Présentation de l’éditeur
Unanima est une ville située au fin fond de l’Antarctique, un endroit où seuls les artistes sont autorisés à résider. Ils disposent de 6 000 m2 de glace, la toile la plus grande du monde. Mastrangelo, maître des lieux, prône qu’on y peigne « le projet de tous et de chacun » : l’œuvre unanime, l’œuvre ultime, la seule digne d’être contemplée par les dieux. Mais un homme, une femme et la technique vont contrecarrer ce projet, qui sous couvert d’être utopique ne fait que porter la mégalomanie de Mastrangelo.
Une citation
Réveillez-vous et réalisez que le consensus est la pire des solutions. C’est la noirceur d’un rêve profond dont rien ne sort, que personne ne ressent. Seul le conflit est un véritable éveil à la violente lumière de l’aube qui nous ramène à la vie.
Mon avis
Je vais y prendre goût aux bandes dessinées bizarres de ces deux auteurs. Vous allez me dites qu’il n’y en a que deux traduites, je ne risque pas grand chose.
Il me semble que l’on prend l’histoire où on l’avait laissé dans le volume précédent même si les deux histoires sont complètement détachées. En effet, on voit arriver Lorenzo sur une draisine après avoir quitté la ville de Butania (c’est un peu comme Butanie, non ?) Il rencontre Lailuka, artiste, qui veut aller à Unanima (la ville où tout le monde est d’accord, surtout avec le chef), ville des artistes, pour pouvoir exercer son art. Elle y emmène Lorenzo.
Comme j’ai lu ce livre un vendredi soir (et que je ne suis jamais bien réveillée le vendredi soir), je n’avais pas compris le sens d’Unanima, la ville où tout le monde a le même avis. Quand Mastrangelo (qui ressemble au Pape à s’y méprendre) dit à Lailuka qu’elle est belle mais est une artiste médiocre, je me suis dit qu’il me semblait bien qu’elle se la pétait. Mais peut être pas en fait, c’est plutôt qu’elle a un esprit fort, qui peut déranger sa dictature et qu’il l’a vu de suite. De même, quand le personne d’Ego (l’ego de Unanima explique que le consensus n’est pas propice à créer l’art), Mastrangelo (qui dit Ego égoïste) le fait taire en lui faisant une sorte de lobotomie, pour pouvoir terminer son projet, LE projet de la ville (qui est le projet proposé par Mastrangelo). Le sujet de la bd est donc principalement sur une société utopique devenu une dictature sous la houlette d’un seul homme et pourtant cette société semble restée utopique aux yeux de ses habitants.
Le style graphique est le même que dans la bd précédente même si les couleurs sont plus lumineuses (c’est dans la neige tout de même).
Les deux bd que j’ai lu de ces auteurs ont comme point commun d’illustrer des sociétés où la contestation n’est pas permise et à chaque fois, ces sociétés meurent. La réflexion est cependant parfois difficile à suivre (on ne sait pas où les auteurs veulent en venir).
Références
La grande toile de AGRIMBAU et IPPÓLITTI – traduite l’italien par Jean-Michel Boschet (Albin Michel, 2006)