Quatrième de couverture
À la fin des années trente, dans une petite ville du sud de l’Angleterre, le jeune narrateur grandit dans un environnement à la fois protégé et stimulant : il lit, découvre le cinéma auprès de sa voisine Dodo Bassett, la soixantaine éclatante, et se lie d’une improbable amitié avec Kay Desmaret. Fille aînée de ses voisins, elle a dix ans de plus que lui et vit dans l’ombre de son frère acteur. Au fil des ans, il observe ses frasques et ses lubies avec une fascination désarmée tandis qu’en toile de fond se déroule la tragédie de la Seconde Guerre mondiale.
Mon avis
Je remercie Lewerentz et son avis parce que je serais passée à côté de ce livre sinon. Je n’ai pas l’impression d’avoir découvert un grand écrivain mais plus ou moins un ami, quelqu’un qui n’écrit pas forcément de grandes choses sur de grands sujets, où il n’y a pas vraiment d’intrigues ou d’histoires mais plus ou moins quelqu’un qui observe et qui écrit sur les choses, les toutes petites choses de la vie et qui arrive à vous toucher sans en avoir l’air. Cela m’a un peu fait le même effet avec Barbara Pym.
Cette atmosphère de petit village est très intéressante et très bien décrite au départ du roman. On est dans une ambiance protégée, où tout va bien. Le grand plaisir est d’aller chez les voisins prendre le thé et cancanner sur les voisins. C’est comme vivre dans inspecteur Barnaby avec les meurtres en moins.
Au fur et à mesure que l’histoire va avancer, le narrateur vieillit (d’une douzaine d’années je pense au cours du roman) et finalement au cours de la narration, on va perdre ce sentiment de protection mais tout est pudique, on apprend au détour d’une phrase que son père est mort, que sa mère va mal. Pour éluder la vie, ses hauts et ses bas, le narrateur se focalise sur Kay qui vit une situation conflictuelle avec ses parents mais que je pense le narrateur n’arrive pas à prendre au sérieux (ou peut être que c’est moi qui l’ai pris comme ça). Il voit cela comme dans un film. Il reste dans une atmosphère de rêve éveillé où tout va bien même pendant la guerre. Le plus difficile sera quand tout va le rattraper mais ce sera à la fin et Francis Wyndham nous l’épargne.
Il faut que l’auteur est très « anglais », dans le bon sens du terme (y en-a-t-il un mauvais en tout cas en littérature). C’est fin, pudique, plein de détails précieux pour donner cette atmosphère de tea-time.
Pour ne rien vous cachez, je pense que je lirai le second volume de lui qui est aussi paru au début d’année chez Christian Bourgois.
Références
L’autre jardin de Francis WYNDHAM – traduit de l’anglais par Anne Damour (Christian Bourgois, 2010)