Je me suis procurée cette bande dessinée suite à l’avis d’Aifelle. J’aime Stefan Zweig depuis plein de temps même si je n’ai pas tout lu, même si je ne connais pas sa vie (à part son suicide) et je voulais lire le livre de Laurent Seksik quand il est sorti mais les trop bonnes critiques m’ont fait fuir. Le dessin de couverture, que j’aurais bien vu chez Futuropolis, a fini de me donner envie.
Commençons donc par parler du dessin et des couleurs. J’ai aimé les couleurs chaudes, la lumière, les pauses théâtrales et très démonstratives des personnages, un peu comme si ils oscillaient entre tristesse et joie (je crois franchement que c’est le cas en plus). Ce que j’ai moins aimé, c’est la coloration des visages qui m’a semblé donner une teinte artificielle, factice, un peu trop brillante.
Pour ce qui est de l’histoire, il s’agit de la fin de Stefan Zweig et pour le coup, il m’a un peu déçu ce Stefan. Tout simplement parce que je ne connais pas l’histoire. La bd raconte son exil au brésil avec sa seconde femme beaucoup plus jeune que lui, elle asthmatique, lui extrêmement pessimiste (il faut dire qu’il y avait de quoi à cette époque là). J’en viens donc à ce qui m’a déçu, le fait que Stefan utilise son influence sur sa femme (ou plutôt utilise l’admiration de sa femme) pour la pousser à l’accompagner dans le suicide alors qu’elle, elle n’était pas sûre. Elle ne demandait qu’une chose, être heureuse avec son mari. Je me suis demandée sur quoi l’auteur s’appuie pour étayer cette version des faits : a-t-on des lettres de la femme ? en tout cas la dernière (celle écrite à la femme de ménage comme dans le livre) ? est-ce que Stefan Zweig a envisagé de se suicider seul ? est-ce que cela n’aurait pas trop dévasté sa femme ? (on se pose toujours la question quand quelqu’un se suicide à mon avis). J’aimerais bien savoir ce qui est vrai, ce qui est inventé et ce qui est supposé mais la bande dessinée ne le dit pas.
Références
Les derniers jours de Stefan Zweig de Guillaume SOREL (dessin) et de Laurent SEKSIK (adaptation scénaristique) (Casterman, 2012)
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