Comme le titre l’indique, ce livre parle de Francesca de Rimini. Il paraît que cette dame est connue car on va même en faire un opéra en février à Paris. Comme d’habitude, je ne connaissais pas. Cela se passe en Italie, au Moyen âge, un siècle après Chrétien de Troyes. Francesca de Rimini n’habite pas à Rimini mais à Ravennes. Elle est heureuse avec sa famille et ses lévriers mais il y a la guerre. Son père, fervent partisan de la paix, la marie de force avec le fils aîné handicapé de la jambe de son meilleur ennemi. Le problème est que quand arrive le mariage le mari est blessé à la guerre et ne peut donc être disponible pour le mariage. Le mariage se fait avec le deuxième fils qui est beau, intelligent et sensible. Vous vous devinez que Francesca aime ce qu’elle a devant les yeux, et pas son futur mari dont elle ne sait pas qu’il est handicapé. Pourtant, elle sera fidèle à son vrai mari, violent … lui donnera une fille (que celui-ci aimera par dessus tout) jusqu’au jour où elle revoit le cadet. Celui-ci était aussi tombé amoureux lors du vrai faux mariage et l’avoue enfin à Francesca. Tout cela ne peut pas durer : le mari l’apprend et les tue tous les deux (c’est la fin je vous l’accorde mais il paraît que c’est connu alors je la raconte : c’est dans La Divine Comédie de Dante).
J’avoue que j’avais un peu pitié pour le mari handicapé au départ parce qu’elle était quand même sacrément froide, en tout cas dans la description de Jacques Tournier. On n’arrive pas à voir son cœur (le fait qu’elle ne veuille pas aimer sa fille pour ne pas la trahir ne m’a pas franchement aider). Même quand elle va vivre sa passion, on ressent plus l’exaltation et le désir que l’amour.
Ce roman se lit vite mais pourtant ne cesse d’intriguer. Comme beaucoup de romans écrit par des contemporains sur le Moyen Âge, la narration est faite au présent et toujours dans un mode dépouillé. C’est à rapprocher de La passion selon Juette et de Anna, soror … (livre que je viens de lire et qui m’a donné envie de lire celui-ci qui était dans ma PAL mais dont je ferais le billet après). Ce qui est paradoxal, c’est que cela donne une distance (voire la froideur dont je parle ci-dessus) mais que cela rend le tout plus vivant. Ce dernier point est aussi dû à la structure choisie par Jacques Tournier : des chapitres très courts, s’assimilant plutôt à des scènes (24 chapitres en 120 pages).
J’ai beaucoup aimé mais cela ne veut rien dire car en ce moment, j’aime les histoires d’amour moyen-âgeuse.
Références
Francesca de Rimini de Jacques TOURNIER (Seuil, 2010)
P.S. J’ai entendu parler de ce livre dans l’émission Jeux d’épreuves de France Culture, qui est un peu là où je pioche toutes sortes de lectures étranges, que je n’aurais jamais faites sinon.
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