Présentation de l’éditeur
Un Argentin qui a fui la dictature s’est réfugié en Italie. Mais la violence froide et implacable de son passé va le rattraper. Sa route va croiser par accident celle de deux tueurs fous. Un polar en clair-obscur fantastique porté par une sombre réflexion sur la vie, l’amour et la mort. Le père fouettard est caché dans l’armoire et c’est un dangereux serial killer.
Le testament de Rubén Sosa l’un des plus grands auteurs dessinateurs made in Argentine.
Mon avis
Heureusement que l’éditeur a présenté l’histoire car à la première lecture, j’avais compris que l’un des tueurs fous était l’Argentin devenu Italien. Récapitulons, la bande dessinée comprend donc deux histoires en parallèle qui finiront par se rencontrer (parce que ce n’était pas de véritables parallèles à mon avis). Un Argentin a fui la dictature pour se réfugier en Italie. Il a une « amie » avec qui il s’entend principalement sexuellement et ne sait pas comment lui dire jusqu’à ce qu’il rentre dans une cabine téléphonique dans un bar. Pendant ce temps, deux tueurs fous rentrent dans un immeuble et tuent un professeur de maths et sa femme (et le chien avec ça) après leur avoir fait très peur en s’incrustant chez eux. Les tueurs ont du coup besoin de boire une petite bière et du coup, ils rentrent dans un bar qui va fermer. Vous devinez sans doute que les parallèles vont se rencontrer à ce moment là.
Ce qui est très beau dans cet album, ce sont les dessins et les couleurs. Les dessins sont extrêmement précis. Chaque visage est travaillé comme si c’était un portrait. Dans la postface, José Jover explique à quoi cela est du : Rubén Sosa travaillait uniquement à partie de photos de ses proches. Par exemple, pour la femme du professeur de mathématiques, il a pris sa femme à lui et pour le professeur, il s’est pris lui tout simplement. On nous montre toujours dans la postface deux photos et franchement c’est hallucinant : chaque case est un tableau plus que travaillé. Les couleurs elles donnent un aspect plus flou au travail, peut être plus tourbillonnant, comme si l’image était prise sur le vif. Elles sont multiples mais très « artificielles ». Cela donne l’impression d’un rêve ou d’un cauchemar c’est selon.
Il s’agit d’une œuvre posthume de cet auteur argentin. Je pense que la suite n’est jamais parue en France (mais par contre en Italie, où Rubén Sosa avait son école de dessin, oui) et c’est dommage car la fin de l’album donne envie de savoir ce que l’auteur nous avait réservé.
Références
Tigres de papier de Rubén SOSA – présenté et préfacé par José Muñoz – président Angoulême 2008 – traduction de Patrizia Molteni – adaptation de José Jover (Tartamudo, 2008)