Le corps des libraires de Vincent Puente

LeCorpsDesLibrairesVincentPuenteVous avez du voir ce livre un peu partout dans vos librairies. En tout cas, cela a été mon cas dans toutes celles que j’ai fréquentées pendant ce premier semestre 2015. Il était toujours présent sur la table des coups de cœur des libraires !

De toute manière, je ne peux pas résister à un livre parlant de livres ou de libraires.

Ce livre est constitué de petites histoires (des anecdotes pourrait-on dire) relatives à des librairies du monde entier connues uniquement par les initiés, entre des bibliophiles. Ces histoires sont toutes tellement extraordinaires que je me suis demandée de nombreuses fois si elles étaient réelles (et j’en doute franchement ; en plus, il est difficile de vérifier puisque ces librairies ne sont pas connues). J’ai particulièrement aimé les histoires concernant les librairies tellement encombrées que seuls les libraires peuvent chercher dedans, le client étant cantonné à rester au comptoir. J’ai aimé aussi l’histoire de la librairie hongroise, détruite par un torrent de boue, devenue par la suite une hôtel pour spéléologue bibliophile. Il y a aussi l’histoire de la librairie tellement labyrinthique, qu’à sa fermeture, on y a perdu un libraire, qui heureusement avait un garde-manger dans son rayon.

J’ai aimé dans ce livre l’humour pince sans rire et les bons jeux de mots de l’auteur. C’est ce qui donne aussi un certain charme au bouquin.

Je ne voulais pas trop vous parler de ce livre mais plutôt vous citer un extrait qui m’a fait rire (parce que je m’y suis reconnue un peu, sur la fin…)

La librairie est un métier de lenteur à bien des égards. Comme pour n’importe quelle autre profession, sa science et ses rouages s’acquièrent aisément. Avec de la pratique, on peut au bout de quelques années être capable de vendre tous les livres, y compris ceux que l’on n’a pas lus. L’acquisition et l’organisation d’un catalogue mental de références nécessitent, en revanche, une carrière, sinon une vie.

La mémoire du libraire, si longue, si lente à s’établir, requiert paradoxalement une application immédiate : à l’heure où les réseaux sociaux permettent la fabrication d’amis instantanés, le libraire doit avoir conseillé un livre à même de devenir le fidèle compagnon d’une vie. Le reproche qu’on pourrait faire au libraire tient au fait qu’il n’est pas en mesure de vendre avec ses livres le temps nécessaire à leur lecture.

La dernière phrase fait écho à une phrase de Schopenhauer dans (je m’excuse pour l’anglais car je l’ai lu dans un livre en anglais et je ne vais pas me lancer dans une traduction boiteuse) On Reading and books :

It would be a good thing to buy books if one could also buy the time to read them; but one usually confuses the purchase of books with the acquisition of their contents.

C’est ce qui m’a fait sourire dans le passage du livre de Vincent Puente. Visiblement le problème ne date pas d’hier …

Edit : en fait, il n’y en a aucune qui existe … Ben du coup, Vincent Puente a une sacrée imagination !

Références

Le Corps des libraires – Histoire de quelques librairies remarquables et autres choses de Vincent PUENTE (Éditions La Bibliothèque, 2015)

P.S. Accessoirement, je vais bien. Je suis juste fatiguée. Donc la plupart du temps, j’ai du mal à mobiliser assez de mon cerveau pour écrire un billet (et puis le peu de temps que j’ai, je l’utilise pour le jardin). J’espère que vous allez bien.


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Commentaires

5 réponses à “Le corps des libraires de Vincent Puente”

  1. Avatar de Sandrine

    Je ne dois pas fréquenter assez les librairies parce que je ne l’avais pas encore croisé ce livre : merci du conseil !

    1. Avatar de cecile
      cecile

      J’ai sûrement une tendance à l’exagération, ou une tendance à tout ramener à Paris :). Je l’ai vu dans cinq librairies, et pour dire même à la Fnac des Halles ! et ça y est j’ai cru que c’était pareil dans toute la France.

  2. Avatar de A_girl_from_earth

    Bah mince alors, non, pas croisé non plus alors que c’est trop mon créneau aussi ! (et je suis à Paris). Merci d’en parler du coup, je fonce me chercher ça !

    1. Avatar de cecile
      cecile

      Je m’incline alors. En fait, ce n’était pas dans « toutes » les librairies de Paris mais seulement dans celles où je suis allée. Mais heureusement je suis allée dans les bonnes 🙂

  3. Avatar de jacques Damade
    jacques Damade

    Après avoir été mangé par tous ses lecteurs, le corps des libraires revit à nouveau.

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