Après quinze jours de maladie, je reviens avec un livre que je n’ai que moyennement aimé (c’est peut être la maladie qui me rend un peu grognon…). J’ai lu récemment À bonne école de Muriel Spark, livre qui m’a beaucoup plu et surtout beaucoup fait sourire. J’ai donc voulu lire d’autres livres de cette auteur écossaise extrêmement connue. J’ai choisi, entre autre, celui-ci à la bibliothèque et c’est donc une lecture très mitigée.
Un soir, le baron Klopstock, sa femme, et leur secrétaire « particulier » s’enferme dans la bibliothèque de leur château, en donnant pour ordre aux domestiques de ne les déranger sous aucun prétexte. Tout le roman est écrit du point de vue des domestiques et on comprend rapidement qu’il va se passer un drame et que les trois personnes enfermées dans la bibliothèque vont mourir dans la nuit.
On ne sait pas comment les domestiques ont réussi à anticiper la date et le déroulement des faits mais ils ont déjà vendu leurs histoires en exclusivité à certains journalistes, écrit un scénario, prévu leurs avenirs qui ne seront pas ceux de domestiques. Le personnel de la maison est extrêmement atypique et plutôt névrosé, à mon avis, à l’image de leurs maîtres. Cela donne des dialogues assez décousus et farfelus, où se mêlent humour, ordre et stress que tout se passe comme écrit. Aux domestiques s’ajoutent des visiteurs du même acabit, le prince Eugène, les amis du secrétaire particulier…
Il n’y a pas tellement de suspens dès lors qu’on a regardé quelques secondes la couverture du livre et lu entre les lignes, quelque peu. Ce n’est donc clairement pas l’intrigue qui peut faire tenir un lecteur dans ce livre. J’ai donc pensé que le roman allait être drôle mais le problème est que cette fois-ci je n’ai pas adhéré à l’humour de Muriel Spark. En y réfléchissant, je crois que le fait que le livre ne fasse parler que les domestiques a joué dans ma déception. On ne voit que les relations entre eux, avec un personnage qui domine plus que les autres. Les patrons ne sont pas du tout présents dans le livre et il n’y a pas réellement de scènes avec leurs domestiques. Les échanges auraient été plus cocasses, plus vifs aussi et j’aurais plus compris l’intérêt de cette histoire.
Muriel Spark lance plein d’idées mais ne les termine pas vraiment et n’explique pas le détail. Par exemple, le baron et la baronne sont présentés comme des obsédés sexuels, ayant de chacun de nombreux « secrétaires particuliers » et « cousins » chacun de leur côté ou en commun. Je dis OK mais pourquoi. Qu’est ce que cela apporte à l’histoire ? Bien sûr, on voit bien l’intérêt de ne pas être dérangé dans la bibliothèque mais ensuite, quoi ? Un autre exemple. Les domestiques ont tout prévu. On se doute que c’est en espionnant leurs maîtres et en connaissant parfaitement leurs habitudes mais j’aurais aimé plus de détails.
En écrivant ce billet, je me rends compte que ce roman ne correspondait tout simplement pas à ce que je m’imaginais en lisant la quatrième de couverture : une histoire décrivant de manière cocasse les relations entre maîtres et domestiques. Clairement, ce n’est pas cela. C’est plutôt une histoire farfelue où le personnel de maison est plus intelligent que les patrons et surtout gère la maison et sa destinée plus que les propriétaires.
Références
Ne pas déranger de Muriel SPARK – traduit de l’anglais par Jean-Bernard Blandenier (Folio, 1988)
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