Voilà un roman graphique qui m’a remotivé pour lire tout Kafka (et pourtant mon avis sera très court) ! En réalité, il s’agit d’une biographie (écrite comme si c’était un livre) illustrée avec des bandes dessinées. Comme le dit, Gilles Arnaud dans ce billet c’est plus que ça. L’illustration et le texte se mêle et se complète (l’image étant très présente). On voit qu’il y a eu une grande compréhension entre les deux auteurs.
L’idée était de raconter la vie de Kafka (notamment tout la partie sur la religion est très bien expliquée ainsi que la relation au père) en mettant en perspective ses œuvres au moment où il les a écrites. Les images sont là pour illustrer les moments forts de la vie de Kafka mais aussi de ses romans. Cela permet d’insister sur la partie autobiographique de l’œuvre. Sont ainsi illustré : La sentence, La Métamorphose, Le Terrier, À la colonie disciplinaire, Le Procès, Le château, Un artiste du jeûne. Contrairement à l’album du Procès dont je vous avais parlé la semaine dernière, celui-ci insiste sur l’univers sombre et l’accablement de Kafka et ne joue pas sur quoique ce soit de cauchemardesque.
Le texte et la cohérence entre image et texte font de ce livre un ouvrage très pédagogique et qui démystifie l’univers de Kafka (d’ailleurs Mairowitz insiste à plusieurs reprises le côté galvaudé de l’adjectif kafkaïen). Cela permet je pense quand on commence à lire cet auteur de mieux comprendre son travail. En tout cas, je me dis que j’aurais aimé lire cet album quand on m’a forcé à lire La métamorphose en troisième sans même me parler de l’auteur.
Références
Kafka de David Zane MAIROWITZ }(pour le texte) et de Robert CRUMB (pour les illustrations) – adaptation française de Jean-Pierre Mercier revue par Karine Hervé avec la collaboration de Grégoire Rouchit (Actes Sud BD, 2007)
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