Cecile's Blog

  • Présentation de l’éditeur (du premier tome)

    De la plus célèbre médium que consultait le tout-Paris ne reste aujourd’hui que deux globes oculaires sanguinolents parmi les débris de poupées de porcelaines jonchant le sol …

    Ne se croirait-on pas dans un feuilleton à deux sous dont la population raffole… ? Pour Auguste Dupin, fin limier et scientifique pointilleux, l’explication est logique, il suffit de la trouver. C’est sans compter sur son extravagante assistante, Flora Vernet qui, récemment diplômée de Polytechnique, voudrait bien voler de ses propres ailes.

    Une femme diplômée, voyez-vous ça… La futilité féminine reprendra bientôt le dessus, Dupin en est certain. Flora est têtue, ambitieuse et audacieuse. N » en déplaise au rigoriste « enquêteur-phénoménologue », il devra compter avec son imaginative assistante pour faire toute la lumière sur cette cruelle affaire !

    Mon avis

    J’ai découvert cette bande dessinée grâce au forum de la SSHF. Elle est juste trop géniale mais j’ai peur qu’il n’y ait que deux tomes. Pour les couleurs et le graphisme, elle ressemble un peu à Vieille bruyère et bas de soie : il y a un côté Disney dans les couleurs (les nouveaux, hein …). Un côté lumineux et très réel, des personnages qui sortent des vignettes. Les dessins des personnages sont très intéressantes car je pense que le dessinateur a cherché à amplifier les expressions des personnages surtout chez Flora Vernet et ses fameuses colères et chez Auguste Dupin le côté hautain et chez Hugo Beyle (un des personnages qui s’avère être un fantôme), le côté étrange (quelle coiffure !) Ce sont des points que j’ai beaucoup aimé mais dont je ne peux pas trop parler car je n’y connais pas grand chose en dessin ou en couleur.

    Mais l’histoire !!! Il fallait oser mélanger la cousine de Sherlock Holmes (je suis sûre que vous aviez tout de suite capter que Vernet était le nom de la grand-mère de Holmes ; le petit clin d’œil final à Sherlock Holmes est très drôle), Auguste Dupin (celui de Edgar Poe) et l’étrange (les fantômes, les voyants). J’ai trouvé que c’était une très bonne idée finalement de faire enquêter Dupin et Vernet en parallèle et faire les enquêtes se rencontrer après (et surtout de montrer à Auguste Dupin et à son ami policier que les femmes peuvent mener une enquête et même la sauver !) Les dialogues des querelles entre Flora et Dupin sont savoureux.

    Que des bonnes choses pour cette bande dessinée qui m’a enthousiasmé !

    Un autre avis

    Celui d’Allie.

    Références

    Aspic – détectives de l’étrange

    • tome 1 : la naine aux ectoplasmes (2010)
    • tome 2 : l’or du vice (2011)

    de Thierry GLORIS (scénario) et Jacques LAMONTAGNE (dessins et couleurs) (Quadrants)

  • Quatrième de couverture

    [J’avoue, je n’ai pas compris en quoi cela peut donner envie de lire la pièce …]

    La tragédie d’ »une fille assassinée par un père qui trouve plus de prix à sa vertu qu’à sa vie », à laquelle Lessing pensait d’abord, est devenue au cours des années, un tableau de groupe, le tête-à-tête tragique d hommes et de femmes qui croient encore s’aimer, se haïr, exercer les uns sur les autres leur puissance ou leur fascination, mais qui séparés par leurs conditions, ne peuvent plus dialoguer, ni trouver un accord entre eux, pour le meilleur ou pour le pire, comme c’était le cas dans la tragédie d’antan.

    Mon avis

    Il y a seulement une semaine, Lessing n’était qu’un nom pour moi. Je savais qu’il était allemand mais sa période, ce qu’il écrivait aucune idée (il faut dire que je n’ai fait que des études scientifiques et d’après ce que j’ai lu, cela justifie une sorte d’inculture littéraire).

    Mais le livre audio du livre de Bernhard Schlink, Le liseur, était heureusement là (c’est un livre que je n’ai jamais réussi à lire sur le papier et je peux vous dire que là, j’étais attentive de bout en bout et j’ai trouvé cela magnifique). Pour ceux qui l’ont lu, vu, écouté, vous vous rappelé sûrement que des titres sont cités : Intrigue et amour de Schiller, Scènes de la vie d’un propre à rien et Emilia Galotti ! Je me le suis donc procurée et je l’ai donc lu. Et à chaque fois, je me dis la même chose : pourquoi est-ce que je ne lis pas plus de théâtre alors que j’adore ça à chaque fois !

    Parlons de l’histoire maintenant. Faites attention, j’en raconte beaucoup (même si la quatrième de couverture s’en est chargée avant moi). Emilia Galotti, jeune fille très pieuse et vertueuse, va se marier aujourd’hui même avec le Comte Appiani. Les fiançailles ont été tenues secrètes mais les parents d’Emilia, Odoardo et Claudia, se réjouissent car le jeune homme a tout du prince charmant : gentil, vertueux, riche … Mais c’est sans compter sur le prince de Guastalla, Hettore Gonzaga, qui a repéré la jolie Emilia. Il n’est pas à son coup d’essai : il était avant l’amant de la Comtesse Orsina, dont il s’est lassée (la maîtresse délaissée jouera un rôle dans la pièce). Ce qu’il y a à retenir, c’est que le prince obtient toujours ce qu’il désire qu’elle que soit le moyen. Il essaye la gentillesse avec Emilia (c’est déjà trop avec le pauvre Odoardo, l’homme le plus vertueux au monde) mais cela ne marche pas. Il charge Marinelli, son chambellan, d’enlever la jeune fille avant la noce. Elle sera amenée au prince. Dans la peur du déshonneur, Odoardo tuera sa fille d’où la phrase de la quatrième de couverture.

    D’après la préface, il s’agit de la troisième version de la pièce, les deux autres ne nous étant pas parvenues. C’est basée sur un fait racontée par Tite-Live. Lessing voulait écrire une pièce entre la tragédie et la comédie. Il y a réussi par le dénouement bien évidemment mais aussi par les intrigues qui ressemblent plutôt à une bonne farce. Les dialogues sont enlevés et drôles souvent (il parle de « petits crimes » quand ils tuent des gens), tragiques parfois. Le seul reproche que je pourrais faire c’est que c’est trop court. J’aurais aimé que Emilia intervienne plus mais le problème c’est que le côté comédie (tenu par le prince et Marinelli) aurait alors été gommé.

    En tout cas, si vous avez d’autres pièces de Lessing à me conseiller, n’hésitez pas !

    Références

    Emilia Galotti de Gotthold Ephraïm LESSING – traduction et préface de Bernard Dort (Circé / Théâtre, 2008)

  • Deux citations

    « Moi je ne bouge pas, je fais tous les jours la même chose, et les autres passent à une vitesse hallucinante.« 

    « Je pense que le mal est plus fécond que le bien, car le bien provoque souvent une satisfaction qui immobilise, tandis que le mal génère une inquiétude à partir de laquelle l’action peut se renouveler.« 

    Présentation de l’éditeur

    Cinquante ans. César Aira voit dans cet âge symbolique l’occasion de faire un bilan de sa vie et de prendre un nouveau départ. Égrenant les anecdotes et rassemblant ses souvenirs, il se lance dans une forme d’introspection qui, de la philosophie à la psychologie, de la linguistique à la sémiologie, appliquées à ses livres passés, le pousse à imaginer ce que pourraient être ses livres futurs. N’est-il pas temps pour lui d’arrêter d’écrire ? Ou, comme Évariste Galois, le génial mathématicien à qui il consacre tout un chapitre, d’écrire en une seule nuit l’ensemble de son œuvre ? C’est à partir de plusieurs questions de ce type que César Aira décortique son rapport personnel, ludique et plein d’humour, à l’écriture.

    Mon avis

    La première fois que j’ai entendu parler de César Aira, c’est l’autre jour quand j’ai lu Mes deux mondes (dont j’ai fait un billet il n’y a pas si longtemps). Encore plus récemment, je trainais devant les rayons de la librairie et je recroise ce nom. C’est donc un signe du destin et j’achète le livre. Je le lis aussitôt car il est très court (90 pages).

    Ce n’est bien sûr par le livre par lequel il fallait commencer à découvrir César Aira, pas parce qu’il est nul mais parce qu’il fait un bilan de son travail littéraire. Alors commencer par un bilan la découverte d’un auteur est assez étrange mais tout de même intéressant.

    J’ai notamment appris que César Aira était un type bien, en tout cas un type avec qui je pourrais parler. D’abord, il n’écrit que des romans très courts (une centaine de page, format que j’aime beaucoup quand j’ai un coup de blues, j’avoue). Il ne se sent pas forcément à sa place dans son travail, ressent comme une honte ou une certaine gêne. Il a l’impression de ne pas vivre, d’être statique. Il lit de manière compulsive, un livre après l’autre, en déduit matière à penser mais ne retient pas vraiment. Il dit qu’il est est nul pour faire une conversation car ses lacunes sur les questions communes sont abyssales.

    « Voilà toute l’importance pratique que j’ai concédée à mon passe-temps favori, la lecture : m’apprendre à trouver des données au cas où la vie me conduirait à en éprouver un besoin absolu, ce qui a toujours été fortement improbable.

    En revanche, c’était autre chose qui m’intéressait, quelque chose de plus esthétique : le format de l’information et comment y parvenir. Cela avait fini par me coller à la peau, sans que la mémoire entre en jeu. Toute mon attention se concentrait là, et il ne m’en restait plus pour le reste. J’ignore si, à force de ne pas l’utiliser, ma mémoire ne s’est pas atrophiée, ou si j’en ai quelque fois eu, ce qui est certain c’est que mon esprit est devenu vierge de tout contenu. Cela explique ma nullité dans les conversations : je n’ai jamais rien à dire, j’ai perdu l’habitude des contenus.« 

    Bien sûr, on ne croit rien de tout cela, on s’imagine un type d’une modestie extraordinaire. Il est tout de même reconnu comme un des plus grands écrivains argentins. La seule chose qui est certaine, c’est qu’il écrit comme il pense par association d’idées et il faut dire une chose, c’est qu’il pense bien (dans la forme et dans le fond).

    Voilà c’est un livre qui permet un homme, un auteur et bien sûr qui donne envie de découvrir son travail par la suite.

    Références

    Anniversaire de César AIRA – traduit de l’espagnol (Argentine) par Serge Mestre (Christian Bourgois – collection Titres, 2011)

  • Comme je vous l’avais annoncé, j’ai vu le quatrième (et dernier pour mon plus grand malheur) épisode de la série de téléfilm réalisé au début des années 2000 par Rodney Gibbons. Et je dois dire, quel homme ! Il a choisi de sévir sur la nouvelle Un scandale en Bohême. Pour ceux qui ne suivraient pas (et ce n’est pas la peine de me dire que c’est le cas d’à peu près tout le monde), j’ai relu la nouvelle pour en faire un billet passionnant comme d’habitude (et il faut dire que j’ai un challenge à honorer).

    Un jour de mars 1888 (le 20 exactement, si on veut être Holmes jusqu’au bout), Watson passe par Baker Street (alors que sa gentille femme, Mary Morstan l’attend tranquille) et Sherlock Holmes, qui ne s’ennuie pas de son ami, l’invite à sa nouvelle enquête. En effet, un haut dignitaire de Bohême doit arriver d’ici sous peu pour exposer un cas très important qui nécessite le secret absolu (il est même obligé d’arriver masquer). Sherlock Holmes sait tout de suite que le mystérieux visiteur est en réalité Wilhelm Gottsreich Sigismond von Ormstein, grand-duc de Cassel-Falstein et roi héréditaire de Bohême (il est âgé de trente ans si cela vous intéresse et à un mauvais goût plus que certain, malgré ce que dit Conan Doyle, pour s’habiller : j’ai des citations pour justifier mes propos si vous le désirez). Il va se mfiancer le lundi d’après avec Clotilde Lothman de Saxe-Meningen, la seconde fille du roi de Scandinavie, visiblement très strict sur la morale.

    Du coup, le roi de Bohême, qui a fréquenté avec Irène Adler (né dans le New Jersey en 1858, contralto pour ceux que cela intéresse) il y a cinq ans à Varsovie et s’est fait prendre en photo avec elle, est bien embarrassé. Je n’ai pas compris dans quelle position compromettante il s’est fait photographié mais Rodney Gibbons s’en est chargé pour moi. Nous verrons cela plus tard. Le roi souhaite donc récupérer la photo qu’Irene Adler ne veut pas lui rendre.

    Sherlock Holmes va monter un subterfuge vieux comme le monde pour récupérer la photo mais Irene Adler va se montrer plus intelligente et s’enfuir sur le continent avec son nouveau mari, Godfrey Norton, un homme de loi, et surtout la photo qu’elle garde pour sa propre sécurité. Voilà pour Irene Adler est la femme.

    Pour votre culture holmésienne, je me permets de citer quelques informations que l’on peut apprendre sur la vie de Sherlock Holmes dans cette nouvelle.

    C’est par exemple dans ce texte que l’on apprend qu’il y a 17 marches pour monter dans l’appartement de mon idole.

    Watson (ou Conan Doyle comme vous le désirez) ne cite pas moins que cinq « untold stories » (ces enquêtes qui ne sont pas dans le canon) : le meurtre des Trepoff (à Odessa), le drame entre les frères Atkinson de Trincombalee, « la mission qu’il réussit fort discrètement pour la famille royale de Hollande », l’affaire du château d’Arnsworth et le scandale de la substitution de Darlington. Plusieurs de ces aventures sont cependant racontées dans les livres de June Thomson notamment.

    Visiblement, mon ami Rodney Gibbons avait de l’ambition pour ce téléfilm ou en tout cas, il avait de l’ambition pour lui-même : il aurait aimé tourné un James Bond mais il n’a pas été retenu (je propose une pétition). Il reprend bien la plupart des éléments canoniques, sauf quelques uns : le roi n’arrive pas masqué mais déguisé (visiblement, il voulait faire travailler un débutant, ce qui est très louable mais il aurait dû en choisir un plus doué), le roi loge à l’ambassade (il est incognito !?) au lieu d’à l’hôtel, Godfrey Norton a disparu, Wiggins intervient à la place des personnes « louées » pour la soirée (l’acteur avait un contrat pour deux épisodes) mais toutes ces différences sont mineures face à THE différence.

    Holmes et Irene Adler se sont déjà rencontrés avant. Holmes était déjà tombé sous le charme de la dame, s’était déjà fait berner en devenant complice de vol. Il y a déjà donc beaucoup plus de glamour que dans la nouvelle de Conan Doyle. Il sait donc qu’il doit se méfier mais Irene Adler sait se rendre faible femme et Sherlock Holmes décide de la protéger contre tous les méchants et il faut dire qu’il y en a. Parce que dans James Bond, avec l’amour va l’espionnage. Et de l’espion en veux tu en voilà : de l’allemand, du britannique (et donc du Mycroft qui a juste oublié d’être bedonnant)… Irene Adler devient agent double, voire triple (si j’ai bien suivi l’afaire), les traîtres tombent dans les escaliers et se retrouvent sur les toits des trains (ils en tombent donc dès qu’il y a une courbe). La photo est annexe, on est carrément sur les plans de sous-marins … Mais ce qu’il faut retenir, c’est que Sherlock Holmes n’est pas vénal et se contente de la moitié de ses honoraires (alors qu’il n’a pas du tout réussi sa mission) pour sauver sa belle. Comme quoi, dans les aventures de Sherlock Holmes, l’amour triomphe toujours des méchants espions du vil Mycroft. J’entends dans les coulisses que ce n’est pas canonique …

    Références

    Crime en Bohême avec Matt Frewer dans le rôle de Sherlock Holmes et Kenneth Welsh dans le rôle de Watson – un film de Rodney Gibbons (2001)

  • Quatrième de couverture

    « Mes Deux Mondes, c’est l’histoire d’un écrivain en visite dans une ville du Brésil. Parcourant son parc emblématique, il voit dans cet espace à la dérive des signes de sa propre incomplétude, la preuve cosmique que « de même que nous ne choisissons pas le moment de notre naissance, nous ignorons les mondes changeants que nous allons habiter ». Cette longue promenade, menée par une prose aux phrases parfois ahurissantes, nous ramène au souvenir d’auteurs remarquables comme Sebald, Saer et Aira. Puis, nous réalisons que Chejfec ne ressemble à personne, qu’il a choisi son propre chemin, insolite et unique. Il semble appartenir à cette race d’écrivains apparue il y a bien longtemps, au temps où Proust méprisait une littérature réduite à un défilé cinématographique des choses.« 

    Enrique Vila-Matas

    Deux extraits

    « Du coup, ces promenades d’anniversaire étaient approximatives à plus d’un titre. Mes anniversaires consistaient en exercices ambigus de ce type, un exil de quelques heures vers une partie du passé et un secteur de la géographie qui ne correspondaient plus à moi, mais que pour m’avoir appartenu je considérais jusqu’alors unis : les deux parties étaient une même chose, mélange de temps et de lieu. Lorsque la fin de la journée arrivait, je rentrais des faubourgs comme si je revenais non pas d’une autre réalité mais d’une planète sœur, une dimension extravagante que je ne pouvais approcher qu’une fois par an, quand le calendrier, en soulignant ma présence, disons, dans le monde, m’invitait par cette même opération à la suspendre, ou à la mettre en doute, ou du moins à la cacher.« 

    « Pendant longtemps, j’ai considéré l’écriture comme une tâche privée, qui toutefois doit devenir publique à un moment, sinon elle aurait beaucoup de mal à subsister, en particulier et en général. Mais la honte ne venait pas seulement du fait que je me consacre à quelque chose de privé aux yeux de tous, mais du fait que je faisais quelque chose d’improductif, une chose plus ou moins inutile et assez banale. Je sentais qu’on parlerait de moi comme de quelqu’un de léger, capable de perdre son temps sans se soucier de rien, étranger à tout intérêt élevé. Et je me connaissais trop bien pour ne pas leur donner raison par avance. Du coup, ma principale préoccupation ne consistait pas à surmonter mes défauts et mes illusions insensées d’écriture, mais à ne pas être découvert. C’est à cela que se réduisait ma vie, pouvais-je dire, juste avant cet anniversaire crucial : à ne pas être découvert. Chacun a un mensonge vital, sans lequel son existence quotidienne et routinière s’effondrerait ; le mien résidait dans les simulacres, de la littérature dans ce cas.« 

    Mon avis

    Je vous renvoie déjà vers une véritable critique, celle du Fric-Frac club, pour un livre qui le mérite amplement car il est extrêmement fascinant. Les deux extraits que j’ai mis illustrent les deux thèmes principaux de ce court livre, 110 pages : la littérature et l’écrivain mais aussi la relation temps-espace.

    L’écrivain cherche à aller dans un parc dans cette ville où il est en visite. Il va se perdre, autant au niveau de l’espace (lire un plan en Amérique du Sud à l’air très complexe) que du temps (il repense à tellement de moments passés et fait des liens), et nous perdre aussi dans cet espace-temps (Einstein quand tu nous tiens !). Pour cela, il va faire des phrases que l’on pourrait dire à rallonge mais dans lesquelles il faut accepter de se perdre pour découvrir cette langue merveilleuse ! Vous ouvrez le livre et vous trouvez forcément une phrase magnifique (il n’y en a pas beaucoup qui peuvent en dire autant). L’auteur arrive à décrire son monde au travers de la description du monde réel. Il arrive à nous partager ses idées et ses doutes sans pourtant les formuler de manières trop explicites.

    Ce que j’ai particulièrement apprécie : on me fait souvent la remarque que je regarde les toutes petites choses avec énormément d’intérêt et j’invente autour sans me soucier de la réalité et mon esprit après divague autour de cela. Mon collègue résume cela en disant que je ne dois jamais m’ennuyer dans le bus, dans la rue, au bureau (c’est à propos des e-mails que l’on reçoit). L’auteur a exactement su dépeindre ce que je ressens ! J’étais fascinée que quelqu’un puisse dire cela ! Et aussi quand il parle des activités improductives, de ce que l’on ressent, de l’envie de le cacher plus que de le dire. C’est exactement cela aussi.

    Je ne rends pas justice à ce livre. Il est un peu compliqué à aborder mais il faut absolument le lire !

    Références

    Mes deux mondes de Sergio CHEJFEC – roman traduit de l’espagnol (Argentine) par Claude Murcia – préface d’Enrique Vila-Matas (Passage du nord-ouest, 2011)

  • Quatrième de couverture

    Après un accident de cheval à l’âge de neuf ans, Salvatierra a perdu l’usage de la parole. Ce sera donc dans le silence qu’il commencera à peindre, en secret, sous formes d’immenses rouleaux, une toile de plusieurs kilomètres de long qui représente un fleuve et les détails de la vie quotidienne d’un village côtier en Argentine.

    Après sa mort, ses enfants installés à Buenos Aires reviennent s’occuper de l’héritage.

    Intrigué par le travail monumental de son père, Miguel tente avec obstination d’exposer cette extraordinaire peinture. Au fur et à mesure de ses recherches, la figure de Salvatierra grandit et devient de plus en plus complexe. Le passé se dévoile et révèle de surprenants secrets.

    Mon avis

    Que dire de ce livre ? Je n’ai déjà pas besoin de vous parler de l’histoire, la quatrième de couverture le fait vraiment très bien, sans en dire trop, ni pas assez.

    Il reste à parler des personnages et du style, qui dans le cas de ce livre sont indissociables. Le livre est écrit comme si on vous racontait une histoire, et de préférence une histoire qui puisse s’adapter en film. Les personnages sont donc décrits par leurs actions et à chacune d’elles, vous avez des images qui vous viennent en tête. Pour vous donner une idée, à un moment, Miguel parcourt le village à vélo (il est tout de même assez vieux et le fait un peu au ralenti) pour découvrir qui a volé le rouleau manquant de la peinture de son père. J’ai pensé à des vieux films policiers. Pour dire que je voyais la scène. Pour ce qui est des « surprenants secrets », je dois être un peu blasé car je les ai trouvé tout ce qu’il y a de plus légitime dans un roman. Peut être que cela m’aurait plus convaincu si cela avait été développé mais l’auteur ne peut pas se le permettre car il a situé le narration trop tard par rapport à ces secrets. Pour donner une idée, le peintre est mort à 81 ans, le roman se passe dix ans après, si on peut penser que l’essentiel des secrets que peut avoir un homme (surtout de cette génération) est entre ces 20 et 50 ans, que les témoins de ces fameux secrets ont à peu près le même âge (voire plus vieux), vous voyez aisément le problème.

    Cette manière de raconter une histoire qui aurait pu être passionnante dessert le propos car finalement, elle rend les personnages sans âme (ils agissent, moi aussi et alors ?). Seul à de très rares passages, Miguel s’interroge sur sa relation avec ce père hors-norme. Il ne raconte que certains souvenirs qui lui reviennent à partir de la toile (qui décrit toute la vie de Salvatierra) mais ne décrit pas ce qu’il ressent à ses souvenirs et les prend comme une chose faite.

    Je dirais que c’est un roman agréable à lire (je l’ai lu dans le bus en une journée, je n’ai pas rechigné à le finir), avec des chapitres courts, une narration simple et agréable, une histoire intéressante mais il manque à tout cela un quelque chose qui en ferait un roman passionnant. Je suis méchante mais j’ai lu un autre roman argentin, Mes deux mondes, juste avant qui m’a beaucoup plus convaincu et ce livre a donc souffert de la comparaison à mon avis.

    Je remercie Babelio et les éditions rivages pour cette nouvelle édition de masse critique.

    Critiques et infos sur Babelio.com

    Références

    Salvatierra de Pedro MAIRAL – traduit de l’espagnol (Argentine) par Denise Laroutis (Rivages, 2011)

  • Présentation de l’éditeur

    Deux hommes se promènent le long du Rhin, plongés dans une discussion sur la littérature. L’un est écrivain, l’autre son éditeur. On est au cœur de l’hiver, l’ancien bras du fleuve est gelé, pourtant le fœhn souffle, annonciateur du printemps. De loin, les promeneurs aperçoivent soudain un grand chien noir qui court à leur rencontre sur la glace, mais elle cède sous son poids et il tombe à l’eau. Pendant que son ami part chercher du secours, l’écrivain rampe jusqu’au chien qui s’agrippe à sa manche. Très vite, il comprend qu’il risque de sombrer avec lui. Pourquoi ne renonce-t-il pas, pourquoi refuse-t-il, au mépris de sa vie, de laisser le dernier mot à la mort ?

    Michael Köhlmeier a perdu sa fille aînée après une chute mortelle en montagne. Comment la retrouver par l’écriture sans que sa mort devienne un objet littéraire, c’est tout l’enjeu de ce livre admirable.

    Mon avis

    Le livre est dédicacé à Monika, Oliver, Undine, Lorenz et à « notre chère Paula ». Dès le début, on sait, à partir de la quatrième de couverture, qu’il va y avoir une grande part autobiographique dans ce livre.

    L’éditeur a choisi de commencer par la fin du livre (au passage, ils ne sont pas plongés dans une discussion sur la littérature puisqu’il ne se parle pas). Le début décrit comment Monika et le narrateur vivent côte à côte, tout en étant séparer par leur chagrin. Ils s’aiment et veulent continuer à vivre ensemble. Ce n’est pas le contraire qui est dit. On sent la vie bien planifiée, où aucune « surprise » ne peut arriver, la vie est alors plus rassurante. Chacun se promène séparément dans la semaine et le week-end, il se promène ensemble (comme une intimité retrouvée). Monika a sa jungle et le narrateur internet et ses livres. Le fait que leur fille est morte d’une chute en montagne n’est dit que tard dans le roman mais on comprend qu’il y a quelque chose. Chacun d’eux veut écrire sur Paula et sa mort mais ils ne s’en parlent pas.

    Alors, forcément, quand l’éditeur du narrateur décide qu’il veut passer au tutoiement après des années de collaboration et qu’en plus il veut venir chez le narrateur pour les corrections de manuscrit, le narrateur le vit comme un évènement. Il se sent gêner. Il aimerait avoir des conversation sur la littérature avec son éditeur (il les fait dans sa tête finalement) mais il découvre un autre homme, ou plutôt il découvre l’homme.

    On ne sait jamais dans le livre quels sont les éléments littéraires et quels sont les éléments de la vraie vie. Il y a une réflexion et un aller-retour éternel entre les deux.

    L’éditeur n’aime pas les chiens mais lors d’une promenade solitaire, il va s’attacher à un chien errant. Le lendemain, le narrateur et l’éditeur vont se promener ensemble et revoit le chien. Là se passe l’épisode de la quatrième de couverture. C’est une scène poignante car on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la fille qui un jour avait courut vers son père les bras ouverts pour lui dire bonjour. On ne peut s’empêcher de penser que c’est elle qu’il retient dans ce lac. Mais l’auteur lui ne le dira jamais comme si finalement, la littérature ne pouvait pas tout dire d’un tel malheur.

    Références

    Idylle avec chien qui se noie de Michael KÖHLMEIER – roman traduit de l’allemand par Stéphanie Lux (Éditions Jacqueline Chambon, 2011)

  • Présentation du DVD

    Le crime est ingénieux… Le détective aussi.

    Chaque année depuis 10 ans, Mary Morstan reçoit un colis anonyme contenant une perle de culture d’une valeur inestimable, le jour anniversaire de la disparition de son père…

    C’est pourquoi Mary décide de faire appel au plus célèbre détective Britannique : Sherlock Holmes et a son fidèle ami, le Dr Watson. C’est dans les bas-fonds brumeux de Londres que Holmes commence son enquête…

    Matt Frewer dans le rôle de Sherlock Holmes.

    Kenneth Welsh dans le rôle du Dr. Watson.

    Mon avis

    Si ne vous ne savez pas de quoi parle Le signe des quatre, je pense que mon avis, où je ne vais même pas raconter l’histoire mais où je vais raconter la fin du DVD ne va pas vous intéresser. Mais il fallait que je raconte comment Rodney Gibbons est parti en vrille sur cet épisode de la série.

    Tout commence bien, j’entends comme dans le roman. Mary Morstan était jeune et jolie. J’étais donc beaucoup plus convaincu qu’avec la version de Jeremy Brett. Bartolomew / Taddeus Sholto me faisait beaucoup moins peur, Bartholomew était même sympathique, malgré le fait qu’il soit hypocondriaque, dans son admiration pour l’Inde. Je ne sais pourquoi mais Rodney Gibbons a décidé de changer la fin, c’est-à-dire à partir de la poursuite sur la Tamise. Tonga n’est plus une boule de poils et je trouve cela mieux car quand même moins « les gens des pays « civilisés » sont sans poils et ceux des autres pays sont forcément des hommes des cavernes donc forcément ils ressemblent à des singes ».  Conan Doyle s’était à mon avis laissé guider par les préjugés de l’époque et je trouve bien que le réalisateur est changé cela même si se faire balader nu un homme dans Londres est assez étrange : je pense que l’acteur a du avoir très froid (et même plus drôle car il a rendu Jonathan Small très poilu pour donner encore plus l’impression d’un sauvage). Comme je le disais Rodney Gibbons ne fait pas de poursuite sur la Tamise (il n’a pas du avoir le droit de tourner) mais fait un final avec un combat sur les docks. Pourquoi pas ?

    Comme c’est un téléfilm familial, cela doit bien se terminer pour les gentils. Sherlock Holmes a réussi à faire synthétiser un antidote pour le poison de Tonga mais seulement moins 10 ml, un dose pour une personne correspond à 3ml. Devinez combien de gentil seront visés par le poison : 3 (deux policiers et le Dr. Watson que Sherlock Holmes sauvera en lui faisant une piqure). Quand Sherlock Holmes retourne une fléchette de Tonga contre Tonga, ben forcément, celui-ci va mourir. Prévisible, non ? Même Jonathan Small ne s’enfuira pas et préférera se suicider.

    Et, maintenant, parlons de la fin amoureuse de l’histoire. Watson est bien amoureux de Mary Morstan mais bon, il est trop vieux pour elle (je rappelle que Kenneth Welsh n’est pas ce que l’on pourrait appeler un jeune premier). Il faut cependant marier la jeune fille en détresse. Qui reste-t-il dans le bâteau ? Bartholomew Sholto. Il a envie d’aller en Inde et elle d’y retourner (elle l’a quitté à 18 ans). Ils vont donc s’installer là-bas mais comme ce sont des gens honnêtes, ils vont se servir des méfaits de leurs pères pour faire le bien. C’est beau, non ? J’en rigole, encore !

    Par contre, je crois que Rodney Gibbons a eu une réduction de moyen car les déguisements des personnages sont ridiculement visibles. Il y a aussi l’apparition de Wiggins, qu iest un peu vieux pour le rôle, mais qui joue très bien le gars des rues. Il réapparaîtra dans le dernier épisode Crime en Bohême que j’ai trouvé très bien. Cela change !

    Références

    Le signe des quatre – un film de Rodney Gibbons (2001)

  • Présentation de l’éditeur

    Dans la campagne anglaise, à l’époque edwardienne, les Calderon et les Donne sont à la fois voisins et parents par alliance. Les membres de cette tribu, pour la plupart cyniques, avares, envieux et bavards, ont retenu la leçon de leurs aînés : vertu et excellence sont une arme pour qui aspire à la respectabilité. Mais derrière le masque des convenances et des bonnes intentions, les vérités assénées avec une tranquille méchanceté feront s’enchaîner machinations aussi infernales que sordides. Les romans d’Ivy Compton-Burnett, et celui-ci en particulier, véritable fleuron de cruauté, sont peuplés de monstres – créatures congénitalement amorales qui n’oublient pas d’être fascinantes et drôles. Depuis Jane Auten, on avait rarement été aussi loin dans l’auscultation sans pitié de l’âme humaine.

    Une des œuvre majeures d’une « grande » des lettres anglaises, dans une nouvelle traduction.

    L’histoire

    Les Donne viennent s’installer près des Calderon. Pourquoi ? Tout simplement parce que Benjamin est le frère de Jessica Calderon et de Susan. Cette dernière vit chez sa sœur car elle est très malade. Benjamin se propose donc d’adoucir ces derniers jours par sa présence.

    Benjamin a perdu sa femme mais à quatre enfants, trois garçons et une fille, qui tient la maison, et une cousine, Claribel, à sa charge (elle ne tient pas réellement de rôle dans le livre). Des trois garçons, il y en a deux, Bernard et Esmond, qui travaillent à Londres mais qui prennent des courtes vacances régulières pour revenir dans le cocon familial. Bernard est plutôt normal, un bon gars comme on dirait, gentil avec tout le monde et se réjouissant le mieux qu’il peut des bonheur des autres. Esmond a un esprit sarcastique qui fait qu’il n’est pas réellement aimé de sa famille. Le dernier, Reuben, a un léger boitement à la jambe qui le rend peut être un peu trop solitaire mais surtout il a tendance à aimer à se faire plaindre et trouve que c’est un bon moyen pour se faire plaindre. La fille, Anna, est un peu dans le même genre : elle dirige la maison mais veut que tout le monde remarque son sacrifice. À cela s’ajoute deux servantes : Cook et Ethel, un peu revêches mais  surtout très clairvoyantes, et une gouvernante, Jenney, la bonté incarnée !

    Tous ces personnages découvrent donc une nouvelle maisonnée. Jessica, grand cœur au mental fragile, a épousé un écrivain Thomas qui lui ai tout dévoué : la preuve, il a accepté que sa sœur, Susan, que tout le monde nomme Sukey, vienne habiter chez lui. Il n’y a pas beaucoup d’argent et celui de tante Sukey aide (comme quoi il était pas tout à fait désintéressé). Il y a quatre enfants : deux grands, Tullia (qui a une relation fusionnelle avec son père) et Terence (qui ressemble plutôt à un parasite : il ne souhaite pas gagner sa vie), et deux plus petits, Dora et Julius qui vivent dans leur monde et par lequel ils regardent celui des adultes avec une acuité impressionnante. Ils comprennent déjà toutes les remarques pleines de fiel que peuvent s’envoyer leur entourage ! Ils expriment leurs opinions comme si ils n’avaient déjà plus leurs âges. Dora et Julius sont éduqués par Miss Lacey qui accueille à ce moment même une nièce démunie, Florence.

    Quelque mois après l’installation des Donne, Sukey meurt suivi de près par sa soeur, Jessica. Anna n’est pas indifférente au sort de la première mais est responsable de celui de la seconde !

    Mon avis

    Frères et soeurs a été écrit en 1929, celui-ci en 1944. Entre temps, la vie d’Ivy Compton-Burnett a visiblement beaucoup évolué. Elle semble blasée. Elle nous montre ici deux maisons en deuil et pourtant tout ne semble que posture (sauf pour Jessica). Alors que le premier roman se terminait plutôt bien, celui-ci se termine de manière inhabituelle : consanguinité, crimes non punis. La seule chose que l’on peut voir c’est que la nouvelle génération prend le relais de l’ancienne, sans s’améliorer, voire en se détériorant. Julius et Dora ne semble pas épargner par ce constat amer puisqu’ils rejettent en bloc leur cousin à peine âgé de plus d’une année qu’eux.

    Il y a aussi eu un changement dans le style. Il y a toujours énormément de dialogue où tout se passe (et il faut être vraiment très attentif pour ne rien louper) mais il y a aussi plus de descriptions où finalement, on voit « l’auscultation sans pitié de l’âme humaine », effectuée par Ivy Compton-Burnett, dont parle la quatrième de couverture.

    Deux citations

    « Julius et Dora regardèrent Sukey, puis détournèrent les yeux. Son vécu était bien trop éloigné du leur pour qu’il pût influer sur leur vie. Ils la plaignaient comme ils plaignaient les martyrs, mais s’en émouvaient à peine plus.« 

    « – L’escalier conduit aux étages.

    – C’est la moindre des choses pour un escalier […]. Je me réjouis à l’idée que nous allons lui permettre de répondre à son utilité.« 

    Références

    L’excellence de nos aînés de Ivy COMPTON-BURNETT – traduit de l’anglais par Philippe Loubat-Delranc (Phébus, 2010)

  • Présentation du DVD

    Un moine de la confrérie du frère Marstroke a été victime d’un meurtre abject. Le lieu du crime ? Whitechapel, le quartier de Londres devenu tristement célèbre depuis les récents méfaits de Jack l’éventreur. Quelqu’un ou quelque chose cherche à salir de nouveau de rouge ses ruelles sombres. Holmes, le célèbre détective anglais, se lance dans ce nouveau défi …

    Matt Fewer dans le rôle de Sherlock Holmes

    Kenneth Welsh dans le rôle du Dr. Watson

    Mon avis

    Vous vous rappelez peut être de mon commentaire sur la « pire version du Chien des Baskerville« , comme l’a si justement appelé Matilda dans un de ses bilans et bien, j’ai récidivé ! Je vous avais prévenu, il y avait quatre dvd dans le coffret. J’ai choisi celui qui me semblait le plus éloigné des aventures de Sherlock Holmes, telles qu’écrites par Arthur Conan Doyle. Je pense que ce fut un choix plus heureux car finalement, on n’a rien pour comparer.

    Dans l’ensemble, je dirais que c’est un téléfilm sympa à regarder quand vous rentrez du travail. On sent le côté racoleur du titre mais Rodney Gibbons n’est pas le seul dans ce cas. Le côté décors, costumes … est assez moyens  car trop stéréotypés (tout se passe dans un monastère : on dirait le même que celui où ont été tourné certains épisodes de Sydney Fox ou de Frère Cadfael (mais lui, il ne vivait pas à la même époque !)) ou trop étranges (les prétendus pauvres de Whitechapel sont très très bien habillés à faire pâlir la bourgeoisie de l’époque). Des trucs dans la manière de filmer semblent dignes d’un débutant, surtout lors de l’explication de fin. Pour montrer que Matt Fewer avait vu un indice, on le voit regarder fixement cet indice et il plisse fortement un œil pour ensuite s’approcher de la caméra. Cela m’a fait mourir de rire tellement cela fait cliché ! Matt Fewer surjoue toujours beaucoup trop et Kenneth Welsh est trop installé dans son rôle de gentil pépère. Finalement, il ne lie de relations de connivences qu’avec tout le monde sauf Holmes. Cela fait quand même un peu moins duo …

    Ce qui sauve le tout c’est le scénario. Il y a une impression d’agréable déjà vu. Il y a un mélange du Vampire du Sussex (une aventure de Sherlock Holmes) et de Frère Cadfael (il n’ai aucunement question de Jack l’Éventreur dans ce téléfilm). Vous vous retrouvez comme dans des pantoufles et c’est pour cela que c’est sympa de le regarder à la sortie du travail !

    Références

    Le Vampire de Whitechapel – un film de Rodney Gibbons avec Matt Fewer et Kenneth Welsh (2002)