Je vous avais parlé il y a quelques mois des éditions Zinnia. Je suis retournée voir ce qu’il y avait de nouveau dans leur catalogue et je suis tombée sur ce livre, que j’ai lu en électronique (même si leurs éditions papiers sont magnifiques, je le répète).
L’histoire commence lorsqu’une femme trouve dans des poubelles éparpillées au milieu de la rue une photographie où elle reconnaît son père Fuenzalida qu’elle n’a pas vu depuis qu’elle était petite. En effet, Fuenzalida a à cette époque-là une vie compliquée. Il a un garçon avec une première femme qu’il a quitté pour aller avec une seconde, avec qui il a aussi un garçon (j’ai eu l’impression qu’il s’appelait comme le premier, prénom de son père, ce qui m’a beaucoup choqué mais je n’en suis pas sûre car à un moment dans le texte, c’est seulement le deuxième qui a le prénom du père). Quand cela n’est plus allé avec la seconde femme, il a été avec la mère de la narratrice, avec qui il a donc eu la narratrice, mais entre temps il est retournée avec la seconde femme. La narratrice est donc la fille « cachée » de cet homme, même si caché n’est pas le bon moment car il vient la voir très régulièrement.
Depuis, la narratrice a quand même fait sa vie. Elle écrit des feuilletons pour la télévision. Elle a eu un petit garçon, Cosme, avec un homme, Max, avec qui depuis elle est séparée. Cependant, et malgré une rupture un peu méchante, elle a laissé au père un droit de visite un week-end par moi, occasion pour laquelle Cosme se rend dans la nouvelle famille de son père, composée de Marlene et de jumelles.
Un jour, son ex-mari l’appelle en lui expliquant que son fils dort mais ne se réveille pas. Après une période de flottement, ils vont à l’hôpital où ils apprennent que Cosme a un hématome au cerveau et qu’il faut opérer.
Les réminiscences des moments que la narratrice a passé avec son père, l’opération de son fils, la vie son père lors de la dictature chilienne sont racontés pêle-mêle dans ce roman. À tout cela s’ajoute les épisodes d’un feuilleton qui passe à la télévision pendant que la famille attend à l’hôpital, feuilleton qui a été écrit par la narratrice et qui rappelle étrangement son histoire familiale (et ce qu’elle aimerait aussi).
Les parties que j’ai le plus aimé sont celles sur la vie du père sous la dictature chilienne mais aussi la vie d’auteure de feuilleton de la narratrice (j’ai rigolé en lisant le passage où elle donne tous ces trucs pour écrire un bon feuilleton).
La narration est très construite entre les différentes périodes. En y réfléchissant, j’ai trouvé que la construction était plutôt habile. On a l’impression de suivre un feuilleton télé avec plein de personnages, de ne pas trop savoir où on va. Finalement, l’auteur disperse des indices, des éléments qui font écho d’une situation à une autre pour justement lier les deux événements.
J’ai beaucoup apprécié l’écriture que j’ai trouvé très visuelle (l’auteur écrit aussi des feuilletons dans la vraie vie). On éprouve peu de difficultés à se figurer les personnages (ils ne sont pas que des pensées mais bien des êtres de chair et d’os). De plus, le livre s’ancre dans le réel. Il n’y a pas de facilités romanesques.
En résumé, j’ai trouvé que c’était plutôt un bon moment de lecture-détente.
Références
Fuenzalida de Nona FERNÁNDEZ – traduit de l’espagnol (Chili) par Anne-Claire Huby (Zinnia Éditions, 2014)
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