Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    Wiggins, jeune apprenti détective, est chargé par Sherlock Holmes de retrouver Richard Western, un dangereux fugitif qu’on soupçonne de s’être réfugié sur la côte bretonne. Sur le bateau qui le mène en France, Wiggins est abordé par un individu inquiétant. Mais à son arrivée à Roscoff, les journaux lui apprennent que Richard Western vient d’être arrêté par Sherlock Holmes ! Qui est alors le mystérieux inconnu à l’oeil de verre rencontré sur le bateau ?

    Une nouvelle enquête de l’assistant de Sherlock Holmes, parsemée de fausses pistes, de rebondissements et de vrais tueurs …

    Mon avis

    Je suis embourbée dans des lectures de rentrée littéraire. Toute déprimée de lire des livres tellement …, j’ai pris un Wiggins (que j’ai trouvé avant-hier en occasion à Gibert !!! car en plus il n’est plus édité). Je l’aime de plus en plus ce Wiggins ! C’est un petit livre de 150 pages à rapprocher par sa construction à Wiggins et Sherlock contre Napoléon. Il y a deux intrigues développées de front dans une première partie puis une est abandonné pour que soit mener tambour battant la seconde.

    L’intrigue abandonnée (je vous en dévoile une partie mais elle est trop mignonne) est que Sherlock Holmes voulait donner à Wiggins l’argent du voyage pour aller en Bretagne pour passer Noël chez son ami Louis. Comme il ne voulait pas le froisser, Sherlock a inventé une enquête. Quand Wiggins s’en rend compte, il engueule littéralement Sherlock. Les deux se fâchent et vont s’affronter (en tout cas leur talent pour la déduction) sur la deuxième intrigue (intrigue qui ressemble fortement à des nouvelles de Sherlock : une jeune femme vient trouver le détective pour qu’il enquête sur le meurtre de son fiancé, ingénieur qui avait mis au point des plans secrets).

    Vous l’aurez compris l’intrigue est prenante mais c’est surtout le côté humain qui fait tout le charme de ce volume. Maintenant je retourne à mes lectures …

    Références

    Wiggins et les plans de l’ingénieur de Béatrice NICODÈME (Souris noire – Syros, 2006)

  • Voilà un roman graphique qui m’a remotivé pour lire tout Kafka (et pourtant mon avis sera très court) ! En réalité, il s’agit d’une biographie (écrite comme si c’était un livre) illustrée avec des bandes dessinées.  Comme le dit, Gilles Arnaud dans ce billet c’est plus que ça. L’illustration et le texte se mêle et se complète (l’image étant très présente). On voit qu’il y a eu une grande compréhension entre les deux auteurs.

    L’idée était de raconter la vie de Kafka (notamment tout la partie sur la religion est très bien expliquée ainsi que la relation au père) en mettant en perspective ses œuvres au moment où il les a écrites. Les images sont là pour illustrer les moments forts de la vie de Kafka mais aussi de ses romans. Cela permet d’insister sur la partie autobiographique de l’œuvre. Sont ainsi illustré : La sentence, La Métamorphose, Le Terrier, À la colonie disciplinaire, Le Procès, Le château, Un artiste du jeûne. Contrairement à l’album du Procès dont je vous avais parlé la semaine dernière, celui-ci insiste sur l’univers sombre et l’accablement de Kafka et ne joue pas sur quoique ce soit de cauchemardesque.

    Le texte et la cohérence entre image et texte font de ce livre un ouvrage très pédagogique et qui démystifie l’univers de Kafka (d’ailleurs Mairowitz insiste à plusieurs reprises le côté galvaudé de l’adjectif kafkaïen). Cela permet je pense quand on commence à lire cet auteur de mieux comprendre son travail. En tout cas, je me dis que j’aurais aimé lire cet album quand on m’a forcé à lire La métamorphose en troisième sans même me parler de l’auteur.

    Références

    Kafka de David Zane MAIROWITZ }(pour le texte) et de Robert CRUMB (pour les illustrations) – adaptation française de Jean-Pierre Mercier revue par Karine Hervé avec la collaboration de Grégoire Rouchit (Actes Sud BD, 2007)

  • Quatrième de couverture

    Entre ciel et mer, deux êtres liés par le sang – un père malade et son fils – ont abordé à l’île des origines (Lussimpiccolo, au large de l’Istrie) et s’interrogent sur la naissance et sur la mort à mots couverts, avec la pudeur de l’amour, dans un récit linéaire d’une émouvante essentialité.

    Giani Stuparich, né à Trieste en 1891 et mort à Rome en 1961, est ce qu’il est convenu d’appeler un « écrivain de frontière ».

    Mon avis

    Lundi, j’ai publié l’avis sur le livre La maladie de Alberto Barrera Tyszka. Dans les commentaires, Dominique m’a rappelé qu’elle avait lu récemment un livre sur le même sujet et c’était celui-ci. Je l’avais mis dans ma PAL après son avis (je l’avais vu comme elle chez Claude mais je l’avais juste noté à ce moment là). Je n’ai donc eu qu’à le sortir.

    C’est le même thème en effet mais c’est très différent ! Je ne sais pas si cela tient à la différence de pays ou tout simplement d’époque. Dans le livre de Stuparich, ce que je retiendrais de ce livre (qui est en partie inspirée des propres souvenirs de l’auteur ou plus exactement de son père) c’est l’île. Comme l’indique le titre c’est le personnage principal. Il se dégage une force tranquille de la description. On sent la nature mais surtout les brûlures du soleil. Stuparich insiste beaucoup j’ai trouvé sur l’isolement des personnes qui sont nées dans l’île mais aussi celles qui y ont vécu comme le père malade. Plus exactement, l’auteur essaye de percer à jour la manière dont a façonnée le caractère de ces personnes. En comparaison, le fils, qui vit habituellement dans les montagnes, semble un personnage à part (en plus des soucis qu’il a dans sa tête avec la maladie de son père). Il essaye de percer les gens ou plus exactement de les comprendre mais on n’a cette impression qu’il ne peut pas être là. Il y a deux scènes de baignades où il est donc loin de l’île et montre une certaine force, une certaine puissance qu’il ne semble pas avoir sur l’île au côté de son père.

    Au final, c’est ces impressions qui vont construire la maladie et la relation père-fils dans le roman. L’auteur ne l’évoque pratiquement pas. Il y a très peu de dialogues entre les deux. Surtout que le père n’a pas dit au fils qu’il a un cancer. Ce sont donc des dialogues impossibles. On sent de la tendresse mais aussi une admiration pour le père, qui pourtant tient son fils à distance tout en l’admirant. On peut citer la dernière phrase pour illustrer l’apport de l’île sur la relation des deux hommes :

    Le fils vit l’île diminuer, s’évanouir à l’horizon dans la lumière immense de la mer. Ce fut alors que pour la première fois il eut précisément et clairement conscience de ce qu’il perdait en perdant son père.

    Un autre passage que j’ai trouvé très fort :

    Pourquoi, alors que régnaient harmonie et légèreté, quand son père et lui s’étaient trouvés sur le rocher, une vague déferlante ne les avait-elle pas arrachés de là et engloutis ? La fin serait arrivée comme une grâce violente, leur épargnant de sombrer interminablement, ballottés entre des regains illusoires et d’humiliants abandons.

    Il ne se révoltait pas contre la fatalité de la mort ; il se révoltait parce qu’un organisme solide et sain luttait tragiquement contre un mal insidieux et cruel.

    Un combat joué d’avance. Sans espoir. Il revoyait la lumière s’éteindre dans les yeux troubles de son père, comme le présage d’une défaite. Toutefois, celui qui se bat n’a peut-être pas pleinement conscience du caractère inéluctable de la défaite : il peut résister et reprendre son souffle pour lutter encore. Mais celui qui assiste impuissant à ce combat tragique, celui qui a dans ses artères  le même sang que la victime, souffre d’une horreur contenue et toutes ses minutes sont empoisonnées.

    C’est une écriture dans laquelle j’ai eu beaucoup de mal à rentrer (j’ai trouvé bizarrement plus « facile » de lire ce livre dans le métro que dans ma chambre au calme). Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce qui était important ce n’était pas ce qu’il disait mais ce qu’il ne disait pas.

    Références

    L’île de Giani STUPARICH – traduction de l’italien et postface (excellente) par Gilbert Basetti  (Verdier Poche, 2006)

  • Pour tout vous racontez, j’ai une pile de bandes dessinées juste à côté de mon lit pour quand la nuit est trop longue. L’adaptation du roman de Kafka était la première de la pile. Je n’ai pas lu le livre qui est pourtant dans ma PAL (qu’est-ce qui n’y est pas ?) mais il y a des gens qui lisent des livres sans image, par exemple Lilly … Je connaissais l’histoire, un peu comme vous je suppose, Joseph K. est accusé, il ne sait pas de quoi et doit combattre une justice complètement absurde (pire que l’administration des douze travaux d’Asterix).  Dans l’avant-propos, on nous explique que le roman peut être interprété de différentes manières :

    Le roman le plus célèbre du grand écrivain tchèque, qui n’a été publié qu’après sa mort, a souvent été interprété comme une parabole de la bureaucratie poussée à l’extrême, montrant un homme, arrêté pour un crime qui ne lui est jamais expliqué, qui n’a pas droit à un véritable procès.

    Kafka, qui avait lui-même fait des études de droit, écrivit ce roman la nuit, en rentrant de son travail dans une compagnie d’assurances pragoise où il fut employé toute sa vie. Il n’est pas difficile de mettre en parallèle sa vie professionnelle sans envergure et le spectre abominable de la bureaucratie évoqué dans son chef-d’œuvre.

    L’histoire de Joseph K. peut aussi être simplement lue comme une allégorie du contrôle de l’État sur les individus, une sorte de précurseur de 1984 de George Orwell, roman dans lequel un citoyen innocent est lentement dévoré par un horrible étau judiciaire.

    Jean-Paul Sartre a quant à lui interprété ce roman comme une allégorie de l’identité juive dans un monde d’antisémitisme latent où la culpabilité et la peur hantent toutes pensée et action individuelles.

    Le Procès peu également être lu comme la description d’un monde imaginaire cauchemardesque habité par la crainte que Kafka ressentait envers son père autoritaire.

    C’est étrange parce que à relire ce texte, j’ai l’impression que l’auteur (celui qui a adapté le texte) et la dessinatrice n’ont pas choisi le même point de vue. L’auteur a accentué le texte sur l’étau judiciaire, sur l’absurde des phrases des magistrats, un peu moins sur le cauchemardesque des lieux (uniquement par les archives de la justice dans tous les greniers). Par contre, la dessinatrice elle a insisté sur le cauchemardesque … sur la mort. Franchement, ce n’est pas à ouvrir la nuit pour ne pas faire de cauchemar. Il faut voir qu’il y a des squelettes sur à peu près toutes les pages qui dansent avec des pendules (des fois avec des aiguilles et des fois sans). Cela donne la nausée. Il y a des personnages qui sont effrayants car la dessinatrice insiste sur uniquement des détails du visage (les rires sadiques par exemple). Quand ils sont dessinés dans leur entier (ce qui est quand même la plupart du temps) , les visages sont très durs, très carrés. Tout cela est renforcé par le fait que les dessins sont en noir et blanc, avec une grosse majorité de noir ce qui donne un livre très sombre quand on l’ouvre.

    Curieusement, même si j’ai failli en être malade, cette bande dessinée a attisé ma curiosité pour le livre.

    Références

    Le procès d’après l’oeuvre de Franz Kafka – édition illustrée par Chantal montellier – version anglaise établie à partir de la traduction et l’adaptation de David Zane Mairowitz sous la direction d’Emma Hayley – traduit de l’anglais par Béatrice Castoriano (Actes Sud BD, 2009)

  • Pas le mien rassurez-vous ! J’ai déjà du mal à tenir normalement celui-là … alors. C’est Lewerentz qui s’est enfin lancée, avec Golovine (que je ne connais pas). J’attendais cela depuis longtemps car elle fait toujours des commentaires très intéressants sur mes lectures (qu’elle partage souvent), me conseille des livres passionnants … Tout cela promet d’être très bien ! Pour l’instant il y a un avis sur Washington Square de Henry James.

    C’est ici si vous vous voulez aller voir !

  • Il s’agit de la première aventure d’Enola Holmes dont vous avez sûrement déjà du entendre parler sur d’autres blogs. Vous pouvez notamment lire un autre avis sur ce tome chez Erato (qui elle l’a lu en français). Parce que oui j’ai décidé de compliquer la chose et de les lire en anglais. J’avoue que j’ai quand même acheté le tome 1 en français (je vais le lire après ce billet) pour savoir si j’avais bien tout compris parce que le vocabulaire des descriptions est omniprésent et ce n’est pas ce que je maîtrise le mieux. Voilà pour le niveau d’anglais. Le livre est destiné au plus de huit ans ; cela fait donc très peur pour mon niveau d’anglais.

    Pour ce qui est de l’histoire, j’ai beaucoup beaucoup aimé. Comme c’est le début de la série, elle se divise en deux partie : 100 pages de présentation et 100 pages d’action même si la première partie ne manque pas d’actions. On est le jour des quatorze ans d’Enola Holmes (à l’envers cela donne alone qui veut dire seul en anglais). La femme de ménage lui donne ses cadeaux car sa mère n’était pas sûre de pouvoir rentrer à temps. Pour le coup, elle ne rentre même pas du tout ! Après deux jours où Enola pense pouvoir la retrouver seule, elle se rend à l’évidence et appelle ses frères, Mycroft et Sherlock, à la rescousse. Elle ne les a pas vu depuis dix ans (c’est comme si elle ne les connaissait pas), c’est-à-dire depuis la mort de leurs pères. Elle pense que c’est de sa faute (je n’ai pas compris pourquoi). Au vue du texte, j’ai pensé que cela pouvait être à cause de l’âge de sa mère (soixante quatre ans au moment de sa disparition) mais je ne vois  pas trop pourquoi. Elle est tout de suite déçue par ses frères et il y a de quoi. Holmes arrive tout de même à dire, et ce alors qu’elle est dans la pièce,

    « Mycroft. »Sherlock intervened, « the girl’s head, you’ll observe, is rather small in proportion to her remarkably tall body. Let her alone. There is no use in confusing and upsetting her when you’ll find out for yourself soon enough. »

    Mycroft ne se soucie absolument pas de la disparition de sa mère mais uniquement de l’argent qu’il pense qu’elle lui a escroqué. En effet, comme fils aîné, c’est lui qui a hérité de la demeure familiale et non sa mère, et c’est donc lui qui paye les factures, notamment celle du palefrenier et du jardinier. Le problème est qu’il n’y a pas de chevaux et que l’herbe est aussi haute que si vous reveniez après deux mois de vacances. Il paye aussi pour l’éducation de sa sœur. Mais celle-ci a été à l’école du village puis sa mère l’a retiré en expliquant à Enola qu’elle pourrait faire mieux toute seule. Mycroft décide de tout reprendre en main pendant que Sherlock fait semblant d’enquêter. Il décide notamment d’envoyer sa sœur dans une école où les jeunes filles apprennent les bonnes manières et portent des corsets !!! Horrifiée, Enola s’enfuie pour aller à Londres. En chemin, elle est embarqué dans la disparition de Lord Tewksbury, jeune garçon de douze ans. Elle va résoudre ce mystère sans Sherlock mais surtout à la barbe de celui-ci.

    Tout de suite, Sherlock verra son aura diminué pour sa sœur. Elle a compris à la fin de cette première aventure qu’elle a beaucoup d’atouts.

    I knew thing Sherlock Holmes failed even to imagine. Whereas he had overlooked the significance of my mother’s bustle (bagage) and her tall hat (in which I suspected she had carried quite a stout roll of bank notes), I, on the other hand, understood the structures and the uses of ladies’ underpinnings and adornments. I had shown myself adept at disguise. I knew the encoded meanings of flowers. In fact, while Sherlock Holmes dismissed « the fair sex » as irrational and insignificant, I knew of matters his « logical » mind could never grasp. I knew an entire world of communications belonging to women, secret codes of hat brims and rebellion, handkerchiefs and subterfuge, feather fans and covert defiance, sealing-wax and messages in the positionning of a postage-stamp, calling cards and a cloak of ladylike conspiracy in which I could wrap myself. I expected that without much difficulty I could incorporate weaponry as well as defense and supplies into a corset. I could go places and accomplish things Sherloc Holmes could never understand or imagine, much less do.

    Vous l’aurez compris j’espère, j’ai beaucoup beaucoup aimé cette première aventure d’Enola, jeune fille indépendante, déterminée et très drébouillarde. Cela Tombe bien parce que j’ai les cinq tomes suivants dans ma PAL. Tous en anglais mais bon, quand on aime cela ne dérange pas !

    Références

    An Enola Holmes mystery – The Case of the missing marquess de NANCY SPRINGER (Puffin Books, 2007)

  • Le synopsis de ce génial épisode est le suivant :

    Récemment installé dans une petite ville du nord de l’Angleterre, Arthur Conan Doyle ouvre son cabinet de médecine. Rien qui ne sort de l’ordinaire sinon les appel au secours d’une jolie malade qui prétend être poursuivie par un rôdeur d’aspect sinistre. Si le jeune médecin doute d’abord, il se rend à l’évident : sa patiente dit vrai. Et sa disparition soudaine, alliée à la découverte de deux cadavres et à la visite d’une  maison à la réputation sulfureuse le pousse à demander de l’aide auprès de son vieil ami, le Dr. Joseph Bell.

    Deuxième tome des Grandes énigmes de Conan Doyle et suite de Meurtres en série, Les yeux de la terreur marque le départ de Robin Laing au profit de Charles Edwards dans le rôle d’Arthur Conan Doyle. Toujours interprète du Dr. Joseph Bell, Ian Richardson est fidèle à lui-même, particulièrement crédible et caustique dans une histoire où mystère n’est as un vain mot.

    Deuxième épisode de la série et encore meilleur que le premier. Doyle a fini ses études de médecine et cherche à s’établir avec un ancien camarade qui a trouvé le moyen de s’enrichir grâce à la médecine en faisant des consultations gratuites. Ben oui, il prescrit toujours le même médicament, qui lui ai payant mais surtout est fabriqué par lui. Doyle ne supporte pas ça parce qu’il a une meilleure idée de la médecine. Il quitte le cabinet en emportant une cliente : la cycliste qui lui a fait part de ses problèmes. Elle croit avoir des problèmes aux yeux car elle pense être suivi par un homme quand elle fait du vélo (moi aussi j’aurais eu peur). C’est un clin d’œil évident à la nouvelle de Sherlock Holmes, La cycliste solitaire.Comme elle est assez jolie, Doyle vérifie son histoire qui s’avère vraie mais il n’arrive pas à résoudre qui est le mystérieux poursuivant.

    Pourtant, il se fait accusé par son ancien camarade de vol. Heureusement, le professeur Bell arrive pour résoudre les deux problèmes. Celui avec l’ancien camarade en moins d’une minute mais l’autre en beaucoup plus de temps. Il se trompe notamment, exactement comme dans la nouvelle de Sherlock Holmes. Mais là s’arrête les ressemblances. Le scénario est très original et très bien mené car on ne s’attend pas à ce type d’enchaînement et pourtant on a tous les indices qui pourraient nous y mener. Au bout d’une heure trente j’ai cru que l’épisode était fini mais non !  Bell contredit tout ce qui vient d’être dit par un dénouement inattendu (en tout cas par moi) de dix minutes où on se dit comment je n’ai pas vu le voir avant, c’était évident : ce personnage était trop gentil, trop fragile et innocent.

    Comme le synopsis le dit, on a changé de Doyle entre les deux épisodes. J’aimais beaucoup le premier mais pour cette histoire il faisait trop jeune. On peut croire ici qu’il a fini ses études de médecine. En plus il fait intelligent mais sensible aussi (à cause des tâches de rousseur sur le visage). Cet épisode marque aussi une évolution dans les relations Doyle/Bell. Alors qu’avant on était plutôt dans la relation maître à élève. On passe à une relation plus complice, plus collègue même si Bell cherche toujours à montrer le bien fondé de sa méthode. Leurs personnalités aussi évolue vers le couple Watson/Sherlock. Doyle montre plus de cœur que de raison en tombant amoureux de sa patiente tandis que Bell se montre intéressé par la justice (qui doit être implacable) et par la résolution de l’affaire. Dans le troisième épisode de la série, Doyle est à Londres si j’ai bien compris (parce que là aussi je me suis endormie).

    Pour conclure, vous savez quoi cet épisode c’est aussi un livre : The patient’s eyes : the dark beginnings of Sherlock Holmes de David Pirie.

    Trop bien, non ?

  • Quatrième de couverture

    Voici une belle leçon d’écriture et d’éthique. Alors que d’autres romanciers moins doués n’auraient pu éviter de tomber dans le mélodrame ou dans un pathétisme complaisant, Alberto Barrera Tyszka trouve le ton juste – pudique, profond, émouvant – pour nous raconter une histoire de tous les jours, mais dont on ne parle pourtant pas très souvent. Car, quand la maladie surgit, elle impose le silence et elle trace, immanquablement, et partout où elle manifeste, des lignes de partage qui isolent et séparent les protagonistes et les témoins de cet évènement imprévisible.

    Au début du roman, Andrés Miranda, médecin dans un hôpital de Caracas, apprend que son père, Javier, est atteint d’un cancer. Bien qu’il ait toujours soutenu qu’il ne faut pas cacher la vérité aux patients, cette fois-ci, il n’ose rien dire au malade. Au lieu de lui transmettre les résultats des examens, et dans l’espoir de trouver le bon moment pour lui parler en toute franchise, il l’invite à faire un voyage sur une île des Caraïbes, Margarita, qu’ils avaient déjà visitée ensemble des années auparavant. Mais le docteur Miranda a un autre souci : se débarrasser d’un ancien patient, Ernesto Durán, qui se dit très malade, et lui envoie régulièrement des e-mails pour lui demander de le recevoir d’urgence. Agacé, convaincu qu’il s’agit d’un malade imaginaire, Andrés demande à sa secrétaire, Karina, de ne plus lui transmettre les messages d’Ernesto. Il ignore qu’il existe entre eux une relation secrète dont la portée va créer très vite une situation explosive pour le médecin. [Cette phrase là je n’ai pas comprise.]

    Avec beaucoup d’habileté et de savoir-faire, Barrera Tyszka développe ces deux trames  qui se répondent et finissent par prendre au piège les personnages et le lecteur. Mais en vérité il fait bien plus que cela : il nous invite à rompre le silence sur un sujet tabou et à mieux connaître la réalité de la maladie tout au long d’un roman parfaitement maîtrisé, à la fois d’une force et d’une sérénité admirables.

    Né en 1960 à Caracas, Alberto Barrera Tyszka est scénariste pour le cinéma et la télévision, romancier, poète et auteur d’une biographie de Hugo Chávez publiée aux États-Unis et en Amérique latine. Salué par les lecteurs et la critique, La maladie a obtenu en 2006 le prestigieux prix Anagrama, l’un des plus importants d’Espagne.

    Mon avis

    La personne qui a fait cette quatrième de couverture est vraiment très douée parce qu’elle dit tout sans trop en dire. Tout juste si j’ai quelque chose à rajouter. Sur l’histoire rien, mais sur mes impressions si.

    Cette lecture est très particulière, surtout le style. L’auteur s’arrange pour que vous soyez concerné sans pour autant faire partie de la famille, et donc souffrir de manière intolérable à la mort annoncée du père. Barrera Tyszka vous pousse à vous interroger sur ce que l’on entend par la « maladie ».  Un mot au singulier pour parler de maux multiples. C’est comme ça que j’ai interprété la double histoire de Ernesto et de Javier. Tous les deux sont malades mais pas de la même manière.

    À lire la quatrième de couverture, j’avais pensé que l’on aurait une sorte de révélation de secret de famille, ou tout du moins quelque chose de grandiloquent qui terminerait le récit par un épilogue heureux. Mais non ! Comme vous le dis la quatrième de couverture, Barrera Tyszka est pudique. Il vous dévoile un corps nu et malade, vous dévoile par touche un cœur et une âme mais là ne va pas en profondeur. On suppose que le père a eu une maîtresse après la mort de la mère d’Andrés. On la rencontre mais rien ne nous ai dit, on suppose toujours.

    Il faut aussi souligner que ce livre c’est un récit de moment de vie dans une famille. Le livre ne se termine pas. On reste en suspend … Cela donne une impression très paradoxale car le père meurt à la fin du livre (je pense que l’on s’en doute à la quatrième de couverture, c’est pour ça que je vous en parle). Mais on ne ressent pas ça comme une fin, juste comme un évènement.

    J’ai donc beaucoup aimé son livre plus par sa construction, son style, sa réflexion que par son histoire, qui racontée d’une autre manière n’aurait pas eu cet impact.

    Deux extraits

    Ce qui différencie l’homme des autres espèces, c’est que l’homme est le seul animal qui sait qu’il va mourir. Un chien ne le sait pas. Un chat n’en a aucune idée, il ne peut l’imaginer. L’homme si. Et il passe sa vie à y penser. À souffrir, victime de ce savoir. De plus, il y a des êtres humains qui passent leur vie à essayer de fuir ce qu’ils savent déjà, à essayer de ne pas y penser. Il y a des gens qui ne peuvent vivre que s’ils oublient qu’ils vont mourir…

    Andrés hoche la tête. Son père referme les yeux. Il respire péniblement. Andrés cherche quelque chose à faire. il contrôle le flux de la perfusion, revoit certaines données dans le dossier médical qu’on a laissé sur la table. En réalité, ces chiffres et ces données ne sont guère utiles. Chaque malade écrit sa propre histoire. Les récits que font les maladies possèdent un autre ordre, un autre rythme. Jamais ils ne se répètent, bien qu’ils aient la même fin.

    Références

    La maladie de Alberto BARRERA TYSZKA – roman traduit de l’espagnol (Venezuela) par Vincent Raynaud (Gallimard – Du monde entier, 2010)

  • Le coffret que vous voyez en photo est en métal, c’est terriblement original et surtout magnifiquement beau. Vous l’ouvrez et vous avez les cinq épisodes (chacun accroché à une petite fiche) de la série Murder Rooms consacré aux enquêtes réalisées par le Professeur Doyle en collaboration avec le jeune Arthur Conan Doyle.

    Je ne vais ici vous parlez que du premier épisode parce qu’il y a déjà plein de choses à raconter et que je me suis endormie pendant le deuxième mais que tout était différent du premier.

    Le synopsis est le suivant :

    Étudiant en médecine à Edimbourg, le jeune Arthur se lie d’amitié avec l’un de ses professeurs, le Dr. Joseph Bell qui compte parmi les plus grands chirurgiens de son temps. Mais Bell n’est pas seulement  un expert en maniement du bistouri et du scalpel ; il possède un sens aigu de la déduction et de l’observation. Un don si remarquable que la police recourt à ses services dans une série de meurtres qui implique le premier serial killer de l’histoire …

    Si Sherlock Holmes n’apparaît dans Meurtres en série, il est néanmoins très présent à travers les personnages de Sir Arthur Conan Doyle, son créateur, et du Dr. Joseph Bell, l’homme qui l’a inspiré. Entre réalité et fiction, stylé et brillant, le film donne à Ian Richardson, qui incarne Sherlock Holmes dans Le chien des Baskerville et Le signe des quatre, un rôle extraordinaire de limier. Surtout remarqué dans Alien 3 et Last Action Hero, Charles Dance complète une distribution déjà très riche.

    On va d’abord commencer par Arthur Conan Doyle. L’acteur, Charles Dance, joue très bien la fraîcheur d’un jeune garçon qui débarque dans le monde : la découverte, l’innocence, les idéaux. En effet, il est censé débarquer d’un pensionnat de jésuite pour faire ses études de médecine. Il découvre alors l’ampleur de la « maladie » de son père, que sa mère s’est ingéniée à lui cacher comme d’ailleurs au reste du monde. Il découvre aussi le monde de l’Université, suffisamment misogyne pour s’étonner que des femmes veulent faire des études de médecine. On leur refuse notamment l’accès aux cours d’anatomie (impliquant des dissections). Arthur Conan Doyle ne comprend pas ces idées et va même jusqu’à tomber amoureux d’Elspeth Scott, incarnée par Dolly Wells qui est très très jolie dans ce rôle. Il rencontre la sœur et le mari de celle-ci. Il a refilé la syphilis à sa femme car il va voir les prostituées. C’est bien sûr un secret honteux qui ne doit pas être éventé. C’est le docteur Bell qui est appelé au chevet de la dame heureusement. Car si le lord était mis au courant de la maladie, pourrait interner sa femme sous prétexte qu’elle a fauté et refuser de se faire examiner ! Au même moment, différentes bizarreries arrivent dans Édimbourg, un mendiant est tué, une chambre aspergée de sang. On retrouve à chaque fois un tas ordonné de pièce de monnaie. Bell va arriver à démêler tout ça avec brio, tout en expliquant à Arthur Conan Doyle sa méthode. Il y a notamment un clin d’œil au Signe des quatre, et plus particulièrement au passage où Holmes analyse la montre du frère de Watson (là il le fait avec la montre du père de Doyle). Il y a sûrement d’autres allusions mais pour cela il faut que je potasse mes Sherlock Holmes.

    De plus, les décors sont sublimes (un peu parce que la ville d’Edimbourg est magnifique). L’acteur qui joue Bell pousse le vice jusqu’à avoir des traits communs (au niveau du visage) avec Jeremy Brett, mon Sherlock Holmes.

    Vous l’avez compris, je suis enthousiaste après ce premier épisode (qui n’est qu’un épisode de présentation des personnages et de la méthode). Je vais arroser mon jardin et sortir mes lessives avant qu’il fasse nuit et après j’essaye de visionner le second sans m’endormir. C’est l’histoire d’une cycliste solitaire qui vient consulter le docteur Doyle. Je suis sûre que cela vous dit quelque chose !

  • Quatrième de couverture

    Wiggins est un peu déçu par la nouvelle mission que lui a confiée Sherlock Holmes : il aurait préféré enquêteer sur le redoutable « Napoléon du crime » avec le détective plutôt que de filer Robert Petticoat, un jeune noble soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste. D’autant que Petticoat sillonne Londres en tous sens du matin au soir ! Un après-midi, Wiggins le suit dans les allées de la National Gallery, où tous deux restent jusqu’à la fermeture. Le lendemain, on apprend qu’un très célèbre tableau du musée a disparu…

    Mon avis

    Je continue ma découverte des Wiggins de Béatrice Nicodème grâce à Matilda. Pour l’instant, cet opus est mon préféré et de loin pour plein de raisons différentes. D’abord l’intrigue est plus costaude (je ne sais pas si ça se dit) et cela se voit car il fait le double de pages ! En réalité, il y a deux intrigues différentes qui s’entremêlent ensuite : une concernant l’enquête de Wiggins et une concernant Sherlock. Tout cela va tourner à l’avantage de Wiggins, qui va comme donner une leçon à Sherlock. Ce que j’aime aussi dans cette série c’est que Sherlock est humain. Il est conscient d’être supérieur mais félicite Wiggins de toutes ses trouvailles et a conscience d’être le modèle du jeune garçon qui aimerait pouvoir appliquer de la même manière sa méthode. Je trouve que cela va bien dans le sens de sa relation avec Watson qu’il a dans le canon. En tout cas, je préfère penser ça … De plus, dans ce volume, Wiggins gagne en crédibilité. On ne précise pas son âge, cela aide beaucoup. Il n’est plus aussi isolé que dans les volumes précédents que j’ai pu lire. Il se fait un ami, un autre gamin des rues, Allan que j’espère retrouver dans les prochaines aventures.

    En conclusion, si vous ne connaissez pas encore Wiggins, c’est par celui là qu’il faut commencer. Vous passerez un agréable moment !

    L’avis de Matilda !

    Références

    Wiggins et Sherlock contre Napoléon de Béatrice NICODÈME (Souris noire – Syros, 2007)