Cecile's Blog

  • Présentation de l’éditeur

    Nadia Guerra est une jeune femme qui se bat contre l’oubli et l’immobilisme. Animatrice de radio, elle se fait le porte-parole d’une Cuba de l’ombre, sensuelle et rebelle. Elle obtient une bourse pour Paris, mais l’art n’est pas sa seule motivation ; elle part aussi à la recherche de sa mère, Albis Torres. Elle va finalement la rattraper à Moscou. Mariée. Mais sans mémoire. Refusant de la laisser là, perdue et désorientée, Nadia va la ramener dans son pays natal. En fouillant dans ses affaires, elle va retrouver – perdu parmi les livres interdits -, le journal que cette femme tenait à Cuba à la veille de la Révolution. Elle donne ainsi à entendre le son de cette époque cruciale et y dresse notamment le portrait de Celia Sánchez, cette héroïne révolutionnaire que Castro a aimée et trahie.

    Mère Cuba, dans la lignée de Tout le monde s’en va, nous immerge dans le coeur d’une génération qui porte un héritage révolutionnaire aussi lourd que fascinant. En variant les registres et les procédés littéraires, l’écrivain met à nu la mémoire de la nation cubaine tout entière, qui nous dévoile ici son âme.

    Mon avis

    J’aime beaucoup les quatrièmes de couverture de La Cosmopolite. Je trouve qu’elle parle très bien des livres qu’elles présentent. Ici, c’est vrai qu’on a affaire à un livre fascinant. Je ne sais plus où j’ai lu que les Cubains, qui ont fui Cuba, parlent toujours de Cuba avec un attachement très vif et parlent toujours de leur retour. Un peu comme on revient à la mère patrie (c’est comme ça que j’avais interprété le titre : Cuba, un pays vers lequel on revient toujours).

    Nadia Guerra, c’est une fille de la révolution. Ces parents étaient très proches des Castro, du Che (surtout sa mère en réalité de Celia Sanchez). Son père est un célèbre cinéaste, auquel on rend des hommages posthumes alors qu’il n’est pas mort. Sa mère était animatrice radio. Finalement, Nadia a un peu du mal à assumer son héritage parce que oui elle n’est pas partie (au contraire de beaucoup) mais d’un autre le côté révolutionnaire est gâché par la tournure du régime. Ces deux parents au seuil de leurs vies, elle se dit qu’il ne restera à terme rien de leur combat. Pour faire survivre cette mémoire, elle s’y prend de différentes manières : elle dit ce qu’elle pense à la radio (à son entourage), elle fait des performances d’art mais finalement, ce qu’elle trouvera de mieux c’est retrouver sa mère (qui est partie quand elle avait dix ans) et de lui demander pourquoi ? que s’est-il passé à Cuba ? dans leur famille ?

    Elle la retrouvera sa mère, à Moscou. Mais elle est sans mémoire. Heureusement, il y a des écrits. Là elle découvre un peu la vie de sa mère. Elle interroge aussi les amis. Petit à petit, retrouver ses parents (et surtout sa mère) va lui permettre de construire son futur. C’est un roman sur la transition entre deux générations, le souvenir, sur Cuba…

    J’ai particulièrement apprécié la partie sur Celia Sanchez, personnage que ce livre m’a fait découvrir (je ne me suis jamais vraiment intéressée à la révolution cubaine). L’écriture est  je trouve sobre : c’est comme si vous étiez dans le noir et que vous entendiez une voix. Une voix qui ne faiblit pas même si elle vous raconte quelque chose de triste. Comme le dit la couverture, Wendy Guerra utilise plusieurs style narratif qui personnellement ne m’ont pas gêné (même si j’ai entendu sur France Culture une critique qui expliquait que c’était un procédé artificiel et que ça avait gêné sa lecture). 

    En conclusion, un roman très fort !

    Références

    Mère Cuba de Wendy Guerra – traduit de l’espagnol (Cuba) par Marianne Millon (Stock – La Cosmopolite, 2009)

  • Je me suis inscrite au challenge de Bladelor : Lire en VO. Il s’agit de lire 6 ou 12 ou plus de livres dans une langue étrangère. J’ai choisi l’anglais parce que mon russe est plutôt très scolaire et je ne me vois pas lire Anna Karénine en VO.

    Pour vous situer mon niveau d’anglais (parce qu’en général c’est ce qui intéresse dans ce type de billet : la personne qui écris à quel niveau ? est-ce que moi aussi je peux comprendre), j’ai l’habitude de lire des articles scientifiques, plus exactement de mathématiques et c’est la seule chose que je lis couramment. Pour comprendre ces articles, il faut une très grande maitrise des mots de liaison (mais, ou, et, donc, or, ni, car et autres : donc c’est plus que facile) et surtout du franglais : les concepts sont tous traduits au mot à mot et les équations il n’y a pas plus universel. En plus, les articles sont en grande majorité écrit par des non-anglophones qui ont un peu près le même niveau. Par contre, quand j’essaye de lire un article d’actualité ou un classique, je ne comprends qu’un mot sur deux (et encore je suis généreuse). J’ai découvert récemment que je pouvais des livres modernes par contre (il n’y a que deux/trois mots dans une page que je connais pas mais j’en devine le sens). Ça c’est grâce à Jane Austen et ses « sequels ». En conclusion, je suis très très loin d’être billingue et mon niveau est scolaire … Ça vous donne une idée pour quand je vais vous dire que c’est un niveau d’anglais compliqué ou pas trop.

    Quoi de plus simple pour lire un livre en anglais que de commencer par une BD. Si il y a un mot que vous ne comprenez pas, il y a le dessin !!! Donc, j’ai choisi une histoire que je connais : celle de l’assassinat de Mary Rogers. Oui, oui, rappelez vous je vous en ai déjà parlé pour la nouvelle de Poe. Ici, l’auteur reprend le fait divers, les protagonistes, l’enquête (baclée), les idées de Poe sur le sujet, la conclusion. Mais surtout à la fin, il donne une liste de questions qui n’ont toujours pas de réponse (comme si demain vous alliez à New York et que vous alliez enquêter). Dans l’ensemble, l’histoire est bien résumé et surtout bien mise en scène. Pour ce qui est du niveau d’anglais, il y a une trentaine de mots que je ne connaissais pas mais c’est une BD donc comme je vous le disais, les dessins expliquent le sens !

    Par contre, le gros bémol que je mettrai c’est sur les dessins. Ils sont en noir en blanc (on ne devine pas trop je trouve à la couverture) et ils sont dessinés de telle manière que tout au long de ma lecture, j’ai eu envie de prendre mes crayons de couleur. Les femmes ont des moustaches de chat (peut être que c’était pour figurer les rides mais en tout cas c’est raté). Les expressions des visages sont trop accentué ; l’auteur ne met à mon gout pas assez en valeur les yeux. C’est important je pense de signaler que c’est à mon goût (d’européenne voir de française) et que c’est une bande dessinnée américaine (c’est donc peut être une adaptation au meurtre « victorien » des fameux comics).

    En conclusion, une mise en perspective de l’histoire plutôt efficace mais desservie par les dessins. Dommage !

    Références

    The mystery of Mary Rogers de Rick Geary (A treasury of Victorian murder – ComicsLit, 2001)

  • Quatrième de couverture

    Le château des Audley fut jadis le théâtre d’un crime. Ce meurtre non élucidé est resté imprimé dans la mémoire des habitants du village comme une malédiction… Cette fatalité pèsera-t-elle sur les différents personnages du roman ? Car il est à peu près sûr qu’un sombre destin plane sur le baron Audley et sa très belle épouse. Effrayant machiavélique, ce roman est à classer parmi la littérature à sensation d’Alexandre Dumas, de Wilkie Collins et de Dickens, annonçant les detective novels et les thrillers.

    Mary Elizabeth Braddon est née en Angleterre en 1837. Le secret de Lady Audley parut en feuilleton en 1862 et assura à l’auteur gloire et fortune. Elle publia quelque soixante-dix romans, pour la plupart des crime novels, et choqua en son temps les lignes de vertu qui l’accusèrent de pervertir l’esprit des jeunes générations. Parmi ses admirateurs, on trouve Thomas Hardy, Stevenson et Tackeray.

    Mon avis

    J’avais ce livre dans ma PAL depuis la lecture de L’affaire Road Hill House de Kate Summerscale. Alors quand Lou a proposé son challenge Mary Elizabeth Braddon (lire un livre de cette auteur avant la fin décembre de cette année), je me suis inscrite ! Et après Karine:) a proposé son challenge « English Classics » (lire deux classiques anglais avant fin décembre 2010) et qu’en plus on pouvait se servir du même livre pour les deux challenges : je me suis inscrite aussi.

    Après cette petite digression, je vous donne enfin mon avis. Vous aurez remarqué que la quatrième de couverture ne dit rien de l’histoire. Et bien, je ferais la même chose. Parce que  si je la résumais je gacherai votre lecture. En effet, on devine comment va se terminer l’histoire à la page 140 environ sur 470 (parce qu’avant on n’hésite encore à se dire que ça peut être ça) et même le petit rebondissement qu’il y a à la fin, on le devine à cause de titre de chapitre trop explicite. C’est tout simplement qu’il ne faut pas lire ce roman comme un roman policier même si il y a disparition, meutre, tentative d’assassinat.

    C’est un roman qui est extraordinaire pour l’atmosphère qu’il distille en vous. Angoissante, étouffante (on est dans un château quand même) et surtout très victorienne. Même si j’avais deviné l’histoire, je n’ai pas pu lacher ce livre. Les quelques fois où je n’avais pas la tête à lire et que j’ai quand même pris le livre, il a réussi à me faire tout oublier.

    C’est donc un très bon livre, il faut juste savoir ce qu’on lit !

    Je pensais avoir terminé le challenge de Lou, mais je vais en lire d’autres sûrement…

    D’autres avis

    Ceux de Philo, de Virginie, de Argantel, …

    Aussi sur le forum The inn at Lambton.

    Références

    Le secret de lady Audley de Mary Elizabeth BRADDON – traduit de l’anglais par Madeleine Jodel (Rivages poche / Bibliothèque étangère, 2001)

  • Présentation de l’éditeur

    Leipzig, RDA, à la fin des années soixante-dix. Parce qu’il se bat pour la liberté d’expression, Robert, jeune diplômé, docteur ès sciences, est astreint à laver des carreaux à longueur d’année. Il aime Maria, une jeune femme engagée, qu’il a rencontrée dans un cercle de littérature. Elle est fichée par la Stasi. Tous deux projettent de quitter le pays. Mais un jour, Maria disparaît mystérieusement…

    À travers une mosaïque de destinées bouleversées, de vies confisquées, ponctuée de rapports de surveillance lapidaires, l’histoire d’amour et de résistance de ce jeune couple nous plonge au coeur d’une société où tout savoir, tout connaître, savoir qui est qui éradiquent le droit au bonheur. Avec une précision du détail qui fait froid dans le dos et un laconisme terrifiant, le Dossier Robert dissèque l’existence de deux êtres dans sa vérité la plus brutale.

    Mon avis

    J’ai pris ce livre à la librairie parce que je trouvais la couverture fantomatique. À force, vous commencez à bien me connaître. Les couvertures ne sont jamais comme je crois qu’elles sont. Ici, il y a deux amoureux qui se promènent dans des bois où il y a des statues blanches qui les regardent et où le bas des arbres est blancs (au début je pensais que c’était le soleil qui éclairait le bas des arbres mais dans ce cas je ne comprends pas la perspective). Pour une fois, je vais donner un sens à ce bas des arbres. Les deux amoureux c’est Maria et Robert, les statues blanches qui surveillent c’est la Stasi et les arbres blancs, c’est les fantômes qui les entourent (des fantômes passés mais surtout les gens qui entourent les deux amoureux). Les statues sont parmi les fantômes parce que  la Stasi est partout même parmi les proches. C’est exactement l’histoire (je suis très forte pour voir dans une image ce que je veux y voir !)

    Avec une narration éclatée, parfois un peu difficile à suivre, l’auteur, pour son premier roman, nous décrit une société de fin du monde. Les bâtiments sont abandonnés, les habitants ne sont plus que des souvenirs… Robert est seule avec sa fille dans ce quartier autrefois peuplé (il y a quand même la femme du maçon avec ses enfants). Il a une vie sans attraits depuis que sa femme a disparu du jour au lendemain (ils ont fait une demande pour quitter la RDA). Le narrateur nous décrit alors la vie d’avant. La rencontre au cercle littéraire (mais soupçonné d’être un club pour opposant du régime), les personnes composant ce club… L’écriture de l’auteur donne cette impression de ne voir que des fantômes et pas des personnes. Pour être plus claire, on a l’impression d’être dans un univers blanc, où les gens volent quelques centimètres au dessus du sol (j’insiste sur le fait que ce n’est qu’une impression ce n’est pas écrit dans le livre). Par contre, quand on découvre qui est dans la Stasi, ceux-là retombent sur terre et deviennent des humains avec tous leurs défauts.

    En conclusion, c’est un roman sombre (ne lisez pas ça si vous êtes un tant soi peu déprimé) mais superbe dans la manière dont il arrive à nous faire ressentir une époque, une atmosphère.

    Références

    Le Dossier Robert de Karsten DÜMMEL – traduit de l’allemand par Martine Rémon (Quidam Éditeur, 2009)

  • Quatrième de couverture

    Tandis que les prédictions concernant la fin de la lecture vont bon train, Ricardo Piglia s’intéresse au contraire à sa prolifération et en traque la présence dans la littérature : lecture-amie, lecture-ennemie, leurs en retrait du texte (Hamlet), lecteurs qui s’identifient (Anna Karénine, Madame Bovary), lecteurs qui lisent mal, qui perdent le sens (ceux de Joyce) ou le retrouvent (Borges). La lecture est une scène humaine comme une autre, elle ne se contente pas de refléter le monde. Il lui arrive aussi de le rendre complexe. À l’extrêmité de la chaîne, la fiction devient la seule réalité et ne se réfère plus qu’à elle-même (Borges). La lecture, scène de négociation perpétuelle entre l’imaginaire et le réel, devient alors l’ultime refuge de la subjectivité : « Ma propre vie de lecteur est présente et c’est pourquoi ce livre est, peut-être, le plus personnel et le plus intime de tous ceux que j’ai écrits. »

    Mon avis

    J’ai trouvé ce livre lumineux malgré des passages que je n’ai pas compris (parce que je manque de culture littéraire, mais ce n’est pas grave parce que je relirai cet essai après avoir comblé ces lacunes). Donc c’est un essai, ou plutôt un parcours de lecture, tout ce qu’il y a de plus personnel, proposé par Ricardo Piglia. Le livre est divisé en six chapitres (+ prologue et épilgogue), chacun étant à vue de nez assez indépendant. Il y a cependant un fil ténu qui les relie. On voit des personnages d’un chapitre arrivé dans un autre.

    Le premier chapitre porte sur Borges. J’avoue ne pas l’avoir dégusté comme il faut parce que c’était le début du livre (et il me faut toujours un peu de temps pour m’habituer au style d’un auteur) et que surtout je n’ai jamais lu Borges. Mais pour ceux qui l’ont lu, Piglia y parle principalement de deux nouvelles de l’auteur argentin : Tlön, Uqbar, Ornis Tertius et Le Sud.

    Le deuxième mini-essai porte sur Kafka. J’étais déjà un peu familiarisé avec le monsieur puisque j’ai lu La métamorphose quand j’étais en troisième. Piglia y parle principalement de la relation épistolaire de l’écrivain avec Felice Bauer. En gros, ce que peut attendre l’écrivain d’une femme. Cela donne l’occasion d’un de mes passages préférés :

    Le soir de la première rencontre, Kafka a imaginé une lectrice attachée à ses manuscrits. Un personnage sentimental qui réunit l’écriture et la vie. La femme parfaite selon Kafka (mais pas seulement lui) serait donc la lectrice fidèle, qui vit pour lire et copier les manuscrits de l’homme qui écrit.

    Il s’agit d’une grande tradition : il suffit de penser à Sofia Tolstoï, qui copie sept versions de Guerre et Paix (à la fin, elle pensait que le roman était d’elle et des conflits brutaux avec son mari commencèrent à éclater). Il faut lire son Journal, ainsi que celui de Tolstoï. La guerre conjugale.

    À propos des lectrices-copistes russes, on peut rappeler l’histoire de Dostoïevski, que Kafka connaissait très bien. Ce moment unique (au sujet duquel Butor a écrit un texte magnifique) où, couvert de dettes, il doit écrire en même temps Crime et Châtiment et Le Joueur (l’un le matin ; l’autre, l’après-midi) et décide d’embaucher une sténographe, Anna Giriegorievna Snitkine. Entre le 4 et le 29 octobre 1866, il lui dicte Le Joueur et le 15 février 1867, il se marie avec elle, après lui avoir demandé sa main le 8 novembre : une semaine après avoir terminé le livre et un mois après l’avoir connue. Vitesse dostoïevskienne (et situation kafkaïenne). La femme séduite par le simple fait de voir la capacité de production d’un homme. La femme séduite pendant qu’elle écrit ce qu’il lui dicte.

    Il y a aussi Véra Nabokov. L’ombre russe, la femme qui se déplace avec un revolver pour protéger son mari, son « assistante » lors des cours à Cornell (tel est le mot utilisé par Nabokov pour la présenter) et, surtout, la copiste, celle qui copie interminablement les manuscrits, celle qui copie mille fois les fiches sur lesquelles son mari écrit la première version de ses romans. Celle aussi qui écrit pour lui les lettres. Dans la biographie de Stacy Schiff, Véra Nabokov, on peut voir comment se construit ce personnage symbiotique de femme-d’écrivain, de femme-vouée-à-la-vie-du-génie. Véra écrit come son mari. Invisible, elle prend sa place. Elle écrit à sa place, pour lui, et se dissout. (pp.74-75)

    Le troisième chapitre porte sur Che Guevara comme grand lecteur (pour moi c’était une découverte). C’est le chapitre qui me fait dire que ce livre est lumineux. On y découvre un autre Che. C’était un grand lecteur (il arrivait même à lire entre deux combats de guérilla !!!)

    Ce qui a été lu est très souvent le filtre qui permet de donner un sens à l’expérience, elle la définit, lui donne forme. (p.111)

    mais un lecteur-écrivain qui a ressenti le besoin de sortir des livres pour agir (et ainsi gagné en légitimité sur ce qu’il écrit) :

    L’objectif de ce voyage est l’expérience en tant que telle, sortir d’un monde livresque et fermé à la vie pour trouver le fondement qui légitime ce qu’il écrit. (p.132)

    Le cinquième chapitre porte sur des lectrices qui s’identifient à leur lecture (Anna Karénine et Madame Bovary). Le sixième porte sur le livre de Jame Joyce, Ulysse. Il explique qu’on ne peut se contenter d’une seule lecture car il y a des petites pierres tout au long du livre qui ne sont expliqués qu’à la fin (en particulier une histoire de pomme de terre). Il montre que le premier traducteur en espagnol n’a pas forcément réussi à rendre ces fils.

    En conclusion, je dirais que Ricardo Piglia est un excellent lecteur. Ses analyses sont érudites et pourtant écrites dans un style clair. C’est un livre qui apporte un très bel éclairage sur la pratique de la lecture. Rien que pour le chapitre sur le Che, je trouve que c’est un livre qui vaut le coup !

    D’autres avis

    Ceux de Bouquin, d’ActuaLitté, …

    D’autres extraits

    « Ce qui a été lu est très souvent le filtre qui permet de donner un sens à l’expérience, elle la définit, lui donne forme. » (p.111)

    « Sartre s’est demandé pourquoi on lisait des romans. Il y a quelque chose qui manque dans la vie de quelqu’un qui lit. et c’est ce qu’il recherche dans les livres. Il s’agit évidemment du sens de sa vie, vie mal faite, mal vécue, exploitée, aliénée, pipée, mystifiée, mais dont pourtant ceux qui la vivent savent qu’elle pourrait être autre. » (p.156)

    Références

    Le dernier lecteur de Ricardo PIGLIA – traduit de l’espagnol (Argentine) par André Gabastou (Christian Bourgois, 2008)

  • Quatrième de couverture

    Médecin anglais spécialiste de Flaubert, Geoffrey Breathwaite découvre dans un recoin du musée Flaubert, à Rouen, le perroquet empaillé qui inspira à Louise, la vieille servante de Un coeur simple, une étrange passion. Mais à Croisset, la propriété de famille des Flaubert, se trouve un second perroquet avec les mêmes prétentions à l’authenticité. Où est le vrai perroquet, qui est le vrai Flaubert, où est la vérité de l’écrivain ? Si rien n’est certain, l’inspecteur Barnes, au bout de son éblouissante enquête littéraire, démontre néanmoins, avec élégance et humour, que la seule chose importante c’est le texte …

    Mon avis

    Voilà la deuxième lecture commune avec George Sand (qui donnera son avis un peu plus tard).

    Tout d’abord, il s’agit d’un texte agréable, qui se lit facilement. Julian Barnes y montre une très grande connaissance de Flaubert. Il livre ici une biographie très particulière ; il décrit Flaubert au tavers de sa correspondance (finalement il parle très peu des livres à part peut être du Dictionnaire des idées reçues) et de détails périphériques de sa personnalité et surtout cette description se fait à travers les yeux du narrateur (que l’on peut assimiler à Julian Barnes). C’est comme si vous diniez avec Julian Barnes et Flaubert (on peut toujours rêver) et que vous preniez Barnes pour intermédiaire pour parler avec Flaubert et qu’en plus vous n’écoutiez pas les réponses. Outre que ce n’est pas très poli, à la fin du diner vous ne pourrez pas dire que vous connaissez Flaubert. Par contre, vous connaitrez mieux Barnes.

    Ça donne une impression de frustration. J’ai commandé à la librairie le livre de Pierre-Marc de Biasi. je vous dirai sûrement si c’est très différent.

    P.S. L’histoire du perroquet ça n’occupe que deux chapitres.

    D’autres avis

    Des avis plus enthousiastes chez Malice et Biblioblog (Yohan) ! Un avis (que je n’avais pas vu) : celui de Bouh qui a franchement détesté. Note de 0/5 tout de même !

    Références

    Le perroquet de Flaubert de Julian BARNES – traduit de l’anglais de Jean Guiloineau (La cosmopolite – Stock, 2000)

  • Présentation de l’éditeur

    Premier roman d’Enrique Serpa, Contrebande dépeint à merveille le monde turbulent et misérable de La Havane dans les années vingt. À travers l’agitation d’une foule de pêcheurs, prostituées, contrebandiers, enfants miséreux, on voit couver le feu qui embrasera l’île de Cuba où l’insolente fortune de quelques-uns nargue l’extrême dénuement de la plupart.

    Contrebande, c’est aussi l’histoire d’un face-à-face entre le propriétaire de La Buena Ventura et Requin, le capitaine de bord, homme d’honneur et pirate à ses heures. S’instaure vite une atmosphère complexe, ambiguë, faite de mépris et de domination sur fond de fascination.

    Publié en 1938, constamment réédité, Contrebando est considéré comme un classique de la littérature cubaine contemporaine.

    « Vous êtes le meilleur romancier d’Amérique latine, et vous devez tout abandonner pour écrire des romans », disait Ernest Hemingway à Enrique Serpa en lui reprochant de consacrer trop de temps à son activité de journaliste. Quant à Eduardo Manet, qui signe la préface de cette traduction, il place dans hésiter Serpa aux côtés des plus grands, Carpentier, faulkner ou … Hemingway. Enrique Serpa (La Havane, 1900-1968) est traduit pour la première fois en français.

    Mon avis

    Mon libraire me parle de ce livre depuis début juin : « il va sortir fin août, il est vraiment très bien ». Comme je suis quelqu’un d’obéissant (et surtout pas très difficile à convaincre), j’ai été à la librairie fin août et je l’ai laissé trainer pendant un mois sur ma Pile À Lire (ce qui est peu par rapport à ma moyenne). Et bien je suis d’accord avec le libraire, il est vraiment trop bien ! Parfois le texte est un peu difficile car il y a beaucoup de termes descriptifs sur les bateaux et de noms de poissons, mais dans l’ensemble c’est très bon (à mon avis, en tout cas).

    Comme il est dit dans la présentation de l’éditeur, cela parle du premier voyage de contrebande du Buena Ventura : du pourquoi (le poisson ne vaut rien et il faut bien manger) au retour de la livraison vu par le propriétaire du bateau, ancien ingénieur chimiste. Ses moments de doute, d’espoir, ses jalousies et son admiration pour Requin, le capitaine du bateau. C’est aussi l’occasion pour nous de découvrir le Cuba des années 20. Dans la manière de décrire, cela m’a rappelé Leonardo Padura (mais sûrement parce que je n’ai lu qu’un auteur cubain).

    Il me reste à découvrir Alejo Carpentier… Vous connaissez ?

    D’autres avis

    Celui d’Amanda Meyre, d’Aurore

    Un lien

    Une rencontre avec le traducteur.

    Références

    Contrebande de Enrique SERPA – roman traduit de l’espagnol (Cuba) par Claude Fell (Zulma, 2009)

     

  • Quatrième de couverture

    Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu’elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l’une d’elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.

    Elle y évoque leurs souvenirs heureux d’étudiantes impatientes de changer le monde, et cet espoir suscité par les Indépendances. Mais elle rappelle aussi les mariages forcés, l’absence de droits des femmes. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d’amour.

    La Sénégalaise Mariama Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société.

    Mon avis

    Je n’avais jamais lu de littérature africaine (à part sud-africaine et encore pas beaucoup) alors quand j’ai vu le billet de Juliann, j’ai décidé de rattraper ça. Malgré un texte que j’ai trouvé parfois difficile (il a été publié pour la première fois en 1979), j’ai adoré ce livre pour tout ce qu’il dit. Il évoque les difficultés d’une femme qui travaille (rara à cette époque en Afrique : Ramatoulaye est institutrice et a donc fait de trop longues études d’après certains), qui doit élever ses douze enfants (un se casse le bras parce qu’ils n’ont pas de terrain pour jouer au foot et le font donc dans la rue, une tombe enceinte). Elle doit aussi protéger ses filles des « dangers » de la société : la meilleure amie de l’ainée, obligée par sa mère par appât du gain, va être la seconde épouse du mari de Ramatoulaye. Celle-ci va alors être abandonnée (sans divorce) au profit de la plus jeune épouse. Le mari n’aura même pas la politesse de la prévenir de son second mariage (il le fera faire par trois personnes) !!!!

    La meilleure amie de Ramatoulaye, Aïssatou, s’est aussi retrouvé face à un mari qui voulait être bigame : une nuit il voulait être avec elle puis l’autre avec sa seconde femme. Aïssatou ne s’est pas laissée démonter : elle l’a quitté puis a trouvé un travail de traductrice au consulat du Sénégal aux États-Unis. Elle aidera Ramatoulaye aidera son amie quand elle sera en manque d’argent.

    J’ai trouvé ce texte d’une modernité épatante. Il ne rentre pas dans un féminisme acharné (il n’y a pas vraiment de militantisme) mais se contente de parler de la condition des femmes dans le monde et ainsi la dénonce.

    Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le conseille.

    Références

    Une si longue lettre de Mariama BÂ (Motifs, 2005)

  • Quatrième de couverture

    À dix-huit ans, Kasumi est montée dans un bus et a fui la maison familiale pour tenter sa chance à Tokyo. Après quinze ans d’absence, elle revient pour quelques jours à Hokkaido. Mais plus elle se rapproche de cette région inhospitalière de montagnes rudes et de mer grise, plus elle éprouve une inquiétude diffuse. Peut-être est-ce parce qu’il y a, toute proche, cette ville natale qu’elle a oubliée.

    Est-ce l’incongruité de la situation dans laquelle elle se trouve, dans cette voiture, entre son mari, ses enfants et son amant ? Ou ressent-elle confusément résonner entre ces montagnes écrasantes tous les signes de la tragédie à venir : la disparition inexplicable de sa petite fille… Commence alors pour Kasumi une lente dérive, une enquête désespérée au cours de laquelle elle recevra l’aide inattendue d’Utsumi, un ancien inspecteur de police.

    Mon avis

    Voilà un livre qui est resté cinq ans dans ma PAL (pour tout dire il était passé subrepticement dans ma bibliothèque) et qui m’a laissé toute perplexe. Je ne saurai même pas vous dire si j’ai aimé ou pas. Le roman commence par l’adulère de Kasumi avec Ishiyama, client important de Moriwaki (mari de la dame). Au début, on peut penser que le roman va s’enfoncer entre amour et haine, regrets, gênes et honte. Mais non. Kasumi va à fond dans ce qu’elle fait et décide de partir en vacances avec son mari chez son amant, et ce dans la région de son enfance. C’est d’autant plus perturbant pour elle puisqu’elle n’y est pas revenu depuis qu’elle s’est enfui de chez ses parents à l’âge de 18 ans. Au Japon, c’est mal vu car elle a abandonné ses parents et ne leur apporte pas le soutien entre générations qu’elle devrait.

    S’en suit des tensions puisqu’en plus de l’amant, il y a en plus la femme de l’amant. Il faut dire que Kasumi et Ishiyama arrive à faire l’amour dans le salon pendant que tout le monde dort. Kasumi en vient une nuit à vouloir abandonner ses deux filles pour vivre avec son amant. Le lendemain, sa fille aînée disparait. Elle y voit plein de chose : la punition d’avoir voulu abandonner ses enfants ou bien d’avoir abandonner ses parents. 

    La construction devient alors assez différente puisqu’avant on n’avait que le point de vue de Kasumi et maintenant, on a les points de vue des quatre habitants adultes de la maison mais aussi des autres habitants de la résidence de vacances. L’impression que l’on en retire c’est que finalement l’attente n’est que dans le coeur de Kasumi : plus personne d’autre attend. Mais pour tous, il y a une sorte de langueur : le temps passe mais très très lentement. Sauf peut être pour Utsumi, ex-policier qui va mourir et qui aide Kasumi dans son enquête. Pour lui le temps passe trop vite (on le comprend) mais finalement il va réaliser qu’il n’y peut rien. Il n’y a qu’une seule impression que je n’ai pas ressenti c’est le vide et pourtant c’est celui que je m’attendais le plus à avoir.

    Le livre porte plus sur Kasumi et la disparition de ses rêves que sur la disparition de la petite fille (c’est peut être ce qui justifie le s du titre). Cela se voit d’autant plus que la fin laisse en suspend la vie de celle-ci. Je vais lire L’année brouillard (pour savoir si le thème de la disparition d’un enfant est traitée de la même manière).

    D’autres avis

    Ceux de Camille, de Thalie, d’Anna-Paule

    Références

    Disparitions de Natsuo KIRINO – traduit du japonais par Sylvain Chupin (10/18 – Domaine étranger, 2004)

     

  • Quatrième de couverture

    Sense and Sensibility est le premier roman que publia Jane Austen (1811). Le livre procède, si l’on considère le titre, d’une opposition entre deu traits fondamentaux : le bon sens et la sensibilité, qui seraient incarnés par deux soeurs, Elinor et Marianne, Mais l’une et l’autre sont bien pourvues de ces deux qualités, si Elinor possède plus de jugement, et si Marianne, en adepte du romantisme, a tendance à cultiver les élans de sa sensibilité. Notamment lorsqu’elle tombe aveuglément amoureuse du héros de ses rêves, Willoughby, un homme superficiel, tourné vers l’argent, qui va la décevoir profondément. La sage, la raisonnable Elinor, qui l’avait mise en garde, avait-elle donc raison ? Et le secret du bonheur serait-il dans l’usage du jugement ?

    C’est l’être isolé affrontant la société, qu’analyse Jane Austen. La raison consiste à s’ajuster au monde, et non à le braver, à observer des règles qu’on ne peut changer, plutôt qu’à cultiver des rêves et des états d’âme condamnés à rester sans réponse.

    Mon avis

    Là où je m’aperçois que j’ai pensé la même chose que George Sand du livre de Jane Austen. Parce que oui c’est une lecture commune avec George sand (j’adore dire ça, vous ne pouvez pas vous imaginer !) De Raisons et Sentiments, j’ai d’abord vu l’adaptation avec Hugh Grant, puis la mini-série de la BBC (2008) qui est passée sur Arte en mars (elle sort en français fin octobre en DVD !!!!) L’adaptation ne m’a que moyennement plu (la copine de mon frère l’a trouvé génial) parce que je l’ai trouve peu crédible : les actrices semblaient trop âgées pour avoir de tels comportements. Elinor semble avoir trente ans ; c’est donc normal qu’elle soit beaucoup raisonnable que sa soeur Marianne (qui semble en avoir vingt cinq). Je croyais à la vue du film que cette fille était un peu éloignée du monde et de ses réalités parce qu’elle ne vivait que dans la musique donc je trouvais ça logique qu’elle soit plus romantique et « naïve ». Je trouvais Margaret pleine de vie et d’intelligence. Pour la série de la BBC, je ne m’en rappelle plus trop (je ne l’ai vu qu’une fois…) mais je sais que j’en étais sortie avec des petites étoiles dans les yeux.

    La vue de ses adaptations (ainsi que la lecture d’Orgueil et Préjugés) a faussé l’image que je me faisais du livre. Je m’attendais à un livre beaucoup plus pétillant dans le sens où le regard de jane Austen aurait adouci les drames de la vie des soeurs Dashwood. Bien sûr, il est présent mais moins que dans Orgueil et Préjugés. Finalement de Raisons et Sentiments, je retiens surtout les péripéties moins le ton de l’auteur. Pour ce qui est donc de l’histoire, Elinor a dix neuf au début du livre (qui s’étale environ sur deux ans) tandis que Marianne en a dix sept. Tout de suite, on comprend mieux qu’il y a deux jeunes filles qui ont un caractère différent : une discrète, qui sait masquer ses opinions, ses envies et rêves aux yeux de sa famille et du monde extérieur (même si quand elle est amoureuse d’Edward Ferrars, tout le monde le sait ou s’en doute) et une autre, Marianne, qui vit ses sentiments au risque de transgresser, ce que dans son monde, on peut appeler les bonnes manières (en cela, on retrouve ce qui peut se passer dans la série de la BBC). Margaret est une sorte de personnage secondaire que l’on ne voit pas.

    C’est pareil pour les histoires d’amour. Entre Elinor et Edward Ferrars, je n’aurais pas su qu’il y avait une histoire d’amour, je ne l’aurai pas compris au début du livre (quand ils sont tous à Norland) même si bien sûr il y a les réactions de Madame Dashwood, de Fanny. On voit le début de l’attachement à travers les yeux de l’entourage plutôt que par les actions des deux jeunes gens. C’est sûrement pour rendre hommage au caractère d’Elinor. En cela, je trouve que le film donne une fausse image de ces relations. Par contre , de la passion entre Willoughby et Marianne (dans ce cas, on ne peut plus parler d’attachements), on s’en rend compte tout de suite même si pour les démonstrations les plus ardentes, on nous en rend compte après. Dans Raisons et Sentiments, les histoires d’amour ou d’attachement nous sont souvent rendus par le regard des autres (de la famille, des voisins…). Cela m’a donné une impression d’opression très bizarre . C’est très différent d’Orgueil et Préjugés où finalement, la plupart du temps, on est avec Elizabeth et Darcy. Il y a plus de liberté dans ce livre-là.

    Raisons et Sentiments, pour moi (en tout cas), c’est un roman plus de relations sociales que d’histoires d’amour. On y a voit tout une série de personnages tous plus « caricaturaux » les uns que les autres (ce n’est pas un défaut dans mon idée, entendons-nous bien). J’avoue que j’adore Monsieur Palmer (ça tient au fait qu’il a été joué par Hugh Laurie dans le film). Il y a la femme sans esprit, la commère, la femme gainée dans les bonnes moeurs, la femme avare, la mère castatrice, le mari doux comme un agneau, le frère imbu de sa personne … Être dans un tel entourage, je plains les soeurs Dashwood. Finalement, ce n’est pas Jane Austen (à travers l’ironie narrateur) qui nous fait nous moquer de leurs actions mais plutôt les actes des différents personnages.

    Il ne faut quand même pas exagérer : l’histoire est plaisante et on suit agréablement les peripéties des personnages grâce à une belle écriture et un grand talent pour décrire les relations humaines.

    Au fait, vous êtes peut être intéressé par l’histoire, mais comme je suis atteinte d’une flemmingite aigue, je vous renvoie ici.

    En conclusion, c’est un roman qui nécéssitera pour moi une seconde lecture parce que j’avais trop d’attente. J’étais encore trop dans Orgueil et Préjugés et finalement, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer alors que Jane Austen, en tant qu’auteur de talent , n’a pas écrit deux fois le même livre !

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    Références

    Le coeur et la raison de Jane AUSTEN – traduction de Pierre Goubert (Folio classique, 2009)