Présentation de l'éditeur
En 1460, dans l’austère province du Rouergue, Luce est la jeune veuve
du seigneur de Mirail. Pourtant elle décide, telle Antigone, de pleurer
la mort de son frère, tué dans le duel qui l’opposait à son défunt
époux.
L’affront
est terrible pour les de Mirail. Mais, Luce est prête à défier toutes
les conventions, toutes les traditions, jusqu’à s’opposer au tout
puissant seigneur de Rocmirail. Son châtiment sera à la hauteur de sa
détermination.
En ces temps troublés, elle devient, alors, objet de vénération pour les catholiques et d’exécration pour les protestants.
Des siècles plus tard, Louis Huret découvre ce que fut toute son histoire.
Celle de Luce de Mirail, qu’on surnomma l’Antigone de la Basse Marche du Rouergue.
Des exemples de planches : ici.
Quelques informations supplémentaires
Pour ceux qui croyaient que le Rouergue c'était uniquement des éditions (j'espère que je ne suis pas toute seule…) : c'est aussi une ancienne province française correspondant à peu près à l'Aveyron d'aujourd'hui. Monsieur Wikipedia peut vous renseigner si vous le désirez. Comme dans beaucoup de provinces de France, les guerres de religions entre catholiques et protestants y ont fait rage. L'histoire fictive de Luce de Mirail se situe en plein dedans, en 1588.
Christian Perrissin est connu pour être scénariste notamment de Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de celle que l'on nommait Calamity Jane). Ici, c'est le premier album où il réalise les dessins et le texte. Il a choisi le noir et blanc, au crayon gras. Sur Déborah Renault, je n'ai aucune information à vous fournir.
Extrait
"Querelle de famille, voilà ce que fut toute cette histoire. Elle aurait sombré dans l'oubli sans la découverte d'un manuscrit racontant le destin de celle qu'on appela l'Antigone de la Basse Marche du Rouergue : Luce de Mirail. Luce vécut au temps où papistes et huguenots se haïssaient plus que jamais."
Ces lignes sont tirées d'un ouvrage aujourd'hui épuisé : "Les châteaux de Rocmirail, notice historique et archéologique par Louis Huret – 1853". Huret fut le premier à s'intéresser aux châteaux de Rocmirail, pour le compte de la société archéologique de Tarn-et-Garonne. C'est au cours de ses recherches qu'il entend parler de Luce de Mirail.
"Ici même, les catholiques la vénèrent et les protestants la diaolisent. Tout comme Antigone osa, en son temps, défier le roi Créon, Luce s'était opposée au puissant seigneur de Rocmirail, qui refusait sépulture à son frère." Louis Huret – extrait I.
Huret consacre une longue partie de son livre à la vie de Luce. En prologue, voici ce qu'il dit de son pays…
Mon avis
Dans l'extrait, vous voyez qu'on parle de deux châteaux : "Vers 1460, le vicomte de Mirail cède une partie de son domaine à un lointain cousin, un Dalmayrac. Celui-ci y fera construire son propre château – Castel Djoubé […] – juste à côté du Castel Biel. […] Et c'est ainsi que Rocmirail eut désormais deux châteaux et deux vicomtes : l'un Mirail et l'autre Dalmayrac." J'ai trouvé que cette situation était particulièrement tirée par les cheveux (si ça se trouve, ça existe vraiment mais bon …) et donne des vignettes assez bizarres où on voit les deux châteaux (qui n'en forment en réalité qu'un) sous différentes orientations (qui nous sont précisées) suivant lequel des personnages parlent. À part cette partie de l'histoire assez déstabilisante, le scénario rend bien l'idée que l'on peut se faire de l'époque des guerres de religions mais aussi des querelles intestines pour récupérer le plus de terres possibles. Les dessins, entre ombre et lumière, accentue le côté sombre de cette période de l'Histoire.
Pour son premier album en tant qu'auteur complet, je trouve que Christian Perrissin présente un bon album convaincant, très intéressant à lire.
L'avis de Ys.
Références
La colline aux mille croix de Christian PERRISSIN (un récit écrit avec Déborah Renault) (Futuropolis, 2009)