Quatrième de couverture
Dans un village aux confins de la campagne irlandaise, un homme est mort. Il était si âgé qu'une place lui est encore réservée dans l'ancien cimetière, déjà entré dans l'ordre des légendes. Cloon na Morav – le champ des morts – est une enclave hors du temps, où les tombes oubliées s'usent comme des montagnes, où le ciel semble encore plus grand.
La veuve est là, accompagnée de deux fossoyeurs et de leurs pelles. Et, comme on ne sait pas très bien où inhumer le mort, deux anciens – sortis des limbes – mènent l'expédition. Deux vieillards têtus, fantasques, à la mémoire vacillante. Tout heureux de cette aventure qui les arrache à leur solitude, ils vont prendre un plaisir cruel à ne pas s'entendre.
La tombe du tisserand est introuvable. Sa recherche se transforme en duel dérisoire entre les vieillards et en stupeur de la veuve avec, pour spectateur, ce mort qui a perdu sa tombe. Sur ce scénario, Seumas O'Kelly a bâti un récit grotesque et métaphysique, pas très éloigné de l'univers de Beckett.
La vie de Seumas O'Kelly (1881-1918) eut l'élégance de ses textes. Elle fut brêve, simple et cependant riche de contrastes. La tombe du tisserand, son chef d'oeuvre, a été écrit la dernière année de sa vie et publié après sa mort.
Mon avis
J'ai choisi ce livre pour la couverture. Le texte de la couverture est publié sur une sur-couverture qui ressemble à du papier calque et le dessin de l'arbre sur la couverture blanche du livre. En plus, il y a un petit dépliant en dehors du livre où il y a des illustrations du texte. Je trouve ça vraiment très original ! Le texte qui est à l'intérieur aussi ! C'est écrit comme un conte, une langue qui semble un peu naïve mais derrière il y a une histoire qui amène à réfléchir. On peut le lire comme un texte humoristique où il y a trois vieux qui se disputent pour savoir où enterrer un quatrième et il faut l'avouer les dialogues sont croustillants. On peut aussi y voir une réflexion sur la mort et surtout la mémoire : peut-on faire confiance à la mémoire humaine ? quelle est l'importace des croyances populaires ?
En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture avec un livre particulièrement bien écrit et traduit. Je vous le conseille rien que pour soutenir la petite maison d'éditions Attila qui vient juste de démarrer.
D'autres avis
Ceux d'Aurélie, de Edwood, de Petitsachem, de Comment c'est !?, de Yvon…
Références
La tombe du tisserand de Seumas O'Kelly – traduit de l'anglais (Irlande) par Christiane Joseph-Trividic et Jean-Claude Loreau, gravures de Frédéric Coché (Attila, 2009)