J’ai reçu hier une très gentille petite carte de Niki me demandant si j’étais souffrante puisque je ne rédigeais plus de billets sur les livres que je lisais. Sachez que je vais bien (pour ceux que cela intéresse bien entendu). Outre que j’ai lu quelques navets, je me suis inscrite à un MOOC sur Coursera intitulé Greek and Roman Mythology.
Je me suis aussi inscrite à des MOOC scientifiques, qui occupent beaucoup mon temps mais qui me sont nécessaires pour compléter mes connaissances qui semblent insuffisantes à bien des égards. Mais le MOOC sur la mythologie, je l’ai choisi parce que j’ai toujours voulu savoir ce qui se cachait derrière la mythologie grecque et romaine, et surtout connaître des références culturelles que tout le monde cite. Je ne le fais pas à fond car normalement il y a une dissertation à rendre. Je regarde juste les vidéos et fais les quizz.
Il y a donc des lectures à faire et la première a été L’Odyssée de Homère. J’ai donc passé trois semaines dans ce livre et cela a été ma plus grande surprise depuis le début de l’année.
Je n’ai jamais voulu me lancer là-dedans car dans ma tête, c’était une sorte de longue poésie (et je n’arrive pas avec la poésie comme vous le savez peut-être).
J’ai choisi la traduction disponible chez Babel car après avoir lu les commentaires sur Amazon, il m’a semblé que c’était la version la plus adaptée pour moi. Je l’ai donc ouvert et première surprise, cela se lit très bien. Pour une première lecture, je n’ai pas fait particulièrement attention à la forme mais plus au fond. En cela, j’ai été aidé par les vidéos du MOOC qui souligne les points essentiels de l’action et le pourquoi du comment. Par exemple, le professeur a beaucoup insisté sur la Xenia grecque mais aussi sur l’universalité de certains thèmes.
Je ne reviendrai pas sur le livre car je ne pense pas que je pourrais vous apporter dessus plus que ce que vous ne savez. Quand je l’ai fermé, j’ai eu envie de le relire (pour vous dire comme je l’ai aimé). J’ai bien sûr prévu de lire L’Iliade mais mon chef m’a dit que c’était plus compliqué donc j’attends un peu. Je me suis aussi demandée pourquoi on traduisait, en France, Odysseus par Ulysse. Je me suis sentie bête quand j’ai regardé la première semaine de vidéo. Je me suis demandée qui était cet Odysseus dont on parlait en plus de Télémaque (j’avais lu les huit premiers livres et je n’avais pas rencontré ce personnage…). Ulysse, c’est le nom romain. Pourquoi nous n’avons pas gardé le nom grec ?
Je ne savais pas si vous avez déjà suivi un MOOC mais il y a un forum où les participants discutent. Dessus, il y avait un sujet sur le livre de Margaret Atwood, L’Odyssée de Pénélope. Curieuse, je l’ai acheté puis lu et c’est aussi une très bonne surprise.
Le livre est écrit une alternance (de chapitre) entre l’histoire de l’Odyssée racontée par Pénélope et le chœur des 12 servantes assassinée par Télémaque dans l’Odyssée.
Pénélope s’exprime dans une langue moderne et parlée. Cela se justifie par le fait qu’elle nous parle du XXIième siècle, du « paradis », où elle nous observe. Elle a aussi adoptée un point de vue moderne et féministe.
Dans un premier temps, elle nous parle de son enfance à Sparte, à la cour de son père , Icare. Elle nous raconte la tentative de meurtre que celui-ci a commis celle en voulant la noyer et où elle fut sauver par des canards. Elle parle aussi de sa mère, une Naïade, qui préférait nager que de s’occuper de sa fille. Elle s’est ainsi transformé en une adolescente timide et peu sûr d’elle.
Quand elle eut quinze ans, elle a été en âge de se marier. Ulysse l’a jouée à la course à pied et l’a gagnée (on l’a plus ou moins laissé gagner) mais cela ne compte pas puisqu’il avait aussi joué pour la cousine de Pénélope, Hélène, qui avait été remportée par Ménélas provoquant ce que l’on sait. Ulysse est décrit ayant des jambes courtes et un torse de barrique. D’un point de vue moral, il est défini comme un menteur, tricheur et beau-parleur. Ce n’était donc pas le grand amour comme décrit dans L’Odyssée. Il y a une certaine complicité qui s’est faite au lit, après le mariage. Cependant, Pénélope souffre de l’attitude méprisante de sa belle-mère et de celle trop envahissante de la nourrice d’Ulysse. Puis, il part à Troie et n’en revient qu’après 20 ans.
Dans la suite du livre, Pénélope parle de ses stratagèmes pour se protéger des prétendants. Pour cela, elle les a fait espionner par ses douze plus belles servantes, celles qui seront assassinées.
Celles-ci s’expriment donc dans le livre, comme un chœur dans les tragédies grecques. Elles sont donc un groupe vengeur et menaçant envers Ulysse mais n’en veulent pas du tout à Pénélope.
Le livre est court mais est très drôle car iconoclaste, moderne tout en étant ancré dans l’histoire racontée par Homère. Je vous le conseille vivement. C’est par contre très différent des livres habituellement rédiger par Margaret Atwood.
Références
L’Odyssée de HOMÈRE – traduit du grec par Frédéric Mugler (Actes Sud / Babel, 1995)
L’Odyssée de Pénélope de Margaret ATWOOD – traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné (Flammarion, 2005)
P.S. : Il me reste une semaine de travail à tirer et après je suis en vacances pour trois semaines. Je serais plus présente alors …
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