Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    Malgré les certitudes du préfet de la police parisienne et des autorités, la fin tragique de Gérard de Nerval laisse planer bien des doutes. Retrouvé pendu aux barreaux d’une grille dans la sordide rue de la Vieille-Lanterne, le poète français s’est-il suicidé dans un moment de folie ou a-t-il été assassiné ? Sollicités par un proche de la victime, le chevalier Charles Auguste Dupin et son ami américain enquêtent sur les circonstances de cette mort suspecte. Une momie égyptiene, une secte d’illuminés du XVIIIe siècle, un daguerréotype, un corbeau solitaire… Quelques indices suffiront à l’esprit acéré du célèbre détective pour les conduire sur le chemin d’une vérité étonnante, qui changera à tout jamais le cours de leur existence. Entre jeu littéraire et jeu de l’esprit, Fabrice Bourland fait revivre, en hommage à Edgar Allan Poe, la figure légendaire du chevalier Dupin.

    Première page

    Avant-propos de l’éditeur

    En plus d’être un écrivain à l’oeuvre importante, un lecteur infatigable et un lettré follement épris de l’histoire littéraire – la grande comme la petite -, Andrew Singleton fut égalent un collectionneur obstiné, prêt à tous les sacrifices pour mettre la main sur un texte oublié, ou prétendument perdu, d’un de ses auteurs fétihes.

    La bibliothèque du cottage où il vécut en ermite à la fin de sa vie, en Nouvelle-Écosse, comptait près de quinze mille ouvrages, parmi lesquels plusieurs centaines de manuscrits originaux et des exemplaires uniques de traités d’occultisme que Singleton conservait jalousement. Nul doute que le texte que boici, s’il en avait fait partie, eût constitué l’un des joyaux de sa collection !

    Mais il n’était pas rangé sur les étagères de sa biblothèque, pour la simple et bonne raison que c’est dans la malle d’un grenier, à Northampton, qu’il fut retrouvé.

    Mon avis

    C’est dans cette malle que furent découvert les deux manuscrits des premières enquêtes de Andrew Singleton et de James Trelawney : Le Fantôme de Baker Street et Les Portes du sommeil. J’ai lu le premier et franchement, c’était plutôt bien. J’ai découvert deux enquêteurs de l’étrange (fantômes…), auxquels on peut adhérer ou non, et surtout appris plein de détails sur Sherlock Holmes et Watson. Ce livre était marqué par une connaisance littéraire impressionante que l’on retrouve ici dans ce manuscrit « traduit de l’américain par Charles Beau de l’Ers » (l’auteur a aussi beaucoup d’humour). Il arrive à mêler Gérard de Nerval, Edgar Poe et Dupin (héros de trois nouvelles de Poe dont Double assassinat dans la rue Morgue) et apporte un éclairage singulier sur la mort suspecte de Gérard de Nerval.

    Après cette lecture, vous voudrez lire tout Poe et tout Gérard de Nerval. De beaux moments en perspective !

    D’autres avis

    Celui de Clarabel, de Doriane

    Un entretien avec l’auteur sur le blog de Pierre Maury.

    Références

    La dernière enquête du chevalier Dupin de Fabrice BOURLAND (10/18 – collection « Grands détectives », 2009)

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    Quatrième de couverture

    Gabrielle a dix-sept ans. Elle ne parle plus. Elle écrit : "Je brûlerai ce cahier le jour où j'aurai décidé de reprendre la parole."

    Entre son père, Cécile et elle, dans cette maison où rien ne bouge, un long silence s'est appesanti, hanté par le souvenir de la mère disparue. Contre cet enfermement volontaire d'une adolescente de province, les médecins ne sont d'aucun secours. Son père, enfin, se décidera à lui écrire : "Comme tu ne me confies rien, c'est moi qui vais faire le premier pas… " 

    Dans le journal de Gabrielle aussi bien que dans les lettres du père, l'amour rôde, à tâtons, et se heurte sans cesse à l'épaisseur du silence.

    Vingt ans après… Publié peu après la création des éditions Arléa, il y a une vingtaine d'années, gageons que Le silence de Gabrielle saura trouver des lecteurs aussi fervents auprès d'une génération nouvelle.

    Mon avis

    J'ai pris ce livre à la librairie car j'avais lu Ce que dit Lili suite au billet de Clarabel. Ce livre m'avait particuièrement émue par l'histoire et par l'écriture qui est simple mais sait tellement bien décrire les sentiments humains. On retrouve ici cette écriture si évocatrice dans une histoire très triste. À la suite du décès brutal de la mère, Gabrielle et son père se retrouve dans l'incapacité de se parler, le père ayant un peu "laisser de côté" sa fille pendant qu'elle était adolescente. J'avais les larmes aux yeux à la lecture du journal de Gabrielle ; c'est la partie du texte qui est le plus dans l'émotion (elle a perdue sa mère quand même). Les lettres du père sont plus dans l'explication et le souvenir de la personne disparue. Cette construction du roman est très intéressante : elle mêle journal et lettres mais au contraire d'autres livres, où ces styles auraient été entremêlés, ici ils sont bien séparés. Cela permet de "s'identifier" successivement aux personnages sans changer à chaque chapitre d'un personnage à l'autre.

    Je continuerai à suivre cette auteure dans ces prochains romans ; ça c'est sûr !

    P.S. : Sophie Avon est chroniqueuse cinéma au Masque et la plume. Si vous voulez entendre sa voix, à vos radios.

    La première page

    J'ai trouvé l'idée de mettre la première page sur ce blog. Je trouve que c'est un idée plutôt pas mal pour se rendre compte du style de l'auteur (et surtout quand on n'a pas trouvé quel passage du livre il serait bien de citer). Donc voilà :

    Mercredi 8 avril

    J'ai dix-septans mais j'ai su très tôt que j'étais unique. Pas seulement parce que je suis muette depuis l'été où ma vie chavira ; d'autres, j'imagine, ont bien dû choisir de se taire aussi. Non, je suis unique parce qu'au milieu de la famille qui me reste, parmi mes amis, je ne sais pas me fondre, je suis singulière et inattendue, enrayée comme une mécanique qui battrait la mesure d'un autre monde. Moi, je ne hurle jamais avec les loups ; je ne peux pas, quelque chose me retient toujours, même lorsque je le veux. Je hurle toute seule, parfois pour ne pas mourir. Mon père a tout fait pour m'aider. Dans son regard, j'ai compris que s'il me suppliait de retrouver les gestes et les préoccupations d'une fille de mon âge, il chérissait aussi cet ange ou démon qui s'est glissé en moi et précipite mon existence sage.

    Références

    Le silence de Gabrielle de Sophie AVON (Arléa, 2009)

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    Résumé du tome 2

    Ce volume est intitulé Le pouvoir et l'inceste. Cela le résume assez bien dans l'ensemble. On assiste au début de pouvoir d'Alexandre VI. L'idée c'est ce que ce n'est pas un homme qui a pris le pouvoir mais le clan familial qu'il y a derrière lui. Il utilise ces enfants à cette fin. Il va même jusqu'à faire dépuceler sa fille Lucrèce par un de ses frères, César (ils deviendront par la suite amants), tout ça pour les lier ensemble à la vie, à la mort. Après, il marie Lucrèce avec Sforza pour lui assurer le soutien de la ville de Milan. C'est dans ce tome qu'on voit aussi apparaître le personnage de Machiavel qui est très "machiavélique". 

     

    Résume du tome 3

    Alors que dans le tome 2 c'est le début de pouvoir des Borgia, ici, on assiste à la contestation du pouvoir par les autres familles italiennes mais les pays limitrophes comme la France. Il y a moins de dépravation sexuelle mais beaucoup plus de sang puisque la famille rentre alors en guerre.

    Mon avis

    Les dessins de Manara sont toujours très beaux, parfois vraiment très crus et violents. Le scénario au point de vue historique est toujours plutôt bon puisqu'on y a pprend des choses qu'on ne connaît pas forcément sur cette famille, en tout cas moi (je ne sais pas por vous). Par contre je ferai un reproche que je n'avais pas fait pour le premier tome. C'est le traitement moderne de la vulgarité et de la dépravation tant dans le vocabulaire employé que les dessins. Cela m'a un peu gêné dans la lecture parce que j'avais du mal à croire à la crédibilité du scénario.

    À noter que sur ces volumes, il y a un autocollant "pour public averti" : âmes sensibles s'abstenir !

    En conclusion, ces deux tomes m'ont déçus par rapport au premier mais m'ont quand même donné envie d'en connaître plus sur les Borgia (peut être par une histoire romancée) et surtout de lire Le Prince de Machiavel (j'avais tenté en Terminale mais je n'avais pas réussi).

    Références

    Borgia

    Tome 2 : Le pouvoir et l'inceste

    Tome 3 : Les flammes du bûcher

    de Alejandro JODOROWSKY (scénario) et Milo MANARA (dessin) (Drugstore, 2008)

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    Quatrième de couverture

    Quoi de plus naturel que de s'intéresser aux affaires des autres ? Cette fois encore, la curiosité d'Isabel Dalhousie, rédactrice en chef de la Revue d'éthique appliquée, a de quoi être satisfaite. Alors que sa cousine Mimi vient lui rendre visite à Édimbourg, elle fait la connaissance de Tom Bruce, un homme d'affaires texan et d'Angie, sa jeune et cupide fiancée. Cette rencontre pousse Isabel à s'interroger sur les réelles motivations d'Angie et sur ses propres sentiments pour Jamie, un musicien de quinze ans son cadet dont elle est secrètement éprise. Quelle attitude adopterface à l'amour et ses obstacles ? Faut-il faire passer le désir avant la raison ? Réflexions philosophiques, quiproquos et chassés-croisés amoureux sont au coeur de cette troisième et singulière aventure.

    Mon avis

    C'est la troisième "enquête philosophique" d'Isabel Dalhousie ; c'est pour justifier le fait qu'il ai mis ce livre dans la collection "Grand détectives" que l'éditeur est obligé de placer le mot enquête. C'est donc le quatrième livre que je lis avec Isabel (j'ai lu la quatrième aventure avant les autres… je sais ce n'est pas bien). Je vous avais présenté les personnages récurrents ainsi que la deuxième histoire ici.

    Dans cette "enquête", Isabel continue à se mêler de la vie des autres même si ils ne lui ont pas demandé, ici c'est de la vie de Tom et Angie. Cependant, ce volume est marqué surtout par la vie sentimentale de Isabel. Enfin, elle et Jamie se déclare leur amour. Quand on a lu la quatrième histoire avant les autres, on attend ça avec impatience. Ça me turlupinait de savoir comment Jamie et elle avait pu avoir un enfant ensemble (rassurez-vous je sais comment on fait les bébés, pas la peine de m'envoyer des dessins explicatifs).

    Isabel est toujours aussi bien, comme je le disais, précédemment très second degré, Jamie toujours aussi gentil, Cat toujours amoureuse d'hommes bizarres. Dans cette histoire, on retrouve nos petits et donc c'est très bien.

    Comme vous l'aurez compris, c'est un livre léger mais pas mal du tout quand on veut lire quelque chose pour ne pas se prendre la tête. Des fois ça fait du bien… 

    Références

    Une question d'attitude d'Alexander McCall SMITH – traduit de l'anglais par Martine Skopan (10/18, 2008)

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    Le libraire n'avait pas Le gardien du feu, adaptation d'un roman d'Anatole Le Braz. La liseuse devrait nous en parler prochainement… J'ai hâte ! Sur les conseils du libraire qui a repéré que j'aimais bien la Bretagne, j'ai acheté cet album qui est aussi l'adaptation d'un livre d'Anatole Le Braz : Le sang de la sirène.

    Scénario

    Anatole Le Braz arrive sur l'île d'Ouessant où il rencontre la belle Marie-Ange. Elle est belle comme le jour et a en plus un caractère fort agréable. C'est ce que tout le monde pense sur l'île. Cependant, Anatole ne tarde pas à découvrir qu'il pèse une lourde malédiction sur la belle Marie-Ange…

    Mon avis

    Ils sont vraiment trop forts les libraires. Après avoir lu cette BD, en plus d'avoir envie de lire Le gardien du feu je veux aussi découvrir les nouvelles d'Anatole Le Braz. Le scénario est très bon (je ne peux pas parler du travail d'adaptation vu que je n'ai pas lu la nouvelle d'Anatole Le Braz). Il y a deux types de narration : une où Anatole cherche à connaîtres les légendes de l'île d'Ouessant (on découvre alors la Bretagne et les Bretons de 1897) et une autre où on parle de la légende de la sirène en elle-même. Cette dernière est distinguée de la narration principale par des vignettes monochromes et des bulles écrites en bleu sur fond noir.

    Le dessinateur, Sandro, maîtrise les personnages comme les paysages. En effet, au niveau des visages, il y a une très grande diversité. Dans certaines BD, ce n'est pas forcément le cas ; les personnages se ressemblent souvent. De plus, les gens sont expressifs et ressemblent à l'idée que l'on peut se faire des gens de la mer à cette époque. Pour les paysages, je n'ai qu'une chose à dire : je veux aller voir Ouessant. Pour vous persuader, si vous feuilletez l'album en libraire, il faut admirer le village breton de la page 14, l'attaque de mouettes de la page 32 et la mer déchaînée de la page 38.

    Les couleurs complètent idylliquement une BD déja excellente.

    À lire, donc, si vous avez envie de Bretagne et de légendes !

    Références

    Le sang de la sirène de François DEBOIS (scénario), de SANDRO (Dessin), de Christophe LACROIX (couleurs) (Soleil – collection Celtic, 2007)

  • Quatrième de couverture

    Dans tous les récits de Henry James, il y a une présence invisible et inquiétante. Pourtant, il ne s’agit pas toujours d’un fantôme. Il peut s’agir d’une présence plus terrible, plus déroutante et plus évanescente. C’est le cas de L’Image dans le tapis qui est construit comme un roman policier dont le coupable se révèle être l’enquêteur lui-même, le malheureux narrateur, coupable d’être le seul sur la piste de cette mystérieuse présence et de laisser le crime s’accomplir, coupable enfin de faire d’une oeuvre littéraire le coeur de son existence.

    James écrit ici une des plus belles, mais aussi une des plus honnêtes mystifications littéraires jamais données en pâture aux critiques dont il veut se venger. Mais l’auteur se prend au jeu et la plaisanterie devient une quête métaphysique.

    Mon avis

    L’histoire : un critique littéraire est très fier du nouvel article qu’il vient de pondre sur le nouveau livre d’un auteur connu. Il se pique d’être un fin connaissance de l’oeuvre de cet auteur et d’aimer tout particulièrement ce dernier livre. Or, lors d’un week-end chez une amie, le critique rencontre ce fameux auteur et la fameuse amie lui met sous les yeux la critique dithyrambique… L’auteur en parle alors au critique et lui explique que l’article est assez commun à tous les autres. Personne n’a jamais compris l’ »intention générale » que l’auteur a voulu mettre dans son oeuvre. Commence alors une quête infernale pour le critique… Trouver cette fameuse intention générale. N’y arrivant pas il met au courant un de ces amis, qui lui met au courant sa future femme, et là c’est encore pire !

    L’auteur laisse assez ouvert le dénouement… On peut penser plein de choses. Ce que j’en ai retiré, c’est que soit on ne peut jamais bien comprendre une oeuvre dans sa globalité, soit qu’on ne peut jamais comprendre les intentions de l’auteur (ça, je le savais déjà : chacun voit ce qu’il veut bien voir dans un livre), soit qu’il faut rester humble quand on fait la critique d’un livre… J’ai regretté de ne pas avoir assez de connaissances pour savoir si c’était autobiographie et j’avoue ne pas avoir vraiment saisie la préface en tout cas sur ce sujet…

    C’était la première nouvelle d’Henry James que je lisais. J’ai trouvé qu’il y avait des passages un peu longs mais dans l’ensemble, le texte se lit comme un roman policier : va-t-il oui ou non découvrir cette fameuse intention générale ?

    Un autre avis

    Celui d’Amanda Meyre.

    Références

    L’image dans le tapis de Henry JAMES – traduit de l’anglais par Fabrice Hugot (Éditions du rocher – collection Motifs, 2009)

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    Résumé du tome 1

    On est à Rome en 145 après Jésus-Christ. On assite à l'assassinat de Cassio, jeune avocat très en vue, par quatre personnes inconnues : ils portent de grandes capuches qui masques leur visage. Tout le mystère va être de découvrir qui sont ces personnes. C'est pour ça que sont prévus pour l'instant quatre tomes à mon avis.

    On part ensuite "en Turquie, à quelques kilomètres d'éphèse, aujourd'hui", une archéologue italienne, Ornella Grazzi est à la recherche de vestiges sur Cassio. Elle explique alors l'ascension fulgurante de ce jeune homme. Cassio a fat son apparition à Rome en 140 où les documents le décrivent comme médecin (il était aussi avocat rassurez vous !). On le soupçonne de posséder un pouvoir mystérieux : "pénétrer à l'intérieur du corps par la force de son esprit". La "preuve" en est : il a réussi à guérir l'empereur Antonin alors que tout le monde a abandonné ! Il parvient à localiser le poison dans le corps et même à le combattre. En plus de pouvoirs, il avait des poudres miraculeuses ce fameux Cassio.

    On assiste alors à un retour sur la carrière de Cassio et comment il a réussi à ce faire beaucoup d'ennemis. Cela a commencé à Éphèse en 138 après Jésus-Christ où il s'est mis à dos un sénateur et son fils.   

    Résumé du tome 2

    Ce deuxième tome oscille entre Antioche, où Cassio a du fuir après ses déboires avec le sénateur (il continue à se faire des ennemis), et l'Italie où les découvertes archéologiques d'Ornella Grazzi attisent les convoitises de certains (apparemment c'est surtout pour les poudres magiques). Dans ce deuxième tome, on découvre aussi le deuxième assassin, et les débuts de Cassio en tant qe médecin mais pas comment il a eu ces fameux pouvoirs ! Les autres tomes sont donc à suivre.

    Mon avis

    J'ai tout d'abord été déçue par cette bande dessinnée. Je m'attendais à lire une BD historique mais ce n'est pas du tout le cas et on sent qu'il n'y a pas eu beaucoup de recherches de ce côté là en tout cas au niveau du scénario. Pour le dessin, c'est un peu différent. On sent que le dessinateur a voulu montrer une société métissée mais sans plus de précisions, on se demande alors qui est quoi. J'ai trouvé que du côté historique ça n'avait pas intérêt.

    Une fois passé cela, on lit cette BD comme une BD où se mêle aventures et intrigues policières et là ça devient beaucoup plus intéressant. Le scénario est plutôt bon mais il peine un peu à suciter l'envie d'en savoir plus. On veut dire que le texte ne pose pas vraiment beaucoup de questions. Cassio a des pouvoirs un peu étranges mais personne ne s'y intéresse à part peut-être lui et encore par intermittence. Il y a donc de bonnes choses mais aussi des choses à améliorer. Ce sera sûrement pour le tome 3.

    Côté dessin : les visages sont soignés. J'ai tout de suite compris qui était qui (j'aime beaucoup ça…). On ne peut pas vraiment parler des arrières-plans parce qu'ils n'ont pas vraiment d'importance. On ne les voit pas assez en tout cas à mon goût. À souligner les deux couvertures qui m'ont fait acheter les BD ; elles sont sublimes.

    En résumé, c'est une bonne BD si on ne veut pas voir l'aspect historique avec des détails à améliorer quand même… Ça viendra sûrement dans le tome 3 (à paraître en septembre) et le tome 4 (à paraître en mars 2010) !

    Références

    Cassio

    tome 1 : Le premier assassin (paru une première fois en 2007, mais réédité en mars 2009 : à noter qu'il y a eu des changements entre les deux éditions, à voir sur le site d'Henri Reculé)

    tome 2 : Le second coup (paru en mars 2009)

    de Stephen DESBERG (scénario), Henri RECULÉ (dessin) et Renaud ANGLES (couleur) (Le Lombard)

    À consulter le mini-site de Lombard sur la série.

  • Quatrième de couverture

    « Je n’espère pas les trouver intelligents, ni aimables – du moins au début – ni élégants, no intéressants. Mais j’exige qu’ils soient riches, tu peux en être sûr. »

    La Baronne Münster a abandonné l’Europe et son mariage raté ; accompagnée de son frère Félix elle s’apprête à rencontrer leurs cousins d’Amérique. Malgré l’austérité toute puritaine de ces parents Bostoniens, Eugénie est résolue à faire bon usage de son éducation raffinée pour trouver un nouvel époux. Riche.

    Mon avis

    D’un côté il y les Européens. Ils sont deux, un frère et une soeur : Félix Young et la Baronne Münster (je n’ai pas arrêté de penser au fromage parce que dans le livre il n’y a pas les trémas sur le u). Le premier, artiste, aime la vie. Il apprécie des plaisirs simples, aime regarder les choses nouvelles et s’extasie sur tout et trouve tout intéressant. Quelqu’un qu’on a plaisir à cotoyer, quoi. La deuxième est plus sophistiquée (plus compliquée serait plus adapté) ; elle a une très haute opinion de sa personne. Elle a conclu un mariage morganatique (je fais ma savante, mais j’ai du regarder dans le dictionnaire) avec un prince régnant allemand. Son mariage n’étant pas un vrai mariage, il peut la répudier et c’est ce qu’il veut faire (en gentleman, il lui laisse quand même le choix du moment). Elle espère se trouver une nouvelle situation, de préférence avec un homme riche, en Amérique où elle part visiter ces cousins de Boston.

    Nous en voilà donc à parler des Américains : ceux-ci sont très puritains. Pour ces gens, la vie ne peut pas être simple, drôle et ne peut sûrement pas être une source de joie. Tout le contraire de l’opinion des deux Européens.

    Dans les cousins, il y a Mr Wentworth, ces deux filles Gertrude et Charlotte, son fils Clifford. Autour d’eux gravitent d’autre cousins les Acton : Robert, Lizzie et leur mère. Il y a aussi Mr Brand, un homme d’église.

    Après le « choc » de l’arrivée des cousins européens qu’on ne connait pas, les Wentworth décide de coucher le frère et la soeur dans une maison séparée de la leur, de l’autre côté de la rue. C’est cette rue qui va symboliser le fossé entre Américains et Européens. Ils se regardent un peu comme des bêtes curieuses ; c’est très drôle à lire. Cela m’a un peu rappelé La Sorcière de Salem d’Elizabeth Gaskell (en un peu moins violent heureusement). Le thème dans lequel s’exprime cette incompréhension c’est l’amour … Et là vous allez voir que mon résumé va devenir très compliqué ! Félix tombe follement amoureux de Gertrude au premier regard. Mais celle-ci, dans la tête de Mr Wentworth, est destiné à Mr Brand qui saura tempérer son caractère emporté. Charlotte et Mr Brand sont amoureux mais même eux ne le savent pas ; ils vont le découvrir au fur et à mesure. Clifford est amoureux de Lizzie Acton. Robert tombe amoureux (et c’est réciproque) de Eugénie. Le roman est comment ils vont réussir à démêler cet imbroglio. J’ai tout simplement adoré !

    Il faut quand même l’avouer c’est un peu moins fluide que Washington Square : il y a quelques passages un peu longs (c’est une des toutes premières oeuvres d’Henry James avant même Washington Square) et des phrases où je me suis posée la question du sens (c’est un problème de traduction à mon avis) mais cela reste plutôt très bon.

    À noter l’explication de Patrick Besson, dans la préface, pour lire Henry James :

    « Il y a deux parties dans l’oeuvre romanesque de Henry James : la première et la faconde. Il a écrit à la main tant que celle-ci ne lui a pas fait mal, puis il s’est mis à dicter. C’était un grand et gros bavard, ainsi qu’en témoigne la dizaine de milliers de mondains qui ont dîné avec lui. À partir de L’Âge difficile, il devient difficile à lire car il parle trop. Son trait s’est perdu puisqu’il ne se sert plus d’une plume. Les histoires sont toujours aussi bonnes – comme tous les dîneurs en ville, James était maître en bonnes histoires – mais trop de salive les embrouille.« 

    D’autres avis

    Celui de Whiterose

    Sur le film de James Ivory adapté du livre : L’oeil sur l’écran

    À noter : le 15 avril, on a fêté le 166 ième anniversaire de la naissance d’Henry James. On nous le dit ici.

    Références

    Les Européens de Henry JAMES – traduit de l’anglais (États-Unis) par Denise Van Moppès, préface de Patrick Besson (Points – collection Signatures, 2009)

  • Quatrième de couverture

    Quoi de plus délicat que les relations entre un veuf inconsolable et une fille qui ne ressemble pas à sa mère ? À New York, l’implacable docteur Sloper vit seul avec son unique enfant, Catherine, un être vulnérable. Une vieille tante écervelée papillonne entre eux. Un soir surgit un jeune homme au visage admirable… Dans la vénérable demeure de Washington Square, le quatuor est en place pour jouer un morceau dissonant.

    Mon avis

    Mon premier Henry James ! Bien qu’en ayant plusieurs dans ma PAL, c’est un auteur qui me faisait assez peur. Je pensais qu’il avait un style un peu compliqué pour moi … Mais je crois que j’ai commencé par le bon volume pour découvrir cet auteur. L’histoire est plutôt bien  : la fin bien qu’un peu triste me plait beaucoup parce qu’inattendue et pleine d’ironie. Mais c’est surtout l’auteur (et le traducteur) qui fait de ce livre un très bon livre. Le docteur Sloper, le père de Catherine (la jeune fille amoureuse), vous fait des répliques à la docteur House… Sloper ne s’intéresse pas vraiment à sa fille comme un père mais plutôt comme un observateur extérieur : il la regarde avec objectivité mais cette objectivité brisera sa confiance en les autres tout comme le fera le faux amour du jeune homme. Quant à la tante, comme on dit: avec des amis pareils, pas besoin d’ennemis. Ces quatre personnages de la bonne société New-Yorkaise, Henry James les décrit fort bien. On s’y croirait. En fermant ce livre, on pense juste « pauvre Catherine » …

    D’autres avis

    Celui de Folfaerie (elle y parle aussi du film), de Caroline, de Fanny Lombard, de Erzébeth, de Nanne, de Katell … et c’est un des livres préférés d’Emjy

    À noter : Cléanthe s’est fixé comme autochallenge de lire toutes les nouvelles d’Henry James. Pour l’instant, elle en a lu cinq … Cela promet des billets très intéressants !

    Références

    Washington Square de Henry JAMES – traduit de l’anglais par Claude BONNAFONT (Liana Levi – collection piccolo, 2002)

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    Quatrième de couverture

    Une nuit de tempête, deux hommes sont 'refugiés dans un manoir. Pierre ne se souvient de rien dans sa vie, il est heureux, sans bagages. Adrien est chargé de valises, de sacs et de sacoches ; il se rappelle tout, jusqu'aux cent trois souvenirs de l'ours en peluche de son enfance. Les objets sortent des sacs, font jaillir les osuvenirs, en viennent à tisser, entre Pierre et Adrien, un lien inexplicable. Surviendra la jeune Cécile, qui a l'air d'en savoir plus sur toute cette histoire qu'elle veut bien le dire. Cette même nuit, une vieille femme agonise, elle se souvient, elle aussi. Elle écoute Pierre, Adrien et Cécile. Elle fait peut-être plus que les écouter…

    Un récit poétique et grinçant, parfois drôle et poignant, qui conte nos détresses et nos mensonges, mais aussi l'amour de la vie, le pouvoir de la parole sur le silence, la puissance de l'écriture. Avec Roman 41, Monique Le Maner fait entendre encore une fois une voix unique et sans complaisance.

    "Pierre a dit doucement :

    – Vous allez pouvoir crever en paix, mon cher Adrien, je suis en train de prendre tous vos souvenirs.

    – Ce n'est pas grave, Pierre, tranche Cécile. Ce n'est pas grave parce que, de toute façon, vous allez crever ensemble, à la même minute, au même millionième de seconde, c'est obligatoire."

    L'analyse de

    Dominique Blondeau

    Mon avis

    Comment je suis venue à ce livre ? Grâce à un billet de Jules sur le club social, et plus particulièrement l'émission Lis Julie lis dont on peut consulter les archives vidéo ici. La chronique de Julie sur Roman 41 m'a beaucoup plu. J'ai donc été le chercher à la librairie du Québec à Paris. Je ne le regrette pas du tout. L'histoire commence comme un roman policier. Pierre est dans un manoir sombre en pleine tempête de neige. Adrien vient de lui dire qu'il est un "tueur de pacotille" et qu'il sera sa prochaine victime. Ensuite le livre va sur une fable à propos des souvenirs : faut-il tout se rappeler ou tout oublier ? (visiblement il n'y a pas de juste milieu). Au final, le livre devient une fable sur la vie, la mort et l'écriture. Tout ça en 125 pages. C'est le style de l'auteure qui rend le tout excellent. On sent qu'elle a l'habitude des romans policiers : c'est léger tout en étant évocateur.

    J'ai beaucoup de chance parce qu'il y a dans ma PAL son quatrième livre (celui-ci est le cinquième) La dernière enquête : un roman policier dans une maison de retraite. J'en frissonne d'avance !

    Références

    Roman 41 de Monique LE MANER (Éditions Triptyque, 2009)