Quatrième de couverture
Lorsque Timo Korvenso apprend qu’on a trouvé une bicyclette rouge à l’endroit exact où, trente ans plus tôt, une adolescente retrouvée morte dans un lac voisin avait laissé la sienne, le silence sous lequel il avait cru enterrer son passé devient tout à coup assourdissant. Poussé comme par une force irrépressible, il laisse derrière lui le bonheur familial qu’il avait patiemment construit et part sur les traces du crime pour lequel personne n’a jamais payé. Dans la lumière blanche de l’été nordique, derrière la gaieté trompeuse des lacs finlandais, le commissaire Kimmo Joentaa va devoir mener une enquête sans cesse parasitée par les fantômes du passé… Maître des incertitudes morales, Jan Costin Wagner nous emmène dans un voyage fascinant au cœur des pulsions interdites.
Jan Costin Wagner est né en 1972 à Francfort. Il vit entre l’Allemagne et la Finlande, le pays de sa femme. Pour son premier roman, Nachtfahrt, il a obtenu le prix Marlowe 2002 du meilleur thriller. Son deuxième roman, Lune de glace (Gallimard, 2006), a connu un immense succès et a été traduit en de nombreuses langues.
Mon avis
Il s’agit en fait du deuxième livre mettant en scène la même équipe d’enquêteurs, le premier étant Lune de glace et le troisième étant L’hiver des lions. Il n’y a pas d’enquête en réalité. On pense rapidement tout savoir puisqu’on connaît et on suit les deux meurtriers d’il y a trente ans. J’ai bien dit : « on pense » car le dénouement apporte une énorme surprise par rapport à la deuxième affaire (franchement je ne m’y attendais pas … et là le romancier a été très fort). Le romancier signe un livre où tous les personnages sont anesthésiés ou déprimés. Ils attendent, on ne sais pas quoi mais ils le font. Du coup, vous êtes dans l’expectative comme eux (j’ai une tendance mouton désolée) et le roman est alors captivant puisque vous attendez quelque chose même si très très froid (pas de beaux sentiments là dedans). Le point faible du roman est sa construction en plan apparent (comme à l’école) : un changement de partie correspond à un changement de journée et un changement de chapitre correspond à un changement de narrateur. La construction est donc sans surprise et gâche un peu. Je n’ai pas lâché le roman pendant deux jours et je l’ai vraiment trouvé très agréable à suivre.
Après je me suis demandée pourquoi je ne criais pas au chef d’œuvre. Comme je l’ai dit, ce n’est pas un roman policier (que l’on apprécie souvent pour une intrigue et une enquête bien menée) mais plutôt un roman noir. Pour moi, un roman noir, c’est avant tout un roman qui est capable de saisir, et même d’anticiper à quelques années, les problèmes de nos sociétés ou même une ambiance. En plaçant son intrigue sur trente ans, je pense que je m’attendais à voir une évolution de la société finlandaise décrite or le roman semble figé comme ses personnages et la société qu’il décrit. Même les méthodes d’investigation semblent les mêmes : on voit des experts mais ils n’ont pas de résultat (je pense que cela arrange l’auteur). Je crois que c’est ce qu’il manque à ce roman : une dimension sociétale (c’est un bien grand mot je vous l’accorde). Il reste trop dans le huis-clos et dans la tête des personnages.
Le film, Il était une fois un meurtre, qui vient de sortir est adapté de ce livre. Vous pouvez par exemple trouver la bande annonce ici.
Références
Le silence de Jan Costin WAGNER – roman traduit de l’allemand par Marie-Claude Auger (Éditions Jacqueline Chambon, 2009)