Ce livre est le témoignage de Luciano Bolis sur les tortures qu’il a eu à subir en février 1945 et qui lui ont été infligées par les fascistes alors que lui était partisan.
Luciano Bolis avait 26 ans lorsqu’il fut arrêté en février 1945 à Gênes. Dans la première partie du livre, l’auteur nous témoigne de ses activités de résistance, de ses réseaux … et surtout décrit minutieusement le mécanisme qui a amené son arrestation.
Après celle-ci, commence toute une série de tortures qui nous sont décrites par le menu. C’est impressionnant car dans le récit de Luciano Bolis, il n’y a pas de ressentiment, de pathos, d’apitoiement, de suspens faussement créé. Il y a juste la description méthodique des faits car l’intention de l’auteur est le témoignage et uniquement le témoignage.
Dans la troisième partie, il nous parle de sa tentative de suicide qui s’est transformé en automutilation puisque après s’être tranché les veines des poignets et celles du cou, il a eu le courage de s’enfoncer les doigts dans les plaies (quitte à toucher l’œsophage, sortir sa pomme d’Adam …) pour être sûr de mourir et de ne pas être tenté de trahir.
La quatrième partie parle des soins qu’il a reçu à l’hôpital, de l’aide qu’il a reçu des médecins, de ses amis pour qu’il puisse s’enfuir mais surtout de son infirmière, Ines, qui est devenu par la suite sa femme.
Ce livre est très court et on devrait beaucoup plus en parler à mon avis (j’ai appris, sur Library Thing, par navigations successives l’existence de ce livre) car c’est ce type de témoignage qui permet de comprendre ce qu’est la torture. C’est un livre qui décrit le courage, la résistance pour un idéal. Il décrit ce que l’humain est prêt à s’infliger pour le défendre cet idéal.
Michel Polac écrit sur ce livre que « c’est un texte extraordinaire, un peu comme si Jean Moulin avait échappé à Barbie et nous avait laissé le témoignage de ses tortures et de sa tentative de suicide ».
Références
Mon grain de sable de Luciano BOLIS – traduit de l’italien par Monique Baccelli (10/18, 2012)
Ce livre est paru en Italie en 1946 pour la première fois, à la Fosse aux ours en 1997, chez 10/18 en 2000 et toujours chez 10/18 (pour une fois qu’il réédite) en 2012.
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