Quatrième de couverture
Un an après la mort de Sherlock Holmes, Watson entreprend de consigner l’une des enquêtes les plus noires qu’il a menées avec le célèbre détective…
Londres, novembre 1890. Edmund Carstairs, marchand d’art, craint pour sa vie. Faute de preuves, Holmes ne peut qu’attendre. Le lendemain, ce n’est pourtant pas d’un meurtre, mais d’un vol dont Carstairs est la victime. Holmes l’avait prévu. Ce qu’il ne pouvait imaginer, en revanche, c’est qu’en confiant à Ross, l’un des Irréguliers de Baker Street, la charge de monter la garde, il l’envoyait en fait à la mort. Et qu’avec ce meurtre horrible, c’était ce que Londres a de plus sordide qui se révélait aux deux enquêteurs…
« La partie reprend. » Et cette fois, Holmes et Watson n’en sortiront peut-être pas indemnes.
Mon avis
Je me suis ennuyée fortement en lisant ce livre (heureusement pas mortellement car sinon je ne pourrais pas écrire ce billet). Anthony Horowitz, pour moi, c’est l’auteur de plusieurs de mes livres de pré-adolescence mais aussi un des premiers scénaristes de la série Inspecteur Barnaby. Pour le coup, il m’a déçu. Il y survivra sans doute.
Je l’ai cherché en anglais et en version électronique mais on ne veut pas nous le vendre (j’aurais pu tricher mais je ne le fais pas). Je l’ai donc acheté en français et en version électronique. J’en suis bien contente car c’est le type de livre que je n’aurai pas revendu car c’est du Sherlock Holmes mais qui finalement, aurait encombré ma bibliothèque. Le fichier epub est de mauvaise qualité car il y a des traits d’union au milieu de certaines phrases (au moins sur une cinquantaine d’occurrence). Il manque parfois des deuxièmes parties de négation (identique pour la version papier ?). La traduction a été faite un peu trop vite (faute à une « sortie mondiale ») car il y a parfois une grammaire assez « approchante » (« Vous savez qui je veux dire » à la page 130)(c’est assez étrange pour une phrase qui est censée être prononcée par Watson) ou des expressions assez étranges (« Je l’ai vu faire feu de sa propre main ! » à la page 133)(je ferais attention la prochaine fois que l’on me tendra la main). Il y a des erreurs dans les noms : la femme de Watson s’appelle Morston au lieu de Morstan (mais apparemment (d’après le forum de la SSHF) cette erreur est carrément du à la version anglaise du livre).
Si on passe outre tout cela, il y a la manière dont est rédigé le livre. Watson parle dix fois trop. Je veux bien qu’au moment où il écrit le livre, il soit vieux et seul mais quand même. Il fait de longs paragraphes sur le Londres de l’époque, sur les autres aventures qu’il a eu avec Sherlock Holmes, sur sa femme. Le roman aurait pu être plus ramassé et donc plus tenu si on avait pas voulu trop étaler la confiture sur la tartine.
De manière générale, je pense qu’Anthony Horowitz plus que Watson a voulu trop faire de rappel au canon holmésien et a voulu tout remettre dans ce livre (Moriarty, Mycroft …) Par exemple, pour Moriarty, la personne qui a un peu lu Sherlock Holmes devine tout de suite que c’est lui. Il n’y a pas 50 millions de mathématiciens qui travaillent sur le binôme de Newton. Si le livre est censé être écrit un an après la mort de Sherlock Holmes (pas aux chutes de Reichenbach)(il a même eu un enterrement national)(l’histoire se passe un an avant les chutes de Reichenbach), pourquoi mettre des doutes sur le fait que c’est Moriarty qu’il rencontre à un moment dans le livre, le fidèle lecteur le sait déjà puisqu’il a déjà lu le canon. Horowitz nous réexplique encore une fois comment Watson a fait la connaissance de Mycroft, la physionomie de Mycroft. Il en profite pour souligner le rôle des Irréguliers. Par contre, j’ai aimé la manière dont l’auteur justifie pourquoi Sherlock Holmes ne fait plus affaire à Wiggins et à ses amis.
Quant au dénouement, il a bien sûr satisfait la lectrice moderne que je suis (on retrouve le scénariste d’Inspecteur Barnaby avec bonheur ; c’est la partie la plus intéressante du livre)(il en fallait du talent pour réussir à mettre ensemble les deux affaires qui occupent tout le livre). Alors qu’Anthony Horowitz avait plutôt bien suivi la manière de raconter de Watson (en tout cas pour tout ce qui est de la description des actions et de l’enquête de Holmes), il choisit de partir dans une explication que Watson, le prude Watson, n’aurait pas pu écrire à l’époque où il vivait et surtout à l’époque où il a été élevé. Il est évident que les pratiques dénoncées existaient mais à l’époque de Sherlock Holmes, de Watson, de Conan Doyle, le plus grand crime n’était pas de le faire mais de le dire.
Si j’ai un conseil, c’est un cadeau de Noël à réserver à votre neveu qui n’a jamais lu Sherlock Holmes. Comme cela, à son prochain anniversaire, vous pourrez lui offrir l’intégrale des aventures du célèbre détective. Il en sera charmé sans aucune doute.
Références
La Maison de Soie de Anthony HOROWITZ – traduit de l’anglais par Michel Laporte (Hachette, 2011)
Laisser un commentaire