Quatrième de couverture
Un corps affreusement mutilé s’échoue sur les rivages de l’Hudson. Nous sommes en 1841 et New York vit des années sombres. L’enquête menée par le vieux Hays patine jusqu’à ce qu’il découvre une nouvelle d’Edgar Allan Poe décrivant exactement le meurtre de la jeune Mary. L’inspecteur rencontre le poète, qui prétend pouvoir résoudre l’énigme…
Quelques remarques sur ce livre
Ce livre prend comme point de départ la mort de Mary Rogers (que je vous ai décrit avant-hier, je sais que je suis en retard). Il mêle habilement personnages rééls et personnages fictifs :
- le vieux Hays, chef de la police new-yorkaise depuis quarante six ans ! C’est pour dire qu’il connaît les bas fonds comme les milieux aisés de sa ville. Il a vu mourir ses quatre fils et sa femme. Il ne lui reste que sa fille Olga, trentre trois ans et celibataire pour s’occuper de lui. Celle-ci travaille dans l’édition en tant qua traductrice-correctrice. C’est une fan inconditionnel de Poe auquel elle tente d’initier son père.
- la famille Colt : trois frères mais on n’en voit que deux. Samuel est celui qui a inventé le revolve, le fameux colt des séries télé. John Colt est le comptable qui se croyait écrivai. Alors quand son imprimeur Samuel Adams vient lui expliquer que sa prose est nulle et que quand elle est correct, les rumeurs font qu’elle n’est pas de lui mais de Poe, il pète un plomb et tue Monsieur Adams. Après il cache le corps das un colis qu’il essaye d’expédier à la Nouvelle-Orléans. Manque de chance, le bateau sera retardé et on découvrira le corps à cause de l’odeur. Il sera condamné à mort (même suspecté du meurtre de Mary Rogers car il a mis une fille enceinte sans être marié). Il meurt (ou réussit à s’évader ?) dans l’incendie de la prison le jour de son mariage avec la fille enceinte et de son exécution.
- Il y a aussi les bas-fond, ceux des gangs de Leonardo Di Caprio. Le personnage principal est Tommy Coleman, chef des Quarante Voleurs. Inculpés du meurtre de sa femme, sa fille et de son rival (un chef d’un autre gang), il est condamné à mort et se retrouve dans le couloir de la mort en même temps que John Colt.
- Bien sûr Poe est présent. Il sera longtemps accusé du meurtre de Mary Rogers à cause de sa Marie Roget qu’il annonçait comme la divulgation du coupable (Joel Rose dit qu’il l’a édulcoré par la suite). Il y a aussi sa femme-cousine et sa belle-mère-tante, les femmes Clemm. On voit l’auteur dans ce qu’a été sa vie et surtout sa déchéance. L’auteur arrive même à éclaircir la mort de l’auteur !
Il y a une foultitude de personnages secondaires : les personnages de l’affaire Mary Rogers, le gotha littéraire de New-York… Au final, on a ici un formidable roman d’ambiance (il paraît que ça ressemble à L’aliéniste de Caleb Carr : je ne peux pas vous dire car je n’ai pas lu) qui nous décrit le New-York des années 1840. Je ne le classerai pas comme thriller (ce qu’ont fait les éditions Points) mais plutôt comme un roman policier où le contexte est plus important que l’enquête. On se demande parfois où l’auteur veut en venir en nous décrivant toutes ces situations. Mais pour avoir tout lu, je peux vous dire que c’est un divertissement fort habilement construit et un excellent moment de lecture.
Il ne me reste plus qu’à démêler le vrai du faux !
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Références
Noir corbeau de Joel ROSE – traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie de Prémonville (Points – collection Thriller, 2008)
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