Cecile's Blog

  • Il paraît que quand on fait partie de la SSHD il faut quand même publier un billet holmésien de temps en temps (parce que le problème n’est pas de lire du Holmes mais de publier). Aujourd’hui, je vais donc publier un billet salutaire pour moi-même : un jour je n’avais pas le moral et je traînais sur le site Amazon (mauvaise idée, vous allez me dire mais je fais la même chose quand j’ai le moral) et je cherchais quelque chose à lire le lendemain et qui me réjouisse un peu. Cela faisait plusieurs mois que j’attendais que ce comics sorte avec la couverture molle mais là je me suis dit « Cécile, fais-toi plaisir » et me voilà donc commander le comics en « belle reliure » (je peux vous dire que faire payer aussi cher pour ça, c’est un peu une honte parce qu’il y a quand même que 40 pages et petites et écrites gros en plus). Pour l’histoire le livre n’est pas arrivé le lendemain parce que le livreur chronopost a oublié d’être logique mais bon il est gentil quand même.

    Je rappelle quand même l’histoire : un homme roux vient trouver Holmes et Watson pour expliquer son cas. Il a été engagé une fortune par une ligue, la ligue des rouquins, pour recopier l’encyclopédie Britannica. Bien qu’étonné par cette excentricité (et ayant surtout besoin d’argent), il fait son travail jour après jour mais un jour tout cesse sans explication et il aimerait bien savoir pourquoi. Holmes va bien sûr démêler tout ça en mettant au jour un sombre complot.

    L’histoire est bien forcément puisque c’est Conan Doyle qui l’a écrite (Vincent Goodwin ne l’a pas dénaturé c’est déjà pas mal). Mais alors les dessins, une chose m’a offusqué en plus du fait qu’il y a quatre vignette par page et que le texte est vraiment écrit très gros, c’est que Holmes a l’air d’avoir quinze alors que les autres personnages sont au moins trentenaire (et c’est au bas mot). Je veux bien que ce soit un comics pour jeune lecteur mais bon un ce n’est pas dans l’esprit des aventures de Sherlock Holmes (j’attends avec impatience comment va être dessiné le moment où Holmes prend sa retraite avec les abeilles) et deux c’est dire à des enfants que finalement il y a vraiment qu’à l’adolescence qu’on est vraiment intelligent. Cela sous-estime les talents de Holmes pour qu’un enfant puisse s’identifier à un adolescent et pour en faire une simple enquête, un simple roman d’aventure … comme je pouvais en voir quand j’étais petite. On retrouve l’intérêt de l’enquête mais pas la magie du personnage de Holmes.

    Pour le coup, je lirais les autres en couverture molle et sans me presser pour voir si il arrive à faire vieillir son personnage. Cela m’apprendra à me faire plaisir ! Et au fait, joyeux Noël !

    Références

    The Adventure of the Red-Headed League – the graphic novel adventures of Sherlock Holmes – adapté par Vincent Goodwin et illustré par Ben Dunn (Graphic planet – Magic wagon, 2010)

  • Présentation de l’éditeur

    Par un pur hasard, Adam Kindred, jeune climatologue spécialiste des nuages, se retrouve dépouillé en quelques heures de tout ce qu’il tenait pour acquis : sa carrière, sa réputation, ses cartes de crédit, son passeport, son portable, et même ses vêtements, soit tous les signes extérieurs de son identité humaine. Une succession de terrifiantes coïncidences fait de lui l’auteur tout désigné d’un meurtre. Police et tueur à gages lancés à ses trousses, sa seule issue est d’entrer dans la clandestinité et de rejoindre la multitude de ces disparus qui hantent les grandes capitales mais demeurent indétectables sous les rayons inquisiteurs des radars sociaux.
    Entre ses poursuivants multiformes et insaisissables et ses frères en misère, Adam fait l’apprentissage cruel et fascinant de l’art de la survie à l’intérieur d’un Londres hors normes, peuplé de personnages forts inventifs face aux vicissitudes existentielles.
    En opérant – grâce à la chance et à l’amour – sa remontée à la surface du monde dit civilisé, Adam regagne l’espoir de redevenir lui-même et d’en finir avec cette vie en fuite orchestrée de main de martre par un auteur qui, lui, n’a rien laissé au hasard.

    L’interprétation d’Alain Ghazal sait parfaitement tenir en équilibre la tension de l’intrigue policière et la plongée dans l’univers mouvant des damnés de la terre.

    Mon avis

    J’ai succombé au partenariat de Blog-o-book avec Audiolib pour plusieurs raisons :

    1. je suis curieuse et j’avoue qu’en librairie, les livres lus m’ont toujours attirés mais j’ai toujours été découragé par le prix (alors là, on me l’offre c’est l’occasion de découvrir).
    2. Dominique me fait envie à chaque fois avec ses jolis billets sur les livres lus. Vous pouvez voir cela ici.

    Je pars toujours avec un a priori sur tout ce qui est audio pour apprendre ou même réfléchir ou rentrer en profondeur dans quelque chose. Cela me fait cela pour tout ce qui est émission radio ou émission télé, comme les documentaires par exemple. Dans ma tête, ce ne sont que des portes d’entrée, jamais une fin en soi. Si je ne lis pas quelque chose sur le même sujet, je garde une impression des faits décrits (le plus souvent des sentiments et les sentiments que l’on a voulu me donner dans cette émission) alors qu’avec un livre, je retiens les faits, j’arrive à me faire ma propre idée sur le sujet (après la lecture de livres sur le même sujet). La lecture me permet de me poser et réfléchir. J’ai l’impression d’être active, de pouvoir faire des pauses … que ce que je veux apprendre ou voir ne passe pas par une vision tronquée (ce n’est qu’une i;pression, je le sais bien). Bien sûr, là je parle de ce qui n’est pas romancé. Pour un roman, je ne connaissais pas. Je me faisais l’idée de la lecture d’un roman comme une pièce de théâtre, mais avec un narrateur.

    Je partais donc avec des a priori et des attentes. Des a priori sur le livre aussi. J’avais entendu des critiques contradictoires, mais j’avais envie de connaître William Boyd … mais pourtant pas forcément envie de lire ce livre. J’ai été surprise comme tous de la longueur de la lecture 13 heures. Pour tout dire, je l’ai écouté au travail car ma collègue est très concentrée sur son travail et du coup ne parle pas beaucoup. Il m’a fallu un temps d’adaptation peut être plus long que si je l’avais écouté le soir. La lecture était plus linéaire que ce que je m’attendais ; pas beaucoup d’effets de voix aux changements de personnages, des effets à la lecture parfois étranges (il ouvre la porte, pause de 5 secondes qui paraissent 3 minutes, il rentre dans son bureau : pour faire ça tous les jours, je peux vous jurer qu’il n’y a rien de mystérieux).

    Au final, je me suis laissée bercer, gagner par le texte … L’histoire qui n’a rien pour me fasciner : un anglais arrive d’Amérique après son divorce et postule à un poste de professeur d’université (sa spécialité, ce sont les orages), il rencontre un homme, chercheur en médecine, dans un café qui oublia sa mallette, le professeur va la ramener chez lui mais va découvrir le chercheur assassiné (ou plutôt en train de mourir), il lui dit de garder la mallette où il y a des secrets. Mais alors là, le professeur anglais va se retrouver pourchasser par le tueur mais aussi l’entreprise qui est touché par ce que contient la mallette et la police. Cela ressemble à un scénario de film américain. Mais William Boyd arrive à en tirer quelque chose de beaucoup plus intéressant : c’est la descente aux enfers d’un homme, ou comment il va arriver à s’en sortir dans un monde qu’il ne connaît pas.

    Je pense que c’est ce que le livre m’a amené. Toute seule, face à mon livre, j’aurais voulu voir dans l’histoire un thriller raté (parce que téléphoné) mais là grâce au lecteur, au temps qu’il met pour lire et surtout l’ambiance qu’il arrive à dégager du livre (on s’attache progressivement aux personnages, notamment celui de « Mouth », alors que normalement c’est le type d’histoire que j’aurais lu complètement détachée), j’ai pu peut être discerner ce que je n’aurais pas pu lire. Maintenant je reste quand même persuadée qu’il faut que je lise le livre pour bien me rendre compte …

    Références

    Orages ordinaires de William BOYD  – un livre lu par Alain GHAZAL (Audiolib, 2010)

  • Je tiens déjà à m’excuser auprès de Lou car la lecture commune c’était hier et pas aujourd’hui mais hier, j’ai lu la nouvelle le matin (j’avais Henry Dunbar mais je ne pouvais pas le finir à temps) et je me suis endormie le soir (et réveillée à 23h30 sans  une folle envie de rédiger un billet) mais bon c’est l’intention qui compte, non ? Après cette digression fascinante et passionnante, place à la lecture.

    On vous a déjà parlé de cette nouvelle chez Lou donc, chez Niki (avec un point de vue tout particulier) et chez Titine. L’histoire si on résume très rapidement est assez simple : une vielle femme use toutes ses jeunes et fringantes demoiselles de compagnie en leur prenant un peu de leur sang régulièrement (en fait cela n’est pas elle c’est son docteur particulier). Lou nous avait prévenu c’est du vieux vampires (donc ma culture buffyesque ne sert à rien) mais pour le coup j’ai été très déçue. Ce n’est même pas du vieux vampires, ce n’est pas du vampire du tout. Le but est de s’injecter du sang neuf pour rester jeune. Il me semble c’est une pratique de dopage pour les sportifs et même l’avoir vu une fois dans une série américaine … Alors à mon avis Mary Elizabeth Braddon nous décrit une pratique qui doit exister depuis sacrément longtemps (en tout cas, un mythe qui existe depuis sacrément longtemps : laissons le bénéfice du doute aux gens). Ma déception vient du fait que j’ai tourné les quarante pages en attendant quelque chose qui n’est jamais arrivé.

    Par contre, Titine propose comme niveau de lecture la description de la société de l’époque. Je trouve qu’elle a tout à fait raison. On y voit la jeune fille désargentée dont la mère doit coudre des manteaux dans un petit meublé, obligée de prendre n’importe quelle place pour ne plus être à sa charge, la vieille dame excentrique qui profite de son argent, les hivers en Italie quand on est riche … Tout ça, Braddon le décrit à merveille et on est tout de suite embarqué dans ce monde. Encore une fois, ce que j’apprécie chez Mary Elizabeth Braddon c’est la description de l’univers ; elle vous emporte ailleurs.

    Pour Henry Dunbar, pour l’instant, c’est vraiment très bien alors peut être qu’il y aura un autre billet Braddon avant la fin de l’année … Affaire à suivre !

    Références

    La bonne Lady Ducayne de Mary Elizabeth BRADDON dans Les femmes vampires – anthologie établie et traduite par Jacques Finné (traducteur de cette nouvelle – on peut souligner son travail de note et de traduction qui est excellent) et Jean Marigny (José Corti, 2010)

  • Présentation de l’éditeur

    En 1204, Kamo no Chômei (1155-1216), fils d’un prêtre de la cour de l’Empereur, dit adieu au monde et se fait moine bouddhiste. Il se retire bientôt dans un minuscule ermitage qu’il s’est édifié à Hino, où il passera les huit dernières années de sa vie. C’est là qu’il rédige les Notes de ma cabane de moine, récit autobiographique décrit par Claudel comme un « mémorial plein de fraîcheur et de sentiment que l’on pourrait comparer à Thoreau ».

    La traduction, écrite dans une belle langue classique, est celle du Révérend Père Sauveur Candau qui vécut plus de trente années au Japon.

    L’étude de Jacqueline Pigeot, placée en postface, apporte toutes les clés nécessaires pour approfondir la lecture de ce texte émouvant.

    Premiers paragraphes

    La même rivière coule sans arrêt, mais ce n’est jamais la même eau. De-ci, de-là, sur les surfaces tranquilles, des taches d’écume apparaissent, disparaissent, sans jamais s’attarder longtemps. Il en est de même des hommes ici-bas et de leurs habitations.

    Dans la belle capitale, les maisons des nobles et des pauvres se succèdent dans un alignement de tuiles ; elles semblent durer des générations entières. En est-il vraiment ainsi ? Non ; de fait, il y en a bien peu qui soient encore ce qu’elles étaient autrefois. Ici, c’est une maison détruite l’an dernier et reconstruite cette année, là, une luxueuse demeure ruinée devenue une maisonnette. Il en va de même pour les gens qui les habitent. Les lieux ne changent pas ; il semble qu’il y ait toujours autant de monde ; mais en fait, sur les vingt ou trente personnes que j’y ai vues autrefois, à peine en trouverais-je une ou deux. Les uns meurent un matin, qui sont remplacés le soir par de nouvelles naissances. Exactement comme l’écume qui paraît et disparaît sur l’eau.

    Mon avis

    J’ai pris ce livre à la librairie à cause du titre qui me plaisait beaucoup parce qu’il faisait un peu étrange. Je n’avais même pas lu que c’était un texte japonais classique du douzième siècle. Franchement, on ne le dirait pas. Dans cette édition, on entre de suite dans le texte. On voit un homme, Chômei, au crépuscule de sa vie, nous la retracer mais pas du point de vue de sa propre vie, ni de l’histoire de son pays (ou très rarement) mais uniquement du point de vue de ses observations (il est toujours extérieur au monde). Cela donne à ce texte une très grande modernité, je pense accentuer par l’excellente traduction qui rend le texte limpide. On ne peut que se joindre aux observations universelles sur le temps qui passe, sur la condition humaine … On sourit quand il explique que là où il vit il est très heureux puisqu’il ne s’occupe que comme il le souhaite, qu’il préfère être son propre esclave (pourquoi « esclavagiser » un animal quand on peut utiliser ses pieds).

    Après cette première lecture, vous rentrez ensuite dans l’étude Jacqueline Pigeot, placée en postface, extrêmement savante (en tout cas pour certains passages dans mon cas) mais qui est très éclairante sur la vie de Chômei, sur le contexte historique, religieux, sur la langue et la littérature de l’époque. Au fur et à mesure, que vous avancez dans la postface, vous vous rendez compte que votre lecture du premier texte n’était pas complète, que vous ne pouvez pas avoir tout compris et que certains éléments vous ont échappé, que même la personne de Chômei, qui vous avait paru simple et brillant, était un personnage très complexe et surtout comme sa pensée s’est forgée.

    Finalement, vous refermez le livre en vous disant que ce petit texte (et surtout dans le cas de cette édition) est beaucoup plus dense que ce que son faible nombre de pages pouvait vous le laissez supposer au départ.

    Références

    Notes de ma cabane de moinde de Kamo No Chômei – traduit du japonais et annoté par le Révérend Père Sauveur Candau – postface de Jacqueline Pigeot (Le bruit du temps, 2010)

    À noter la parution au même moment d’un texte du même auteur chez le même éditeur : Notes sans titre – propos sur les poètes et la poésie – traduit du japonais et annoté par le groupe Koten, préface de Michel Vieillard-Baron

  • Quatrième de couverture (qui sont en fait les premières lignes de la première nouvelle)

    Comment s’était formée cette rue flottante ? Quels marins, avec l’aide de quels architectes, l’avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d’un gouffre de six mille mètres ? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu’elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d’ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables ? Et ce clocher très ajouré ? Et ceci qui ne contenait que de l’eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garni de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson ?

    Mon avis

    La première fois que j’ai entendu parler de Jules Supervielle, c’est chez Dominique et d’ailleurs comment aurait-il pu en être autrement ! Alors quand Matilda a proposé son challenge La tête en friche où il y avait cet auteur, j’ai sauté dessus rien que pour ça. Ce livre en fait est un recueil de huit nouvelles (je le dis parce que je ne le savais pas avant de voir ce billet).

    Ce livre est juste magnifique. Jules Supervielle nous montre des mondes silencieux et/ou invisibles. On ressent pratiquement toujours une impression de légèreté (voir l’impression d’être dans un monde onirique) et pourtant il touche souvent à la mort et à la vie après la mort. En parlant de l’enfant de la haute mer :

    Alors une vague vint la chercher qui s’était toujours tenue à quelques distances du village, dans une visible réserve. C’était une vague énorme et qui se répandait beaucoup plus loin que les autres, de chaque côté d’elle-même. Dans le haut, elle portait deux yeux d’écume parfaitement imités. On eût dit qu’elle comprenait certaines choses et ne les approuvait pas toutes. Bien qu’elle se formât et se défît des centaines de fois par jour, jamais elle n’oubliait de se munir, à la même place, de ces deux yeux bien constitués. Parfois, quand quelque chose l’intéressait, on pouvait la surprendre qui restait près d’une minute la crête en l’air, oubliant sa qualité de vague, et qu’il lui fallait se recommencer toutes les sept secondes.

    Dans la plupart de ces nouvelles, il y a cette attente mais aussi cette légèreté et pourtant les chutes nous remettent sur terre (une terre de violence et/ou de mort) : on retombe souvent brutalement (notamment avec la nouvelle L’enfant de la haute mer dont la chute m’a laissé estomaquer). Une nouvelle fit cependant exception dans ce recueil (on y voit juste un monde horrible) : c’est La piste et la mare. Un marchand ambulant arrive dans une maison dans la pampa et se fera tué par le chef de famille car il voulait lui vendre un rasoir trop cher.

    Jules Supervielle est surtout poète mais il a écrit d’autres livres (publié aussi par Gallimard) et je pense que je les lirais sans réserve (il me donne pratiquement envie de me mettre à la poésie). Merci à Matilda et Dominique !!!

    Pour le challenge, on doit donner la définition d’un mot. Pour moi, la mer est un de ces mots que l’on ne peut pas expliquer (comme la neige). Le langage ne peut pas traduire une telle beauté mais il y en a qui s’y sont essayé :

    • l’Académie française nous livre une définition pleine de bon sens : « la grande étendue d’eau salée qui couvre la majeure partie de la surface du globe » (cela aide beaucoup je trouve).
    • Bernard Giraudeau (un marin donc) : « La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent ».
    • Alessandro Barricco : « La mer est sans routes, la mer est sans explications ».

    Références

    L’enfant de la haute mer de Jules SUPERVIELLE (Folio, 2008)

  • J’en avais un peu marre du blog et tout et tout, puis j’ai été malade, il a fait froid, le boulot ne me plaisait pas trop alors j’ai décidé de prendre un mois de vacances (bloguesque parce qu’au travail, il n’aurait pas été trop d’accord). Pendant ce temps, la SSHD continue : Niki et Matilda ont oeuvré pour améliorer notre connaissance de Sherlock Holmes.

    Je vous incite donc à aller voir le bilan du mois de novembre de la SSHD chez Matilda : elle vous incite à dépenser votre argent et à lire !

  • J’ai été taguée par Sabbio (depuis un temps infini) et Reka (depuis un temps moins que l’infini) sur 15 auteurs qui m’ont marqué mais auxquels je pense dans les quinze minutes qui viennent (j’ai fait un mélange des deux car sinon cela m’en faisait 30 et là je ne pouvais pas).

    1. Jonathan Coe : parce que je l’aime d’amour depuis ma lecture de La Maison du sommeil et que je guette la sortie de chacun de ses livres de manière compulsive …

    2. Siegfried Lenz : pour les mêmes raisons. Sauf que là cela date de ma lecture de La leçon d’allemand. Le plus triste est que je n’en ai plus dans ma PAL mais cette semaine je serais comblée car sort son nouveau livre que j’ai déjà commandé bien évidemment !

    3. Arthur Conan Doyle : je ne pense pas avoir besoin de préciser pourquoi.

    4. Patricia Wentworth : car elle a bercée mon adolescence et qu’elle m’a fait découvrir la collection des Grands détectives 10/18 dont j’ai une sacré collection.

    5. Jean d’Aillon, Jean-François Parot et Claude Izner parce qu’ils m’ont fait découvrir Paris d’une autre manière.

    6. Annie Ernaux car elle reste mon écrivain français préféré (et il faut dire qu’il n’y en a pas beaucoup) même si je ne la suis pas sur tous ses livres et sur tous ces propos. C’est la seule qui me touche depuis l’adolescence.

    7. Jane Austen parce qu’elle me fait rêver et je trouve que quand on lit un livre, je trouve que c’est ce qu’il y a de plus beau.

    8. Jennifer Johnston parce qu’elle m’a fait découvrir la littérature irlandaise.

    9. Alexander McCall Smith et son Isabel Dalhousie, qui me font toujours rire (même si le dernier est quand même nettement moins bon, cela ne lui réussit pas d’avoir eu un enfant. Maintenant elle se pose vraiment des questions existencielles).

    10. Leonardo Padura parce qu’il me permet de découvrir Cuba, un peu plus à chaque fois.

    11. Wendy Guerra : parce qu’avec les deux livres que j’ai lu d’elle, j’ai l’impression qu’elle me parle, que pour elle l’écriture est une manière de dire aux autres ce qu’elle ne peut pas dire à l’oral. J’aimerais pouvoir savoir faire ça.

    12. Nikki Gemmel : Traversée restera mon livre fétiche pour toute ma vie. Parce que c’est ce que je voudrais qu’il m’arrive mais que je n’aurais jamais le courage de le faire.

    13. Henri Troyat : toujours pour les lectures d’adolescence avec ma mère (on lisait de manière frénétique : cela faisait peur).

    14. Robert Harris pour son Archange qui reste aussi un de mes romans préférés.

    15. Robert : celui du dictionnaire parce qu’il m’a appris et m’apprend toujours beaucoup.

    Bien sûr, je tague qui veux et même ceux qui ne le veulent pas après tout !

  • Quatrième de couverture

    Lorsque Ed Loy revient à Dublin pour les obsèques de sa mère, après vingt ans d’absence, c’est une ville en proie aux promoteurs immobiliers et en pleine métamorphose qu’il découvre. Certaines choses pourtant ne changent pas : les frères Halligan, les caïds de sa jeunesse, donnent dans le crime organisé, les secrets de famille et les rivalités perdurent. La pauvreté se cache désormais derrière une apparente richesse.

    Devenu détective privé à Los Angeles, Loy accepte de retrouver le mari de son amie d’enfance, Linda Dawson. Ses recherches l’entraînent dans les méandres de la corruption politique et du trafic de drogues.

    Mais plus Ed s’approche de la vérité, plus il comprend que son histoire est étroitement liée à celles des Dawson et des Halligan. Les langues se délient dans la souffrance et les fantômes du passé resurgissent.

    Mon avis

    C’est le deuxième livre dont j’ai volé le titre à l’émission Mauvais genres de France Culture. Par un heureux hasard, c’est aussi un roman policier irlandais comme Redemption Factory de Sam Millar. Entre temps, j’ai aussi lu e dernier Ken Bruen dont vous pouvez lire l’avis avisé de Dominique ici. Je suis donc en plein polars irlandais. C’est celui qui m’a semblé le plus génial parce qu’il regroupe toutes les qualités des polars précédents, et en a en plus.

    Un : le personnage de Ed Loy vaut bien le Jack Taylor de Ken Bruen même si question boisson le deuxième est le plus fort. Ed Loy est un homme blessé par la vie et compense avec la boisson et les bagarres, les enquêtes … et l’amour aussi (c’est pas comme Taylor par contre). Il a quitté l’Irlande il y a vingt ans pour ne jamais revenir. Il était fâché avec son père qui a disparu tout à coup (sa mère et lui étaient soulagés mais n’osent pas le dire), sa mère prend un amant que lui n’apprécie pas. Il part aux États-Unis, fait parfois venir sa mère pour assister aux évènements importants : son mariage, sa réussite sociale (il a repris une affaire de détective privé), la naissance de sa famille. Celle-ci meurt à deux ans à cause d’une maladie de sang. Il s’abandonne dans l’alcool et revient en Irlande pour l’enterrement de sa mère. Il prend conscience qu’il a abandonné celle-ci mais c’est aussi le point de départ de ses retrouvailles avec le plaisir.

    Il rencontre pleins de gens, tous avec des secrets ou qui ont complètement abandonné l’idée d’avoir une vie normale car la société ne leur en laisse pas la possibilité. Declan Hughes ne s’arrête pas là car il confronte ses cassés de la vie avec la nouvelles société irlandaise, celle qui s’enrichit (à noter que le roman date un peu) grâce au programme immobilier. Il faut voir que cette partie de l’Irlande n’est pas très belle non plus.

    C’est le deuxième point, pour lequel on peut rapprocher Declan Hughes de Ken Bruen : l’horreur de la nouvelle Irlande qui défigure l’originalite du pays, mais surtout qui cherche à masquer ses pauvres (je ne connais pas beaucoup de pays qui les assume cependant). Le roman noir trouve alors sa raison d’être en montrant ce côté obscur d’une société qu’on nous présente heureuse. J’avoue que j’aime beaucoup ce côté réaliste du roman noir qui à mon avis en dit beaucoup sur le pays.

    Le point différent d’avec Ken Bruen et que j’ai beaucoup aimé, c’est l’enquête qui est une véritable enquête où Ed Loy fait tout le boulot autant mental que pjysique (il n’hésite pas à se battre quand il faut). Le dénouement est très inattendu (j’avoue avoir même eu un peu de mal à comprendre comment Ed Loy a pu en arriver à cette conclusion). Je le conseille évidemment au fan du genre.

    Je suis en train de lire une enquête de Jaine Ausen conseillé par Niki et j’avoue que je ris beaucoup pour l’instant même si c’est en anglais.

    Références

    Coup de sang de Declan Hughes – traduit de l’anglais (Irlandais) par Aurélie Tronchet (Gallimard – série noire, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Au cœur du conflit nord-irlandais, un militant de l’IRA disparaît mystérieusement.

    Vingt ans plus tard, son fils Paul Goodman, u petit prodige du snooker désargenté, se présente aux abattoirs de la région et se fait embaucher.

    Il pénètre un univers baigné de sang, gouverné par des êtres difformes et violents. Une cathédrale impie de la mort, étrange miroir des fantômes dont il est lui-même prisonnier et que son arrivée va libérer…

    Lauréat du Brian Moore Short Award en 1998, l’Irlandais Sam Millar (Poussière tu seras, 2009) tire la radicalité de son œuvre de son expérience d’ancien prisonnier de droit commun. Il écrit comme on se venge avec calcul et précision.

    Mon avis

    Mon avis ne devrait pas vous éclairer beaucoup parce que je suis restée deux jours sur ce livre en ayant du mal à décrocher mais je ne serais dire pourquoi. Je vais quand même essayer de vous rendre compte de mes sentiments de lecture.

    La première fois que j’ai entendu parler de ce livre, c’était dans l’émission Mauvais Genres de France Culture. J’avais cru comprendre que le fils, Paul Goodman, se vengeait du père qui avait été tué par des membres de l’organisation à laquelle il appartenait car il était soi-disant un traître (ce qui était complètement faux). Que tout cela se passait dans un abattoir.  En fait, je n’avais rien compris et rétrospectivement je pense que je me suis emmêlée les crayons avec un roman noir irlandais dont on parlait dans la même émission, celui de Declan Hughes (je l’ai aussi pris à la librairie donc j’en parlerais sûrement).

    En fait, Paul Goodman est un jeune homme de vingt ans, un peu paumé entre un père disparu sans qu’il ne sache pourquoi, une mère dépressive, un ami qui ne s’attire que des problèmes mais qui s’en sort toujours grâce à une veine extraordinaire et à son meilleur ami (son surnom c’est Lucky, c’est pour dire). Paul rentre aux abattoirs après un an de chômage. Sa passion est le snooker et rêve de devenir champion dans cette discipline. Aux abattoirs, Redemption Factory, Paul va rencontrer l’effroi et l’amour.

    Dans le roman, il y aura aussi un prêteur sur gage qui va le prendre sous son aile.

    L’histoire peut paraître bancal car le travail aux abattoirs n’a rien à voir avec l’histoire du père. C’est un monde violent mais on reste fasciner par justement cette violence incarner par deux personnages Shank et Violet. L’histoire entre Paul et Georgie, elle, nous permet surtout de découvrir plus avant le caractère de Paul et surtout de détendre un peu l’atmosphère. L’histoire du père n’apparaît qu’à la toute fin et on se rend compte que tout était en réalité histoire de rédemption.

    C’est très bien écrit, on suit l’histoire avec avidité mais on se rend compte que finalement le livre ne se dévoile qu’à la fin, ce qui d’ailleurs est le but d’une fin.

    Références

    Redemption Factory de Sam MILLAR – traduit de l’anglais (Irlande) par Patrick Raynal (Fayard Noir, 2010)

  • Cette nouvelle de Mary Elizabeth Braddon se présentait vraiment très bien au début. Cela se passe en France et cela commence par un duel entre deux hommes, plus exactement deux cousins. Pas de femmes à l’horizon (je vous l’accorde : une histoire de femme est à l’origine du duel).

    Sauf que l’un des participants meurt et lance une sorte de malédiction sur celui qui reste. Genre je te poursuivrais en esprit où que tu ailles. Là c’est « je reviendrais faire ton malheur quand tu seras heureux ». Et quand le survivant est heureux, c’est quand il a une femme tout ce qu’il y a de plus parfait … Le cousin revient hanté la malheureuse (il ne peut pas se venger sur le mari parce que cela serait trop doux).

    Vous l’aurez deviné. Tout cela est classique, trop classique chez Mary Elizabeth Braddon qui ne se renouvelle pas du tout dans cette nouvelle. Il y a bien sûr l’ambiance, le style mais voilà je dois faire une overdose braddonesque et du coup j’ai été déçue.

    Maintenant, je peux me consacrer à ses romans … Affaire à suivre !

    Livre lu dans le cadre du challenge Mary Elizabeth Braddon de Lou.

    Références

    Le visiteur d’Evelyne de Mary Elizabeth BRADDON – traduit de l’anglais par Jacques Finné dans le recueil Les Fantômes des victoriennes (José Corti, 2000)