Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    À la fin des années trente, dans une petite ville du sud de l’Angleterre, le jeune narrateur grandit dans un environnement à la fois protégé et stimulant : il lit, découvre le cinéma auprès de sa voisine Dodo Bassett, la soixantaine éclatante, et se lie d’une improbable amitié avec Kay Desmaret. Fille aînée de ses voisins, elle a dix ans de plus que lui et vit dans l’ombre de son frère acteur. Au fil des ans, il observe ses frasques et ses lubies avec une fascination désarmée tandis qu’en toile de fond se déroule la tragédie de la Seconde Guerre mondiale.

    Mon avis

    Je remercie Lewerentz et son avis parce que je serais passée à côté de ce livre sinon. Je n’ai pas l’impression d’avoir découvert un grand écrivain mais plus ou moins un ami, quelqu’un qui n’écrit pas forcément de grandes choses sur de grands sujets, où il n’y a pas vraiment d’intrigues ou d’histoires mais plus ou moins quelqu’un qui observe et qui écrit sur les choses, les toutes petites choses de la vie et qui arrive à vous toucher sans en avoir l’air. Cela m’a un peu fait le même effet avec Barbara Pym.

    Cette atmosphère de petit village est très intéressante et très bien décrite au départ du roman. On est dans une ambiance protégée, où tout va bien. Le grand plaisir est d’aller chez les voisins prendre le thé et cancanner sur les voisins. C’est comme vivre dans inspecteur Barnaby avec les meurtres en moins.

    Au fur et à mesure que l’histoire va avancer, le narrateur vieillit (d’une douzaine d’années je pense au cours du roman) et finalement au cours de la narration, on va perdre ce sentiment de protection mais tout est pudique, on apprend au détour d’une phrase que son père est mort, que sa mère va mal. Pour éluder la vie, ses hauts et ses bas, le narrateur se focalise sur Kay qui vit une situation conflictuelle avec ses parents mais que je pense le narrateur n’arrive pas à prendre au sérieux (ou peut être que c’est moi qui l’ai pris comme ça). Il voit cela comme dans un film. Il reste dans une atmosphère de rêve éveillé où tout va bien même pendant la guerre. Le plus difficile sera quand tout va le rattraper mais ce sera à la fin et Francis Wyndham nous l’épargne.

    Il faut que l’auteur est très « anglais », dans le bon sens du terme (y en-a-t-il un mauvais en tout cas en littérature). C’est fin, pudique, plein de détails précieux pour donner cette atmosphère de tea-time.

    Pour ne rien vous cachez, je pense que je lirai le second volume de lui qui est aussi paru au début d’année chez Christian Bourgois.

    Références

    L’autre jardin de Francis WYNDHAM – traduit de l’anglais par Anne Damour (Christian Bourgois, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Moins connue que son contemporain Wilkie Collins, Mary Elizabeth Braddon (1835-1915) fait partie de ces femmes qui, à l’époque victorienne, ont semé les graines de ce qui deviendra plus tard le roman d’énigme et le suspense psychologique. Héritière du roman gothique, ses intrigues se déroulent le plus souvent dans de grandes demeures à l’abandon d’où les fantômes sont rarement absents. Mariage d’amour voué à l’échec, héritage empoisonné, trahisons, … elle explore la face la plus sombre de l’âme humaine. Auteur du célèbre roman Le secret de Lady Audley, elle a écrit de nombreuses nouvelles dont Le mystère de Fernwood et La vengeance de Samuel Lowgood comptent parmi les meilleures.

    Mon avis

    J’ai appris l’existence de ce court recueil (2 nouvelles) grâce à Nag qui a commenté Le mystère de Fernwood et La vengeance de Samuel Lowgood sur son blog à la fin de l’année dernière.

    Encore une fois, comme pour Le secret de la ferme-grise, j’ai été très agréablement surprise. Les nouvelles sont intéressantes quoique la première soit très classique, et très ambiance victorienne. Là encore, Braddon ne dévoile pas l’intrigue comme pour ses romans, ce qui donne des nouvelles avec du suspens et non plus des nouvelles d’ambiance.

    Pour ce qui est des histoires. Le mystère de Fernwood parle d’une jeune fille qui arrive dans le château de son fiancé ‘(jeune homme bien sous tout rapport, heureux de vivre …) pour faire connaissance avec sa future belle-famille. Le problème est que la mère a écrit qu’elle tomberait dans une demeure bien triste avec des gens dépressifs. Intriguée, la jeune fille cherche un mystère (elle m’a fait penser au roman de Jane Austen Northanger Abbey) le problème étant qu’elle elle le trouve le mystère et en cela elle déclenche un drame !

    La vengeance de Samuel Lowgood est elle beaucoup plus originale : un jeune homme, qui a travaillé dur toute sa vie voit arriver dans son bureau ce que l’on pourrait appelé un pistonné. En plus de cela, celui-ci a tout ce que Samuel n’a pas : beauté, richesse, appui … Le jour arrive où le pistonné pique la fille tant convoité par Samuel (qui attend d’avoir fait assez d’économie) mais Samuel tiendra sa vengeance quand il aura la preuve d’un détournement de fond pour payer une note de tailleur. Après ne reste plus qu’à déterminer quand cette vengeance pourra s’exercer ou l’illustration du dicton « la vengeance est un plat qui se mange froid ».

    Il ne me reste plus qu’une seule nouvelle de Mary Elizabeth Braddon à lire. Elle est dans ma PAL mais à Paris. Je trouve ça triste …

    Livre lu dans le cadre du challenge English Classics de Karine:) et le challenge Mary Elizabeth Braddon de Lou.

    Références

    Le mystère de Fernwood suivi de La vengeance de Samuel Lowgood de Mary Elizabeth BRADDON – traduit de l’anglais par Charles Bernard Derosne (Labyrinthes, 2009)

  • Je reviens après 15 jours d’absence. J’ai déménagé en urgence dans le sud de la France (à Alès exactement, et franchement fait pas beau, mais alors pas du tout mais les Cévennes c’est juste grandiose) : on m’a prévenu le jeudi après-midi que je devais être le lundi à mon nouveau travail (que je savais avoir depuis le mois de mai). J’ai trouvé le logement dès le lundi (merci à mon papa pour son aide) et du coup, j’ai retrouvé internet rapidement (monsieur Orange a été vite mais moi pas vraiment douée, j’ai oublié mon téléphone pour joindre mon technicien réseau resté sur Paris). Je suis donc reconnectée depuis ce week-end et le blog peut donc reprendre son activité. J’ai lu treize livres donc neuf à billeter …

    En attendant, je propose « officiellement » en livre voyageur La cote 400 que j’avais commenté ici.

    Je l’ai prêté à Reka sur sa demande, parce que c’est une professionnelle et a donc un avis plus de spécialiste que moi. Je vous conseille de lire son avis qui est vraiment très intéressant.

    Lalou s’est inscrite avant l’ouverture mais si vous le désirez vous serez le prochain ou la prochaine !

  • Toujours dans la même revue, j’ai lu la deuxième nouvelle, cette fois-ci inédite qui nous est proposée. J’avoue avoir été nettement moins convaincue. C’est l’histoire de deux copains qui s’enferment dans une maison supposée hantée, qui se situe sur les terres de l’un (j’ai déjà pas compris car la maison me semble d’une sacrée taille pour être une annexe et le propriétaire du terrain ne m’a pas semblé très riche). Ils s’amusent à se faire peur jusqu’à ce qu’apparaisse réellement le fantôme. Et là, il font moins les malins. Cela ressemble à un mauvais film, à un très mauvais film à peine sauvé par la narration et l’écriture de Conan Doyle. J’ai eu du mal à comprendre que c’était le fantôme qui était en train de leur faire peur, c’est pour dire (en passant, il n’ai pas vraiment décrit : ce que je trouve étrange car il y a un des copains qui est censé avoir un esprit analytique (peu développé ou décrit). C’est donc la première chose qu’il aurait du faire.)

    Dans la revue, on explique que c’était peut être une amorce du couple Holmes-Watson. À part que c’est deux hommes, je ne vois pas.

    Ce que je retiendrai surtout, c’est la partie bibliographique de la nouvelle (c’est-à-dire que ce n’est pas le texte) :

    « Le manoir hanté de Goresthorpe Grange » – à ne pas confondre avec « Selecting a ghost », parfois intitulé « The Ghosts of Goresthorpe Grange » – est un véritable inédit (fantastique), tiré des archives de l’éditeur Blackwood, déposées à la National Library of Scotland en 1942. Proposé au célèbre Blackwood’s Edinburgh Magazine, sans doute avant 1880, mais rejeté, le manuscrit ne fut jamais retourné à son auteur qui n’en avait pas conservé de copie. Ce texte était connu des spécialistes depuis une dizaine d’années, mais sa publication fut retardée pour des raisons qu’il serait inutile de développer ici.

    Il convient de ne pas confondre cette histoire avec « Selecting a Ghost » (parue dans le London Society en décembre 1883), qui porte les titres de « Ghosts of Goresthorpe Grange », « The Ghosts of Goresthorpe Grange », « The Secret of Goresthorpe Grange », ou encore, comme nous l’avons vu dans des bibliographes françaises, cet extraordinaire « The Haunted Grange of Goresthorpe Grange ».

    C’est notamment le cas pour le Bouquins – Inédits et Introuvables de Arthur Conan Doyle – des éditions Robert Laffont.

    Références

    Le manoir hanté de Goresthorpe de Arthur CONAN DOYLE – traduit de l’anglais par Anne-Sophie Homassel – présentation de Xavir Legrand-Ferronière dans Le Visage Vert numéro 12 (2002)

  • Mon premier récit non-holmésien de Arthur Conan Doyle ! Il s’agit d’une nouvelle parue dans la revue Le Visage Vert numéro 12.

    J’ai été très surprise par l’histoire, moins par le style qui est très proche des nouvelles de Sherlock Holmes. Il s’agit d’une jeune femme qui va se retrouver capturer par un homme qui se prend pour un druide (elle elle croit vraiment que c’est un druide) au cours d’une ballade en forêt. Conan Doyle va même jusqu’à la mettre sur une pierre sacrificielle où elle sera ensuite brûler sur un buché. C’est la première fois que je rencontrais ce thème dans de la littérature du 19ième siècle (faut dire que je lis pas beaucoup de fantastique) mais après il y a un dossier intitulé Le druide noir – L’image négative du druidisme à travers la littérature anglo-saxonne (le titre en jette quand même) où on vous explique que si, si c’est très courant, on vous donne même des noms (visiblement c’est pas trop traduit).

    Tout ça pour dire que j’y ai cru personnellement jusqu’au bout. Je me suis demandée « va le faire, va pas le faire ? » et pourtant me captiver sur ce sujet ce n’était pas gagné.

    Ce qu’il y a d’intéressant dans cette revue c’est qu’on nous parle aussi de l’aspect bibliographique. Cette nouvelle est parue pour la première fois dans Cassell’s Saturday Journal en 1884 mais elle était anonyme. Conan Doyle en publia quatre entre février 1884 et mai 1885 dans ce même journal. La Pierre de sang ne figurait pas dans les archives de l’écrivain et n’était mentionnée qu’une seule fois dans ses lettres, c’est ce qui a permis de la retrouver. À noter que cette nouvelle a été offerte en 2001 par les éditions Joelle Losfeld pour l’achat de deux volumes de la collection Arcanes (c’est comme ça déjà qu’ils avaient offer un Mary Elizabeth Braddon : il s’en passe des choses chez eux).

    Références

    La Pierre de sang de Arthur CONAN DOYLE – traduit de l’anglais par Anne-Sophie Homassel – présentation de Xavir Legrand-Ferronière dans Le Visage Vert numéro 12 (2002)

  • Quatrième de couverture

    Londres à la fin du XIXe siècle… Une série de meurtres particulièrement atroces tient la police en échec. Or voilà que le mystérieux assassin va jusqu’à lancer un défi à Sherlock Holmes, en lui envoyant des messages provocants signés « Le Cancrelat » ! La femme d’un diplomate, la bonne d’un prêtre, une couturière… Qui seront les prochaines victimes ?

    Mon avis

    Pour l’instant, c’est mon pastiche préféré des aventures de Sherlock Holmes. C’est un livre qui se lit d’une traite ! Tout y est les relations Watson-Holmes (amicales et portant leur fruit pour tous les deux), l’ambiance de l’époque (les journaux, les découvertes scientifiques, …), un très bon suspense et un dénouement intense, une écriture parfaite (avec quelques coquilles mais bon personne ne peut être sans défaut). Je précise pour Niki qu’à ma connaissance c’est le seul pastiche où il y a des momies égyptiennes dans le coup.

    On peut lire pas mal de critique sur ce livre qui parle d’un (très) bon pastiche. Tous souligne une chose : c’est un des seuls pastiches écrits par une femme (en tout cas en France). La question est qu’est-ce que cela apporte ? Comme dans la série des Wiggins (écrite par Béatrice Nicodème et commentée ici), ce sont les relations humaines qui rendent la chose intéressante. En tout cas elle ressent les relations Holmes-Watson de la même manière que moi : fraternels avec de l’admiration, de la jalousie, de l’amitié, de l’inquiétude pour l’autre…

    Comme je l’avais déjà dit ici, Béatrice Nicodème a remis ce livre à disposition sur un site d’édition sur demande (parce qu’elle ne trouvait pas d’éditeur pour le rééditer : il était paru une première fois chez Fleuve Noir en 1999) après s’être rendu compte que sur le marché de l’occasion, il coutait une petite fortune. Rien que ça, je trouve que cette démarche mérite d’être soutenue ! Donc vous pouvez le commander ici.

    Je précise qu’elle n’est pas de ma famille.

    Références

    Défi à Sherlock Holmes de Béatrice NICODÈME (The Book Edition, 2010)

  • Je l’ai vu sur tellement de blogs cette bande dessinée que j’ai décidée de l’acheter à la librairie puis de la lire (ben ouais acheter ce n’est pas tout il faut lire après). J’ai adoré ! C’est frais, sympa, généreux tout en parlant de la société ivoirienne des années 70-80 (en tout cas des mariages, des gens riches au plus pauvres, des filles de 20 ans : de leurs amours, de leurs envies et de leurs études).

    Comme je le disais, on est donc en Cote d’Ivoire, à Yopougon, quartier populairre d’Abidjan. C’est l’histoire de trois copines Aya, Adjoua et Bintou, chacune avec des envies et des histoires différentes. Aya (elle est vraiment très belle sur les dessins) pense avant tout à son avenir, voudrait être médecin et est très sérieuse (notamment vis à vis des garçons et du mariage). Bintou est la fêtarde qui aimerait rencontrer un homme riche, pour pouvoir le tromper tout en bénéficiant de son argent. Adjoua m’a semblé plus romantique (tout en aimant quand même bien aller faire la fête). Les deux dernières vont tout au long de cet album échanger deux hommes (voire trois).

    En plus de faire sourire, on apprend des trucs notamment des mots totalement inconnu ici (surtout de moi qui n’a jamais voyagé en Afrique) : les allocos (banane plantains frites en rondelles), gazer (sortir, s’éclater en boîte ou ailleurs).

    Une bd qui fait passer un très agréable moment et pour une heure de se transporter en Afrique. Je lirai sans aucun doute la suite !

    Références

    Aya de Yopougon – tome 1 de Marguerite ABOUET et de Clément OUBRERIE (Gallimard, 2005)

  • Quatrième de couverture

    Capter l’insaisissable, le flux du temps, telle est la préoccupation majeure de Virginia Woolf à travers son oeuvre. Dans ce troisième roman, publié en 1922, elle entend faire le portrait de Jacob, jeune britannique de petite noblesse, mort très jeune au champ de bataille de la Première Guerre mondiale. Plutôt que de tenter de trouver la voix de Jacob, l’écrivain s’approche de ceux qui l’ont connu de près ou de loin, persuadée que c’est en accordant leurs visions qu’elle effleurera la complexité de ce personnage. La mère, devenue veuve très tôt, les femmes aimées, trahies, les camarades de Cambridge, qui se livrent en même temps qu’ils l’évoquent. Leurs voix se heurtent, s’interrompent, s’unissent parfois, à l’image du choc brutal que représentent la rencontre entre les êtres et leurs tentatives pour se comprendre.

    La grande force de ce récit réside dans la justesse avec laquelle Virginia Woolf rend compte des sentiments, de leur inconstance, et du flot capricieux de la mémoire. Replaçant l’intimité de chacun dans un cadre plus large, naturel ou urbain, elle donne ainsi à entendre la musique des âmes, sur fond de vacarme du monde.

    Mon avis

    Je trouve la quatrième de couverture absolument magnifique. Sauf que je ne l’ai pas ressenti du tout comme ça (vous allez me dire que j’ai pas forcément compris le roman et c’est sûrement ça). J’ai mis ce roman dans ma PAL grâce aux avis conjugués de Lilly et Dominique. J’ai moins aimé que les deux précédents romans que j’avais lu : Au phare et Les Vagues. Au phare, j’avais trouvé que tout était magnifique : le regard porté sur les personnages, l’histoire, l’écriture. Les Vagues, j’ai adoré le style même si je n’ai pas eu l’impression de tout comprendre à l’histoire. Ce qui m’avait frappé, c’était le regard de Virginia Woolf, le fait qu’elle arrive à mettre en mot ce que l’on peut penser ou ressentir sans jamais arriver à l’exprimer : c’est le fameux « capter l’insaisissable » de la quatrième de couverture.

    Dans ce roman-ci, j’ai eu l’impression justement de trop bien comprendre et d’une trop grande réalité. Par passages, elle a ce fameux regard qui fait rêver (notamment quand il est question de la mère de Jacob). Je pense que cela correspond au narrateur extérieur. Par contre, parfois, elle se pose sur un personnage comme un pigeon parisien sur le bitume et elle fait parler leur tête à eux et plus la sienne et là le roman devient comme les autres, pas banal (parce qu’il ne faut pas exagérer, c’est quand même très très bien écrit) mais moins exceptionnel à mon avis. C’est ce changement de narration qui m’a beaucoup gêné.

    Je voulais aussi parler de quelque chose qui m’a marqué dans les trois romans mais dont je n’ai jamais parlé sur le blog : c’est la richesse lexicale de Virginia Woolf. Là où j’emploierais toute une périphrase, elle emploie un mot et elle a tout dit ! Je crois que cela renforce cette impression d’acuité que l’on peut avoir à la lecture de ses romans. C’est la première fois où j’observe cela chez un auteur.

    C’est un bon roman mais je n’ai pas eu cette impression de lire un chef d’œuvre. D’un autre côté, ce n’est que son troisième. On voit qu’elle est en train d’affirmer son style, qu’elle développera dans Les Vagues ou dans Au phare. Le quatrième roman publié, c’est Mrs Dalloway. C’est le prochain que je lirai même si j’angoisse devant la difficulté.

    Livre lu dans le cadre du challenge English Classics de Karine

    Références

    La chambre de Jacob de Virginia WOOLF – nouvelle traduction d’Agnès Desarthe (Stock / La cosmopolite, 2008)

  • Quatrième de couverture

    Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette de trois ans qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d’elle au berceau, faisant ses premiers pas…

    Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle demande à son ancien petit ami de l’y accompagner.

    Ils découvrent une construction apparemment abandonnée. L’entrée a été condamnée. Toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d’enfant, ils trouvent le journal intime d’un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d’événements tragiques…

    Keigo Higashino compose avec La Maison où je suis mort autrefois un roman étrange et obsédant. D’une écriture froide, sereine et lugubre comme la mort, il explore calmement les lancinantes lacunes de notre mémoire, la matière noire de nos vies, la part de mort déjà en nous.

    Mon avis

    Je remercie Lewerentz de m’avoir offert ce livre que j’ai beaucoup, beaucoup aimé. C’était aussi un des coups de cœur de ma libraire et puis il y avait quand même quelques avis sur les blogs. Je l’avais bien repéré, j’avais décidé de le garder dans ma PAL de voyage et puis comme mon voyage a été retardé, je l’ai lu quand même. Je l’ai lu de manière compulsive en une journée (la copine de mon frère l’a lu aussi et visiblement a eu le même type de lecture : vous êtes prévenu). L’intrigue est bien menée (ou maîtrisée) et on a toujours envie de savoir ce qu’ils vont découvrir de plus dans la maison. C’est à mon avis le point fort du livre : les déductions sur le passé de Sayaka à partir des éléments laissés dans la maison.

    L’écriture m’a rappelé Disparitions de Natsuo Kirino que j’ai lu il y a quelques mois : une impression de vide. En réalité c’est une écriture très froide, c’est-à-dire qui ne fait qu’effleurer les sentiments : on les sent mais ils ne sont pas décrits. Cela change beaucoup de mes lectures habituelles.

    Comme je n’ai pas grand chose de plus à dire sur ce roman, je vais quand même vous livrez mes impressions au cours de la lecture. J’ai appris que j’étais quelqu’un de tordu, mais vraiment. À chaque nouvel élément trouvé, je m’imaginais le pire alors que les personnages déduisaient des trucs absolument normaux, tout à fait plausibles. Par exemple, pour moi, il était évident que le garçon était mort jeune, d’une mort absolument horrible, comme un meurtre sanglant, mais pour eux, pas du tout : il n’est pas forcément mort et si il est mort jeune, cela peut tout simplement être un accident.

    Je me suis demandé aussi l’utilité que pouvait avoir Les experts (ceux de la série) parce que l’ancien petit ami, avec une logique de maître de conférence de physique, arrive à tout comprendre par simple déduction (même Sherlock Holmes ne fait pas si bien c’est pour dire), sans téléphone portable, sans électricité, sans ordinateur, sans internet, sans rien, juste avec son cerveau et sans expérience. C’est vraiment impressionnant de logique, qui m’a laissé admirative plus d’une fois. Tout ça pour insister sur le fait que la construction est très maîtrisée : les éléments sont amenés progressivement (vous n’avez pas un gros tas d’indices à démêler tout au long du roman), ce qui fait que l’envie de savoir et de comprendre (en gros d’aller directement à la dernière page) devient de plus en plus grande.

    Comme je vous le disais, il y a d’autres blogueurs qui l’ont lu : Dominique (the never ending blog), Paul Arre, Virginie, Emeraude, Sophie, Eskalion, Michel, Claude, …

    N’hésitez pas à me signaler d’autres avis car je suis persuadée en avoir vu d’autres !

    Références

    La Maison où je suis mort autrefois de Keigo HIGASHINO – traduit du japonais par Yutaka Makino (Actes Sud / Actes noirs, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Qui a tué la Malibran ? Voilà l’énigme posée à Sherlock Holmes plus de 45 après la mort tragique de la légendaire cantatrice qui a étincelé, tel un flamboyant mais fugace joyau, sur les plus grandes scènes d’Europe et d’Amérique. Entre bel canto et secret défense, entre Londres, Venise, Naples et Paris, le célèbre détective du 221b Baker Street, flanqué de l’inévitable docteur Watson, ira traquer le fantôme d’un mystérieux homme en noir et retrouver les plans d’une arme de guerre. Mais parviendra-t-il à lever la malédiction qui pèse encore sur la diva ?

    Au lecteur de ne pas se laisser mystifier et de faire à son tour preuve de perspicacité pour démêler la fiction de la réalité.

    Mon avis

    Si on cherche à évaluer ce pastiche par rapport aux connaissances holmésiennes, on va dire que l’intérêt du livre est quasi-nul. L’auteur ne cherche pas à situer son œuvre dans le canon ou même à utiliser les codes de celui-ci. Holmes et Watson ne sont que des prétextes pour parler de la mort de la Malibran et de Pauline Viardot. Le truc c’est que c’est super bien fait. C’est un pastiche qui ne se veut pas en être un et surtout qui ne se prend pas du tout au sérieux. C’est bourré d’humour. La preuve en est quand Holmes dit la célèbre phrase de Zorro.

    Pour ce qui est maintenant de l’histoire en elle-même, je dois avouer que tout ce qui concerne Pauline Viardot ou la Malibran m’intéresse beaucoup. Ici, il s’agit d’expliquer autrement la mort de la Malibran. L’enquête est cohérente et bien menée, le dénouement peut être un peu trop plein de bons sentiments. Ce que l’on peut regretter, c’est que la vie de la Malibran ne soit pas plus développée (d’un autre côté ce n’est pas une biographie).

    Je dirais que j’ai passé un excellent moment à la lecture mais je ne suis pas convaincue que cela plaise à tous les holmésiens qui cherchent des pastiches tamponnés conformes !

    Références

    La malédiction de la cantatrice – Une enquête inédite de Sherlock Holmes de Bernard SUISSE (Le Manuscrit, 2007)