Cecile's Blog

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    Résumé

    Reykjavik, fin des années 60. On construit en masse de nouveaux immeubles. Dans un de ces immeubles habite Johann Petursson, petit garçon de sept ans. Il vient de donner un coup de marteau sur la tête d'Oli. Rassurez-vous, rien de grave. Par vengeance, Oli "désinvite" le petit garçon de sa fête d'anniversaire. Tout le roman part de là ; on est dans la tête de Johann qui vit d'autant plus mal cette "injustice" que l'oncle policier d'Oli, une sorte de montagne de muscles, doit venirà cette fête.

    Johann va monter en esprit plein de stratagèmes pour pouvoir venir quand même. Finalement, il y arrive, nous décrit cette fameuse fête, puis le reste de la journée et une partie de la nuit qu'il passe avec ses copains dans un immeuble en construction. Là se produit un drame qui va faire perdre à Johann son insouciance d'enfant.

    Mon avis

    Pour tout vous dire, j'ai trouvé le roman sympathique (parfois il y a quelques longueurs mais bon c'est un premier roman: il faut être indulgent). L'écriture et la traduction y sont pour beaucoup: c'est vraiment un enfant de sept ans qui parle. C'est ce qui est le plus impressionnant.

    La fin m'a laissé sous le choc. J'ai trouvé ça horrible parce que la gravité du fait ne s'accorde pas avec le ton de l'enfant. Je crois que c'est ce que l'auteur a voulu faire par son écriture faussement innocente (et très poétique) mais vraiment c'est dur …

    Une autre critique

    Papercuts

    Références

    Les chevaliers de l'escalier rond de Einar Mar GUDMUNDSSON – taduit de l'islandais par Eric Boury (Editions Gaïa, 2007)

  • Biographie

    Né en 1954 à Reykjavik, il reçoit en 1979 son diplôme (bachelor of arts) de littérature comparée et d'histoire, de l'université d'Islande. Il enseigne ensuite à l'université de Copenhague la littérature comparée. Il publie deux recueils de poésie avant de remporter en 1982 le prix du Premier Roman Islandais pour Les Chevaliers de l'escalier rond. Depuis, il a écrit une vingtaine de livres dont Les Anges de l'univers, lauréat du prix littéraire du Conseil des Pays Nordiques et dont a été tiré un film éponyme de Fridrik Thor Fridriksson en 2000 (sortie française en 2002), et Le Testament des gouttes de pluie. Outre ses romans, il écrit également des scénarios en collaboration avec le réalisateur  Fridrik Thor Fridriksson. Il s'adonne aussi à la littérature pour enfants et est aussi le traducteur de Ian McEwan. Il vit actuellement à Reykjavik avec sa femme et ses cinq enfants.

    Bibliographie (traduction française)

    Sources

    L'auteur a même un blog si vous parlez islandais …                           

  • L'autre jour, j'étais à Paris dans le quartier latin (mon quartier favori vous vous en doutez …). Je rentre dans la librairie du Québec (que j'ai découverte en septembre dernier au festival America à Vincennes) à la recherche d'auteur inconnu de moi ; ce qui pour la littérature québécoise n'est pas trop difficile, je dois l'avouer. Et là miracle, j'en connaissais un : Francis Malka dont j'avais lu l'extraordinaire Jardinier de Monsieur Chaos l'année dernière. Voilà comment je suis rentrer en possession de ce livre et de quelques autres …
     
     
    Quatrième de couverture

    "Un jeune violoncelliste ambitieux se brouille avec son maître. Un projecteur se détache du plafond lors d'un concert et le blesse à la tête. Une surdité soudaine metfin à une carrière prometteuse.

    Fin ? Pas tout à fait. Car, contre toute attente, l'ouïe du violoncelliste se rétablit. Suivant les conseils de Léon Honneger, son impressario, le jeune musicien concevra la plus grande imposture qu'ait vue le monde musical à ce jour : il cachera son rétablissement au monde entier et feindra la surdité afin de relancer sa carrière. Le succès est instantané. Du jour au lendemain, il devient un prodige, un phénomène qui fait courir les foules d'un bout à l'autre de l'Europe. Comment un sourd peut-il manier le violoncelle avec tant de doigté ? Et surtout, comment peut-il jouer aussi juste ?

    Mais le secret est d'autant plus lourd à porter qu'il est grand. Si le violoncelliste parvient à berner tout le monde, des médias jusqu'à Clara Higgins, son accompagnatrice, il ne fait pas le poids face à ceux dont le métier consiste à démasquer les imposteurs.

    C'est ainsi que, sous la menace constante que son mensonge soit révélé au grand jour, il doit maintenant obéir malgré lui aux ordres des services secrets israéliens."

    Mon avis

    On passe un bon moment de lecture. Il y a de très beaux passages sur la musique, la surdité, le mensonge, la guerre et la paix (un peu cynique tout de même) mais c'est moins original que Le jardinier de Monsieur Chaos. De fait, ça m'a un petit peu déçue.

    L'écriture est par contre toujours aussi élégante, fine et précise (dans l'expression du ressenti du personnage principal).

    Extraits

    "M. Stein a conclu la première année de classe sur la note suivante : "Votre immense talent, qui vous portera très loin, n'a d'égal que votre ambition, qui vous y mènera par le mauvais chemin." Jamais personne ne m'a décrit aussi justement." (p. 18)

    "Je réalise maintenant qu'un meurtrier sommeille en chacun de nous, chez certains si profondément que rien ne le réveillera, mais chez d'autres suffisament près de la surface pour qu'un jour, une menace quelconque le tire de son sommeil. L'homme n'est après tout qu'un mammifère aux instincts violents, qui, pendant des millions d'années, a tué son semblable pour survivre. La spécialisation des rôles dans la société moderne permet simplement à ceux qui ne veulent pas commettre la violence de la déléguer à d'autres, tandis que la technologie permet à ces derniers de la commettre sans se salir les mains. Derrière cette hiérarchisation et cette déresponsabilisation du meurtre, derrière la propreté clinique du bouton de mise à feu et du projectile téléguidé, derrière les discours de paix de nos dirigeants, se cachent en fait des Homo sapiens qui s'entretuent toujours à coups de pierres." (p. 187-188)

    Références

    Le violoncelliste sourd de Francis MALKA (Hurtubise HMH – América, 2008)

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    Quatrième de couverture

    "Sans Walter Scott, et l'immense influence qu'il a exercée, Balzac, Stendhal, Hugo, Dumas n'auraient pas été les mêmes. Il a su transformer l'histoire passée, mais aussi l'époque moderne, en drame poignant. Le coeur du Mid-Lothian (1818), dont le nom désigne la prison d'Edimbourg, raconte l'histoire, qui commence en 1736, de gens simples, écrasés par l'injustice, et les efforts d'une jeune paysanne pour faire innocenter sa soeur, injustement condamnée à mort. Emeutes, dialogues pathétiques, procès, amour et violence, tous les ressorts d'une oeuvre populaire s'unissent aux tourments de la conscience, à l'héroïsme quotidien, au ton de la ballade et de l'épopée : c'est pourquoi on considère le roman comme le chef-d'oeuvre de Scott. La traduction que les romantiques avaient lue datait de 1821. Nous donnons de ce roman pour la première fois une version précise et complète."

     

    Mon avis

    Je suis très, très, très contente d'avoir lu ce livre.

    Premièrement, normalement, je ne lis jamais de classiques (à part, scandinaves parce qu'ils n'en sont pas vraiment pour moi …) et surtout des classiques de 800 pages. Ce sont des livres qui me rappelle l'école et les lectures obligatoires. Avec ce livre, je n'ai eu aucun problème !!! J'ai découvert que je me faisais de fausses idées et qu'il y avait de très bons romans dans les classiques. J'enfonce sûrement des portes ouvertes pour certains.

    J'avais choisi de lire Walter Scott car j'avais lu dans mon livre sur la littérature anglaise que c'était lui qui avait inventé le roman historique genre que j'adore par dessus tout. Ici il mêle la petite et la grande histoire :

    • l'affaire Porteous : un soldat qui a réprimé trop sévèrement une émeute qui faisait suite à la pendaison d'un contrebandier. Il est condamné à mort mais il bénéficiera d'un sursis. La population d'Edimbourg se venge en le "kidnappant" à la prison même et en le pendant ;
    • l'affaire de la famille Deans (famille fortement religieuse) inspirée d'une histoire réelle. Effie est tombée amoureuse d'un homme dont elle tombera enceinte. Le problème c'estqu'à cette époque les enfants hors mariage c'était plutôt mal vu surtout quand ils mourraient à la naissance. Ce qui est le cas ici ; elle est donc condamnée à mort pour infanticide. Sa soeur Jeanie va demander une grâce à Londres auprès de la Reine.

    Son roman se déroule de manière très ingénieuse entre ces deux histoires ; ceci est dû à une écriture (et une traduction) vraiment superbe, très vivante tant au niveau des dialogues que des descriptions.

    Le seul bémol que je mettrai c'est moi, qui ne suis pas familière ni avec l'histoire de l'Ecosse ni avec l'histoire des religions, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre les parties qui entraient trop profondément dans les querelles de religion en Ecosse (il y a une introduction à ce thème dans la notice à la fin du livre ; à mon avis à lire avant de commencer le roman).

    En conclusion, c'est un très, très bon roman qui donne envie de lire plus de Walter Scott.

    D'autres avis

    Ceux de Madame Charlotte, de Cryssilda et d'Isil

    Extrait (c'est la morale qui résume tout le livre)

    "Cette histoire n'aura pas été racontée en vain, s'il apparaît qu'elle illustre une grande vérité : que le coupable, bien qu'il puisse atteindre à la splendeur temporelle, ne goûtera jamais le vrai bonheur ; que les conséquences néfastes de nos crimes survivent longtemps à leur accomplissement et, tels les fantômes des gens assassinés, hantent à jamais les pas du malfaiteur ; et que les voies de la vert, si elles conduisent rarement à la grandeur terrestre, mènent toujours à une vie agréable et paisible."

    Références

    Le coeur du Mid-Lothian (La prison d'Edimbourg) de Walter SCOTT – traduction nouvelle de Sylvère Monod (Folio, 1998)

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    Résumé

    Sardaigne. Il fait chaud. Une femme seule dans un appartemet avec un enfant qui ne parle pas. Séparée de son voisin par un mur où dessus il y a des tessons de bouteilles. Seule, elle s'imagine le suicide parfait. Elle pense "mon fils sera dans une meilleure famille sans moi".

    Un jour, le mur est dégagé de quelques tessons : le voisin et elle commence à sympathiser. Les jours passent, il y a de moins en moins de tessons de bouteilles ; le voisin et son fils sont rentrés dans la vie de la jeune mère et de son enfant pour éclairer leurs avenir …

    Mon avis

    J'aime l'écriture de Milena Agus, comment elle parle de la Sardaigne. Quand il pleut, il suffit de lire un de ses livres pour être au chaud sous le soleil de l'Italie. Mais par contre, comme pour Mal de pierre, je n'arrive pas à adhérer à l'histoire. Pour les deux livres, je me suis dit "Oui bon, et alors ?". C'est sympathique mais sans plus ; je ne crierai pas au chef d'oeuvre. 

    Autres avis

    Celui de Bellesahi

    Références

    Mon voisin de Milena AGUS – traduit de l'italien par Françoise Brun (Liana Levi – Piccolo, 2009)

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    Quatrième de couverture

    "En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d'une méningite. Un matin, on trouve le cercueil ouvert, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme. Puis, à Carrouge et à Ferlens, deux autres profanations sont commises. Le nommé Favez, un garçon de ferme, est le coupable idéal. Condamné, emprisonné, soumis à la psychiatrie, on perd sa trace en 1915. A partir d'un fait réel, Jacques Chessex donne le roman d'une fascination meutrière. Qui mieux que lui sait dire la "crasse primitive", les fantasmes des notables, la mauvaise conscience d'une époque ?

    Mon avis

    Je découvre Jacques Chessex avec ce livre et c'est une belle découverte : je vais sûrement me laisser tenter par son dernier livre Un Juif pour l'exemple chez Grasset.

    Plus que l'histoire (qui est bien mais comme il paraît que c'est un fait divers ce n'est pas vraiment de lui … ou en tout cas je ne sais pas ce qu'il a inventé), c'est l'atmosphère que l'auteur a su mettre dans ce livre qui m'a séduite. J'avais l'impression d'étouffer dans cette région de Suisse, de ressentir l'angoisse des habitants face au vampire, le soulagement d'avoir un coupable (je dirais plutôt un bouc-émissaire …). Là encore, un final à couper le souffle (je crois que c'est ça qu'il a inventé). Un petit bémol, il y a des descriptions un peu trop sordides pour moi (par exemple, celles des chairs découpées) : c'est ce qui m'empêche d'en faire un coup de coeur.

    Références

    Le vampire de Ropraz de Jacques CHESSEX (Livre de Poche, 2008)

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    Quatrième de couverture

    "Que se passerait-il outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son onsatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?

    C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, le sulfureux Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé et so british de Buckingham Palace s'inquiète : du valet de chambre au prince Philip, d'aucuns grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.

    C'est en maître de l'humour décalé qu'Alan Bennett a concocté cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture."

    Mon avis

    Oui, c'est drôle ! Oui, c'est original ! Les propos sur la lecture sont intéressants ; j'ai eu quelques fois l'impression de me reconnaître (pourtant je ne suis pas reine…). Mais j'ai quand même été déçue.

    Je m'explique : toute la première partie sur la lecture c'était très bien. Dans les lectures d'Elizabeth, j'ai noté Dylan Thomas, John Cowper Powys, Jane Morris, Kilvert, Alice Munro et Rose Tremain. L'idée qu'un livre en entraîne un autre, qu'au fur et à mesure on lit des livres de plus en plus "compliqués", qu'on vous prend pour une folle dès que vous lisez plus de cinq livres par an, tout ça, j'ai trouvé que c'était juste et que c'était bien décrit de la part de l'auteur.

    Mais la deuxième partie, ça parle de l'écriture. Parce que pour Alan Bennett on ne peut pas lire sans écrire. Et là, j'ai décroché (peut-être parce que ça ne me touche pas). J'ai un peu moins ri … Enfin, ça ne m'a pas autant plu. Sauf le final qui est absolument inattendu et génial !!!

    En résume, c'est un livre agréable à lire. On y passe un bon moment mais il ne faut pas y chercher ce qu'on ne peut pas y trouver.

    D'autres avis

    Ceux de Clarabel, d'Amanda, de Cathulu, de Cuné, de Lou, d'Yspadadden, d'Emeraude

    Références

    La reine des lectrices de Alan BENNETT – roman traduit de l'anglais par Pierre Ménard (Denoël, 2009)

  • HolmesLivreIICecilBrunschwig

    Résumé

    L’enquête se poursuit dans la jeunesse de Sherlock Holmes. On y voit la rencontre des parents de Holmes, sa chambre. Et même on y apprend que Sherlock Holmes a été amoureux quand il était jeune !!!

    Mon avis

    C’est toujours aussi génial ! Cette fois-ci, Cecil utilise deux types de dégradés : toujours un de bleu pour 1891 et un de jaune pour les autres périodes. Ces dessins sont toujours aussi beaux. La série doit comprendre neuf volumes : j’espère ne pas avoir à attendre trop longtemps !!!

    Références

    Holmes (1854 / 1891 ?) – Livre II : Les liens du sang de CECIL (dessin et couleur) et de Luc BRUNSCHWIG (texte) – Futuropolis, 2008.

  • HolmesLivreICecilBrunschwig

    Je suis une fan inconditionnelle de Sherlock Holmes ; j’aime lire les livres dont il est le héros (même ceux où c’est Arthur Conan Doyle). Donc impossible pour moi de passer à côté de cette bande-dessinée.

    Résumé

    Cela commence par la question habituelle : Sherlock Holmes est-il mort en même temps que Moriarty aux chutes de Reichenbach ?

    Watson, assisté du jeune Wiggins (devenu avec le temps « détective amateur chaudement recommandé par Monsieur Sherlock Holmes »), va mener l’enquête. On retrouve alors les personnages habituels : le frère Mycroft, le professeur Moriarty ainsi que Arthur Conan Doyle en agent littéraire de Watson.

    Mon avis

    C’est un coup de coeur à cause du scénario de Luc Brunschwig que j’ai trouvé particulièrement original. En plus, dans ce tome 1, on entrevoit la jeunesse de Holmes peu abordée dans le canon. Les dessins de Cecil tout en dégradé de bleu sont vraiment sublimes : les personnages sont  expressifs et vraiment comme on se les imagine en lisant les livres de Doyle.

    Un autre avis

    Laurent

    Références

    Holmes (1854 / 1891 ?) – Livre I : L’Adieu à Baker Street de CECIL (dessin et couleur) et de Luc BRUNSCHWIG (texte) – Futuropolis, 2006.

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    Résumé

    C'est un tout petit livre de 64 pages où on compte pas moins de trois nouvelles, une notice sur Arne Garborg par Maurice Bigeon et une biliographie. Commençons par les trois nouvelles.

    Vengeance : une jeune fille est empéchée d'épouser le jeune homme qu'elle aime par son père. Celui-ci manigance avec le prêtre pour qu'il y ait quand même mariage avec l'homme que lui a choisi. Mais le jeune homme écarté va chercher à se venger.

    Jeunesse : un homme arrive dans un village et tombe amoureux d'une jeune fille belle, innocente quoi qu'un peu "actrice" (elle en fait marcherh plus d'un …) Le problème c'est qu'il est fiancé à une autre femme qui a tout les atouts de bonne société. Mais il va découvrir que ce n'est pas forcément ce qu'il doit chercher chez une femme.

    Cette nouvelle, d'après ce qui est expliqué dans le livre, est la réponse de Garborg à la pièce de Ibsen Le gant : "Svava Riis et Alf Christensen sont fiancés. Tout va bien jusqu'au jour où Svava découvre qu'Alf lui a caché une faute grave commise naguère. Elle décide de rompre prétextant que si c'était elle qui avait eu de multiples aventures dans sa jeunesse, il n'aurait pas voulu d'elle, or il n'y a pas de raison pour que la réciproque ne soit pas vraie : l'exigence doit être la même pour tous, la femme et l'homme sont égaux devant la morale. Ce que Svava reproce surtout àla société c'est son hypocrisie et à son fiancé de ne pas lui avoir dit toute la vérité." (p. 20)

    Résumé comme je l'ai fait on ne voit pas trop le rapport mais en réalité il y en a un (si, si !!!) : les auteurs dénoncent tous les deux l'hypocrisie de la société ainsi que l'opinion générale qui influence nos comportements personnels.

    Mourir : un viel homme raconte à un jeune garçon sa perception de la mort toutes les fois où il a eu l'occasion de la frôler de près.

    Mon avis

    J'ai trouvé ces trois petites nouvelles fortement intéressantes : les sujets abordés sont traités d'un point de vue assez novateur (même si pour un auteur mort en 1924 c'est un adjectif bizarre), c'est bien écrit, bien traduit … C'est un moment très agréable de lecture.

    J'aime beaucoup cette maison d'édition parce qu'elle met toujours en perspective les oeuvres qu'elle publie par une bibliographie détaillée, et même ici une notice (en plus, elle publie des textes très originaux). Le problème c'est qu'ici avec les trois nouvelles je n'ai pas eu l'impression d'avoir saisi le travail de l'auteur mais seulement sa périphérie. J'ai trouvé que c'était frustrant (en plus, d'après mes recherches, il n'y a pas d'autres livres de lui qui soient publiés en français). Je lance un appel à qui veut bien l'entendre : traduisez-vite Arne Garborg, s'il vous plaît !!!

    Par contre, ce que j'ai appris c'est que dans la première moitié des années 1890 il y a eu une sorte de vague scandinave qui a déferlé sur la France (en tout cas pour les livres). Maurice Bigeon a fait une étude sur le sujet Les révoltés scandinaves (on peut la trouver sur Gallica). Parmi les auteurs qu'il consacre il y a Auguste Strindberg, Henrik Ibsen, Georg Brandes, Bjornstjerne Bjornson, Herman Bang, Jonas Lie et Arne Garborg …

    Extrait

    "C'est une bêtise que de se laisser torturer par la mauvaise conscience parce qu'on a fait une fois une chose dont on a eu envie. Pourquoi se priver de faire ce qui plaît, et faire toujours ce qui nous ennuie et nous assomme ? Qu'est-ce donc que la conscience ? L'opinion publique en nous-même, la sainte terreur devant les "on-dit", la morale, vieil héritage démodé, cet instinct du troupeau, inné, incarné en nous, qui nous fait distinguer le bien du mal !" (p. 37)

    Références

    Vengeance et autres nouvelles de Arne GARBORG – traduit du norvégien par Auguste Desmoineaux et Jean de Néthy (L'Elan, 2008)