite de temps en temps avec ces derniers, dans un magnifique domaine à la campagne, quand il revient d’Afrique. Pour ce séjour ci, il y a exceptionnellement les enfants d’Edward et Laurel qui sortent tous les deux de maladie. Là dessus arrive Elfrida qui a fait je ne me rappelle plus quoi dans son appartement. Et re là-dessus arrive Théodora pour foutre la m**** en écrivant à Laurel que Elfrida et Considine débauche ses enfants car ils auraient repris leurs relations (parce que j’ai peut être oubliée de le dire mais ils l’avaient arrêtés. Edward arrive pour reprendre ses enfants. On comprend alors qu’Edward, outre d’avoir un comportement passablement agité, n’est peut être pas aussi clair que ça. Il ne serait pas seulement l’enfant traumatisé par le divorce de ses parents et les infidélités de sa mère …

    Déjà l’histoire est un peu compliquée, mais Elizabeth Bowen ne facilite pas notre vie de lecteur. Ces personnages sont plus qu’étranges : il n’y en a pas un qui ne le soit pas (peut être les parents de Janet et Laurel mais c’est tout). Ils font des répliques complètement décousues. Tout se passe comme si je vous disais que le steack était bon au marché ce matin et que vous me répondiez que vous avez mangé du riz hier. Vous êtes bien dans la thématique mais alors le rapport reste assez mystérieux. C’étaient comme si ils étaient tous au bord du falaise et qu’ils se regardaient mutuellement pour savoir qui va tomber le premier : il y a une atmosphère de défi, de non-dits que l’on ne peut pas comprendre car tout nous est décrit de manière très distanciée par Elizabeth Bowen.

    De plus son écriture a vieilli je pense que l’on pourrait dire. Les images employées tombent comme un cheveu sur la soupe. Par exemple, pour l’auteur, il fait noir comme dans l’intérieur d’un appareil photo ou bien encore

    Tandis que l’histoire de Mrs Bowles se poursuivait, rassemblant des années de bavardages sur une solide base d’ennui, comme sur une quenouille, Laurel fut gagnée par une nostalgie aiguë de son adolescence.

    Les paroles de Mrs Bowles glissaient sans fin, comme un vieux poisson hébété au bord d’une charette à bras.

    Il me reste Emmeline dans ma PAL ; j’espère être plus convaincue ou au moins savoir si c’est l’auteur qui ne me convient pas (je comprends que cela puisse plaire à d’autres) ou si c’est quelque chose dans la traduction … J’en reparlerai sûrement.

    Livre lu dans le cadre du The portrait of a Lady swap de Lou et Titine.

    Références

    L’adultère d’Elizabeth BOWEN – traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch (Rivages poche, 2002)

  • Quatrième de couverture

    Si Léonora, l’héroïne de ce roman, n’est pas encore vieille fille, elle est déjà consciente de jouer ses dernières cartes. Sa beauté et sa fortune lui ont valu des hommages qui se raréfient à présent. Hommages dont celle qui n’a plus rien d’une douce colombe a pourtant du mal à se passer. Elle jette alors son dévolu sur un jeune homme qui dérive cependant vers d’autres amours…

    Mon avis

    Il y a deux ans je vous aurais dit « Barbara Pym, qui c’est celle là ? » Depuis Lou, Keisha et Tamara sont passées par là ! (il ne faut qu’en même pas perdre de vue que Lilly n’ai pas sensible au charme de Barbara Pym et donc que si vous ne connaissez pas et que vous lisez, vous pourvez être déçue aussi). Enfin maintenant je sais qui c’est et je peux vous dire que c’est une lecture enthousiasmante. Pas dans le sens où c’est profond et où je me sens beaucoup plus intelligente mais dans le sens où c’est léger, cocasse, déluré et que j’ai beaucoup ri.

    Là encore, je tiens à remercier le très très gentil auteur de la quatrième de couverture parce que pour lui quand on est une femme qui approche la cinquantaine (voir le début du chapitre 2) on n’est pas encore une vieille fille et donc rien n’est perdu (si ce monsieur pouvait venir voir ma voisine pour lui expliquer cela, ce ne sera pas mal). Léonora, notre héroïne, est donc une femme dans la fleur de l’âge pour qui rien n’est encore perdu même si elle a l’air très contente comme elle est. Elle a des vieux beaux qui vienne la voir pour lui offrir des fleurs, des repas chers, des bijoux. Elle a bien deux voisines un peu casse pied : une qui met la radio un peu trop fort (je connais ça : mes voisins ont une porte qui grince) et une qui s’est rabattue sur les chats après l’essai d’un mari pas très gentil. Léonora est riche, chic, ne supporte pas le négligé (l’archétype de la vieille fille mais ne le disons pas).

    Mais un jour elle va aux enchères acheter un livre de fleurs (?) et elle s’évanouit après l’avoir remporté et fait les enchères elle-même (c’est une femme forte, mais petite nature quand même) . Là, deux beaux males viennent à son secours en se proposant de la sustanter. Deux antiquaires (je vous sens tout de suite un peu plus sceptique sur les deux beaux males) : un de vingt-cinq ans, James et un veuf d’une cinquantaine d’années, Humphrey. La voilà amoureuse (sans pour autant vouloir conclure dans un lit parce que c’est du plus mauvais goût), je vous laisse deviner de qui (il suffit de lire la quatrième de couverture) : de James bien évidemment (Humphrey est un peu dégouté mais s’accroche pour le jour où elle en aura marre). Le sentiment est plus ou moins réciproque même si cela reste pour le garçon très platonique : c’est un peu sa bonne amie, sa mère de remplacement … Tout ça est un peu confus dans sa tête.

    Mais pour la bagatelle, James a Pheobe, l’opposé de Léonora, et puis Ned, un gentil américain. Parce que là aussi c’est un peu confus dans sa tête. Voilà Léonora partie dans une sorte d’entreprise de conquête et d’éloignement des rivaux. Pendant toute la lecture j’ai gardé le sourire aux lèvres en me disant « elle ne vas pas faire ça » et si si elle le faisait.

    Seules les cinquante dernières pages du livre sont tristes parce que là Barbara Pym nous fait comprendre que oui la douce colombe est morte, et qu’elle est peut être devenue un peu vieille fille.

    Livre lu dans le cadre du The Portrait of a Lady Swap de Lou et Titine.

    Références

    La douce colombe est morte de Barbara PYM (Christian Bourgois – collection Titres, 2007)

  • Quatrième de couverture

    Aurora Floyd est la fille choyée d’un richissime banquier. Une violente dispute l’oppose à son père lorsqu’elle revient d’une longue promenade à cheval avec son palefrenier. Aurora est envoyée à Paris dans un pensionnat pour faire des études. On la retrouve un an plus tard, à nouveau chez son père. Réconciliée mais distante, marquée à jamais par un drame qui a éloigné d’elle l’homme qu’elle aime …

    Comme dans tous les romans à suspense de M.E. Braddon, le lecteur pressent ce qui est à l’origine du drame sans que cela soit explicite, et il est entraîné malgré lui, et sans pouvoir s’arrêter, dans un maelström excitant qui le pousse à connaître le déroulement et la fin de l’énigme.

    Mon avis

    Mon deuxième Mary Elizabeth Braddon. Je l’ai trouvé mieux que Le secret de Lady Audley même si c’est la même thématique : les femmes victoriennes ont toute une double vie, c’est moi qui vous le dit ! À lire, la quatrième de couverture je pensais qu’Aurora Floyd avait eu un enfant caché avec le palefrenier. Mais ce n’est pas ça du tout parce qu’en y réfléchissant un enfant caché peut être élevé sans connaître sa mère. Donc nous voilà bien embarassé parce que le fameux mystère d’Aurora Floyd ne va pas l’empêcher d’avoir un premier soupirant : Talbot Bulstrode qui trouve Aurora bien trop agitée pour lui pour l’Anglais calme et placide qu’il est (elle aime les chevaux, les courses de chevaux et les chiens à la manière d’un homme, elle a le physique d’une déesse égyptienne avec des yeux noirs à tomber par terre). Alors quand elle lui dit qu’elle a un secret qu’elle ne pourra jamais lui révéler, il fait taire son amour irrépréssible pour elle et le dirige vite fait bien fait sur la cousine Lucy, blonde aux yeux bleus et qui aime les trucs de femmes victoriennes. Là arrive un deuxième soupirant pour Aurora : John Mellish, trente deux ans qui voue lui aussi un amour irrépréssible à Aurora et se fiche comme de l’an 40 du secret : il lui fait entièrement confiance et c’est tout.

    Mais cela ne pouvait pas se terminer aussi bien parce que pour le coup on ne savait toujours pas quel était le secret ! Donc Aurora et John vont vivre dans la maison du dernier et seront rattrappés par le secret : il y  aura même meurtre à la page 330 (et 200 pages de résolution derrière).

    C’est plein de rebondissements et vous tournez les pages bêtement parce que comme il est dit Mary Elizabeth sait vous raconter une histoire mieux que personne. Derrière cette toile de fond que l’on pourrait penser légère, c’est le portrait de deux femmes : une femme victorienne de son époque, bien dans les convenances et tout et tout, et d’une deuxième trop moderne pour son temps que son entourage ne peut s’empêcher d’admirer et de réprouver à la fois. C’est aussi le portrait de deux manières d’aimer : être raisonnable et avoir une vie tranquille ou bien aimer de manière inconditionnelle et toujours (ou presque) faire confiance à l’être aimé. Pour l’époque où il a été écrit je trouve que le récit est vraiment très moderne.

    En conclusion, j’aime vraiment beaucoup Mary Elizabeth Braddon. Si vous voulez que le livre voyage jusqu’à chez vous (rien que pour savoir le fameux secret), n’hésitez pas !

    Livre lu dans le cadre du challenge English Classics, du challenge Mary Elizabeth Braddon et surtout du The Portrait of a Lady Swap de Lou et Titine.

    Références

    Aurora Floyd de Mary Elizabeth BRADDON – traduit de l’anglais, revu et corrigé par Medeleine Jodel, présentation de l’auteur par Joëlle Losfeld (Éditions Joëlle Losfeld, 2006)

  • Présentation de l’éditeur

    Bâtard de sang noble poursuivi par sa mère d’une haine aussi inexpiable qu’incompréhensible, condamné à mort sauvé par une grâce royale, un jour poète crotté, le lendemain favori des salons, Richard Savage connut une existence tourmentée, qui semble plus relever du roman – ce qui frappa déjà Diderot lors de sa lecture – que de la réalité.

    Fiction ou vérité, c’est bien l’ambiguïté qui pèse sur cette Vie puisque le mystère des origines de Savage, victime ou calomniateur, imposteur conscient ou mytomane, n’a pas résolu par les historiens et la critique, quand même ils inclinent au scepticisme.

    Samuel Johnson, lui, ne mit pas un instant en doute la parole de celui qu’il considérait comme un ami et dont il tient la plupart des anecdotes qu’il rapporte. Curieux ascendant si l’on considère le sort contrasté que la postérité a réserver aux deux hommes : d’un côté la figure tutélaire des lettres anglaises, de l’autre un poète mineur, auteur de pièces de circonstances, retombé dans l’oubli.

    Dans les interstices de sa Vie de Richard Savage, c’est peut-être un secret autoportrait de Johnson qui se dessine, portrait de l’artiste en jeune homme, si l’on veut, qu’attendent encore ses certitudes et que troublent déjà le scrupule et la noire mélancolie.

    Mon avis

    C’est un livre qui relève pour moi d’un grand malentendu.Il existe deux versions du manuscrit : une avec des extraits d’oeuvre de Richard Savage et une autre expurgé de ces extraits (et ce par Samuel Jonhson lui-même). C’est cette deuxième version qu’ont choisi de publier les éditions du promeneur. Finalement, pour nous, lecteurs du XXIième siècle, on ne voit plus en Richard Savage l’artiste (je défie quiconque de me citer une ligne du travail de Richard Savage sans être obligé de regarder sur Internet) mais l’homme. Et l’homme, franchement n’est pas de ceux que l’on aimerait avoir comme ami.

    Il a eu un début de vie très difficile. Sa mère l’a renié, a voulu le tuer, a voulu qu’il meurt. C’est seulement à partir de la vingtaine qu’il a comencé à pouvoir vivre indépendamment de son horrible mère (c’est à dire à être reconnu pour son travail et non pas pour l’histoire de sa naissance). Mais c’était trop lui demander. Il est devenu une sorte de pilier de bar, ce qui l’a empêché de gagner sa vie puisqu’il ne pouvait plus écrire. Ses amis vont alors mettre en place une sorte de rente, et ce à plusieurs reprises (car il va perdre ces mécènes au fur et à mesure bien évidemment). Passe encore c’est une vie triste mais ça arrive. Mais non content de ça, Richard Savage est une sorte de Calimero : c’est la faute de sa mère (oui en effet) mais aussi des amis qui font en sorte qu’ils puissent vivre et même aller dans les bars (il fait même des pamphlets à leurs sujets pour les ridiculiser en public).

    Quand j’ai parlé de malentendu au départ c’est à cause du ton qu’emploie Samuel Johnson. Il raconte les évènements avec tellement de pitié que je l’ai cru sarcastique (je n’avais pas lu la présentation de l’éditeur). Mais non, il a vraiment pitié de Richard Savage qui est un de ces meilleurs amis. Je n’ai compris cela qu’à la fin quand l’auteur résume la vie et l’eouvre de Richard Savage. En particulier, il parle de qualités auquelles je n’ai même pas fait attention tellement je n’ai fait attention qu’aux défauts.

    En conclusion, j’espère avoir un ami tel que Samuel Johnson quand je mourrais qui ne verra que des qualités qui seront dues uniquement à ma personne, et, fera de mes défauts des traits de caractères qui seront dus à d’autres. Je vous souhaite la même chose !

    P.S. : c’est l’écriture de Samuel Johnson qui a fait que j’ai lu le livre jusqu’au bout ! Elle est vraiment bien je peux vous le dire …

    Références

    Vie de Richard Savage de Samuel JOHNSON – traduit de l’anglais par Lionel Leforestier (Le promeneur, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Sherlock Holmes ne serait pas tout à fait l’homme décrit par son biographe et ami le Dr Watson. Il serait de ceux qui cachent leurs déviances sous le masque du génie excentrique.

    C’est du moins ce que confesse son frère Mycroft dans son récit-testament, en révélant l’ampleur de la crise identitaire dont souffrit le détective durant les trois années où Watson déserta Baker Street pour épouser Mary Morstan.

    C’est aussi ce que subodore le Dr Aaron Kosminsky, psychiatre et criminologue, dans l’étude psychopathologique qu’il fait du personnage et publie en 2004.

    Ces trois ans, compris entre décembre 1887 et mai 1891, furent d’insoupçonnables années d’errance et d’égarement psychiques qui conduisirent Sherlock Holmes à travers les affres de la désespérance, avant que ne le délivre sa disparition dans les chutes de Reichenbach.

    Dans cette période troublée, personne n’en a rien su. Pas même Watson. Comment aurait-il pu ?

    Mon avis

    Je vais vous faire un commentaire en deux parties. Pour ceux qui serait attirer rien que par la quatrième de couverture, sachez que c’est un bon livre, voire très bon avec des clins d’oeil à Sherlock Holmes et à la période historique dans lequel il est censé vivre, une construction en deux parties particulièrment novatrice : le récit de Mycroft est corroboré par une étude psychopathologique aussi rédigé par l’auteur. Vraiment bien pour les personnes qui aiment Sherlock Holmes (malgré les nombreuses coquilles).

    Maintenant pour ceux qui ne voudraient pas le lire ou qui n’aurait pas été convaincu par la quatrième de couverture, je vais essayer d’en dire plus sans trop en raconter. Mais sachez qu’il saura possible de deviner la théorie du livre à partir de la quatrième de couverture et ce que je vais dire.

    Ce que j’aime chez les Holmésiens, c’est leur imagination foisonnante surtout celle de Sophie Bellocq-Poulonis dont j’avais déjà pu lire le travail dans Le Cahier de l’escarboucle bleue. Ici, l’auteure revisite la relation entre Sherlock Holmes et Jak l’éventreur. On peut d’ailleurs noter le joli clin d’oeil entre le psychiatre de la seconde partie et une des possibles identités de Jack l’éventreur. Une courte introduction nous apprend comment l’auteur a pu se retrouver avec le testament de Mycroft. Dans la première partie, celui-ci explique comment il a fait surveiller son frère après le décès de son jumeau (qui s’appelait Arthur abrégé en Arty : je suis sûre que cela vous dis quelque chose), comment en sous-main il a provoqué la rencontre Watson – Holmes, comment le mariage du docteur a miné Holmes. Pour cette première partie, elle se base sur les différentes études visant à dater les aventures de Holmes. Dans la seconde partie, c’est l’étude psychologique. Là aussi l’auteur montre un certain talent puisqu’elle change complètement de style mais surtout dans l’étude, elle souligne que pour Aaron Kosminsky le personnage de Sherlock Holmes est fictif (c’est rare en général dans les ouvrages des holmésiens) ce qui rend le récit encore plus crédible.

    Comme je le disais, à part les coquilles, c’est un ouvrage que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. J’y ai cru la preuve j’ai eté vérifié si l’étude était véridicte ! Maintenant, je vais lire Duel en Enfer de Bob Garcia (il vient de sortir en poche c’est pour ça !), qui lui aussi lie Holmes et Jack l’éventreur. C’est un livre qui a été lu par La liseuse (qui a trouvé ça plutôt pas mal malgré certains défauts) et Mathilda (qui n’a pas aimé du tout, et c’est une holmésienne convaincue). Il ne me reste plus qu’à me faire ma propre opinion.

    Références

    Mycroft’s testimony de Sophie BELLOCQ-POULONIS (Les éditions de l’oeil du sphynx – Les manuscrits d’Edward Derby volume 11, 2009)

  • Suite au virus détecté par mon antivirus mais qui ne l’a pas arrêté pour autant (ne me demandez pas à quoi il sert alors parce que je ne le sais pas), j’ai utilisé une méthode un peu brutale et mon disque dur âgé de plus de six ans n’arrivait plus à bouter windows. Mon frère est arrivé sur son cheval blanc, à sauver tout les fichiers du disque dur (passé l’antivirus dessus …), m’a installé un disque dur deux fois plus gros avec Windows 7 alors qu’avant j’avais XP. Et donc maintenant tout ça n’est plus qu’un mauvais souvenir. Pour fêter ça je réponds au tag de MADmoiselle qui voulait savoir dans quelle position je lisais. Alors je vais répondre en vous montrant ma fameuse PAL. En montant dans mon bureau la première chose que je vois c’est ça :

    Oui, vous ne rêvez pas : ce sont les livres en attente de lecture (pour ma défense les livres qui sont dans les étagères ce sont des livres de mathématiques : c’est comme ça que je me retrouve souvent à tout déplacer). Ma bibliothèque est dans ma chambre. Donc vous voyez le passage au fond, il y a un canapé avec une couverture hyper glamour caché derrière les magazines (mon père se demande comment cela fait pour ne pas s’écrouler : si faire des piles était un métier, je serais sûrement une des meilleures) et les livres :

    C’est là où je lis. Il fait 1m50 ; j’en fais vingt de plus. Je lis donc sur le ventre et les jambes qui pédale au dessus de moi. Devant moi il y a cette étagère (où m’attend Bleak House) :

    Voilà l’endroit où je me sens le plus en sécurité. C’est mon petit nid à moi que je vous ai fait partagé aujourd’hui. Dès le prochain billet, on reprend les lectures.

    Au fait, je tague qui veut ! Et excusez-moi pour la qualité des photos c’est fait avec mon téléphone portable.

  • Quatrième de couverture

    Pourquoi le célèbre romancier anarchiste Larsen, exilé au Mexique, n’a-t-il plus écrit de livres après 1940 ?

    Pourquoi les seuls otages fusillés par le gouvernement communiste de Munich en 1919 appartenaient-ils tous à une société secrète dont les principaux membres inspirèrent ensuite son programme d’extermination à Adolf Hitler ?

    Pourquoi Rudolf Hess, le dauphin d’Hitler, a-t-il gagné en avion la Grande-Bretagne au printemps 1941, avant le déclenchement de l’opération Barbarossa ?

    Pourquoi Jacques Doriot, ancien communiste devenu chef du Parti populaire français collaborationniste, a-t-il été mitraillé dans sa voiture, en 1945, par des avions de chasse non identifiés, sur une route du sud de l’Allemagne ?

    L’enquête menée à Paris au début de l’été 1942 par un inspecteur français à la suite d’un officier SS conduit sur la piste de quelques-uns des aspects les plus mystérieux de la Seconde Guerre mondiale.

    Un thriller historique qui fait revivre, sous les traits de Larsen, l’écrivain B. Traven, l’inconnu le plus fameux des annales littéraires du XXe siècle.

    Ce roman, par son intrigue aux multiples rebondissements et son intelligence rouée, nous fait toucher du doigt toute l’ambiguïté de la période de l’Occupation.

    La traque est le premier roman de Muriel et Patrick Spens.

    Mon avis

    La traque n’est pas le premier roman inspiré du personnage de B. Traven (ce n’est donc pas une bio). Vous pouvez lire sa biographie ici. A lire sa vie, on peut voir que le livre de Muriel et Patrick est une oeuvre d’imagination (d’où le nom de l’auteur du roman B. Larsen) et même une très bonne. L’intrigue est complexe. En effet, les auteurs arrivent à mêler Première et Seconde Guerre Mondiale, l’historique de l’idéologie nazie, la collaboration française et les partis populistes. D’ailleurs, le flic qui enquête Roger Fontenoy a une histoire nonlinéaire (c’est toujours plus intéressant). Ancien membre de l’extrême droite de Doriot, il s’en est détaché car il ne support plus les dérives antisémites et collaborationistes de ses « amis ». Donc comme je disais ici on mêle petite et grande histoire. La petite c’est celle de deux hommes Roger Fontenoy et de Seelendorf. Ils se sont rencontrés paendant la Guerre d’Espagne et même si ils se sont perdus de vue, leur estime réciproque fait que quand Seelendorf va se faire assassiner sur un pont de Paris, Fontenoy va tout faire pour retrouver les assassins. Quitte à remonter dans le passé proche et lointain de Seelendorf au péril de sa vie. L’intrigue est dévoilée au fur et à mesure mais il y a de nouveaux problèmes et questionnement qui arrivent. L’histoire se suit donc de manière avide.

    Si autant je n’ai aucune réserve sur l’histoire, j’en ai un peu plus sur la narration. Il y a des personnages dont je n’ai pas vraiment compris l’utilité : Suzy, la petite amie de Roger Fontenoy (les auteurs finalement s’en servent comme d’une pauvre godiche qui sert à passer des messages ou faire des choses qu’elle ne comprend pas) ou bien encore le logeur de Seelendorf à Paris (il passe un message : oui, et ?). La narration éclatée aussi est parfois dérangeante. On n’a pas forcément envie d’être coupé en pleine action. En effet, le livre est divisé en deux parties qui sont rédigées de deux manières différentes. La première alterne rapport d’espionage et vie de Roger Fontenoy (on hésite souvent entre le je et le il). La deuxième alterne une sorte de testament de Seelendorf et l’enquête de Fontenoy.

    Pour un premier roman, ce livre est plutôt bon même si il a ses défauts mais je lirai sûrement le deuxième pour voir ce que les auteurs auront concocté. Bon, maintenant, je vais lire les romans de B. Traven (il y a deux chapitres du livre qui sont excellents sur le sujet).

    Références

    La traque de Muriel et Patrick SPENS (Le cherche midi, 2010)

    Je remercie l’équipe d’Ulike pour l’envoi toujours aussi ultra-rapide. Vous pourrez retrouver ce billet sur le site Chronique de la rentrée littéraire.

  • EmmaJaneAustenQuatrième de couverture

    Publié anonymement en 1816, Emma est l’œuvre la plus aboutie de Jane Austen et l’un des classiques du roman anglais. Orpheline de mère, seule auprès d’un père en mauvaise santé, Emma Woodhouse, désormais la maîtresse de maison, s’est mis en tête de marier Harriet Smith, une jeune fille pauvre qu’elle a prise sous sa protection. Ce faisant, ne s’est-elle pas attribué un rôle qui n’est pas (ou pas encore) pour elle ? Son inexpérience des cœurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu’elle ne sait guère interpréter ou traduire, lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes. Autour d’Emma, Jane Austen dépeint avec sobriété et humour, et aussi une grande véracité psychologique, le petit monde provincial dans lequel elle a elle-même passé toute sa vie.

    Mon avis

    Je m’excuse pour les fautes et surtout auprès de The Story Book Girl avec qui je fais cette lecture commune (parce que j’aurais du publier le billet dans la journée et pas dans la soirée surtout que je l’ai fini il y a trois semaines ce livre). En effet, j’ai un cheval de troie sur mon portable que je n’ai pas réussi à enlever avec l’anti-virus (Bouh m’a porté la poisse) donc j’ai appelé mon expert en informatique, en la personne de mon frère, qui a pris le contrôle à distance (de chez lui) de mon PC et en échange il m’a prêté le sien, qui lui est resté à la maison, et qui est exactement le même mais avec une toute petite différence : j’ai un clavier anglais et lui un français. Alors si Jane Austen se transforme en Jqne Qusten merci de ne pas m’en tenir rigueur.

    Après cette atermoiement tout personnel, passons à la lecture ! Emma est définitivement mon Jane Austen préféré juste à côté d’Orgueil et Préjugés. Et pourtant là aussi j’ai une histoire compliquée avec ce livre. En effet, c’est le premier Jane Austen que j’ai eu il y a dix ans dans la version 10/18. Et je l’avais abandonné à la page 78. Comme j’ai été plusieurs fois déçue par les traductions 10/18 (je reste persuadée que c’est pour ça que je n’ai pas aimé Mansfield Park : Angelitam et Nabokov (je vais lire le Bouquins qui vient de sortir avec ses critiques de livres anglais et russes c’est obligé) n’en pensent que le plus grand bien), je m’en suis rachetée un exemplaire au Livre de Poche dans la traduction de Pierre Nordon (en général, j’aime beaucoup son travail). Il n’y a pas photos je l’ai lu d’une traite.

    Il y a particulièrement deux points qui m’ont beaucoup plu : le côté vie de village et l’histoire d’amour Emma/Mr. Knightley. En effet, la description de la vie provinciale de l’époque m’a beaucoup rappelé le roman d’Elizabeth Gaskell : Cranford. Parce que Jane Austen raconte le poids du quand-dira-t-on, de la pression des voisins, des rumeurs, du ragotage de bas étages. Même l’intrigue dans l’histoire d’amour entre Jane Fairfax et Frank Churchill (lui il m’a beaucoup fait rire parce que je l’ai trouvé godiche : le mot masculin ne me revient pas) m’a rappelé Femmes et filles d’Elizabeth Gaskell. Si ça ce n’est pas du plagiat par anticipation, Monsieur Bayard, je ne m’y connais pas !

    Pour l’histoire d’amour, là aussi c’est une histoire qui n’appartient qu’à moi. Je ne connaissais pas l’histoire de Emma mais je m’attendais à l’histoire entre Emma et Mr. Knightley parce que j’ai acheté le Mr Knightley’s Diary de Amanda Grange quand je suis allée à Londres. Je tournais les pages en attendant le début de l’histoire, d’une déclaration enflammée et ça ne venait pas. Finalement, c’est ce qui fait d’Emma un roman à part dans l’œuvre de Jane Austen : l’histoire d’amour de l’héroïne n’est que secondaire alors que la description de la société est primordiale.

    Bien sûr, tout cela ait fait dans un style tout austenien qui donne cette impression d’être au coin du feu avec une tasse de thé en train d’écouter une histoire d’une dame qui vous fait vivre les personnages sans avoir besoin de les connaître (et ce grâce à des descriptions fouillées).

    Maintenant, je vais aller découvrir les adaptations et regarder comment ils ont représenté la différence d’âge entre Emma, 19 ans, et, Monsieur Knightley, 37 ans ! C’est mon côté commère.

    Références

    Emma de Jane AUSTEN – traduit de l’anglais par Pierre Nordon (Livre de Poche, 2008)

  • Quatrième de couverture

    À vingt ans, David bell a épousé une « pin-up » de bonne famille, et entamé dans l’audiovisuel une carrière qui l’a vite propulsé au sommet. Puis, déçu par le mirage de l’american way of life, il divorce et quitte son emploi.

    Il choisit alors de revivre un autre mythe américain, celui de la conquête de l’Ouest. Son errance le met en contact avec des personnages victimes d’une certaine délitescence sociale : une atiste déjantée, un alcoolique entouré d’animaux, un vétéran du Vietnam …

    De l’establishment au vagabondage, l’auteur de Chiens galeux nous plonge ici dans les arcanes d’un pays-continent et d’une société en perpétuel mouvement. Il s’impose, aux côtés d’un Paul Auster ou d’un T.C. Boyle, comme l’un des meilleurs écrivains de cette jeune génération qui a entrepris de radiographier l’Amérique d’aujourd’hui.

    Mon avis

    J’ai une histoire compliquée avec ce livre. Je l’ai demandé au partenariat blog-o-book du dimanche parce que je voulais découvrir Don Delillo. Parce que oui, à force de n’entendre que des commentaires positifs sur Don Delillo, je voulais savoir. Cependant, il raconte le type d’histoire qui ne me plaisent pas vraiment, de celle que l’on n’a que trop vu à la télévision : le gars qui vient de découvrir qu’il a une vie pourrie dans la grande ville et qui part sur les routes pour découvrir son moi-intérieur. Ben je n’ai pas vraiment été déçue parce que oui, je n’ai pas aimé (ce qui je précise ne veut pas dire que ce n’est pas bien).

    J’ai eu déjà beaucoup de mal à le terminer et visiblement c’est aussi le cas de la personne qui a écrit la quatrième de couverture. Donc je ne suis pas seule et cela me rassure. Le livre est divisé en quatre parties. La première est la plus difficile à lire parce qu’elle raconte la vie de David Bell à New York dans les années 1970 (c’est l’aujourd’hui la quatrième de couverture) en tant que petit cadre dans une chaîne de télé. Vous avez le droit à tous les conflits de bureau, les mesquineries, les lettres anonymes … enfin tout ce que vous vivez aujourd’hui mais en pire parce que c’était les annés 70 et qu’il y avait un peu moins de retenue. Vous apprenez ainsi que David ferme la porte de son bureau pour sortir son sexe et se promener dans le bureau, qu’il veut se faire tout ce qui a une jupe, qu’il pelote sa secrétaire. En gros, il fait tout sauf travailler. Une seule fois, il a travaillé et a conçu une émission mais elle va être arrêté. Son nouveau projet est d’aller filmer les Indiens dans leurs réserves et pour cela d’y aller dans un camping car avec un pote. Je précise David à 28 ans et couche avec son ex-femme qui habite dans le même immeuble que lui. Je n’aurais pas aimer vivre dans les années 70 à mon avis !

    Tout ça est important car la deuxième partie est réservée aux 28 premières années de David. On apprend qu’il n’étais pas proche de son père, célèbre publicitaire, qu’il a deux soeurs dont une qui s’est enfui avec un tueur à gage, que l’autre est la plus normale (mariée avec plein d’enfants et un mari sympa), que sa mère est morte d’un cancer de l’utérus non diagnostiqué parce qu’elle ne voulait pas voir le gynéco qui l’avait touchée (ou violée ? je n’ai pas compris). On y voit aussi ses années de collège, de fac, son mariage avec une femme enfant (qui veut rejouer des scènes de films). Cette dernière partie est la plus facile à lire parce qu’intéressante et il y a moins de noms que dans la première. Il y a plus de diversité dans le récit.

    La troisième partie c’est le voyage pour aller dans la réserve des Indiens. Comme dit dans la quatrième de couverture , il y va avec trois autres personnes : une artiste Sullivan, un alcoolique fanatique des animaux (réplique culte : qui gagne dans un combat entre un guépard et un ours polaire ? et quand on lui fait remarquer qu’il faut tenir compte de l’environnement dans lequel a lieu le combat, il ne comprend pas. Comme quoi l’abus d’alcool nuit gavement aux neurones). , un vétéran du Vietnam qui essaye d’écrire et n’y arrive pas. David s’arrête dans une toute petite ville où il tourne un film très minimaliste et abstrait pour régler ses comptes avec sa famille. En tout cas, c’est l’impression que cela donne. Il ne va jamais aller à la réserve des Indiens et c’est là qu’il va démissionner Ses trois acolytes vont finir par partir et le laisser seul.

    C’est là que commence la quatrième partie où David va voir que la vie sur le mode indien n’est pas si facile que cela et il va repartir à New-York. Est-ce que son voyage lui a servi a quelque chose je n’ai toujours pas compris.

    Tout cela est servi avec une montagne de détails qui ne seraient pas superflu si il n’y avait pas tous ces noms de personnes, de lieux, de rues, de bâtiments, de programmes télé. Je n’ai jamais été en Amérique ; du coup, je n’ai rien compris. En plus, c’est un livre qui je trouve a mal vieilli dans ses références ce qui le rend d’autant plus compliqué à suivre.

    Finalement, je n’ai pas aimé parce qu’il s’agit d’un destin individuel qui ne radiographie pas l’Amérique. On ne s’attarde pas plus que cela sur la vie des gens de la petite ville. ils reste les marionnettes de David. C’est l’histoire d’un destin individuel plus que celui de l’Amérique auquel on pouvait s’attendre vu le titre.

    Si quelqu’un est vraiment fan de Don Delillo, est-ce qu’il me donné le titre qu’il aurait particulièrement apprécié et qui me permettrait de me réconcilier avec cet auteur ?

    P.S. Au Livre de poche, on fait partie de la jeune génération même très tard ! (ou très longtemps cela dépend comment on se place). Don Delillo est né en 1936. Il faut changer vos couvertures Monsieur Livre de Poche parfois (ou les rendre plus intemporelles) parce qu’il y a des gens qui ont écrit même après Don Delillo.

    Références

    Americana de Don Delillo – roman traduit de l’américain par Marianne Véron (Livre de Poche, 2001)

  • Présentation de l’éditeur

    « Avez-vous déjà, ne fût-ce qu’une seule fois, vu un homme épouser celle qu’il aurait dû ? »

    Elle est la fille du châtelain ; il est le fils du meunier. Ils s’aiment et tous les sépare, leur famille comme leur statut social. Dans une Norvège petite-bourgeoise et piétiste, deux êtres s’aiment et se déchirent sous le joug de leur indomptable orgueil. Traversé de rêveries exaltantes, ce roman d’un roman impossible fut écrit en 1898. Knut Hamsun y dresse un portrait splendide et cruel d’amants romantiques dévorés par le malheur d’aimer.

    Mon avis

    L’objet livre en lui-même est très beau comme tous les livres de chez Gaïa, et ce même si les pages ne sont plus roses. On a toujours envie de les ouvrir. Et là c’est encore encore le cas, surtout avec cette magnifique couverture rappelant le printemps.

    Cela donne l’impression que l’on va lire une histoire heureuse, une histoire d’amour entre deux jeunes gens, Victoria et Johannes, que tout aurait dû séparer. Dès le début du roman, on ne peut douter qu’il s’aime et ce depuis leur plus tendre enfance. Ils sont séparés par leurs familles (plutôt sa famille à elle), leur milieu … Alors quand Johannes parti à la ville pour étudier se fait un nom en tant que poète, il croit qu’il va enfin pouvoir séduire le coeur de sa belle mais ce n’est pas le cas. Elle est promise à un autre qui rétablira financièrement la situation de la famille de Victoria. Johannes aura beau sauver seule une jeune fille de la noyade devant les yeux de Victoria, elle ne cillera pas. Après moult péripéties, dont le suicide de son père et la mort du fiancé, Victoria avoue son amour à Johannes mais celui-ci qui l’avait attendu jusqu’à présent vient de se fiancer le matin même avec la fille qu’il a sauvé de la noyade. La fin qui voit la mort de Victoria est jjuste bouleversante, vous ne pouvez retenir une larme, voire plusieurs.

    Si vous êtes accros aux histoires d’amour qui se finissent bien, ne lisez pas ce livre. L’écriture de Knut Hamsun est évocatrice et poétique. Vous sentez au fur et à mesure que le livre avance qu’il va se passer quelque chose d’horrible. Knut Hamsun fait alors des petits intermèdes qui donne un tout autre souffle au livre, juste pour se reposer de l’histoire.

    J’ai trois livres de Knut Hamsun dans ma Pile À Lire. Pourquoi je ne les ai pas lu avant, je ne sais pas mais ce sera rapidement réparé !

    Il faut lire le magnifique billet de Vita Nova sur ce livre. Il vous donnera vraiment envie de lire Knut Hamsun !

    Livre lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio. Je remercie Guillaume Teisseire parce que même si ce n’était pas le livre annoncé, je l’ai tout simplement dévoré. Vous me direz, il est plus facile de lire d’affilé 123 pages que les 700 de la bio de Knut Hamsun prévu à l’origine. Je remercie bien évidemment les éditions Gaïa de m’avoir envoyé le livre !

    Extrait

    – Quest-ce que tu t’es fait aux yeux ? Ils sont tout rouges. Tu as pleuré ?

    – Non, répondit-il en éclatant de rire, j’ai tourné le regard vers mon imagination où le soleil est très fort.

    Références

    Victoria de Knut HAMSUN – traduit du norvégien par Ingunn Galtier et Alain-Pierre Guilhon (Gaïa, 2010)

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