Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    Au Xe siècle, les Vikings conduits par Erik le Rouge abordent la côte ouest du Groenland et y fondent une colonie.

    Quatre siècles plus tard, ce peuple jadis glorieux vit ses derniers instants dans l’isolement et l’oubli. Dévoré par le froid, la famine et la peur, captif des glaces et des préjugés, il s’accroche aux ruines de sa civilisation.

    L’homme tordu, c’est l’autre, celui que l’on craint, le primitif. L’existence d’Einar Thovardsson prend pourtant un sens nouveau lorsqu’il fait l’expérience de la vie avec les Inuits, qui ne semblent pâtir ni du froid ni de l’austérité de cette terre.

    Récit de l’Homme, cette histoire dépeint la survie du corps et de l’âme dans un monde où les sauvages ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

    Mon avis

    Ouah ! J’ai adoré ce livre (qui se lit très vite car il n’y a que 120 pages).

    Pour l’histoire d’abord que j’ai trouvé très orginale. À travers l’illustration d’un choc des cultures entre Inuits et Vikings, cela fait réfléchir sur ce que l’on peut apprendre des autres, sur un rapport de force qui peut apparaître comme dominants / dominés (on pense toujours que sa civilisation est la plus forte et ici c’est vrai dans les deux cas mais à l’épreuve c’est tout de même les Inuits qui gagnent). En tout cas, cela m’a beaucoup fait réfléchir.

    Ensuite, c’est un livre où on découvre les Inuits dans leur environnement (en tout cas de l’époque). Cela a d’autant plus de valeurs que l’auteur a fait de multiples expéditions dans les régions polaires (il fait de la finance quand il n’est pas là-bas. Comme quoi, il ne faut vraiment jurer de rien.)

    Bien sûr, tout cela est décrit avec une telle force. Quand vous avez les Inuits qui pêchent, vous sentez la tension, la concentration. Mais quand l’auteur vous raconte les sentiments d’Einar Thorvalddson, c’est tout aussi puissant. Vous vous sentez comme lui, tiraillé entre les deux communautés, admiratifs aussi, plein de pitié aussi pour les Vikings qui souffrent et qui meurent.

    La fin est trop triste. Mais bon, je peux pas vous la dire.

    En gros, c’est un livre pour les gens comme moi, qui aime les régions polaires.

    Références

    L’homme tordu – le roman d’Einar Thorvaldsson de Guillaume HINTZY (Arthaud, 2010)

  • J’ai piqué cette idée de lecture chez Clarabel. Karine en a parlé aussi.

    C’est un livre pour ado (écrit en américain dans le texte) qui a fait fondre mon petit cœur tout mou et surtout qui m’a fait crier à la fin : mais pourquoi ? Je croyais qu’il y aurait une fin toute glamour et rien, que du triste. À quoi ça sert de faire des couvertures avec des cœurs roses, franchement !

    Jenna Vaughn, 17 ans, mince, adulée par ses ami(e)s, avec un petit copain, a une vie heureuse entre sa mère et son beau-père. Le truc c’est qu’avant (cette vie là date seulement d’il y a quatre ans), Jenna c’était Jennifer Harris. Gamine boulote et pleurnicheuse, le bouc-émissaire de toute l’école, que sa mère élevait toute seule (et qui était toute seule le soir parce que sa mère travaillait et suivait des cours pour devenir infirmière pour pouvoir élever sa fille dans de bonnes conditions). Mais dans cette vie, Jennifer avait une lumière, Cameron, son unique ami. À neuf ans, ils vont vivre une expérience terrible à cause du père de celui-ci. Peu après, Cameron s’en ira sans rien dire. Jennifer ne s’en remettra pas … pourtant il réapparaîtra le jour de ses 17 ans.

    C’est triste ce livre parce qu’elle montre comment deux chemins identiques au départ peuvent différer à cause de certaines circonstances et comment il y en a qui ont de la chance et d’autres pas (vous me direz que cela vous saviez déjà).

    Elle montre tout ce que peut être un ami très cher, une âme-sœur « qui est plus qu’une partie de votre âme », quelqu’un qui vous comprend sans rien dire …

    Mais surtout, Sara Zarr développe très très bien la dualité qui peut exister entre le personnage social et le personnage intime à travers le ressenti de Jenna qui est la narratrice.

    Pour la langue, je ne peux pas en parler vu mon niveau d’anglais. Par contre, je peux vous dire que l’anglais est abordable. J’ai cherché une dizaine de mots (de ceux qui bloquent la compréhension parce qu’il y en a d’autres que je ne connaissais pas mais je comprenais quand même).

    Si vous avez des ados bilingues … pour les démoraliser un petit peu, cela peu valoir le coup.

    Références

    Sweethearts de Sara ZARR (Little, Brown and company, 2008)

  • Vous les attendiez avec impatience mes avis sur les livres d’Arnould Galopin, hauteur qui devient très mode en ce moment avec deux publications à son actif (très différentes en plus) alors qu’il est mort depuis belle lurette (n’est-ce pas trop la classe de s’appeler Arnould Galopin ?)

    Au risque que vous pensiez que ce blog est subventionné par L’Arbre Vengeur, on commence par Le Bacille qui est paru en mai de cette année.

    Quatrième de couverture

    Le terrorisme n’est pas né d’hier.

    Arnould Galopin non plus qu’on a oublié alors qu’il fut tant lu avant-guerre. En 1928, cet écrivain fécond délaissa les romans d’aventure, les pastiches de Conan Doyle et les feuilletons à rebondissements qui faisaient son succès pour imaginer une étrange histoire, mélange de roman social et de récit psychologique mâtiné d’anticipation. Martial Procas en est le héros. Ce brillant scientifique comblé de talent et d’amour découvre le revers infernal de notre civilisation policée quand une de ses expériences le condamne à la difformité et à la différence. Relégué, exclu, maltraité, cet homme intelligent qui n’aspire plus qu’à la paix des malheureux va découvrir la tentation de la vengeance et inventer le terrorisme biologique.

    Fable mordante, satire corrosive sur la sottise grégaire, Le bacille répand encore ses germes pessimistes. Il nous rappelle aussi les vertus et les plaisirs du bon roman populaire.

    Mon avis

    Je me suis fait, moi aussi, la remarque que L’Arbre Vengeur publiait beaucoup sur les bacilles.

    Arnould Galopin a écrit, au début du 20ième siècle, énormément énormément (surtout du roman-feuilleton). Il n’en reste plus rien aujourd’hui (peut être connaissiez-vous avant mais moi non). Pourtant son écriture est bien agréable à lire et ses problématiques très actuelles.

    Il y a un brin de fantastique parce qu’être bleu au point de la couverture et ses yeux jaunes, j’ai jamais vu.

    On parle différence, acceptation de la différence, comment celui qui est différent est forcément coupable (du moindre petit truc), de l’effet de foule aussi (comment une entité qui n’existe pas : l’opinion publique est prête à se dresser comme un seul homme contre … un seul homme).

    On y parle aussi contamination de l’eau, des répercussions que cela peut avoir.

    Mon conseil : toujours faire attention à vos voisins chimistes, biologistes, physiciens en colère !

    Après avoir lu, sur la quatrième de couverture que Arnould Galopin avait écrit un pastiche de Sherlock Holmes, j’ai cherché bien évidemment. Il s’avère qu’il a été réédité en octobre 2010.

    Quatrième de couverture

    Un crime horrible, en tous points semblable à celui de Lyndhurst, vient de jeter la consternation dans la charmante localité de Minstead.

    Une jeune femme […] a été trouvée cette nuit affreusement mutilée, dans la plaine de Bolderwood.

    Le corps de la malheureuse ne formait plus qu’une horrible bouillie sanglante, et sa tête, presque entièrement détachée du tronc, avait été écrasée avec une brutalité inouïe.

    Herlokolms et Allan Dickson versus Jack l’Éventreur. Dans ce pastiche de Sherlock Holmes, Arnould Galopin (1863 – 1934) nous entraîne dans une enquête à l’issue désarçonnante.

    Mon avis

    Ce livre est complètement foutraque et du coup on rigole tout le temps. Il y a plein de clin d’œil à Edgar Poe et son Double assassinat dans la rue Morgue, aux aventures de Sherlock Holmes écrit par Conan Doyle et j’allais vous dire aux aventures d’Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain. Mais non en fait ! Allan Dickson, détective australien qui émigre en Angleterre après quelques déconvenues, est né avant son homologue américain. Il y a donc comme points positifs : l’humour et l’hypertextualité (c’est un mot mode alors j’utilise).

    Mais surtout les personnages sont excellents, Herlokolms, détective vieillissant (on aurait même tendance à dire grabataire), et Allan Dickson (personnage récurrent chez mon nouvel ami Arnould), jeune loup affamé, se tirent dans les pattes, font sottises sur sottises, erreurs de jugement sur erreur de jugement … pour finir par se planter tous les deux !

    Je vous conseille aussi bien évidemment !

    Références

    Le bacille de Arnould GALOPIN – préface de Thierry Gillyboeuf – illustrations de Hughes Micol (L’Arbre Vengeur, 2011)

    L’homme au complet gris de Arnould GALOPIN (Éditions de l’Antre, 2010)

     

  • Quatrième de couverture

    Le vieil oncle Petros qui vit dans une petite maison près d’Athènes est-il un des grands ratés de la science ou le Prométhée de la théorie des nombres ? Lorsqu’il meurt, il fait don à son neveu préféré de sa bibliothèque de livres scientifiques. Celui-ci raconte alors quelles ont été ses relations avec cet homme peu commun et quel a été son destin.
    Une conjecture mathématique irrésolue depuis deux siècles, un oncle mathématicien rendu fou par la recherche de la solution, un neveu qui enquête, avec ce polar des nombres premiers, Apostolos Doxiadis a réussi un roman parfaitement original et attachant, salué par les communautés mathématiques et littéraires anglo-saxons comme un exploit qui force l’admiration de deux mondes peu habitués à se rencontrer.

    Mon avis

    Ce livre aborde, avec beaucoup de réussite, les thèmes que le livre de Claudine Monteil ne faisait que survoler. Je précise au passage que Apostolos Doxiadis est mathématicien de formation.

    On rencontre un homme, un génie, le fameux oncle Petros, qui s’est consacré toute sa vie au mathématique. Futur héritier d’une grande fortune en Grèce et normalement destiné à la gérer, son père acceptera de le faire former par Carathéodory, en Allemagne (parce qu il était grec), après avoir reconnu le génie de son fils. Il rencontre alors une femme avec qui il vit six mois torrides mais elle se marie avec un autre. Il décide alors de la reconquérir en devenant le plus grand mathématicien du monde. Pour l’instant, il fait sa thèse sur un problème d’équations différentielles (qui trouvera son application durant la Première Guerre Mondiale). Ce sont des mathématiques appliquées. Malgré le grand renom que lui doit sa découverte, il la comparera tout au plus à des comptes d’apothicaire.

    Il reçoit peu après une bourse pour aller à Cambridge travailler avec Littlewood, Hardy et Ramanujan (mathématiciens dont Keisha nous a parlé ici). Commence alors le début d’une période très prolifique mais aussi le début de la fin car il va décider de se consacrer à la théorie des nombres et surtout à la conjecture de Goldbach.

    La conjecture de Goldbach (dont parle aussi Le théorème du perroquet) c’est cette phrase si simple que personne n’a jamais réussi à démontrer : « Tout nombre pair supérieur à 2 est la somme de deux nombres premiers ».

    À partir de là, il va s’isoler (dans une université allemande) pour travailler sur ses recherches. Il obtiendra plusieurs résultats intermédiaires qu’il ne publiera pas à temps (d’autres l’auront devancer alors qu’il les avait trouvé avant mais ne s’était pas tenu au courant). La question qui se pose alors c’est jusqu’où doit-on aller pour démontrer une conjecture qui devient une obsession ? La réponse que retiendra Petros lui sera inspirée Kurt Gödel (avec son théorème de l’incomplétude) et Alan Turing.

    Le livre parle de la différence entre mathématiques appliquées et mathématiques fondamentales : l’une est dans le monde de tous les jours alors que l’autre est dans un autre monde, un monde « poétique ». L’auteur va même jusqu’à comparer le mathématicien a un poète, a un artiste car il se créé un monde, ses propres images pour pouvoir prouver des théorèmes. C’est d’ailleurs ce que dit Alain Connes, médaille Fields, dans cette vidéo.

    L’auteur parle de comment faire de la recherche (travailler sur son problème, ne pas forcément se laisser obséder, reste en contact avec ses collègues, avec ce qui se fait). Il fait aussi que sur le sort d’un mathématicien, sur comment il peut s’en sortir dans ce monde (sur six, seuls deux on eu une vie normale dans le livre, les autres ont été atteint de folie ou se sont suicidés).

    Tout cela est fait dans une langue fluide, sans trop de mathématiques (genre deux pages du livre) et aussi avec beaucoup d’humour.

    Je trouve que c’est un très bon livre, intéressant à lire pour toutes les raisons ci-dessus.

    Références

    Oncle Petros et la conjecture de Goldbach de Apostolos DOXIADIS – traduit de l’anglais par ? (Points Seuil, 2002)

  • Quatrième de couverture

    La mort l’a frappé le 3 décembre 1894. Robert Louis Stevenson avait quarante-quatre ans. Il avait abattu une bonne journée de travail et aidait sa femme à préparer une mayonnaise. Il laissait derrière lui une production littéraire immense dont L’Île au trésor et le fameux Docteur Jekyll et Mister Hyde.

    Si la mort l’a frappé subitement, elle le guettait depuis sa naissance à Edimbourg, le 13 novembre 1850. Elle aurait même dû se manifester avant qu’il souffle sa cinquième bougies et l’emporter dans une de ses fulgurantes quintes de toux. La mort aura préféré attendre. Elle voulait mieux connaître sa victime. Mais, surtout, elle voulait entendre les merveilleux récits que Stevenson, déjà tout petit, inventait.

    Alors qui mieux que la mort pouvait raconter a vie de Robert Louis Balfour Stevenson ?

    Mon avis

    Je rêvais de lire ce livre quand j’étais à Alès. Maintenant que j’ai retrouvé ma PAL en région parisienne, j’en profite ! Elle est trop trop terrible cette biographie, soit disant destinée aux adolescents (ou enfants, je ne sais pas).

    En premier, elle est originale. La narratrice, c’est la mort qui était proche de Stevenson depuis sa naissance. Une mort moqueuse, ironique mais aussi admirative face à la capacité de résistance de l’homme.

    Le supposé public donne une approche originale. On découvre un Stevenson enfant qui aime qu’on lui raconte des histoires mais aussi se les raconter ; le thème de ces histoires c’est surtout l’aventure, mot qui gouvernera une grande partie de son œuvre. On découvrira l’influence de Cummy (c’est elle la raconteuse d’histoires officielles), comment son père, qui travaillait dans les phares, va essayer de le faire rentrer dans ce monde (Stevenson va même publier un article sur le sujet : Sur une nouvelle forme de lumière intermittente). Il va aussi s’essayer à la profession d’avocat (il n’est apparemment pas mauvais pour débattre).

    Puis, il partira à l’aventure, une aventure qui durera toute sa vie, sur les canaux de Belgique et du nord de la France (Keisha en a parlé ici), dans les Cévennes (Keisha en a aussi parlé). Il fréquentera un groupe d’artistes à Barbizon ! (il ira même un peu à Cernay ; je dis cela parce que j’ai des ancêtres qui y étaient à la même époque et du coup, cela me fait rêver). Il rencontre Fanny et ses deux enfants (un fils et une fille). Il parcourera une bonne partie de la planète pour se retrouver finalement au Samoa.

    Dans cette biographie, on se découvre un homme gentil, plein de courage, qui affronte la maladie et ne se laisse pas démoraliser.

    Loin de toute controverse à propos de sa femme, ce livre peut avoir deux effets sur vous et vos enfants : eux voudront partir à l’aventure et vous, vous voudrez découvrir les livres de Stevenson.

    Références

    Robert Louis Stevenson – L’aventure ! de Hervé JOUBERT (L’École des loisirs – Médium documents, 2010)

  • Quatrième de couverture

    Plus à l’aise dans les gaffes que dans la rédaction de sa thèse, Arnaud Rudel se voit, à sa grande surprise, attribuer une bourse prestigieuse dans un vénérable collège de Cambridge. Il y est chargé de plancher sur Lady Charity Backwater, mystérieuse puritaine qui vécut au temps de la révolution anglaise et fut accusée d’avoir poignardé son mari, un fidèle du roi Charles Ier. À peine Rudel se met-il au travail que des phénomènes étranges se produisent… jusqu’au jour où une jolie et prometteuse physicienne est retrouvée assassinée, frappée par le pognard de Charity que le collège conservait comme une relique. Le fantôme de la « dame noire » est-il vraiment responsable de ce meurtre ? À All Souls College, les professeurs ne se font pas de cadeaux …

    Soupçonné, Rudel n’a d’autre choix que de mener l’enquête afin de prouver son innocence. S’improvisant cryptographe, il va s’efforcer de briser le code d’un terrible secret qui touche à l’histoire de la Couronne britannique…

    Mon avis

    Je suis toute énervée par des soucis du monde où les livres n’existent pas donc je rédige cet avis à une heure du matin. C’est pour ça que le billet va être plus ou moins signée d’une fan énamourée, donc sans argument (si tant est que j’en donne parfois) mais plein de platitudes.

    J’ai entendu parler de ce livre par un obscur magazine de sciences que je reçois chez moi (c’est normal que je sois abonnée car c’est gratuit et qu’en plus, je n’ai pas assez de lectures entre les livres, les magazines littéraires et  les magazines d’histoire, de géographie …) Vous vous doutez ce qui m’a fait craquer : la couverture avec des livres !!!!

    Et j’ai bien sûr adoré (je pense qu’il n’y a que moi qui adore ce genre de livre : cela rappelle un peu les livres de Jean-Philippe Arrou-Vignod de quand j’étais petite mais comme j’ai été à l’université, je lis des livres qui se passe là-dedans plutôt qu’au collège. Mes parents vous diront que j’ai toujours été à l’école (à tout âge) en espérant qu’il se passe un truc affreux pour pouvoir enquêter à la manière de Sherlock Holmes alors que je suis une froussarde invétérée).

    Vous aurez compris : cela se passe à Cambridge (ça aussi vous saviez sans moi parce que c’est un peu écrit dans le titre). Il y a du cadavre dans la bibliothèque, du cadavre par empoisonnement du petit verre avant de se coucher, des belles voitures qui se font tirer dessus par des malfrats, des jalousies de prof, de la finance de haut-vol, de l’histoire (la révolution anglaise tout de même), des enquêtes dans les librairies de grimoire, de la cryptographie décodée par un doctorant en mathématiques, des histoires de fantômes et de revenants. Je vous ai énuméré tout ce qui m’a plu. Je pense que cela donne une impression de grand n’importe quoi mais en fait le livre est très organisé. Les rebondissements sont incessants et palpitants (en tout cas dans mon cas).

    Je me suis trop attachée au personnage d’Arnaud Rudel parce qu’il fait trop bras cassé et que j’adore ça (et qu’en plus à la fin, il devient libraire dans la librairie de grimoires à Cambridge : Arnaud Rudel, si tu cherches quelqu’un je suis là, en fait pas vraiment là mais à Paris, mais bon, je peux venir à Cambridge).

    Tout cela m’a donné envie (enfin ! (en fait Jean d’Aillon l’avait fait avant)) d’ouvrir un Alexandre Dumas : Vingt Ans Après pour retrouver la période de la Révolution Anglaise (à moins que vous ayez un titre à me conseiller sur cette période).

    P.S. : il y a une super postface sur la cryptographie et en particulier sur le chiffre de Vigenère. Et pour une fois, j’ai compris alors que d’habitude, j’y comprends rien quand on m’explique quelque chose là-dessus.

    Références

    Le code de Cambridge de Tony GHEERAERT (Le Pommier, 2010)

  • Je vous le dis de suite : Darwin ne viendra pas aujourd’hui. Je viens encore une fois de spoiler le livre même si vous vous doutiez qu’une homme mort depuis plus d’un siècle ne pouvait pas venir mettre un commentaire sur un blog.

    Rassurez-vous, ce n’est pas du snobisme de sa part, juste de la timidité,  parce qu’il n’est pas non plus venu le 30 juin 1860 à Oxford pour défendre son œuvre L’origine des espèces. Le livre de Luc Perino raconte comment il n’est pas venu et comment les gens se sont débrouillés sans lui.

    Darwin a travaillé pendant 20 ans sur sa théorie. C’était un homme, un scientifique, très méticuleux : il ne voulait pas publier tant qu’il avait des doutes. Il cherchait à justifier toutes les zones d’ombre, cherchait de nouveaux exemples et quand il ne trouvait rien, il indiquait de lui-même les failles de sa théorie. Quand il fut persuadé de la justesse de sa théorie, il était fatigué et n’avait plus envie de débattre. Il était incompris de la plupart de ses pairs car à cette époque, on avait tendance à parler tout de suite de ses recherches pour susciter la discussion et pour entraîner de nouvelles idées.

    Ce Darwin ne parle jamais dans le livre. Finalement, ce sont ses partisans et détracteurs qui dressent son portrait. On y découvre aussi un homme partagé entre religion et science car la question centrale de cette histoire romancée est st-ce que Darwin a parlé de l’Homme dans sa théorie de l’évolution ? La réponse est non (Darwin ne pouvait se résoudre à mettre en question toute la Bible) mais beaucoup de gens ont pensé que oui (alors que d’après ce que j’ai compris c’est plutôt Thomas Huxley (c’est même lui qui a inventé le mot « agnostique », le grand-père d’Aldous, qui a fait le lien entre les singes et l’Homme).

    La structure du roman est intéressante car dans une première partie on mêle partisans et détracteurs : on expose les théories, les doutes de chacun. On présente un contexte aussi : une Angleterre victorienne, siège de tous les progrès du monde et pourtant d’un puritanisme sans nom. Notamment, on découvre qu’à cette époque une grosse partie des scientifiques étaient des religieux et qu’ils étaient souvent difficiles de distinguer les deux dans leur tête (ici on nous présente les pionniers de ceux qui ont réussi). Cela entraîne entre une vision particulière de la découverte de théorèmes, de lois de la nature … Dans une deuxième partie, on nous présente le fameux débat. Cela permet aussi de faire sa propre idée, de comparer les arguments mis en avant, de décider qui a gagné …

    J’avais entendu parler de ce livre dans Le magazine de la santé et je n’ai pas été mécontente d’avoir suivi ce conseil. Ce livre m’a permis d’apprendre énormément de chose sur l’Angleterre victorienne, sur la manière de faire de la science (et de connaître les grands scientifiques de l’époque : Lamarck, Linné, Cuvier, Lewis Caroll, Huxley …) mais surtout de mieux comprendre une théorie que certains, les créationnistes avec leur Intelligent Design, malgré toutes les preuves, mettent encore en cause. En gros, c’est un livre actuel malgré tout.

    Références

    Darwin viendra-t-il ? de Luc PERINO – préface de Dominique Lecourt (Le Pommier, 2008)

  • Quatrième de couverture

    Vous connaissez le passé, imaginez le futur, redoutez le présent : il vous reste à découvrir le « présent vieilli », ce temps inédit inventé par Jacques Spitz dans un roman phénoménal considéré comme un des classiques du roman d’anticipation français. Son héros, un peintre raté résolu au suicide, va vivre une expérience hors du commun qui le conduira où nul n’est allé : inoculé par un savant fou, un bacille s’est attaqué à sa vue et lui permet de voir le monde et les êtres tels qu’ils seront dans un futur proche. Mais ce qui n’était qu’une étrange expérience devient une aventure effarante lorsqu’il réalise que le temps se dilate et qu’il « voit » de plus en plus en avant. Livre haletant sur le cauchemar d’un homme seul au milieu d’un univers en déréliction, L’œil du purgatoire est un roman unique qui réussit à pousser une logique jusqu’à son extrême limite avec une audace et une intelligence qui ont laissé pantois ses admirateurs. Il est impensable de ne pas proposer de nouveau à ceux qui croient que la littérature, mieux que n’importe quel art, doit nous permettre d’explorer les confins et les mystères de notre imaginaire.

    Mon avis

    Je continue dans la série roman avec des sciences dedans et/ou écrit par des scientifiques. Mais là, attention coup de cœur de moi ! C’est pour contrebalancer mon autre avis d’aujourd’hui.

    J’ai entendu parler de Jacques Spitz (1896-1963) dans l’émission Mauvais Genres et bien sûr, j’ai cherché qui était ce monsieur. J’ai vu que L’Arbre vengeur publiait un de ses livres, je n’ai plus hésité ! Jacques Spitz est un polytechnicien qui a travaillé apparemment une dizaine d’années en tant qu’ingénieur conseil. Ensuite, il s’est consacré à la littérature.

    Pourquoi coup de cœur ?

    L’idée est brillante. On a déjà écrit sur la vision que l’on a du futur, sur le présent si on modifiait le passé mais à ma connaissance (il faut dire que dans ce genre de littérature, elle est assez faible donc si vous voyez d’autres titres je suis preneuse) jamais sur ce que nous, et uniquement nous, nous deviendront dans le futur. J’ai passé du temps à comprendre pourquoi le narrateur ne voyait pas le futur. Tout simplement parce que ce n’est pas le but. Il ne voit que le futur d’objets ou de personnes existant dans le présent. Cela permet de se rendre compte (pour ceux qui en douteraient) de ce que nous sommes dans l’histoire de la Terre et même de notre propre pays. La réponse est bien sûr pas grand chose (c’est une découverte pour le peintre vaniteux qu’est le narrateur). J’ai adoré l’idée de faire vivre les idées (et non les âmes) plus longtemps que les corps, et de voir la pérennité de certaines idées.

    À part l’idée géniale, Jacques Spitz est un écrivain, un vrai, qui peut vous faire passer des émotions, des idées à travers une phrase. Le style est celui de la phrase longue, maîtrisée. Les transitions pour les changements d’idée se font à l’intérieur de la phrase sans en avoir l’air par une maîtrise de la langue française incroyable. Bien sûr, quand un livre m’a plu, je n’ai souligné aucun passage … Mais je l’ouvre pour rédiger ce billet et tout m’éblouit. Par exemple :

    « Des coups pareils vous dégoûtent du travail, et de vous même par dessus le marché ! Je suis rentré avec ma toile sous le bras. Si lâche que j’ai essayé de reprendre, de l’éclaircir, de donner ce qu’on attendait de moi. Mais je me suis vite aperçu qu’il éatit impossible de ressembler à l’image que les autres se font de vous, et de guerre lasse, je suis allé faire un tour. » (page 15)

    « Rencontré Babar, plein à son ordinaire d’apéritifs et de projets qui n’aboutissent jamais. En deux minutes, il m’a proposé de concourir pour une affiche, de décorer un petit bistrot, de former un groupe de moins de trente ans. Entre chaque projet, il trempait sa trompe dans son verre perpétuel. Moi, les projets ça me fatigue et, si j’en fais, ils ratent toujours. » (page 29)

    Ma conclusion sera simple : c’est un livre à lire absolument !

    Références

    L’œil du purgatoire de Jacques SPITZ (L’Arbre vengeur, 2008)

  • Quatrième de couverture

    Charlotte arrive à Princeton, aux États-Unis, pour passer quelque temps avec son père, Jean-Claude Cavagnac, le célèbre mathématicien professeur à l’institut où s’illustrèrent Robert Oppenheimer et Albert Einstein.

    À son arrivée, Cavagnac disparaît. Son corps est retrouvé dans le lac Carnegie. Suicide ? Assassinat ? Pour quelles raisons ? Des collègues jaloux ? Des étudiants déçus ? Ses travaux mathématiques l’avaient-ils mis sur la voie d’une découverte stratégique pour une grande puissance ? La CIA, le FBI et les services secrets français sont sur les dents. Et s’il s’agissait d’un règlement de comptes où les États-Unis et la France sont impliqués ?

    Avec l’aide de Michael Taylor, l’agent du FBI en charge de l’affaire, Charlotte va dénouer les mystères de cette disparition.

    Un thriller impitoyable dans une élégante ville universitaire aux apparences trompeuses.

    Mon avis

    Vous vous doutez bien de pourquoi j’ai acheté ce livre … ben non … ben pour le titre. Sans même lire la quatrième de couverture. Cette habitude me perdra ! Puis que je suis en pleine lecture des ma PAL intitulée « romans avec des sciences, de l’université et tout ça dedans ».

    Claudine Monteil est la fille de ses parents … vous allez me dire que vous aussi mais bon, pas des mêmes sinon vous seriez frère ou sœur (aujourd’hui c’est billet spécial point de suspension parce qu’il paraît que c’est de la pensée inachevée et c’est pour que vous pensiez que ma pensée à moi est toujours inachevée). Du coup, on peut penser qu’il y a une bonne part autobiographique dans ce livre (même si je n’irais pas penser qu’il s’agit du meurtre de son père par procuration) et tout cela pose beaucoup de questions, en tout cas à la matheuse que je suis (même si je ne suis pas une puriste, genre qui a la haute estime de l’auteur, puisque ce sont des mathématiques appliquées que je fais. Je suis désolée de mon incroyable inintelligence et de mon manque de discernement mais bon je ne postule pas à devenir une très grande mathématicienne qui fait des découvertes extraordinaires que tout le monde s’arrache. J’aimerais juste avoir un travail payé, ce qui j’espère est le cas d’un peu tout le monde et notamment des étudiants).

    Le livre ne contient absolument pas de mathématiques mais pas un gramme à part quelques mots typiques lancés dans le vague (le titre devient tout de suite beaucoup moins accrocheur). Les mathématiques sont réduites à la cryptologie (visiblement seule branche qui en vaille la peine). Le soucis vient du fait que la narratrice admet ne rien y connaître, qu’elle est frustrée de ne pas comprendre son père (quand il était vivant j’entends), de ne pas comprendre la beauté de ses démonstrations. L’attrait de ce type de livre, si il avait été écrit par un scientifique, c’est justement de faire rêver avec des sciences et en l’occurrence des mathématiques (en tout cas, moi, cela me fait rêver parce que c’est un monde que je n’ai jamais atteint). Finalement, elle échoue à faire décoller cette intrigue car on sent qu’elle aimerait parler recherche pure contre recherche appliquée, financement, collaborations entre scientifiques et matheux. On ne sent pas de bouillonnement d’idées que l’on aurait pu penser rencontrer à Princeton. Finalement, Charlotte, la narratrice, est toujours à l’extérieur du monde qu’elle croit connaître depuis son enfance et n’arrive pas à faire pénétrer son lecteur dans cet univers.

    Dans la vie, Claudine Monteil est historienne (les titres précédemment publiés sont sur le couple Sartre-Beauvoir) et dans le roman, Charlotte est spécialiste en géopolitique (elle, Charlotte, enseigne bien sûr à Science-Po, a publié des best-sellers que tout le monde s’arrache, a divorcé d’un professeur qui s’en est trouvé une plus jeune et moins intelligente qu’elle bien évidemment, et puis comme elle est une femme indépendante elle élève sa fille toute seule. On lui dira pas que bon cela fait un peu cliché et que en général, les essais ne s’arrachent pas, que l’on en discute pas au café du coin parce qu’il n’y a pas vraiment beaucoup de monde qui les lit). Je pense que déjà vous sentez mon malaise, on a cette impression que Charlotte c’est un stéréotype, plein de contradictions, qui n’a même jamais pensé à vivre dans la réalité. Charlotte voit du complot partout, apparemment c’est le cas des gens qui font son métier (je pensais que c’était plutôt les paranos). Les gens accrédités secret défense sont forcément des espions (euh … non). Elle est d’une naïveté incroyable tout en étant faussement intelligente. Parce quand la quatrième de couverture n’hésite pas à dire que Charlotte a résolu le mystère avec l’aide de Michael Taylor, c’est plutôt le contraire. Elle, elle s’est juste laissée traînée partout. Et quand elle sort une conjecture, cela tient au cliché choquant de la relation entre homosexuels (il y en a forcément un qui a le sida … parce qu’il a forcément trompé son compagnon, et qu’en plus il participe forcément à des soirées un peu glauques, qui sont filmés) et quand Taylor lui dit que c’est peut être un peu extrême. Elle sait que non, parce qu’elle a forcément raison.

    Je ne vous parle pas des autres personnages car l’auteur n’arrive pas à les différencier et donc à les rendre mémorables. Ils sont creux ; sans sentiments, ils ne parlent que pour dire des banalités. De là à penser que l’auteur s’ennuie avec ses personnages, il n’y a pas loin (ou sinon elle prend ses lecteurs pour des imbéciles). Des indices sont lancés : une femme ne s’entend pas avec son mari, il y a des tensions … mais sur la fin, la femme ne sait rien et ne se doute de rien, c’est à la limite du ménage heureux, Michael Taylor a perdu sa femme le 11 septembre et il est très triste (une quinzaine de fois, toujours dit de la même manière). Ses sentiments sont toujours les mêmes. Cavagnac n’aimait que la recherche pure, ne se concentrait pas du tout sur les applications et dédaignait ceux qui le faisaient. Répété toujours de la même manière, cela devient lassant.

    Je suis sévère parce que c’est le type de livre où j’attends énormément. L’intrigue était très bonne et aurait pu donner un excellent roman. Or, celui-ci pêche par des personnages manquant de profondeur et je pense aussi un manque d’éclaircissement sur la spécialité de Charlotte, les relations franco-américaines, les agences …

    Références

    Complots mathématiques à Princeton de Claudine MONTEIL (Odile Jacob / Thriller, 2010)

  • Mon avis hautement intellectuel sur des livres qui le sont tout autant manquait à … une personne, mon frère qui écris des mails en disant que cela fait tant de jour que je ne publie pas. Tout ça combiné au fait qu’il lit un livre tous les deux ans en moyenne (et sélectionné par sa sœur de préférence, en tout cas je l’espère) fait qu’aujourd’hui un avis.

    Une phrase pour illustrer tout le bien que je pense de ce livre :

    « Le canot de la police dévorait l’eau comme un requin affamé. » (p. 156 pour les curieux)

    On comprend bien l’idée de ce que l’auteur voulait comme image. Mais là, la phrase est juste très très … sans sens par exemple. Au dernière nouvelle, un bateau qui dévore l’eau, pour moi, c’est un bateau qui coule. Un requin affamé qui se nourrit d’eau je n’y crois pas non plus parce que j’ai vu Les dents de la mer. À moins qu’il y ait des requins qui vivent (d’amour et) d’eau (fraîche). Tout cela a été débattu par le comité hautement littéraire de mon blog (c’est-à-dire mon frère et mon père, qui lit encore moins que mon frère) et mérite éclaircissement de personnes extérieures. Je compte donc sur vous (oui, oui, je parle à mes deux lecteurs).

    Tout cela ne serait pas grave si ce n’était pas symptomatique du livre. En fait, il y a beaucoup de fautes d’orthographe, de fautes de frappes, de tournures étranges. Vous allez me dire « sur ton blog aussi ! » Je suis d’accord mais je n’écris pas de romans.

    Ce que la quatrième de couverture ne dit pas (par contre, elle dit , ainsi que la couverture, qu’il va y avoir du Sherlock Holmes : je viens de me rendre compte que je ne l’avais pas dit c’est pour ça que je le rajoute), c’est qu’en réalité, il s’agit de trois courts romans ou nouvelles. Les trois sont liés, je dirais un peu comme d’habitude, par la fameuse malle de Watson. Ce qui change, c’est qu’au lieu d’être retrouvé par un héritier, elle est retrouvé par un ami du narrateur / traducteur dans une brocante à Londres et lui est offerte en cadeaux. Le truc tout à fait crédible, qui se permettrait d’en douter.

    Le premier récit est plutôt intéressant car il mêle SH, Watson, le père de Lovecraft, Arthur Conan Doyle et le Necronomicon (je fais ma savante alors que j’ai jamais lu Lovecraft mais Matilda, oui, alors vous pourrez lui poser des questions). Dans l’ensemble, bien construit et bien structuré, ce roman est très sympa à lire. Ce qui est gênant, c’est que finalement, on retrouve beaucoup d’éléments des aventures de Sherlock Holmes, sans note de bas de page les citant, et cela donne une impression de déjà vu assez prégnante. Le narrateur s’en explique à la fin, mais bon, cela donne une impression décevante encore plus. À cela, s’ajoute le fait que le récit est écrit par Watson sans en adopter le style. On comprend bien que c’est l’auteur qui a voulu donner son avis mais c’est lourd. Notamment l’avis sur le deuxième mariage déjà lu ailleurs sans pour autant qu’il y ait de citation de la part de l’auteur.

    Le deuxième récit qui est en réalité une longue nouvelle est complètement raté, pourtant cela partait d’une bonne idée puisque il s’agissait de faire revivre Dracula, qui serait chassé par van Helsing, Seward, Sherlock Holmes et Watson. Plutôt bien ! Mais l’auteur a choisi un mode de narration très compliqué puisqu’il mélange les journaux de Seward et Watson sans faire de lien alors que finalement quand c’est fait dans les aventures écrites par Conan Doyle, c’est fait et Watson dit, je vais faire parler telle personne (en tout cas, c’est ce dont je me rappelle).

    Le troisième récit lui est une courte nouvelle, de facture classique, qui elle aussi aurait pu être très bien si elle n’avait tourner en ridicule Watson. Sherlock Holmes est à la retraite dans le Sussex, Watson lui envoie un télégramme de Londres pour l’appeler sur une affaire. Le jour d’après, Watson voit à sa porte Billy, le groom du 221B Baker Street, qui lui dit que Sherlock Holmes veut qu’il lui apporte, à lui SH, son courrier en main propre. Et là, on se dit Sherlock est à Londres en toute logique parce que sinon comment Billy ferait mais ça Watson ne le comprend et est encore une fois surpris que Sherlock Holmes est enquêté encore une fois en déguisement. Puis, il y a une autre phrase du genre « j’ai appelé Billy pour lui remettre un télégramme » après nous avoir expliqué que le docteur n’habite plus au 221B Baker Street, je me demande encore où Watson l’a appelé.

    Je vous épargne « les escaliers grinçants ».

    Si on suit le raisonnement de l’auteur, je préfère très nettement que les aventures de Sherlock Holmes aient été écrites par Conan Doyle que par Watson.

    Références

    Sherlock Holmes et la sagesse des morts de Rodolfo MARTINEZ – traduit de l’espagnol par Jacques Fuentealba (les éditions Mnémos, 2010)