J’ai découvert cet album jeunesse sur la chaîne YouTube de Margaud Liseuse, qui je crois me rappeler à acheter cette BD au salon de Montreuil cette année. L’occasion s’est présentée de le lire, donc je l’ai lu. C’est absolument trop mignon, très triste à la fin mais bon il faut une morale tout de même à l’histoire.
Dans cette BD, il y a trois personnages qui incarnent trois expressions utilisant le mot cœur : le cœur d’artichaut, le cœur de pierre et le cœur en or. Le cœur d’artichaut est la petite fille rousse sur la couverture. Le cœur de pierre est le petit garçon sur la couverture. Le cœur en or est un petit garçon.
La BD commence par la présentation du garçon au cœur de pierre, dans un univers très sombre, que rappelle le côté gauche de la couverture.
L’enfant au cœur de pierre était né en décembre, et tous les médecins lors de l’auscultation annoncèrent aux parents qu’ils ne pouvaient entendre les battements du cœur de leur petit garçon.
C’est ainsi que tomba l’horrible diagnostic. On leur dit que leurs fils ne sourirait jamais, qu’il n’aimerait personne et serait allergique à tous les sentiments que les autres éprouvaient ; qu’il serait tous les jours de très méchante humeur ; qu’il avait une pierre à la place du cœur !
Ces parents s’en désolent et oublient de s’occuper de leur fils malgré le terrible diagnostic. Il grandit donc seul. Comme personne n’essaie de le changer, le diagnostic se réalise. Avec son caractère, il n’a aucun ami. Pourtant la petite fille au cœur d’artichaut en tombe follement amoureuse au premier regard et lui effeuille donc son cœur, jour après jour, pour lui montrer son amour et essayer de lui faire enfin connaître l’amour. J’ai adoré que l’expression « cœur d’artichaut » soit prise au sens propre. La petite fille ouvre la porte de son cœur (même ça c’est une expression), prend une feuille de son artichaut et la donne au garçon au cœur de pierre. C’est juste magnifique et ingénieux.
Le petit garçon jette la feuille car il ne peut pas la comprendre. Le problème est que comme vous le savez tous, l’artichaut est un objet fini, il y a un nombre limité de feuille. Comment fera la petite fille quand elle n’aura plus de cœur. C’est là où intervient le garçon au cœur d’or pour tout arranger (que je vous ai mis sur la deuxième image ; vous le reconnaissez car il a des cheveux en or) car lui est amoureux de la petite fille au cœur d’artichaut.
Quand j’ai vu le personnage, j’ai trouvé qu’il n’était pas particulièrement moral d’introduire un trio amoureux dans un livre jeunesse mais en fait non, il vont rester 2 + 1. Comme je le disais en introduction, cela va mal se terminer pour le garçon au cœur de pierre. C’est un peu normal à mon avis mais le problème est que l’album se termine là-dessus, on en garde une impression de profonde tristesse. Cela fait pitié pour les gens qui ont un cœur de pierre et qui sont insensibles. Les cœurs en or et d’artichaut s’en sortiront toujours apparemment.
Sauf qu’il m’a fallu réfléchir pour en arriver à cette conclusion. Quand je suis tombée sur la dernière page, j’essayais compulsivement de tourner les pages avec mon doigt (j’ai lu cette BD sur la tablette) et cela ne marchait pas. J’ai vu le mot fin seulement après. Ma première pensée a été qu’il était vraiment plus difficile d’être un enfant de nos jours que de mon temps (je suis déjà vieille). Après j’ai réfléchi pour aboutir à mes conclusions.
P.S. : L’univers du dessinateur, ses dessins, ses couleurs sont une véritable splendeur. Sur papier, cela doit être beaucoup mieux qu’en numérique à mon avis. La couverture et la planche que j’ai mise en donne une bonne idée à mon avis.
Références
Cœur de pierre de Séverine GAUTHIER (scénario) et Jérémie ALMANZA (Delcourt, 2013)