Encore une bande dessinée que j’ai prise complètement au hasard à la bibliothèque (heureusement que je ne paie pas) et qui m’a bien plu pour le coup (il y avait Stalingrad dans le titre et j’étais à peu près sûre de ne pas me tromper).
On est donc en 1942 à Stalingrad, en plein hiver. Les Soviétiques et les Allemands se battent depuis juillet dans la ville. Le combat est rude. Staline a décidé de faire un film exaltant le courage de ses troupes. Quatre hommes vont s’en charger.
Manque de chance, quand on envoie tout le monde en camp de redressement, il ne reste plus grand monde. Le réalisateur, Yaroslav, est là grâce au piston de son oncle, le redoutable procureur Vichinski. Yaroslav est mort de peur dans cette ville de combat qu’est devenue Stalingrad (étant priviligié, il n’a pas vraiment compris ce qu’était la guerre : privations, morts …) et en plus il est mauvais cinéaste (en tout cas un des plus mauvais car il n’est pas Eisenstein, Tchaoreli …) Ce n’est pas moi qui le dit mais Abel Kazakstov, alias Simon, qui est le deuxième homme de l’équipe. Avant d’être interné en camp de redressement (par une décision de Vichinski) , il était directeur du centre cinématographique soviétique et n’a jamais voulu de Yaroslav. Tout cela pour dire que les deux hommes ont un compte à régler ! Cela joue assez petit comme règlement de compte dans ce premier tome en tout cas. Deux soldats sont là pour arbitrer le match : le chef, qui joue sa vie dans la réussite de la mission, et un autre soldat qui est là pour pourvoir aux besoins des trois autres hommes.
Ce premier volume est plutôt un volume introductif pour installer les personnages et les relations entre eux. Il met du temps à commencer pour ce qui est de l’action pure, celle que l’on attend, où les hommes seront pris entre deux feux, où il y aura un risque permanent.
Les dessins des paysages sont apocalyptiques. Ceux des personnages sont intéressants : ils m’ont un peu fait penser à Fido Dido quand j’étais petite. Le trait est assez simple ; les personnages sont entre le croquis et le dessin. Dans l’ensemble, cela m’a rappelé les bandes dessinées de quand j’étais petite (cela m’a plu de faire un retour en arrière) mais en mieux, je ne sais pas pourquoi. C’est un album entre le genre bd de journaux et le genre hyper-travaillé qu’il y a maintenant. Les couleurs soulignent la perspective de manière très agréable. J’ai beaucoup aimé aussi l’écriture des bulles, très grosses, très aérées, qui sont omniprésentes dans la page. Cela change des bandes dessinées, pleines de textes écrits en tout petit.
Au final, j’ai énormément aimé et j’attends avec impatience la suite, qui promet d’être très intéressante, vu la fin de cet album.
Exceptionnellement, je mets une planche parce que ce que j’ai dit sur le dessin ne lui rend pas justice.
Références
Stalingrad Khronika de Franck BOURGERON (dessins) et Sylvain Ricard (scénario) (Dupuis, 2011)
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