Je suis tombée sur un billet très drôle au sujet de la bibliomanie en regardant sur internet pour le livre de Paul Desalmand, dont j’ai parlé la semaine dernière. À la fin du billet, l’auteur disait avoir commandé ce livre et un que j’ai déjà dans ma bibliothèque pour « se soigner ». J’ai fait pareil et bien m’en a pris car j’ai passé un très très bon moment de lecture.
Le résumé de l’éditeur est le suivant :
Un jeune homme ayant perdu son pouce dans une imprimerie trouve un nouvel emploi chez un bibliophile aveugle et acariâtre. Ce dernier lui demande de retrouver un livre caché dans sa bibliothèque et de le détruire. Un livre ? Rien n’est moins sûr. Tapi dans l’ombre des rayonnages, l’objet se révèle peu à peu beaucoup plus dangereux qu’il ne le semblait. Une plongée aussi drôle que troublante dans l’univers des collectionneurs à la lisière du fantastique.
Voilà donc un livre fortement original, avec une idée très très bien trouvée. Le bibliophile aveugle a perdu au sens propre ses yeux en lisant un livre qui n’en était pas un. Un soir, attiré par une couverture qui n’avait rien d’extraordinaire, il prend le livre et ne peut plus s’arrêter de lire, jusqu’à ce qu’il pense être la nuit. En fait, c’est le livre qui s’est carapaté avec ses yeux. Un seul objectif : récupérer ses yeux ou en tout cas se venger ! Au fur et à mesure, cela deviendra se venger car il faut trouver une personne digne de confiance pour accepter la mission de détruire ce livre et surtout d’accepter la théorie qui va avec : le livre n’est pas un livre mais un insecte, une bête qui s’est adapté à son milieu, c’est-à-dire une bibliothèque qui est constituée de milliers de livres ! Les animaux s’adaptent à leurs conditions de vie, n’est-ce-pas ? C’est la théorie de l’évolution ? alors pourquoi ne pas y croire.
Pour pouvoir se charger de cette mission, il faut quelqu’un de dégoûté des livres. Qui mieux que ce jeune homme, qui a perdu son pouce dans cette imprimerie et ne peut pour l’instant plus tourner les pages d’un livre, peut convenir ? Son antipathie pour les livres va-t-elle survivre à autant de tentations (il y a quand même un incunable dans la maison) …
Se mêlent donc deux récits : celui qui se passe à l’intérieur de la maison et celui à l’extérieur même si à la fin tout se confond ! Le récit à l’extérieur c’est surtout la dérive du jeune homme suite à son accident de travail. J’ai particulièrement aimé le passage où il range ses livres de manière horizontale parce qu’il ne voit pas pourquoi continuer à le faire verticalement. Il fait donc des piles qui vont jusqu’au plafond mais le problème c’est que le papier travaille et donc son plafond et son plancher ne supportent pas.
Le tout est servi par une écriture drôle et fluide. Comme je le disais, un excellent moment de lecture !
Références
Le bibliomane de Jean-François KIERZKOWSKI (Éditions Les Perséides, 2010)
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