Après vous avoir parlé en long et en large de la série policière mettant en scène le docteur Quirke, pathologiste dans les années 50 à Dubllin. Je rappelle, pour les personnes qui n’ont pas suivi, que cette série a écrite par John Banville, sous le pseudonyme de Benjamin Black. Elle comporte pour l’instante six volumes (que j’ai tous billetés sur ce blog). Je me devais donc de vous parler de la série, en tout cas de la saison 1, qui est sortie cette année en DVD.
Celle-ci comprend trois épisodes de 90 minutes, qui reprennent les intrigues des trois premiers volumes de la série. A savoir : Les disparus de Dublin, La double vie de Laura Swan, La disparition d’April Latimer.
Les disparus de Dublin : une jeune femme se retrouve sur la table d’autopsie de Quirke. Elle est décédée en couche. Quirke « enquête » pour savoir ce qu’est devenu le bébé. Dans cet épisode apparaissent pratiquement tous les personnages décisifs de la série (sauf Jimmy Minor).
La double vie de Laura Swan : une femme mariée est retrouvée morte. Quirke et son assistant David Sinclair découvre qu’elle se droguait. Pourtant, elle n’en a pas le profil : femme au foyer (forcément, à cette époque-là, on n’envisage que des femmes au foyer sans problème ; on n’avait pas encore visionné Desperate Housewives). Bientôt, une seconde femme avec le même profil est retrouvée morte, elle aussi droguée.
La disparition d’April Latimer : une amie de Phoebe, April Latimer, a disparu. Sa famille ne s’inquiète pas car elle n’avait pratiquement pas de contact avec . Seule Phoebe ne comprend pas et demande à Quirke de voir ce qu’il peut faire.
Mes très très courts résumés ne parlent que de la partie « enquête » des épisodes. Comme dans les livres, la série fait la part belle à l’environnement familial, amical, amoureux de Quirke, ainsi qu’à sa consommation d’alcool. Toutes les enquêtes auxquelles le docteur est mêlé ramène toujours à un membre de sa famille. A mon avis, c’est pour bien indiqué, comme dans les romans, que Dublin est une petite ville dans les années 50 et que tout le monde se connaît (j’ajouterais dans un certain milieu).
Si je n’avais pas lu les livres avant, j’aurais certainement trouvé cette série plutôt bonne mais là, j’ai été déçue (j’ai tout regarder donc ce n’est pas une mauvaise série, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit) . Premièrement, l’intrigue n’est pas reprise fidèlement par rapport au roman. Elle emprunte des raccourcis que les livres n’empruntent pas (question de durée je suppose) mais cette remarque vaut aussi pour les personnages. Alors que Benjamin Black liquide facilement ses personnages, les auteurs de la série ont du mal à liquider leurs acteurs ou à les garder (la fin de l’épisode 3 n’est pas du tout celle du roman). Pour les épisodes 1 et 2, j’ai été gêné mais sans plus car j’avoue que seules les grandes lignes des deux premiers romans restent dans ma mémoire mais j’ai lu le troisième au début de l’année. Pour celui-ci, je me suis clairement dit qu’il manquait quelque chose.
C’est là que j’en viens à ma deuxième remarque. Par rapport aux romans de Benjamin Black, il manque tout le côté psychologique. Dans ces conditions, il est à mon avis difficile de comprendre les personnages de Quirke et de Phoebe (sa fille). J’ai trouvé que l’acteur qui a joué Quirke n’a été crédible dans son rôle de maladroit en société, et d’alcoolique, que dans le troisième épisode. Avant il m’a semblé effacé mais pas tourment, comme je me l’étais imaginé. Je n’ai réussi à comprendre comment Phoebe évoluait au fur et à mesure des évolutions et des différents évènements qu’elles vivaient.
Passons aux acteurs. Je remercie Niki et Lewerentz pour m’avoir indiqué que Gabriel Byrne était un acteur agréable à regarder. Il illumine clairement la série (il a illuminé mes voyages en RER car j’aime vraiment beaucoup quand il me regarde à travers ma tablette). Comme j’en avais peur, il n’arrive pas paraître grand à l’écran, il n’arrive tout simplement pas à paraître déplacé dans son environnement. Je m’explique. Dans les romans, Quirke nous est présenté comme une sorte d’intrus dans son milieu, tout en n’en ayant perçu et compris les codes, il n’arrive pas s’y conformer. Je ne l’ai pas du tout retrouvé dans la série. Il est bien alcoolique, fou amoureux de la femme de son frère adoptif. On perçoit une touche ironique dans le jeu Gabriel Byrne (surtout dans les expressions faciales) mais il ne semble pas déplacé dans son milieu. Il semble à sa place. Il est peut être un peu plus impétueux que les autres mais c’est tout.
Malachy, le frère de Quirke, est joué par Nick Dunning. Si vous aimez série-alcoolique comme moi, vous l’avez déjà rencontré dans les Turdors où il jouait Thomas Boleyn. Je me suis demandée à plusieurs reprises pourquoi ils avaient pris un vampire pour jouer le rôle (cheveux blancs, plaqués sur la tête avec du gel, teint blafard). L’avantage est que cela donne un côté insaisissable au personnage, particulièrement adapté puisque Malachy est présent comme un fervent défenseur de l’église catholique, particulièrement féroce à l’époque.
L’inspecteur Hackett est joué par Stanley Townsend. Je ne l’avais jamais vu. J’ai beaucoup aimé ce personnage même s’il n’est pas tout à fait comme je me l’étais imaginé. Il a bien le chapeau, est bien pataud mais il est gros et pas maigre comme je le pensais. Par contre, par rapport au livre, j’ai trouvé que l’acteur rajoutait une touche d’humour, d’ironie, de recul particulièrement bien adapté au personnage.
L’actrice qui joue Phoebe, Aisling Franciosi,est assez fascinante car elle imprime un côté femme-enfant à son personnage qui remplace le manque psychologique dont je parlais au dessus. Parfois ingénue, parfois séductrice, elle a aussi besoin d’être défendu, tout en voulant prendre son indépendance. Je n’avais pas réussi à saisir cette variété d’attitude dans les livres (peut être que je me suis trop attardée sur la partie psychologique justement).
Je finirais par Sarah, la femme de Malachy et celle dont Quirke est fou amoureux. L’actrice, Geraldine Somerville (qui a joué dans les Harry Potter apparemment mais bon comme je ne les ai pas vu …) est juste sublime. J’ai aimé la manière dont elle joue la femme amoureuse, la mère inquiète, la maîtresse de maison, l’épouse, l’amie …
Pour ce qui est du niveau d’anglais, je vous conseille clairement cette série. Elle est compréhensible la plupart du temps sans sous-titre. En effet, la diction de tous les acteurs (sauffff peut être Jimmy Minor) est impeccable. S’il y a accent, il est compréhensible. Le vocabulaire n’est en plus pas trop compliqué. C’est une bonne surprise après avoir visionné la saison 2 de Endeavour.
P.S. : Si vous avez l’impression que mon billet est particulièrement haché, je suis désolée. Je l’ai écris en deux fois pendant ma pause déjeuner, en même temps que je laisse l’ordinateur calculé (il y a des figures qui me sautent au visage parfois, cela fait peur). A propos de cela, si quelqu’un est spécialiste de la parallélisation en python avec le module mutliprocessing (en particulier quand la variable sur laquelle on fait l’itération est une liste de dimensions 5 millions de lignes * 11 colonnes), signalez-vous. J’ai besoin de votre aide !
Références
Quirke – saison 1 – écrite par Andrew Davies et Conor McPherson – dirigée par John Alexander, Diarmuid Lawrence et Jim O’Hanlon (BBC, 2014)
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