J’étais persuadée avoir repéré ce livre sur le blog de Mrs Pepys mais je n’arrive pas à retrouver son avis sur son blog. Je me rappelle juste avoir acheté ce livre après avoir lu un billet sur un blog.
J’ai sorti de ma PAL (il y a traîné un peu longtemps, comme d’habitude) quand j’ai cherché le premier livre de Paul Lynch dans ma PAL. En fait tout s’est écroulé (quatre pile en tout mais aucun livre n’a été blessé) ; j’ai donc dû tout ranger et relire toutes les quatrièmes de couverture bien évidemment (c’est un peu le plaisir d’avoir autant de livres). Je suis tombée sur ce livre et je me suis dit que cela faisait longtemps que je n’avais pas lu en anglais. En plus le livre est court puisqu’il ne fait que 150 pages. Ceci entraînant cela …
La première paragraphe accroche de suite le lecteur :
My name is Mary Katherine Blackwood. I am eighteen years old, and I live with my sister Constance. I have often thought that with any luck at all I could have been born a werewolf, because the two middle fingers on both my hands are the same length , but I have had to be content with what I had. I dislike washing myself, and dogs, and noise. I like my sister Constance, and Richard Plantagenet, and Amanita phalloides, the death-cup mushroom. Everyone else in my family is dead.
Mary Katherine, ou Merricat pour les intimes, vit avec sa soeur Constance et son oncle Julian dans la demeure familiale, que l’on appellera plutôt le château, et cela depuis que tout la famille est mort empoisonnée six ans auparavant par un poison présent dans le sucre.
Merricat, alors âgé de douze ans, était allée se coucher. Constance, la cuisinière, a échappée à la mort car elle ne mange jamais de sucre et Julian a été empoisonné mais a survécu, tout en restant gravement handicapé. Il est évident que Constance a été tout de suite soupçonnée, cela a été jusqu’au procès mais elle a été acquittée.
Depuis, elle ne sort pas de la propriété, Julian ne pouvant rien faire lui même, c’est Merricat qui deux fois par semaine fait les courses au village, subissant les remarques désobligeantes des villageois. Les autres jours, elle vit tranquillement sa vie dans son monde, son espace que représente le domaine familial. Elle veille surtout à ce que rien ne vienne perturber l’univers, le petit espace de paix qu’elle s’est créée autour du reste de sa famille. Elle vérifie que les barrières fermant les sentiers sont bien fermées, elle enterre des objets … La seule dérogation est la visite une fois par semaine pour le thé d’une femme du village. Merricat est heureuse, même si elle sait qu’elle devra se battre pour préserver ce bonheur fragile.
J’ai beaucoup aimé cette première partie car je me suis un peu identifiée à Merricat. J’aime aussi que les choses ne changent pas quand tout se passe bien mais je ne suis pas si extrême. En effet, Merricat a clairement un problème psychologique. On ressent dès le début le lien très fort qui existe entre les deux sœurs. Merricat se figure protéger Constance alors que c’est plutôt celle-ci qui la préserve du monde extérieur et lui permet de faire un peu tout ce qu’elle veut. Julian semble un peu exclu, même si Constance s’occupe constamment de son bien être, de ses désirs.
Tout va changer à l’arrivée du cousin de Merricat et Constance. Il est tout de suite antipathique au lecteur car il semble plus intéressé par l’argent de la famille (et pour cela, on voit clairement qu’il veut se marier avec Constance) que par une réconciliation avec cette branche de la famille. Merricat va perdre son univers, devoir se battre pour le garder. L’ambiance change du tout au tout. On passe d’une ambiance étrange et hors-norme à une ambiance électrique, où on sent que tout peut se passer et tout va se passer. Je n’avais pas entièrement deviné la fin mais quand même un peu. Pourtant, j’ai lu sous tension ce livre jusqu’au dénouement.
Je trouve que cette construction en deux parties fait la force de ce roman car la première partie, qui pourrait apparaître un peu longue au vu du nombre de pages, pose très clairement la psychologie des deux héroïnes. Le lecteur se sent capable de comprendre et d’anticiper les comportements des deux sœurs. La deuxième partie sert à amener la tension et à faire de ce livre une sorte de thriller, genre (il me semble) de prédilection de Shirley Jackson. L’auteur arrive à surprendre sur les évènements mais aussi sur le comportement de Constance dans cette deuxième partie.
Mon édition est complétée par une postface de Joyce Carol Oates. J’ai trouvé que l’auteur allait très loin dans l’interprétation du rôle de la nourriture dans le livre mais c’est quand même un point extrêmement important dans le livre.
Constance nourrit sa sœur, leur lien passe par là. La pièce principale de la demeure familiale est clairement la cuisine, où beaucoup de scènes se passent. Si vous lisez ce livre ou si vous souhaitez relire ce livre, je vous conseille d’y prêter attention (j’avoue que j’ai lu la postface au milieu du livre …) Parce que bien sûr je vous conseille ce livre que j’ai beaucoup aimé.
Les avis de Titine et de Lewerentz (c’est elle qui m’a donné envie de lire ce livre, c’est écrit dans ses commentaires).
Références
We have always lived in the castle de Shirley JACKSON – postface de Joyce Carol Oates (Penguin Classics, 2009)