Cecile's Blog

  • J’étais jalouse de Niki parce qu’elle avait John Nettles dans son salon et pas moi ! John Nettles c’est Inspecteur Barnaby !!!! (j’ai les dvd de la série mais à la maison). J’ai donc fait venir John Nettles à moi grâce à Mr. Amazon et Mr. Chronopost (qui est de plus en plus gentil même si il croit que je descends deux étages en moins de trente secondes et pourtant je cours). Pour être claire, Niki a parlé de cette version du chien des Baskerville et m’a fait envie ! Je vous renvoie à son avis pour les comparaisons roman / film, l’histoire des acteurs … enfin pour tout ce qui concerne le cinéma.

    Je vous remets quand même la présentation du film sur la jaquette.

    La famille des Baskerville est maudite. Sir Charles Baskerville a vécu dans la crainte obsessionnelle d’une légende familiale dans laquelle un chien fantôme pourchassait ses aïeux à mort. Or, si son récent décès semble naturel, l’abominable expression d’effroi qui tord le visage de Sir Charles est alarmante. Bien plus inquiétantes encore, des empreintes de pattes appartenant à un immense chien de chasse sont très visibles autour du corps. Alors que le nouvel héritier, Sir Henry Baskerville, s’apprête à emménager à Baskerville Hall, Sherlock Holmes est envoyé pour enquêter sur ce mystère, les évènements se précipitent dans une spirale incontrôlable. L’esprit de déduction le plus brillant du siècle aurait-il rencontré son égal ?

    Que dire ? J’ai aimé, voire beaucoup aimé parce que cela m’a redonné du moral. Contrairement à Niki, le Sherlock Holmes (Richard Roxburgh) m’a beaucoup plu parce qu’il est très très beau, très très humain aussi (il arrive à faire une erreur qui le met dans les sables mouvants à la merci du criminel et c’est Watson qui le sauve ! tout le contraire du roman)(c’est décevant mais bon tout le monde ne peut pas être James Bond) et surtout il est doublé (j’ai regardé la version française au cas où vous vous poseriez des questions) avec un homme qui a une voix très classe et distinguée et un rire qui va avec le physique de l’acteur.

    Le Watson (Ian Hart) est humain bien sûr mais trop. Premièrement, il a des mouvements bizarres quand il mange (il est juste en train de s’enlever un truc coincé dans ses dents mais le réalisateur le film à ce moment là), il attaque la cachette de Holmes canne en avant et révolver à la main (je suis sceptique là : il n’aurait pas pu poser sa canne avant ?) puis après où il court après le chien et Selden, il a posé sa canne alors qu’il grimpe une côte. Je trouve pas ça très logique. Il pleure, s’énerve… veut sauver les dames, se fait tirer une balle par le méchant.

    Les rôles secondaires sont très bon : John Nettles (le Dr. Mortimer, qui présente l’affaire à Holmes n’est pas assez présent…), Richard E. Grant (Stappleton a le physique de l’emploi mais il tient son pistolet avec ses deux mains et court avec comme si il était en intervention avec le GIGN), Matt Day a dans ce film le côté poupon et dragueur du type qui vient de rentrer dans la vraie vie, c’est ce que j’attends d’un sir Henry Baskerville (par contre quand le Dr. Mortimer dit qu’il est agriculteur au Canada, j’ai eu peur car je me suis dis qu’il conduisait un tracteur et tout et tout alors qu’il est quand même un peu snob) et pour une fois Berryl Stappleton (Neve McIntosh) est belle.

    L’action prend le dessus à cause de Watson et c’est finalement ce qui ressort de cette version du chien des Baskerville. Le réalisateur ne se contente pas du livre et veut du spectaculaire. Pour le coup, c’est plutôt réussi et l’histoire n’en est pas vraiment pas dénaturé, même si certains personnages ont disparu, que le sang qui coule, qu’il y a une mort par pendaison (mais le chien n’est pas phosphorescent). J’ai aussi la version de la légende (Niki nous en apprend plus sur le sujet) parce que je comprends enfin d’où vient le chien !!!

    Deux autres aspects très réussis du film : la musique (approprié aux scènes, qui fait peur à certains moments pour rien du tout parfois) et les décors (ah, la lande !!! le vent, le brouillard).

    En conclusion, à mon avis, une bonne version du chien des Baskerville !

    Références

    Le chien des Baskerville – un film de David Attwood – texte de sir Arthur Conan Doyle – adapté par Allan Cubitt (BBC, 2002)

  • Quatrième de couverture

    Dans un bourg endormi d’Argentine, deux adolescents nouent une curieuse relation. Ils possèdent des facultés intellectuelles très supérieures à la moyenne, et le seul moteur de leur amitié est la compétition. Mais si le narrateur veut surtout se confronter à la réalité et conquérir sa place au soleil, Gustavo Roderer est un génie dévoré par une quête extraordinaire : l’élaboration d’une philosophie révolutionnaire. Cloítré chez lui, flirtant avec les drogues et maniant des idées destructrices, il cherche à repousser les limites de sa réflexion. Agacé et fasciné, son ami s’acharne à lui démontré l’inanité de ses questionnements. Ces deux brillantes intelligences s’affrontent en une lutte qui finit par devenir une question de vie ou de mort.

    D’inspiration borgésienne, ce premier roman encore inédit en France mélange avec virtuosité suspense et métaphysique.

    Né en 1962 à Buenos Aires, docteur en mathématiques, Guillermo Martínez a publié La mort lente de Luciana B. et Mathématique du crime.

    D’autres avis

    Ceux de Ys, Maggie et Mrs. Pepys

    Mon avis

    Des fois, je me dis que je ne comprends rien au roman que je lis parce que par rapport au monsieur de la quatrième de couverture, je n’ai vu ni compétition, ni inanité des questionnement, ni question de vie ou de mort … De Guillermo Martínez, c’est le deuxième livre que je lis après Mathématique du crime. J’étais en maîtrise de mathématiques appliquées et le gars qui mettait dans son titre mathématique et crime je trouvais ça très accrocheur. À la lecture, j’avais apprécié que l’auteur pense la même chose que moi : les étudiants en mathématiques ont un côté de psychopathe qui peut faire peur, surtout quand il est encouragé par des professeurs qui sont des tueurs en série, et qui raisonnent en utilisant la logique mathématique. Ils résolvent le crime à coup de maths tout de même ! C’était un roman où finalement on ne ressentait aucune empathie pour les personnages, et c’est encore le cas avec celui-ci. C’est un roman qui se lit avec la tête et pas avec le cœur.

    Je l’ai lu hier soir et j’avoue que tout cela me pose plein de question. J’ai compris ce roman comme un roman de dualité et qui faisait écho aux questionnements du mathématicien Guillermo Martínez. L’auteur Guuillermo Martínez met en scène deux personnages : le narrateur et le fameux Gustavo Roderer. Les deux n’ont pas la même intelligence (voir extrait ci-dessous) : un à une intelligence qui lui permet d’apprendre vite ceux que d’autres mettent longtemps à comprendre, de réutiliser, d’améliorer les choses, c’est une intelligence qui s’insère dans la vie réelle, l’autre a une intelligence de sensation : il lui manque quelque chose pour profiter de sa tête, quelque chose qu’il se propose de chercher sans répits. Je ne crois pas que l’on puisse être l’un ou l’autre. C’est pour ça que j’ai pensé que finalement c’était un peu deux côtés d’un même personnage. Entre Gustavo et la narrateur va naître à mon avis une sorte d’émulation, chacun essayant d’expliquer sa vision du monde, car ici c’est bien de ce dont il s’agit. Je n’ai pas réussi à voir si il s’agissait d’en imposer l’une par rapport à l’autre ou de les concilier. C’est la première dualité dont parle le livre.

    Ensuite le narrateur décide d’étudier les mathématiques à l’université alors qu’il souhaitait plus se consacrer aux humanités. En cela, il suit les conseils de Gustavo. Il n’étudiera pas n’importe quelle branche des mathématiques mais celle de la logique. Ce qu’il faut voir, c’est qu’en mathématiques appliquées, finalement, le but c’est de modéliser une situation réelle en la rendant abstraite vis à vis de certaines contingences. En général, on se pose la question de à quoi servent et à quoi serviront nos travaux. Les mathématiques pures, et principalement la logique à mon avis, c’est autre chose : on créé une nouvelle manière de penser, une nouvelle manière de voir les choses. On est dans l’abstraction pure. En général, ce sont souvent les logiciens qui ont besoin de devenir philosophe parce qu’ils ont besoin de se raccrocher à la vie. Et c’est ce qui passe ici. Finalement, Gustavo qui est en train de créer son système philosophique a besoin de se raccrocher au monde et cela passera par les mathématiques et inversement. Gustavo et le narrateur vont essayer de raccrocher leurs wagons. Cela passe en particulier par la démonstration d’un théorème (du mathématicien Seldom, clin d’œil au professeur du livre Mathématique du crime, clin d’œil pour nous lecteur français pour les autres c’était dans l’autre sens). Ce théorème établit « fondamentalement », « l’insuffisance de tous les systèmes connus jusqu’à maintenant ». Il parle de système mathématique comme philosophique (c’est mieux expliquer dans le livre). Et c’est là que tout se complique, la vie de Gustavo doit-elle s’écrouler car vaine ou est-ce que c’est la vie du narrateur qui finalement quoi qu’il fasse n’arrivera à rien créer qui puisse tout expliquer. Finalement, chacun des deux s’en sort puisque le narrateur fera des compromissions et arrivera à vivre réellement. Gustavo lui expliquera que le théorème n’envisage que les cas de dualité, c’est oui ou c’est non, que les systèmes philosophiques passés n’envisagent que ces ces cas de dualité suite à des approximations. Il dira que son système à lui envisage une troisième voie. Sauf que moi, j’avais lu tout le livre en pensant que deux choses, deux manières de penser s’opposait et que toute la construction du livre était basé sur cette dualité. Je me suis dis que j’avais louper quelque chose. À cela, l’auteur ajoute une allusion à la nouvelle d’Henry James, L’image dans le tapis, où l’auteur se moquait du critique qui cherchait un sens à l’œuvre de l’autre et me voilà toute pensive.

    La fin m’a elle laissé encore plus perplexe parce que je n’ai pas réussi à comprendre si l’auteur avait une voie ou une autre parce que finalement tout le monde est parti d’Argentine.

    Quand on pense que c’était un premier roman et qu’il ne fait que 120 pages, cela fait peur.

    Extrait

    Puis il déclara que les diverses formes de l’intelligence pouvaient se réduire à deux formes principales : la première, l’intelligence assimilative, celle qui agit comme une éponge et absorbe immédiatement tout ce qui s’offre à elle, qui avance, confiante, et trouve naturelles, évidentes, les relations et analogies établies auparavant par d’autres, qui est en harmonie avec le monde et se sent dans son élément quel que soit le domaine de la pensée.

    […]

    Ce genre d’intelligence ne se différencie qu’en termes quantitatifs des facultés normales de tout individu, il s’agit seulement d’une accentuation du sens commun : plus de rapidité, un esprit plus pénétrant, plus d’habileté dans les opérations d’analyse et de synthèse. C’est l’intelligence des « talentueux », ou « capables », qui se comptent par milliers. […] C’est l’intelligence qui s’accommode le mieux de la vie, et c’est aussi somme toute celle des grands savants et des humanistes. Elle ne recèle que deux dangers : l’ennui et la dispersion. La vanité l’incite à aborder tous les domaines, et l’excès de facilité, on le sait bien, finit par lasser.

    […]

    Quant à l’autre forme d’intelligence, elle est beaucoup plus rare, plus difficile à rencontrer : elle trouve étranges et souvent hostiles les enchaînements de la raison, les arguments les plus habituels, ce qui est su et prouvé. Rien, pour elle, n’est « naturel », elle n’assimile rien sans éprouver en même temps une certaine réaction de rejet : « C’est écrit , d’accord, se plaint-elle et pourtant ce n’est pas comme ça, ce n’est pas ça. » Et ce rejet est parfois si brutal, si paralysant, que cette intelligence court le risque de passer pour de l’aboulie et de la stupidité. Deux dangers la guettent aussi, beaucoup plus terribles : la folie et le suicide. Comment surmonter cette douloureuse remise en cause de tout, cette sensation d’être étranger au monde, ce regard n’enregistrant qu’insuffisances et lacunes das tous les liens que les autres estiment nécessaires ? Quelques-uns y parviennent néanmoins, et alors le monde assiste aux révélations les plus prodigieuses, et l’exilé de tout enseigne aux hommes à avoir un regard neuf, un regard à leur façon. Ils sont peu, très peu ; l’humanité les accueille à bras ouverts et les appelle génies. Les autres, ceux qui se perdent en route…,murmura-t-il pour lui-même, ne trouvent pas leur place au soleil. (pp. 37-39)

    Références

    La vérité sur Gustavo Roderer de Guillermo MARTÍNEZ – traduit de l’espagnol (Argentine) par Eduardo Jiménez (NiL, 2011)

  • Quatrième de couverture

    James Mason est diacre. Il a perdu son père. Sa mère l’a abandonné. Sa foi vacille. Sa fiancée est enceinte. Son église va fermer, faute de fidèles, rachetée par un antiquaire interlope. L’orteil de saint Thomas à Becket, précieuse relique de l’église de Tous-les-Saints de Genève, s’empare de l’esprit du jeune homme… Sous cette pieuse influence, James entame une carrière de pilleur de tombes pour le compte d’un trafiquant. Décidément, lesVoies du Seigneur empruntent des chemins étranges, le long des allées des cimetières suisses, troublant le repos de quelques défunts célèbres – Jung, Calvin, Richard Burton, Chaplin… et même les chiens d’Elizabeth Taylor !

    – Jay, mon garçon, comment vas-tu sortir de pareil sac d’os ?, aurait commenté feu James Mason Senior.

    Mon avis

    C’est un livre lu en partenariat avec Babelio. D’un partenariat, je peux attendre deux choses : soit me fournir gratuitement un livre que je voulais, soit découvrir une histoire, un auteur … quelque chose que je n’aurai jamais lu.

    Cependant parfois, j’ai l’impression de cliquer sur n’importe quoi pour Babelio. Pour le coup, ici j’en ai gagné deux. Quand j’ai reçu les mails, je voyais bien le livre serbe de quoi cela parlait (j’en parlerai quand je l’aurais lu), mais alors celui-ci je ne me rappelais même pas avoir cliqué dessus. J’ai lu le résumé et je me suis dis mouaif, mouaif, ça promet d’être bizarre. Mais encore une fois, j’ai été conquise par l’histoire, par la narration, par la traduction …

    Pour le bizarre, c’est bien là et il n’y avait qu’un anglais pour écrire cela de manière aussi drôle, délurée et désinvolte. On sent tout de suite que le pauvre James Mason est perdu. À trente quatre ans il ne sait pas trop ce qu’il doit faire ni qui il est. On comprend que Genève c’était plutôt une mutation décidée par sa hiérarchie pour s’en débarrasser. On apprendra plus tard ses antécédents familiaux et on comprendra facilement pourquoi son mal être tourne un peu au névrotique, à la folie. Par un « heureux » hasard (suite à la fermeture de son église), il rencontre Moholy et Rifka : le trafiquant de relique et la petite main du trafic (qui formera James à l’ouverture des tombes en toute discrétion, formation non validée par le Pole Emploi je précise pour ceux qui voudrait faire pareil). James se lance dans ce nouveau travail, avec l’empressement et l’enthousiasme du gars qui aimerait avoir un but (entre autre récupéré sa copine enceinte), tout en se persuadant que ce n’est pas si grave et que cela ne va pas à l’encontre de ses convictions.

    James va découvrir quelque chose (ce sera confirmé par Moholy et Rifka) : les reliques ont une influence. Au fur et à mesure des pillages, James devient la personne dont il déterre les os (et il les garde parce que oui il a du mal à redonner les os). Chaque chapitre (plus ou moins) voit James changer, adopter des attitudes, des paroles différentes. Cependant le tout reste cohérent et donne une impression de fresque épique.

    Cette histoire originale et déjantée est servie par un humour hallucinant. On ne peut que sourire voir rire parfois. On ne peut qu’admirer le travail de la traductrice, Marie Rennard, qui a su rendre la langue de Richard Beard (je suppose en tout cas ou sinon c’est elle qui a un très bel humour).

    Il y a cependant un fond sérieux au roman (surtout à la fin), où il y a une réflexion sur la religion, la foi, la croyance …

    En résumé, un très très bon livre. Pas forcément un coup de cœur car il y a des passages que je n’ai pas forcément compris mais mon esprit était fatigué pendant la lecture.

    Je remercie Babelio, les éditions In Octavo et la traductrice (j’espère qu’elle en traduira d’autres de cet auteur ; c’est déjà sa deuxième traduction) pour cette découverte.

    Références

    Le porteur d’os de Richard BEARD – traduit de l’anglais par Marie Rennard (In Octavo, 2010)

  • Que dire, à part que des fois je commande n’importe quoi par désespoir holmésien ? ou par désespoir tout court pour avoir une lecture rapide à portée de main. C’est étrange parce qu’en général, ce sont les lectures qui partent le plus vite au contraire des bons gros pavés.

    Là, ce sont deux comics qui se lisent plus que très vite mais heureusement ils ne coutent pas trop chers. Ils reprennent les aventures de Sherlock Holmes d’une manière quelque peu novatrice. Je n’en ai lu que deux : Sherlock Holmes and the adventure of the dancing men (un homme vient chez Holmes pour lui dire que sa jeune épouse reçoit depuis quelques temps des messages codés avec des hommes dansants, il s’inquiète pour elle) et Sherlock Holmes and the adventure of the speckled band (une jeune femme vient faire part de ses inquiétudes à Holmes et Watson : sa sœur est morte peu de temps avant son mariage de manière étrange, le problème est qu’elle aussi va se marier et les évènements tragiques semblent se reproduire) .

    L’idée générale de ces albums est donc assez sympa. Ils reprennent le canon (de manière assez exacte d’après mes souvenirs), mélangent à la fois du texte et de la bd mais ne reprennent pas la résolution et la laisse chercher. Holmes arrête le méchant mais on ne sait pas comment il a fait et c’est à nous de trouver. L’explication se trouve ensuite sur une double page. C’est plutôt bien je trouve pour des enfants, ou une lecture avec des enfants (le vocabulaire étant très très accessible).

    Le dessin est très particulier (vous avez un exemple de personnage sur la couverture de la bande mouchetée). Ils m’ont fait pensé aux Simpson (mais ils ne sont pas jaunes rassurez vous) dans leurs expressions de visage et leurs manières de se déplacer. La dessinatrice Sophie Rohrbach s’est affranchie de toutes les images que l’on peut avoir de Sherlock Holmes. J’ai tout d’abord été méfiante mais finalement c’est une bonne surprise même si le dessin reste très « journal » et pas du tout bd ou comics finalement.

    Références

    Sherlock Holmes and the adventure of the Dancing Men de Murray Shaw et M.J. Cosson (pour l’adaptation) et de Sophie Rohrbach (pour le graphisme) (Graphic Universe, 2011)

    Sherlock Holmes and the adventure of the Speckled Band de Murray Shaw et M.J. Cosson (pour l’adaptation) et de Sophie Rohrbach (pour le graphisme) (Graphic Universe, 2011)

  • Quatrième de couverture

    Les Évadés de Dartmoor est la Société strasbourgeoise d’études holmésiennes et autres. Cette association publie depuis plusieurs années la revue Le Carnet d’Écrou.

    Deux articles précédemment parus dans Le Carnet d’Écrou sont repris et complétés dans ce volume.

    Sherlock Holmes au pays des bulles vous propose un tour d’horizon des différentes apparitions du célèbre détective dans l’univers de la bande dessinée italienne, francophone et anglo-saxonne.

    Souvenirs compare différentes adaptations à l’écran de cinq histoires écrites par Arthur Conan Doyle : Une étude en rouge, Le signe des quatre, Un scandale en Bohême, Le ruban moucheté, Le Chien des Baskerville.

    Mon avis

    C’est typiquement le type de petit recueil où vous avez votre carnet et où vous notez des titres. Pour les BD, j’ai noté quelques titres anglo-saxons (mais ils ont l’air difficilement trouvables), aucun titre en italien (parce que je ne parle pas italien et je trouve donc que c’est une bonne raison) et beaucoup de titres en français : d’abord des romans (qui se sont égarés parmi les bd), ceux de Anaïs Cros, des BD que je dois continuer de découvrir : celles de Croquet et Bonte, de Duchateau et …, de Marniquet et …, celles que je dois découvrir tout court : de Arleston et … intitulé Mycroft, celle de Convard et … intitulé Sherlock (déjà découvertes par Matilda) … J’ai aussi appris que la BD de Brunschwig et Cecil dont j’ai déjà fait part de mon admiration ici, prévu initialement en sept tomes, n’en aurait que deux. Je suis profondément déçue et il faut que je la relise car il ne m’a pas semblé y voir de fin.

    Pour les adaptations cinématographiques et télévisuelles, j’ai surtout appris que l’on peut trouver facilement sur internet une adaptation russe, sous-titrée en anglais et que cela m’a l’air de valoir le coup ! Mais j’ai pas encore eu le temps de chercher, si le cœur vous en dit elle est de Igor Maslennikov avec Vassili Livanov et Vitali Solomine. L’article consiste essentiellement à identifier les différences entre les adaptations et le canon mais je trouve que ce n’est pas très parlant parce qu’il n’y a pas d’images et c’est typiquement le truc où il faut déjà avoir vu les films… et ne m’a qu’un peu intéressé du coup (il faut dire que je ne suis pas douée en films et que je ne connais rien du tout).

    J’ai bien conscience que c’est le genre de billet qui ne sert à rien pour vous décider à lire ce livre mais il m’aidera pour faire ma liste de cadeaux de Noël.

    P.S. : une chose m’a semblé bizarre. Le livre est signé d’un collectif, mais les articles sont écrits à la première personne du singulier sans que l’auteur donne son nom (edit : c’est une erreur de ma part en réalité : voir les commentaires !).

    Références

    Sherlock Holmes en bandes dessinées et à l’écran des Évadés de Dartmoor (Lulu.com, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Tout au long des quatre aventures qui composent ce volume, le plus célèbre détective du monde en voit de toutes les couleurs. Harcelé par une nymphomane, il est obligé de fuir Londres alors même que Jack l’éventreur y sème la terreur. Watson et Mrs. Hudson, de leur côté, sont dévorés par le démon du jeu. Pour couronner le tout, des émules de Robin des Bois font flèche de tout bois afin de rançonner les riches au nez et à la barbe du grand Sherlock Holmes. Un séjour à Liège, dans les locaux apparemment hantés de l’Académie des Beaux-Arts, sera-t-il suffisant pour remontrer le moral de notre héros fatigué ?

    Mon avis

    Un jour, je n’avais pas le moral et j’ai commencé à lire ce livre dans le bus et j’ai recommencé à sourire … Pas à rire parce que j’étais dans le bus. La première nouvelle est extraordinairement drôle ! On n’apprend qui est Moriarty, le pourquoi des chutes de Reichenbach. Jean-CLaude Mornard, membre (enfin je crois) de la très honorée SSHF, nous livre ici une nouvelle qui est totalement éloignée du canon, très moderne dans les propos et la relation Watson et Holmes. Il le fait sans culpabiliser et sans se soucier de ce que les gens sérieux, qui ne veulent voir que le canon et ne comprenne pas forcément l’humour, peuvent en penser et c’est juste trop trop drôle. Cette nouvelle vaut le prix du livre.

    Les trois autres nouvelles sont très bonnes mais pas aussi excellentes que la première parce que justement moins irrévérencieuse que la première. Il y a toujours cet humour délicieusement drôle et qui fait sourire (des relations Holmes-Watson moins moderne mais issu d’une vision tout aussi personnelle de Jean-Claude Mornard). Dans la deuxième nouvelle, intitulée Watson mène le jeu, comme d’ailleurs pour les nouvelles du canon, Holmes me manque beaucoup (le côté loufoque m’a quand même énormément plu). La troisième est plus dans la lignée du canon, plus dans l’enquête … Elle est basée sur une remarque intéressante :

    L’idée, apparemment saugrenue, de confronter Sherlock Holmes et Robin Hood, m’est venue du fait que, dans de nombreux films consacrés à ce dernier, son ennemi est joué par un comédien holmésien : Errol Flynn contre Bail Rathbone en 1938, Don Taylor contre Douglas Wilmer en 1954 ou encore Richard Greene contre Peter Cushing en 1960.

    Jean-Claude Mornard

    La quatrième nouvelle est un hommage de l’auteur à sa ville de Liège et à son académie des Beaux-Arts. Il pourrait carrément servir de guide. En tout cas, une chose est sûre c’est qu’il donne envie d’y aller.

    En conclusion, c’est un recueil de quatre très bons pastiches !

    Références

    Les déboires de Sherlock Holmes de Jean-Claude MORNARD (The Book Edition, 2010)

  • Contrairement à la bd que je vous ai présenté avant-hier, nous avons ici affaire à une bd ancien genre, comme celui de Tintin : une omniprésence du texte et un dessin (ainsi que des couleurs) on ne peut plus classiques. Entendons-nous bien, c’est du classique qui tient la route.

    Pour situer, Duchâteau a écrit un pastiche avec Sherlock Holmes, a l’habitude de traiter des enquêtes dans une période autre que la période contemporaine (le Londres du 19ième c’est un peu le square d’à côté pour lui). Le scénario est donc très consistant, assez inattendu et vaut le coup.

    Les deux albums (je n’ai trouvé que les deux premiers) sont des rééditions d’album déjà paru dans les années 90, ce qui explique l’aspect un peu passé des couleurs. Comme je vous le disais le dessin m’a fait pensé à Tintin, les yeux en bille quand un personnage est surpris, les trois cheveux sur le cailloux, l’aspect goguenard des personnages. Il y a des bonnes trouvailles aussi : la figure de Moriarty, on ne peut plus démoniaque, dans le premier tome en est un exemple.

    Quand on lit ces deux premiers volumes, on a donc l’impression de se sentir chez soi. Vous allez me dire de quoi parlent ils ces volumes !

    Dans le premier tome, intitulé La sangsue Rouge, un homme quasiment mort arrive à Baker Street, le corps couvert de sangsue. Le problème est qu’il arrive dans un fiacre rouge vide et surtout qui n’a pas de chauffeur. En montant dedans, Sherlock Holmes bravant tous les dangers arrive chez un lord qui est sur les nerfs. On le fait chanter à cause de dettes de jeu contractées au tripot La sangsue Rouge. Holmes découvre que Moriarty n’y est pas pour rien. La question est de savoir si Moriarty est responsable de tout. Un tome avec un suspens insoutenable (qui ne se lâche pas comme ça ; d’un autre côté, c’est une bd donc c’est très court).

    Le deuxième tome forme une suite avec le troisième (imaginez comme je suis contente de ne pas l’avoir trouvé). Le thème principal est la lutte entre Sherlock Holmes et Raspoutine (cela me rappelle des souvenirs avec ma mère ; du coup, j’aime quand on parle de lui) pour que Raspoutine ne monte pas la tête de la tsarine. On passe de la Transylvanie à la Russie en quarante pages très dynamiques. On laisse Holmes et Watson dans une isba en feu !

    Si vous voyez le troisième, initulé La vieille russe, pensez à moi !

    Références

    Sherlock Holmes – tome 1 : La sangsue rouge de André-Paul DUCHÂTEAU (scénario), Guy Clair (dessin) et Luce Daniels (couleur) (Soleil, 2001)

    Sherlock Holmes – tome 2 : La béquille d’aluminium de André-Paul DUCHÂTEAU (scénario), Guy Clair (dessin) et Luce Daniels (couleur) (Soleil, 2001)

  • Présentation de l’éditeur

    Sherlock Holmes et le Dr Watson : deux personnages mythiques de la littérature policière, mais demeurés mystérieux à bien des égard. Si l’on n’ignore rien des remarquables capacités cérébrales de Holmes, ni de l’indéfectible révérence de Watson pour les aptitudes du grand détective, en revanche la vie plus intime des deux amis reste une énigme… Endossant à son tour le rôle de détective, June Thomson traque au cœur du « canon », tout indice, aussi ténu soit-il, susceptible de répondre aux questions que se sont toujours posées les amateurs.

    Elle nous livre ainsi, dans ce roman policier pas comme les autres, quantité d’informations précieuses et de théories passionnantes qui, tout en célébrant les liens qui unissaient les deux hommes, reconstituent de manière convaincante deux existences chargées de mystère.

    Mon avis

    Le premier chapitre m’a complètement traumatisé. Pour June Thomson, Sherlock Holmes est maniaco-dépressif parce qu’il alterne période dépressive et période d’euphorie. Pour June Thomson, comme pour beaucoup dans ce monde, on n’a pas le droit d’être différent et cela me choque progondément. Expliquer cette différence par un problème psychiatrique me choque encore plus. Après bien sûr, il faut que cela provienne de la famille, d’une mère absente (qui a traumatisée les deux enfants qu’étaient Sherlock et Mycroft) …, que Sherlock avaient des jeux très particuliers pour son âge … Je trouve que le premier chapitre c’est du cliché, de la psychologie (de la psychiatrie même) de comptoir et que cela n’aurait pas du être écrit.

    Comme je suis quelqu’un qui ne se décourage pas au premier chapitre (et puis que j’ai un peu acheté le livre et que ce n’est donc pas pour en lire un chapitre), j’ai lu la suite et là j’ai beaucoup aimé : la manière (Matilda me désapprouvera sûrement) et le contenu. Le contenu est pour moi original, puisque pour une fois, on ne s’intéresse pas à Holmes mais à Watson et c’est à travers ses relations que l’on découvre Holmes (ce qui est logique par rapport au canon). June Thomson nous livre même le nom de la deuxième femme de Watson  (en tout cas sa théorie à elle). Holmes en prend pour son grade (mais moins que dans le premier chapitre tout de même) alors que Watson est encensé. L’ »enquête » de June Thomson se base sur le canon mais aussi sur les théories des différents holmésiens (quand c’est le cas c’est précisé, pas pour le canon par contre). June Thomson hésite entre le roman (écrire la vie de Watson) et l’essai (citer la page du canon à laquelle elle fait référence), cela peut donner lieu à certaines imprécisions, à une certaine impression de flottement. Il ne faut pas cependant perdre de vue (et c’est précisé dans l’introduction) que June Thomson nous livre sa théorie et non LA théorie. D’autres l’ont fait avant elle, et d’autres l’ont fait et le feront après elle ; elle a cependant le mérite comme je l’ai déjà dit de l’avoir écrit du point de vue de Watson.

    La lecture de ce livre est très intéressante et apporte une chose : l’envie de relire entièrement le canon et de faire SA propre théorie.

    Références

    Watson et Holmes de June THOMSON – traduit de l’anglais par Pascal Aubin (Éditions du Masque, 1996)

  • Bien sûr, je tiens de Niki cette découverte (elle a dit qu’elle nous dirait pour le tome 2).

    Arbuckle, inspecteur-chef, travaillant au Yard est un vieux inspecteur ronchon et efficace muni d’une ex-femme Mildred Armitage, Milly pour les intimes. Il soupçonne sir Walter de ne pas faire des choses tout à fait légal avec sa comptabilité. Du coup, il a kidnappé le comptable Alcorn et le retient chez lui avec une bouteille. Pour inciter le gredin à témoigner, Arbuckle demande à Lord Dravott la grâce royale. Celui-ci lui envoie sa nièce Miss Mac Milan. Sur ce, le comptable se fait assassiner, sir Walter meurt, le gars qui a tué le comptable meurt, renversé par une voiture devant le Stevenson club où les puissants de ce monde se réunissent. Tout cela sur fond de meurtres de prostituées à Whitechapel ! Arbuckle a vite fait de déterrer un complot qu’il essaiera de résoudre dans le deuxième tome.

    Il y a donc des allusions aux romans de Stevenson. Les grands de ce monde se retrouve donc au Stevenson club, il y a un tueur qui se fait appelé Mister Hyde et en plus l’Éventreur rôde dans les rues (mais c’est pas Jack). On retrouve même des éléments de l’Ile au trésor (là je ne peux pas dire car cela fait longtemps que je ne l’ai pas lu : une histoire de jeton (ou de tache) noir si j’ai bien compris).

    Surtout, il y a des allusions à l’univers de Holmes : le chat s’appelle Mrs Hudson et elle est loin d’être aussi paisible que la logeuse du célèbre détective. Elle est comme un chien de garde en plus féroce : elle prévient de meurtres, de présence d’intrus (dont visiblement les policiers venus enquêtés au domicile de Arbuckle. Le chef de Arbuckle s’appelle Doyle (vous allez me dire que c’est un nom répandu en Angleterre mais tout de même). Et surtout il y a la phrase qui m’a fait mourir de rire. Arbuckle parlant à son subordonné, Stanford : « quand j’aurai besoin des conseils de Serlock Holmes, j’écrirai à Sir Conan Doyle ! En attendant … ROULEZ ! » Il y a aussi une allusion à Agatha Christie puisque le nom de la secrétaire de Arbuckle est Tuppence (j’ai pas vu le Tommy mais bon). J’arrête là pour les allusions littéraires mais à  mon avis il y en a d’autres que j’ai loupé.

    Les dessins aussi m’ont beaucoup plu car il ressemble aux dessins animés de Disney. Étienne Willem ne cherche pas le réalisme mais accentue tout et c’est très très drôle ! Les couleurs (dont vous pouvez juger sur la couverture) accentue cet effet dessin animé. C’est la première fois que je lis une bd avec une telle colorisation (il faut noter que « cet album a été initialement publié en octobre 2004 et que la présente édition constitue une version re-colorisée et re-maquettée).

    Comme Niki le dit si bien, vivement le tome 2 !

    Références

    Vieille bruyère et bas de soie – tome 1 : la tache noire de Étienne WILLEM (scénario et dessin) et Ramon PANTOJA (couleur) (Paquet, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Eva reçoit un jour une lettre adressée à sa défunte mère dans laquelle figurent le nom d’un homme, Joachim Riegel, celui de l’hôtel Polski à Varsovie et une année, 1943. C’est par cette missive qu’elle découvre que sa mère était juive et que c’est Joachim, un Allemand, qui l’a sauvée de la violence meurtrière nazie et que c’est Joachim, un Allemand, qui l’a sauvée de la violence meurtrière nazie parce qu’il en était tombé éperdument amoureux. Eva se rendra sur les lieux de la rencontre pour faire la connaissance de Heinrich, le fils de Joachim.

    Tecia Werbowski a écrit huit romans, des nouvelles et un essai. Ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues et adaptées pour le théâtre, la radio et la télévision. Née à Lwów, en Pologne, pragoise dans l’âme, elle habite au Canada depuis 1968 et vit entre Montréal et Prague.

    Mon avis

    Tecia Werbowski est quelqu’un de cosmopolite, cela se voit à sa biographie (et à sa bibliographie aussi d’ailleurs). C’est typiquement le type d’auteurs pour lequel je ne sais pas dans quelle casse ranger leurs écrits. D’habitude, je le vois à l’écriture, au type d’histoire choisie. En général, je ne me base pas sur le lieux de naissance car cela ne veut souvent rien dire.

    Au thème, j’aurais dit que Tecia Werbowski écrivait de la littérature tchèque (ou plus généralement des pays d’Europe de l’Est) : un mélange de passé et de présent, un passé qui interagit fortement sur le présent, le thème des amoureux que tout oppose ou plutôt que le contexte veut opposer. Puis à la lecture, on se rend compte que Tecia Werbowski aborde ce thème de manière très anglo-saxonne (mais entendons-nous bien ce n’est pas fait de manière superficielle). Le passé sert de fond, l’hôtel Polski de cadre. Le plus important est de savoir si Eva, pas très heureuse dans la vie, et Heinrich tout aussi pas très très heureux dans sa vie, vont reproduire la vie de leurs parents ou tout du moins vont-ils être capable de vivre, au moins un moment, une vie plus exaltante, moins routinière. On ne parle pas des fantômes du passé pour élucider des pseudo-problèmes, on ne parle pas de secrets de famille inavouable. Comme le dit la quatrième de couverture, il y a de la légèreté et de la grâce dans l’écriture de Tecia Werbowski ; elle dit les choses sans avoir l’air d’y toucher. Finalement, au vu du résumé de l’éditeur, on obtient un livre inclassable, un livre auquel on ne peut pas s’attendre avant de l’avoir lu. Comme quoi, en littérature, il est très difficile de mettre les choses dans des petites cases.

    C’est une jolie découverte pour moi ; je la dois à Lou et à Malice.

    Références

    Hôtel Polski de Tecia WERBOWSKI – traduit de l’anglais par Christine Le Boeuf (Les allusifs, 2008)