Cecile's Blog

  • Quatrième de couverture

    La pensée autorise et légitime tous les voyages. même et surtout ceux que la raison déconseille. Cécilia Colombo n’est pas allée, physiquement, à Pripyat, ni à Tchernobyl. Pourtant, pas de « science-fiction », ici, seulement les mots justes pour dire la nature outragée, là-bas, s’en sort mieux que les hommes ; les arbres y grandissent plus vite, écartent le béton avec une anormale énergie ; l’homme s’est lui-même coupé les jambes et s’étonne de ne plus marcher… Là-bas… Ce là-bas lancinant prend un sens terrible. Il est le « n’allez pas là-bas ! » des poilus de Verdun, n’allez pas vers cet ailleurs d’enfer et de mort. Pour se rendre à Pripyat, on a des milliers de regards : là-bas, c’est ici. Il faut rappeler que la terre est un lieu étriqué, sans douanier pour arrêter un nuage. Ce texte est le cri de douleur d’une victime par procuration. Les arbres poussent vite, c’est vrai. Nul n’en mangera les fruits : le vert est aussi la couleur de l’enfer.

    […]

    Mon avis

    Dans son livre Engeland, Pierre Cendors remercie Cécilia Colombo. Sur son blog, il présente un entretien avec elle. Vous comprenez que je me voyais dans l’obligation de lire ce livre.

    C’est un coup de cœur absolu. Le projet est très ambitieux : décrire Tchernobyl en y étant jamais allé. On a tous un ou des souvenirs de Tchernobyl. J’avais trois ans et je ne me rappelle de rien sauf que ma mère a arrêté de nous faire manger des champignons (sauf de Paris car ils poussent en sous-sol). Par contre, quand j’avais dix ans, on partait en vacances en février près de la mer à Merlimont dans le Nord et il y avait plein d’enfant qui avait l’air un petit peu maladif mais très gentil et très affectueux (ils aimaient beaucoup quand ma mère leur donnait des bonbons). Ces enfants venaient de Tchernobyl à l’initiative du comité d’entreprise pour des vacances et peut-être pour se faire soigner (cela je ne sais pas). On a tous en tête les images de Pripyat, la ville qui est juste à côté de la centrale, de la grande roue, des immeubles tout neufs … C’était une ville moderne, où le bonheur était de mise. On a tous ressentis de la pitié pour ces gens. Pourtant Cécilia Colombo arrive à apporter quelque chose de neuf en s’appropriant les lieux.

    Imaginez qu’elle est étalé toutes les photos qu’elle ait pu rassembler sur les lieux. En préambule, elle a vu des documentaires, lu des livres … Cécilia Colombo va se promener dans Pripyat et faire vivre ces lieux fantômes en y convoquant les anciens habitants. Ce qui la frappe, c’est que la forêt de Tchernobyl s’est régénérée (ou plutôt s’est transformée car le type d’arbre à changer), les animaux reviennent. La zone interdite de Tchernobyl est devenu un paradis vert ou plus exactement en a l’allure car la terre reste très contaminée. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez regarder ce documentaire sur YouTube.

    On entend la voix de Cécilia Colombo dans toutes sortes d’intonation : la colère devant l’inconséquence humaine avant et après l’accident, devant l’inconscience des autorités européennes et mondiales. Il y aussi de la pitié mais surtout de l’empathie pour les victimes. Le style est magnifique (j’ai mis deux petites citations aussi).

    Le livre est aussi une réussite car il n’est pas un livre de témoignages (nécessaires bien évidemment mais dans ce cas, on est tout de même moins dans la littérature), sans être pour autant un roman. Il y a ce travail d’appropriation qui est tout simplement hallucinant.

    Pour vous situer la réussite, j’ai lu Un printemps à Tchernobyl de Emmanuel Lepage juste après. Lui y est allé et les deux témoignages concordent.

    Des citations

    De toutes nos illusions sur la Zone devenue terre des loups et de la forêt rousse, reste vrai le règne de Pripyat, la ville des roses radioactives, flanquée de sa compagne monstrueuse et patiente, qu’on appelle aujourd’hui Tchernobyl ; reste vraie l’interdiction pour l’humain de vivre dans ces endroits où les animaux évoluent en paix et dont il a été chassé pour avoir joué avec le feu. Devenue un Eden irradié,la Zone se moque de nous attendre pour vivre, tandis que les constructions humaines s’effacent en silence.

    Les radiations ont arrêté le temps humain et laissé la place à de nouvelles mesures. Surpris en excès de confiance, pris en défaut de vanité, nous avons dû laisser notre place à des éléments dont la durée de vie dépasse notre entendement. Les heures ne passent plus, on compte désormais le temps en siècles.

    Références

    Pripyat – vert comme l’enfer de Cécilia COLOMBO (La Louve éditions, 2007)

  • Quatrième de couverture

    Berlin 1930. Fausta K., une jeune photographe, se lance à la recherche d’un ami d’enfance disparu sans laisser de traces. Par hasard, dans la vitrine d’un galeriste, elle découvre ses traits sur un tableau dont la signature, Engel, sera le point de départ d’une quête dans les milieux de l’avant-garde artistique berlinoise, le point de départ aussi d’un long voyage intérieur qui nourrira son propre travail de photographe, bientôt admiré et reconnu.

    Fausta traverse le vingtième siècle et ses drames, elle est le pivot d’une intrigue terriblement efficace, au terme de laquelle la survivance de l’espoir, malgré la perte des illusions, donnera un sens à sa vie.

    Mon avis

    C’est donc le deuxième roman de Pierre Cendors, paru aux éditions Finitude, entre L’homme caché et Adieu à ce qui vient. Je ne sais pas si c’est ce fait qui a influencé ma lecture mais j’ai eu l’impression que l’histoire reprenait des éléments du premier livre et du troisième.

    On peut essayer de résumer l’histoire en disant que l’on suit le parcours de Fausta Kinsel (1898-1996) durant tout le vingtième siècle. Les événements historiques servent plutôt d’arrière plan car ce qui intéresse l’auteur, c’est plutôt de nous raconter comment Fausta K. sera « poursuivi » par la personne de son meilleur ami d’enfance, Houdini (c’est un surnom, rassurez-vous). Plus qu’un ami, c’est une âme sœur (la communication ne passe pas par l’oral et les explications mais juste par les regards par exemple). Un jour, un accident se produit et Houdini reste handicapé. Ils ne se reverront plus. Ils continueront à échanger des lettres. Pas banales sur j’ai fiat ci, j’ai fait cela mais plutôt sur leurs visons de l’extérieur. Ils ne l’écrivent pas en détail mais cela ressemble plus à un échange de sensations. Ils sont tous les deux artistes. Fausta en fait son métier en devenant photographe. C’est cette histoire qui m’a refait penser au troisième roman.

    Ils se perdent de vue et pourtant, Houdini va hanter Fausta en se rappelant à elle par de multiples coïncidences et rencontres loupées (c’est notamment ce que raconte la quatrième de couverture). Entre autre, Pierre Cendors reprend la thématique de l’imposture, de l’homme caché qui existe mais que personne ne connaît. C’est la partie de l’intrigue qui fait le plus penser à son premier roman mais en plus développé. C’est cette partie qui à mon avis est qualifiée d’efficace par l’éditeur. Il arrive encore une fois à nous mener là où on ne croyait pas en aller en offrant une histoire extrêmement cohérente quand on regarde, au final.

    Je ne saurais décrire toutes les émotions que l’on peu ressentir à la lecture mais je crois que c’est surtout de la fascination. Le récit de Pierre Cendors hypnotise en quelques sortes.

    Il y a même une bande-annonce du livre sur You Tube.

    Références

    Engeland de Pierre CENDORS (Finitude, 2010)

  • Le Voyageur sans voyage est publié dans cette collection de petits textes (ici une cinquantaine de pages), imprimée dans des livres carrés. J’avais déjà lu le livre de Hubert Mingarelli, La Source. J’en ai gardé le souvenir d’une histoire difficile mais exprimée avec force, poésie et ellipses.

    La première chose qui frappe quand on feuillette le livre, c’est l’économie de mots, quitte à faire penser qu’il y a cette impression aérée pour pouvoir vendre livre à un prix élevé. Je ne me suis pas laissée berner car je savais qu’avec Pierre Cendors cela serait magique.

    Le livre commence par une préface de Cécile Wajsbrot. La préface est belle et je peux même dire après la lecture, qu’elle a su décrire exactement ce que l’on pense. Je vous mets la préface entière même si c’est le mal (le texte est trop beau pour ne pas être partagé) :

    Il ne faut pas beaucoup de mots pour dire les choses – il suffit que les mots soient justes. Et puis, il ne faut pas tout dire, il faut laisser planer le doute, il faut laisser un peu de place aux questions. Car c’est dans le décalage, dans la distance entre la certitude et l’inquiétude que s’installe la littérature. L’imprécision, la suggestion, la brume qui enveloppe le monde, et ces situations qui portent en elles l’ambiguïté – l’interstice où le mystère paraît. Dans le beau Voyageur sans voyage de Pierre Cendors, les mots sont jetés comme des filets ramenant sur le sable les richesses de la mer. Des mots comme l’attente, la glace, le train – qui tracent des espaces, ceux de l’imaginaire. D’autres mots évoquant la mémoire, le rêve, la question qui tourmente.

    Une inquiétante étrangeté se lève car rien n’est à sa place ou plutôt, tout est déplacé, le train ne fait jamais halte et termine sa course immobilisé dans la forêt, les visages sont effacés, les regards, figés. Le monde oscille entre silence et répétition. Quelle immense erreur s’est produite ? Quel désordre irrémédiable ? Et cet enfant qui parle peu possède-t-il la réponse ?

    C’est un livre d’images prégnantes qui se traverse comme un rêve. À la fin – au réveil – on sait ce qu’on a vu sans pouvoir le décrire. Reste la sensation d’avoir approché quelque chose que la réalité n’aurait pas pu révéler ou qu’on n’aurait pas su reconnaître.

    Il ne faut pas beaucoup de mots avant de commencer à lire – car Le Voyageur sans voyage est un livre rare qui se suffit à lui-même.

    Vous l’aurez compris, c’est l’histoire d’un train bleu qui passe dans un gare et est observé au début par tous et ensuite par un homme et un enfant. Et ce, jusqu’au jour où l’enfant montre à l’homme où le train s’arrête et qui sont ses passagers. Il y a toute une ambition allégorique qui nous est dévoilée à la toute fin (on ne se contente pas de cette histoire un peu bizarre). On traverse le livre plutôt comme dans un rêve (comme le dit la préfacière), avec un peu de tension car la situation nous échappe (on ne sait pas où l’auteur veut en venir). Pourtant, on admire l’art de Pierre Cendors qui arrive à créer avec un minimum de mots tout un univers très personnel et très nouveau.

    J’ai encore aimé ! J’ai lu ce week-end un nouveau livre de cet auteur et là c’est un coup de cœur. Je me demande quand il écrira un livre raté.

    Références

    Le Voyageur sans voyage de Pierre CENDORS (Cadex éditions / Texte au carré, 2008)

  • Quatrième de couverture

    À Venise, la rumeur se répand : un étranger s’est installé en ville. La foule, friande de nouveautés, assiège les témoins de son arrivée. Si le savant Ricorni n’a vu en lui qu’un jeune et bel homme ; Fulvia, la célèbre courtisane, a noté sa richesse. Le portrait est maigre, cela ne suffit point. Alors on l’épie, à l’affût du moindre moindre mouvement, mille yeux cernent son palazzo. Qui ose donc ainsi attirer tous les regards sans jamais se prêter à la pose ?

    Grâce à ce mystérieux étranger, Venise connaîtra ses plus belles fêtes et saura qu’il faut parfois apprendre « à regarder toute choses comme si, déjà, elle n’existait plus ».

    Mon avis

    Contente de ma première découverte de Pierre Cendors, j’ai pris dans ma PAL son troisième livre (ne me demandez pas pourquoi alors que j’avais le deuxième dans ma PAL). C’est totalement différent mais totalement enchanteur aussi.

    La quatrième de couverture raconte très peu du livre car après, cela tourne un peu au triangle amoureux et à ses conséquences sur une génération. Ce qui est enchanteur, c’est le cadre de Venise dans des temps anciens (enfin, je suppose car on parle du carnaval, de l’habit noir du savant, de fêtes dans des palazzo, de courtisanes) et pourtant, on a cette impression de lire une histoire universelle, hors du temps aussi donc.

    Il y a tout de même un petite mystère au cours du livre, pour lequel Pierre Cendors se plaît à embrouiller les cartes, à nous faire penser quelque chose qu’il ne sait pas vrai. J’aime beaucoup comment cet auteur semble construire une histoire mais aussi jouer avec nous comme un magicien compte sur l’illusion.

    Références

    Adieu à ce qui vient de Pierre CENDORS – préface de Christian Garcin (Finitude, 2011)

  • Je vous ai un peu abandonné cette semaine parce que j’étais très malade (pas grave, rassurez-vous). C’était dû à toute la pluie qui tombait sur moi (et sûrement sur d’autres) quand je rentrais à la maison. Pour vous donner une idée de l’étendue des dégâts, je vais vous raconter mes petites histoires. Un soir, je rentre vers 17h40 (il faisait encore jour heureusement). Je ferme la porte du grillage et je m’apprête à ouvrir la porte du garage quand tout à coup, j’entends un couinement qui m’a fait crié de peur. Je regarde dans la bonne direction. C’était un rat qui était coincé dans le collecteur d’eau pluviale (on vient de découvrir qu’il est cassé du coup).

    J’avoue que j’ai mis un certain temps à comprendre que c’était un rat (j’ai cru que c’était la fièvre qui me faisait avoir des hallucinations). Il était remonté depuis les égouts. J’ai eu trop peur d’autant plus qu’il y a deux semaines, on a eu une petite souris dans la serre à cause de la nourriture et de la chaleur qui pouvait s’y trouver. J’avais utilisé mon arme fatale, mon père, qui m’avait dit de faire attention de ne pas crier car si cela avait été un rat, il m’aurait attaqué (à ce moment je n’avais pas non plus compris qu’il était vraiment coincé et je croyais qu’en se débattant un peu, il pourrait venir me manger).

    Je m’éloigne, frappe à la fenêtre de la cuisine pour que mon père vienne (je voulais pas ouvrir la maison pour pas qu’il rentre dedans). Lui n’hésite pas à sortir avec la barre de fer (je trouve épatant qu’on est une barre en fer dans le garage)(on se fera tuer avec s’il y a des cambrioleurs). Il nous sauve du méchant rat. En mangeant, je réfléchissais au problème et surtout à ce que j’aurais fait toute seule. J’ai pensé que j’aurais été acheté de la mort au rat au Franprix et que je lui aurais jeté dans la bouche mais de la fenêtre d’en haut pour pas qu’il puisse m’attaquer.

    Tout cela pour dire que le rhume, cela ralentit très sérieusement le cerveau et qu’en plus, cela fait proposer des solutions idiotes. Je vous passe le jour où j’étais complètement shootée au drill sureau litchi parce que j’avais dépassé la dose (après j’avais plus mal à la gorge par contre). J’étais à moitié endormie à table et en plus, je me demandais carrément ce que mes collègues disaient.

    Dans cet état, j’ai du abandonner Joyce Carol Oates parce que déjà en temps normal j’ai du mal, alors dans cet état cela aurait été catastrophique. Fait-elle vraiment des vraies phrases ? Il y a des fois où je relis plusieurs fois le texte et je me demande ce qu’elle a bien voulu dire. L’histoire me plaît bien mais il y a des fois où elle cherche trop à faire du style, quitte à aligner des mots sans cohérence.

    J’ai donc cherché dans ma PAL un livre court, que j’étais persuadée être génial. J’ai repensé au libraire qui met toujours en évidence les livres de Pierre Cendors. J’ai pris son premier, L’homme caché.

    Quatrième de couverture

    Endsen, romancier et poète, a disparu à Prague dans de troubles circonstances, en 1984 pour les uns, en 1991 pour les autres. A-t-il été un opposant au régime communiste ? A-t-il simplement disparu pour protéger ses proches ? Est-il mort, d’ailleurs, ou a-t-il secrètement pris le train pour une ville inconnue ?

    Pierre Cendors part sur les traces d’Endsen et nous plonge, grâce à une construction aussi habile qu’intelligente, dans un univers où se mêlent réalité et fiction, doutes et certitudes.

    Mon avis

    Voilà un auteur, s’il existe, qui s’est dit qu’un jour, il pourrait avoir un lecteur qui voudrait comprendre ce qu’il écrit. Ce livre est très bon au niveau du style (pas plat, évocateur, poétique, qui ne donne pas une impression de surcharge) mais surtout exceptionnel pour son histoire et sa construction.

    Le livre est construit autour d’un personnage Endsen (je n’ai toujours pas compris s’il était réel ou non). Le livre commence à nous raconter sa vie à partir de la biographie qu’un ami du narrateur est en train d’écrire sur Endsen. L’histoire semble se répéter car l’ami mourra dans les mêmes circonstances que son sujet. Le truc, c’est qu’avant de mourir, il était persuadé qu’Endsen n’était pas mort en 1984 noyé dans la rivière qui traverse Prague, la Vltava. Le narrateur décide d’enquêter pour savoir ce qu’il avait compris.

    On passe à autre chose. Un ami de Endsen raconte comment l’auteur a rencontré un peintre qui peignait un endroit inventé, Solander, mais qui semblait l’endroit que l’auteur recherchait dans ses écrits. Le peintre est reconnu depuis mais en réalité, Endsen, a eu affaire à un usurpateur qui l’imitait alors qu’il n’était même pas connu à cette époque.

    On se retrouve ensuite dans les coulisses du Prague des années 80. Un Prague sous tension où on était traître très facilement. On ne comprend pas trop au début quel est lien avec Endsen mais Pierre Cendors réussit à maintenir notre attention en nous poussant à chercher où Endsen pourrait intervenir (alors qu’il est censé être mort mais on n’y croit pas vraiment). Il nous amène à un endroit où on ne croyait pas pouvoir aller.

    À la fin, on pense que tout ce que l’on a lu est un mirage, ou tout du moins, on ne sait plus qui a existé ou non, qui est vrai ou non. L’éditeur a rajoute une couche en publiant une lettre reçu par un autre éditeur disant que Pierre Cendors n’existe pas vraiment. Je suis tenté d’y croire parce que c’est un des personnages du roman.

    À lire ! D’autant plus, que le livre ne fait que 130 pages.

    Références

    L’homme caché de Pierre CENDORS (Finitude, 2006)

  • Présentation de l’éditeur

    Les Immortelles, ce sont les prostituées de Port-au-Prince. L’une d’elles prend à parti l’inconnu monté la voir au bordel. Apprenant qu’il est écrivain, elle lui propose un marché : contre son corps, écrire l’histoire des putains défuntes, emportées par le séisme sous les décombres de béton. D’une surtout : la petite, la fugueuse Shakira venue sous son aile un jour dans la haine de sa bigote de mère. De la belle et orgueilleuse Shakira toute pénétrée d’une passion dévorante pour Jacques Stephen Alexis, l’immense écrivain qui fait battre le cœur d’Haïti. Shakira la révoltée devenue la plus convoitée des putains de la Grand-Rue.

    Avec ce roman de feu, qui marie le Ciel et l’Enfer, la transgression par le sexe et la mort atteint à la plus authentique humanité, la plus bouleversante, celle qu’aucune morale ne contrefait. Avec une liberté absolue de ton, Makenzy Orcel prête voix à tout un monde. « La petite. Elle le disait souvent. Les personnages dans les livres ne meurent jamais. Sont les maîtres du temps. »

    Mon avis

    J’ai commencé ce livre dans de mauvaises conditions. J’étais même prête à le revendre (je l’avais déjà passé de la catégorie Votre bibliothèque à Lus mais non possédés sur LibraryThing). J’avais lu seulement dix pages avec un petit peu de bruit autour de moi et je m’étais fait la remarque que cet auteur, pour un premier roman, est imbus de sa personne. Il sait qu’il fait de très belles phrases mais ils se regardent un peu les faire aussi. Cette première impression vient du fait que le roman débute par la narration de l’écrivain, de comment il a vécu le séisme … J’ai identifié trop facilement le narrateur à l’écrivain à mon avis.

    Je n’aime pas ne pas finir un livre, surtout quand il est court. Je l’ai lu dimanche dans mon canapé, sans bruit. Et là, cela a fait bingo. Je me suis laissée porter par la voix de la prostituée. C’est ça qui est important : la voix. C’est un roman qui passe plus par l’oral que par l’écrit. Je crois que ce que l’auteur voulait faire c’est faire sentir la colère, la peine, le mélange de tous ces sentiments qui suivent un tel évènement, quand tout un pays doit se reconstruire, tout comme chacun doit vivre avec son deuil individuel.

    Vous allez me dire « comment a-t-il fait pour faire cela ? » C’est simple cela passe par le découpage du livre et le choix du narrateur ainsi que du mode de narration. Le livre est découpé en très courts « chapitres » puisque chacun fait moins d’une page. À partir du moment où on écoute la prostituée, on va suivre ses pensées, ses colères, ses coups de blues (car la narration à l’écrivain ne semble pas s’être faite d’un coup). Cela fait un livre au rythme très rapide : des fois on a une tempête en face de nous et d’autres fois, une rivière. En plus de cela, la prostituée alterne le récit de maintenant, de juste avant le séisme, de douze ans avant le séisme. L’écrivain ne reparlera que très peu dans le texte, la laissant parler et s’exprimer. À la fin, l’auteur nous livre des bribes du journal de Shakira pour comprendre pourquoi elle a fugué si jeune.

    Ce que j’ai regretté : une absence de note de bas de pages sur Jacques Stephen Alexis, qui est omniprésent dans le récit puisque c’est l’écrivain pour lequel Shakira a une véritable passion (il y a aussi de très beaux passages sur le pouvoir des livres et de la consolation que l’on peut trouver dedans). Je regrette cette absence de note car en lisant les résumés de quelques uns de ces livres, surtout L’espace d’un cillement, il semble qu’il y ait clairement plusieurs allusions (plus ou moins expliquées dans le texte, mais quand même).

    Références

    Les Immortelles de Makenzy ORCEL (Zulma, 2012)

  • Quatrième de couverture

    Le détective borgne Héctor Belascoáran Shayne se voit confier une mission par une jeune avocate : retrouver un mort… qui n’est pas mort. Elle défend l’instituteur et syndicaliste Medardo Rivera, accusé d’avoir tué un certain Lupe Barcenas. Mais le jour du meurtre, le suspect assistait à une réunion de famille en compagnie de deux cent cinquante personnes. Quant à la victime présumée, elle a été aperçue post mortem en train de trinquer avec les dirigeants de la police locale !

    Aidé par un ancien élève de Rivera, Héctor se lance sur la piste de Barcenas…

    Inspiré par une authentique révole d’enseignants à la fin des années 80, ce livre totalement jubilatoire met à nu la mascarade sinistre du système politico-judiciaire mexicain. Rébellion, humour et poésie surréaliste, tels sont les armes préférées de Paco Taibo, qui a l’art de s’indigner avec élégance.

    Une citation

    Le Mexique n’était plus ce qu’il était, l’absurde y avait ses limites.

    Mon avis

    J’ai pris ce livre hier soir parce qu’il était court et que j’aime beaucoup lire un livre en une seule fois, avant de m’endormir. J’étais dans mon lit en train de me dire que c’était intéressant mais sans plus. Pensez donc, il s’agit d’un détective qui n’enquête pas, qui ne cherche rien. Il se contente d’aller sur les lieux, de parler et de boire des pepsi. Il ne déduit rien. Pour moi, il n’y avait pas d’intérêt. En plus, l’auteur nous met des fausses références à Sherlock Holmes (vous connaissez vous Le Mystère du bois aux cailloux ?). Je me suis dis qu’il fallait mieux fermer le livre et le reprendre aujourd’hui (il me restait en gros une vingtaine de pages).

    Entre temps, j’ai dormi et réfléchi. J’ai déjà vu cela quelque part ! Tout simplement dans les quatre romans de Gabriel Trujillo Muñoz que je vous ai présenté récemment. Le livre est court (120 pages). Le détective n’enquête pas. Il est juste le vecteur servant à l’auteur pour montrer la société mexicaine dans son ensemble et surtout y porter un œil critique (sans mauvais jeu de mots). L’écriture aussi a des points communs : on décrit des actions, des faits sans mettre d’emotions. Les deux écrivains construisent une tour en LEGO : ils empilent de manière très linéaire. La différence est que là où Gabriel Trujillo Muñoz avait une écriture assez neutre, Paco Ignacio Taibo II va renforcer par l’absurde, par des clins d’œil, des moments d’indignation. Ce n’est pas son personnage mais bien l’auteur qui s’indigne. Il y a comme cela des passages qui semblent venir d’ailleurs, écrits par une autre personne (comme s’ils n’auraient pas dû se trouver inclus dans la narration).

    J’ai donc repris le livre ce matin. Cela m’a déjà paru plus clair (note à moi-même : ne pas trop vouloir lire avant de dormir). Par exemple, Paco Ignacio Taibo II décrit la formation d’une sorte de révolte. Le détective s’assoit sur le trottoir pour faire pression sur le faux mort. Une vieille vient le rejoindre, puis des adolescents, puis des professeurs, puis des écoliers. Ils se retrouve à 300 personnes à attendre devant la maison d’un homme. Il faut dire que cette affaire à diviser le village : entre ceux qui « soutenaient » le pouvoir local (parce qu’ils n’avaient pas le choix) et ceux qui étaient indignés par une fausse accusation aussi mal montée (le faux mort continuait à vivre chez lui tout de même). J’ai trouvé que l’auteur montrait bien cette capacité à s’indigner, à former un mouvement populaire qui semble il y avoir eu dans les années 80 au Mexique (j’ai pensé au Sou-commandant Marcos parce que quand j’étais petite fille cela m’avait impressionné que l’on puisse encore faire la révolution alors que nous c’était fini depuis la fin du 18ième siècle)(c’est cela de regarder trop les infos quand on est petit : il y a des images mais on ne comprend pas tout et on retient seulement certaines choses). Je ne sais pas si c’est encore le cas.

    Je retenterais Paco Ignacio Taibo II mais pour des romans plus longs je pense (avant d’attaquer les autres courts).

    Références

    Défunts disparus de Paco Ignacio TAIBO II – traduit de l’espagnol (Mexique) par René Solis (Rivages Noirs, 2012)

  • Quatrième de couverture

    « Il y a dans chaque femme une rumeur, comme dans une coquille. Cette rumeur est une sorte de CONTINUO qui accompagne tous les gestes et les paroles de sa vie. Et c’est ça que nous n’oublions jamais, alors que leur nom même est perdu, que leur forme est retournée dans la foule, cette musique nous revient parfois et ressuscite le passé. »

    Ronde amoureuse, légère et douce-amère, Othon et les sirènes est un roman d’initiation et de tentations : il me en scène un jeune homme à la recherche de la passion et qui va surtout se rencontrer lui-même. Dans le style inimitable de cet auteur notoirement méconnu qu’était Pierre Girard, il nous offre un moment de grâce comme la littérature sait nous en réserver pour peu que l’on prête l’oreille.

    Mon avis

    J’ai pris ce livre à la librairie car je fais confiance à l’éditeur (le libraire avait mis un petit mot d’encouragement aussi) même si cette fois-ci je trouvais la quatrième de couverture un peu grandiloquente (la fin…)

    Clairement, l’histoire n’est pas censé casser trois pattes à un canard. Un homme vient se consoler d’une déception amoureuse dans une pension où il était déjà venu exactement pour les mêmes raisons, il y a trois ans. Dans cette pension, mystérieusement, il n’y a que des Grecs. Une jeune femme arrive, notre homme en tombe amoureux. Il est rival d’un autre homme de la pension. Il aime aussi d’autres femmes. Plus exactement, ce qu’il aime, c’est la Femme en général et l’idée d’aimer.

    Le livre est très court (80 pages). Pourtant vous ne pouvez mettre que plein de temps à le lire. On s’arrête à chaque phrase en se demandant qui a pu écrire cela, si ce n’est un véritable génie. On relie et on se fait toujours la même remarque. C’est exactement comme le dit la quatrième de couverture : c’est un livre touché par la grâce, par la finesse, par la légèreté. Ce livre est rempli d’images, de figures de style que je n’avais encore jamais lu ! Cette écriture est sublime ! J’ai commencé à me le dire dès le premier paragraphe :

    Je ne sais quel goût pour les redites, pour les recommencements m’avait ramené, trois ans après mon premier séjour, à Pension Rothemeer. Je suis de ceux qui vivent toujours la même aventure. Ma vie, dans cent ans, aura du style.

    En un paragraphe, avec un style concis, il arrive à dire tout et à faire s’évader notre tête du quotidien. La phrase (notez bien qu’il ne s’agit que d’une seule phrase) qui m’a le plus bouche bée est celle-ci :

    Poussé par les mille mains grises du vent, au milieu du rire étouffé de novembre, j’entrai une feuille collée à mon chapeau, dans le Bar du Hardi Zébu.

    Ce qui m’a échappe dans le livre, sans aucun doute : les liens avec la mythologie grecque et tout ce qui est grecque en général (vu que je n’y connais rien). Pourtant, j’ai adoré. La quatrième de couverture n’était pas du tout grandiloquente.

    Références

    Othon et les sirènes de Pierre GIRARD – préface de Patrick Baud (L’arbre vengeur, 2012)

    Un siècle de littérature européenne : 2/100 (année : 1944)
  • J’ai voulu lire ce livre car il y avait un homme à moitié nu sur la couverture. Non, je rigole ! Burroughs pour moi n’était qu’un nom associé à Jack Kerouac, un peu moins à Allen Grinsberg (qui lui aussi est un nom plutôt qu’une personne). Tout cela pour dire que la beat generation, pour moi, ce n’était que Sur la route, dont je n’ai même pas dépassé la vingtième page quand j’étais adolescente. Toute une culture littéraire à faire donc. L’autre jour, je feuilletais 1001 qu’il faut avoir lu dans sa vie (qui vient de sortir en poche ; je vous le conseille car c’est un livre qui est très loin de la liste de classiques dont on a tous entendu parler, que le choix subjectif est assumé et que le livre se voit plutôt comme une invitation à découvrir qu’à être exhaustif). J’en étais à je feuilletais et le livre est présenté comme un des livres les plus intéressants de Burroughs et des plus accessibles car il est très personnel (c’est le premier). Je voulais aussi lire Burroughs depuis que j’ai lu l’histoire de comment il a tué sa femme en jouant à Guillaume Tel.

    Quatrième de couverture

    « On devient drogué parce qu’on n’a pas de fortes motivations dans une autre direction. La came l’emporte par défaut. J’ai essayé par curiosité. Je me piquais comme ça, quand je touchais. Je me suis retrouvé accroché. La plupart des drogués à qui j’ai parlé m’ont fait part d’une expérience semblable. Ils ne s’étaient pas mis à employer des drogues pour une raison dont ils pussent se souvenir. Ils se piquaient comme ça, jusqu’à ce qu’ils accrochent. On ne décide pas d’être drogué. Un matin, on se réveille malade et on est drogué. »

    Premier ouvrage de Burroughs, Junky décrit la réalité crue d’un héroïnomane en errance, doué du regard terriblement lucide de l’écrivain. De New York à Mexico, William Lee, double romanesque de l’auteur, fait l’expérience de la came, de la privation, de la prison et de la fuite. Un livre qui fit scandale lors de sa première publication, et qui laisse présager l’œuvre à venir.

    Mon avis

    Je tiens à préciser que ma lecture a été un peu influencée par la préface d’Allen Grinsberg qui présente le contexte de l’écriture et de la publication.

    Ce livre m’a beaucoup plu même si j’en aurais aimé plus. William Burroughs décrit cliniquement, froidement, les mécanismes de la drogues ou comment on devient accro à la drogue. Quand je vous dis cliniquement, c’est qu’il va jusqu’à préciser les doses et leurs fréquences pour devenir accro avec telle ou telle drogue. Il décrit les effets ressentis, les bons comme les mauvais, comment évaluer la qualité de la drogue, les arrestations par la police, les cures de désintoxication, les symptômes du manque, de la désintoxication … Si vous êtes un peu fleur bleue ou si vous n’aimez pas que la littérature parle crument du corps, clairement, passez votre chemin.

    Pour les autres, que peut-on trouver dans ce livre ? Une évocation des États-Unis au travers d’un destin personnel ou un destin personnel dans une Amérique en mouvement. C’est un livre très personnel puisque c’est la description de l’évolution d’un corps, celui du double littéraire de l’auteur, de sa vie aussi. Il parle de sa femme, de ses amis, de son destin, il a eu une famille heureuse, il a été à l’école … Il est à contre-pied de tous les préjugés que l’on peut avoir sur les drogués. Il montre comment il en est arrivé là, un peu par hasard comme qui dirait. À travers lui, on voit aussi le changement de la perception des autorités du pays : d’une tolérance très grande à une tolérance zéro (les gens se réfugiaient alors au Mexique) au fur et à mesure que le phénomène se propage à toutes les couches de la société.

    Ce qui m’a un petit peu gêné, c’est l’aspect décousu du livre. Il y a un manque de transitions plus que certains, des répétions aussi. Le livre est cependant clairement mieux écrit que ce que je pensais (les traces de Sur la route …). Malgré un côté très froid, on arrive à voir la personne et ce qu’il pense.

    Ce qui m’a manqué : comprendre quand le livre a été écrit. Pendant que l’auteur se droguait (sur le moment, quand il est devenu accro) ou après ? Comprendre comment il vivait et surtout de quoi ? Comprendre ses relations avec sa femme et surtout comment elle vivait tout cela ? Je crois que cela n’est pas dans le style de l’auteur, ni dans sa volonté d’ailleurs.

    J’ai lu, sur amazon je crois, que ce livre était emblématique de l’écriture de la beat generation. Je suis bien tentée d’en lire d’autres pour le coup.

    Le premier paragraphe

    Je suis né en 1914 dans une maison de brique de trois étages, bien bâtie et située dans une grande ville du Midwest. Mes parents étaient aisés. Mon père possédait et dirigeait une affaire de bois. La maison avait une pelouse sur le devant, une arrière-cour avec un jardin, une mare à poissons, le tout entouré d’une haute barrière de bois. Je me rappelle le lampiste qui allumait les réverbères à gaz dans la rue et l’énorme Lincoln noire et luisante qui nous emmenait promener le dimanche dans le parc. Tous les accessoires d’un mode de vie sûr et confortable qui a maintenant disparu à jamais. Je pourrais vous servir un de ces blablas nostalgiques à propos du vieux docteur allemand qui habitait la maison voisine et des rats qui couraient dans la cour et de la voiture électrique de ma tante et de mon crapaud favori qui vivait près de la mare à poissons.

    Références

    Junky de William S. BURROUGHS – préface d’Allen Grinsberg – traduit de l’américain par Catherine Cullaz et Jean-René Major – édition revue et complétée par Philippe Mikriammos (Folio, 2008)

    Première parution en américain en 1953 et en français en 1972.

     

  • Quatrième de couverture

    Deux pensionnaires d’un collège religieux de Barcelone ont disparu. Une nonne délirante et un policier véreux promettent la liberté à un délinquant fou à condition qu’il éclaircisse le mystère.

    Ce roman policier d’une férocité parodique porte sur l’Espagne de l’après-franquisme un regard aussi cocasse qu’impitoyable.

    Mon avis

    Voilà un livre fichtrement drôle. LibraryThing m’a appris qu’il s’agissait en réalité de la deuxième enquête de Ceferino (sur trois tomes apparemment). Je vais m’empresser de lire les deux autres. Faites-moi confiance pour cela.

    Ceferino est un délinquant enfermé dans un hôpital psychiatrique à cause d’un commissaire qui vient le sortir de là pour qu’il enquête sur la disparition d’une pensionnaire d’un collège religieux. Les nonnes sont inquiètes car il y avait eu, dans les mêmes circonstances, une disparition il y a six ans. Pourtant, tous les protagonistes de le première histoire ont été changés ! On commence à mettre à l’aise notre héros, Ceferino, en lui proposant un petit Pepsi-Cola (il sirote cela comme d’autres enquêteurs sirotent du whisky). Là commence la parodie car le commissaire et une nonne vont charger Ceferino d’enquêter contre une possible mise en liberté. Ceferino est enthousiaste bien évidemment même si cela commence mal car on ne lui donne ni le nom de la petite disparue, ni celui de la première disparue. Il n’a d’ailleurs pas le droit d’approcher du collège. Il doit pour autant enquêter. Il est libéré sans avoir eu le temps de se laver après sa partie de football. On ne lui donne pas d’argent, ni ses papiers d’identité d’ailleurs (difficile dans la période « prépostfranquiste » où se passe l’histoire). Il va donc voir sa sœur prostituée pour qu’elle l’aide. Elle ne veut pas, bien évidemment. Malgré tout, il va quand même essayer de mener à bien son enquête et il va réussir. C’est cela qui est drôle !

    Le tout est raconté dans un style très baroque, un peu comme un vieux vendeur embobineur vous parlerait pour vous vendre une tonne de savon dont vous n’avez pas besoin. Ceferino joue très bien son rôle de fou car parfois, ses déductions n’ont aucune logique mais s’avèrent justes. Parfois, ils retrouvent ses esprits et fait des remarques tout à fait justes sur les personnes qui l’entourent.

    À la fin, il pense tout de même que la vie à l’hôpital psychiatrique est moins compliquée que dehors : il a son équipe de foot, on lui permet de se laver quand il veut et il peut avec de la chance avoir du Pepsi-Cola à volonté !

    C’est à lire car on rigole vraiment beaucoup.

    Références

    Le mystère de la crypte ensorcelée de Eduardo MENDOZA – traduit de l’espagnol par Anabel Herbout et Edgardo Cozarinsky (Points seuil, 1998, réédition de 2011)

    Première parution en espagnol en 1979 et en français en 1982.

    Un siècle de littérature européenne : 1/100 (année : 1979)