Présentation de l’éditeur
En cette fin d’été 1913, le jeune comédien anglais Lysander Rief est à Vienne pour tenter de résoudre, grâce à cette nouvelle science des âmes qu’est la psychanalyse, un problème d’ordre intime. Dans le cabinet de son médecin, il croise une jeune femme hystérique d’une étrange beauté qui lui prouvera très vite qu’il est guéri, avant de l’entraîner dans une histoire invraisemblable dont il ne sortira qu’en fuyant le pays grâce à deux diplomates britanniques, et ce au prix d’un marché peu banal. Dès lors, Lysander, espion malgré lui, sera contraint de jouer sur le théâtre des opérations d’une Europe en guerre les grands rôles d’une série de tragi-comédies. Sa mission : découvrir un code secret, dont dépend la sécurité des Alliés, et le traître qui en est l’auteur. Sexe, scandale, mensonges ou vérités multiples aux frontières élastiques, chaque jour et chaque nuit apportent leur tombereau d’énigmes et de
soupçons. L’aube finira-t-elle par se lever sur ce monde de l’ombre, et par dissiper enfin les doutes que sème avec une
délectation sournoise chez le lecteur fasciné l’auteur de cet étonnant roman du clair-obscur?
Mon avis
Il s’agit donc du deuxième roman de cet auteur que je lis. Enfin, le premier, je l’avais plutôt écouté que lu.
Clairement, je reconnais un talent de raconteur d’histoires à William Boyd. Son intrigue est parfaitement dessinée pour être tortueuse à souhait. On ne sait pas toujours où il veut en venir ; en particulier, quand il sème des détails au cours du récit qui ne prennent sens qu’à la fin du roman. En plus, il mêle habilement récit d’espionnage et récits de guerre (Lysander est à l’arrière pour démasquer des traitres mais va se retrouver aussi au front dans les tranchées), histoire d’amour, de famille mais aussi de cul tout en revisitant le mythe de la psychanalyse de Vienne (il n’y avait pas que Freud et les psychanalystes n’étaient pas tous honnêtes). Le roman a tout pour être passionnant. Pourtant, j’ai mis quatre semaines à le lire (sans compter les innombrables pauses).
Quand je reprenais ma lecture, j’étais plutôt passionnée mais quand je l’arrêtais, je n’avais plus envie de reprendre le livre. Je crois que cela vient du héros Lysander Rief qui imprime son rythme à la narration. En effet, on s’attend à ce que le roman est un rythme plutôt frénétique, vu le nombres de péripéties, de lieux et d’histoires mais en fait, non. En effet, Lysander n’est que réflexions, hésitations, reculades. Il n’y va jamais franchement. C’est le genre de chose que l’on n’attend pas d’un espion, même amateur, ni même d’un acteur, qui devrait être assez habitué aux faux-semblants. Il est pourtant ‘une crédulité hallucinante. Il ne comprend qu’à la fin que la solution est de se méfier alors que tout le monde lui ment depuis le départ et le manipule de manière très opportune. Le caractère du héros imprime un rythme très lent à l’écriture de William.
Rétrospectivement, je pense qu’Orages Ordinaires m’avait déjà fait cet effet-là. Le truc c’est qu’alors c’était annoncé. On suivait le parcours d’un homme, de la gloire à la déchéance. Alors que pour ce roman-ci, on s’attend à une histoire d’espionnage et en fait, ce qui intéresse William Boyd, c’est le parcours de son personnages, physique comme psychique, au cours de la Première Guerre mondiale. L’espionnage n’est que le fond de son histoire. Mais cela, je ne l’avais pas compris en écoutant ce que les magazines, la radio et le libraire en disaient.
Références
L’attente de l’aube de William BOYD – traduit de l’anglais par Christiane Besse (Éditions du Seuil, 2012)
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