Livre lu par Hélène, Kathel (chez qui je l’avais repéré), Delphine, Céline, Michel, Nana, Bazar de la littérature, Jostein.
Quatrième de couverture
Un vieil homme retrouve avec émotion deux lettres écrites par Mirka, son premier amour, qu’il avait relégué au fond de sa mémoire. Il décide alors d’écrire à son fils et de lui raconter toute l’histoire, en commençant par sa rencontre avec cette adolescente lors des vacances d’été, au bord de la lagune de la Vistule, en 1951 et 1952. Dans ses lettres, la jeune fille lui annonçait être enceinte. Il ne lui a jamais répondu. Bouleversé par cette paternité qui resurgit dans ses vieux jours, l’homme se met à la recherche de son passé. Cinquante ans plus tard, il se rend dans la maison sous les pins, au bord de la mer Baltique. Il y fait de longues promenades sur la plage et dans les dunes, se remémorant toute son existence et s’interrogeant sur ses choix, sa lâcheté vis-à-vis de ses proches, ses compromissions avec le système. Au fil des rencontres avec les habitants des lieux, il se rapproche pas à pas de la vérité. Son récit simple et brut, teinté de mélancolie et de nostalgie, sonne comme une confession qui vient trop tard, une manière de s’expliquer avec sa propre existence.
Mon avis
C’est le premier livre que je lis avec mon joli reader que mon papa m’a offert (pour ma fête qui est dans un mois mais mon papa n’aime pas faire de cadeaux les jours convenus et personnellement je ne m’en plaint pas)(son idée de départ est de ne plus faire d’étagères et de me faire progresser en anglais). Du coup, je vais vous parler du livre et ma vie avec mon reader (paraît que cela se fait).
Le livre : si vous cherchez un livre plein d’actions et de péripéties avec un rythme rapide, passez votre chemin. Cela risquerait de vous ennuyez en moins de trois pages. Par contre, si vous cherchez un livre qui va vous prendre dans la petite musique d’une vie des plus ordinaires (je ne dis pas que tous les hommes ont des enfants cachés, entendons-nous bien), L’estivant est pour vous. L’auteur distille une ambiance désuète, nostalgique et mélancolique comme le dit la quatrième de couverture. C’est une ambiance que je n’avais pas réussie à saisir dans les premières pages car je n’en avais pas lu assez. Je pense que c’est un livre qu’il faut pratiquement lire d’un coup pour se laisser porter vers cette lagune. Sinon, vous risquez d’être coupé de ce monde quasi-irréel (tellement les personnages sont annihilés face aux souvenirs ou aux paysages : ils passent dans ces deux éléments mais n’agissent pas).
Ce qui m’a plu aussi, c’est que l’auteur parle de la période de la Seconde Guerre et de l’après-guerre au travers des membres de sa famille ou des gens qu’ils veut rencontrer. Il ne juge pas, il réfléchit et s’interroge. C’est pareil pour son enfant caché, il ne va pas finalement se justifier, se dédouaner ou même s’accuser, il réfléchit, il s’interroge. C’est un homme qui semble avoir été dans l’indécision et la passivité toute sa vie et finalement, au terme de sa vie, il l’assume. Je trouve extraordinaire que l’auteur arrive à retranscrire cela, sans finalement chercher à utiliser les ressorts romanesques que l’on aurait pu attendre. Au final, une jolie découverte !
Mon expérience avec le reader : au même moment, j’étais en train de lire un livre avec Sherlock Holmes, plein de péripéties et d’actions, qui me faisait beaucoup rire (je vais vous en parler aujourd’hui et demain). J’ai eu du mal à me concentrer sur ce livre au rythme si différent parce que j’avais la tentation de reprendre le livre en anglais et finalement c’était trop facile par rapport à deux livres papiers. C’est cette distraction qu’il va falloir que j’arrive à dompter. Je suis comme tout le monde sinon : la lecture est aisée, le maniement facile … le seul truc, c’est que je ne peux pas lire dans mon lit car il y a un contre-jour avec ma lampe de chevet. Du coup, je ne pourrais jamais me passer du livre papier (ou sinon, je devrais trouver un autre moyen de m’endormir).
Références
L’estivant de Kazimierz ORLOS – traduit du polonais par Erik Veaux (Éditions Noir sur Blanc, 2011)