Vous les attendiez avec impatience mes avis sur les livres d’Arnould Galopin, hauteur qui devient très mode en ce moment avec deux publications à son actif (très différentes en plus) alors qu’il est mort depuis belle lurette (n’est-ce pas trop la classe de s’appeler Arnould Galopin ?)
Au risque que vous pensiez que ce blog est subventionné par L’Arbre Vengeur, on commence par Le Bacille qui est paru en mai de cette année.
Quatrième de couverture
Le terrorisme n’est pas né d’hier.
Arnould Galopin non plus qu’on a oublié alors qu’il fut tant lu avant-guerre. En 1928, cet écrivain fécond délaissa les romans d’aventure, les pastiches de Conan Doyle et les feuilletons à rebondissements qui faisaient son succès pour imaginer une étrange histoire, mélange de roman social et de récit psychologique mâtiné d’anticipation. Martial Procas en est le héros. Ce brillant scientifique comblé de talent et d’amour découvre le revers infernal de notre civilisation policée quand une de ses expériences le condamne à la difformité et à la différence. Relégué, exclu, maltraité, cet homme intelligent qui n’aspire plus qu’à la paix des malheureux va découvrir la tentation de la vengeance et inventer le terrorisme biologique.
Fable mordante, satire corrosive sur la sottise grégaire, Le bacille répand encore ses germes pessimistes. Il nous rappelle aussi les vertus et les plaisirs du bon roman populaire.
Mon avis
Je me suis fait, moi aussi, la remarque que L’Arbre Vengeur publiait beaucoup sur les bacilles.
Arnould Galopin a écrit, au début du 20ième siècle, énormément énormément (surtout du roman-feuilleton). Il n’en reste plus rien aujourd’hui (peut être connaissiez-vous avant mais moi non). Pourtant son écriture est bien agréable à lire et ses problématiques très actuelles.
Il y a un brin de fantastique parce qu’être bleu au point de la couverture et ses yeux jaunes, j’ai jamais vu.
On parle différence, acceptation de la différence, comment celui qui est différent est forcément coupable (du moindre petit truc), de l’effet de foule aussi (comment une entité qui n’existe pas : l’opinion publique est prête à se dresser comme un seul homme contre … un seul homme).
On y parle aussi contamination de l’eau, des répercussions que cela peut avoir.
Mon conseil : toujours faire attention à vos voisins chimistes, biologistes, physiciens en colère !
Après avoir lu, sur la quatrième de couverture que Arnould Galopin avait écrit un pastiche de Sherlock Holmes, j’ai cherché bien évidemment. Il s’avère qu’il a été réédité en octobre 2010.
Quatrième de couverture
Un crime horrible, en tous points semblable à celui de Lyndhurst, vient de jeter la consternation dans la charmante localité de Minstead.
Une jeune femme […] a été trouvée cette nuit affreusement mutilée, dans la plaine de Bolderwood.
Le corps de la malheureuse ne formait plus qu’une horrible bouillie sanglante, et sa tête, presque entièrement détachée du tronc, avait été écrasée avec une brutalité inouïe.
Herlokolms et Allan Dickson versus Jack l’Éventreur. Dans ce pastiche de Sherlock Holmes, Arnould Galopin (1863 – 1934) nous entraîne dans une enquête à l’issue désarçonnante.
Mon avis
Ce livre est complètement foutraque et du coup on rigole tout le temps. Il y a plein de clin d’œil à Edgar Poe et son Double assassinat dans la rue Morgue, aux aventures de Sherlock Holmes écrit par Conan Doyle et j’allais vous dire aux aventures d’Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain. Mais non en fait ! Allan Dickson, détective australien qui émigre en Angleterre après quelques déconvenues, est né avant son homologue américain. Il y a donc comme points positifs : l’humour et l’hypertextualité (c’est un mot mode alors j’utilise).
Mais surtout les personnages sont excellents, Herlokolms, détective vieillissant (on aurait même tendance à dire grabataire), et Allan Dickson (personnage récurrent chez mon nouvel ami Arnould), jeune loup affamé, se tirent dans les pattes, font sottises sur sottises, erreurs de jugement sur erreur de jugement … pour finir par se planter tous les deux !
Je vous conseille aussi bien évidemment !
Références
Le bacille de Arnould GALOPIN – préface de Thierry Gillyboeuf – illustrations de Hughes Micol (L’Arbre Vengeur, 2011)
L’homme au complet gris de Arnould GALOPIN (Éditions de l’Antre, 2010)
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