Deuxième documentaire en bande dessinée de Emmanuel Lepage, après son magnifique Voyage aux îles de la Désolation. Les dessins, ainsi que les couleurs, sont extrêmement différents : les techniques de dessin sont très différentes, le trait semble moins appuyé, les couleurs peuvent aller du très foncé au très clair. Cet album, tout en état très différent, est tout autant une réussite que Voyage aux îles de la Désolation.
En 2007, Emmanuel Lepage s’engage auprès d’une association à faire un voyage à Tchernobyl pour ramener des dessins qui seront rassemblés, avec ceux de Gildas Chasseboeuf (cet album, Les Fleurs de Tchernobyl, ressort d’ailleurs avec la parution de cette bande dessinée).
Un printemps à Tchernobyl raconte la préparation de ce voyage qui n’est bien sûr pas évidente car on ne sait pas ce que l’on va trouver, on ne sait pas ce que l’on risque. D’autant qu’Emmanuel Lepage a connu « la crampe de l’écrivain » quelques mois avant le voyage : stress, anxiété face au départ, fatigue. Il ne voulait plus partir mais finalement il ira quand même. Face à ce qu’il verra, il ne pourra s’empêcher de redessiner.
Emmanuel Lepage se fait le même type de réflexions que Cécilia Colombo dans Pripyat – vert comme l’enfer mais il va y rajouter toute une réflexion personnelle sur les craintes que NOUS pourrions ressentir. Il réalise une véritable introspection personnelle et cela apporte un réel plus à l’histoire. On réalise mieux l’importance de son métier pour nous et pour lui. On voit aussi en quoi l’accident de Tchernobyl plus personnellement que la crainte des retombées du nuage …
Le billet de Mo qui vous persuadera qu’il faut lire cette bande dessinée de toute urgence (en tout cas, cela a marché avec moi : j’ai lu le billet et le midi, je suis allée l’acheter à la librairie).
Références
Un printemps à Tchernobyl de Emmanuel LEPAGE (Futuropolis, 2012)
Laisser un commentaire