Quatrième de couvertuure
Quinze kilomètres trois. La distance qui les sépare du Cap Blanc-Nez. Cette échappée, c’est leur secret, aux petites. Ce matin, elles fuient l’ennui des jours, un avenir sans promesse. Elles s’en vont, légères. Dans le paysage à la fois brutal et magnifique de la Côte d’Opale, Martine Laval suit les deux adolescentes, espionne leur désœuvrement et fait entendre d’autres voix – une prof, un cousin, une voisine. Tous cherchent à comprendre le pacte qui les emmène à la falaise.
Martine Laval, critique littéraire à Télérama et animatrice du blog « Lectures buissonnières« , est née à Calais.
Mon avis
Je suis tombée sous le charme du billet d’hier de Saphoo, qui portait sur ce livre. Cathulu en avait aussi parlé au mois de mai. Du coup, j’ai été à la librairie hier pour prendre le livre. Je ne dis pas acheter, même si c’est la réalité des choses, parce que j’ai l’impression de parler tomates, petits pois … dans ce cas-là. Je savais, en tout cas je le sentais, que visiblement l’écriture était de celle que j’aimais. Une écriture digne et sobre mais aussi pleine de sensibilité et de compréhension à demi-mots.
Il y a une constante entre toutes les personnes qui parlent : pour comprendre, elles parlent d’abord d’elles et de la région dans laquelle elles habitent, de leurs sentiments, de leurs mal-être et finalement, on parle assez peu de l’acte des deux jeunes filles ou même des deux jeunes filles (seul le cousin dira que son malheur était de penser de ne pas avoir d’avenir). Finalement, cela n’entre pas en contradiction avec le récit (inspiré d’une histoire vraie) que nous fait Martine Laval car elle ne fait pas parler de « très proches ». On ne sait pas comment on prend ce genre de chose. Je pense que c’est ce qui fait le charme du livre : on est dans la pudeur. Si elle avait fait parler des proches, on aurait été dans le voyeurisme parce que la seule chose qui nous serait venu à l’idée c’est « pourvu que cela ne m’arrive pas », tout en pensant « c’est dramatique ». Cela donne aussi l’idée que MArtine Laval parle de ce qu’elle connaît et de ce qu’elle a pu ressentir quand il se passe quelque chose comme ça dans notre environnement quotidien.
Le livre est court (60 pages) mais intense, incite à voir l’invisible aussi.
Références
Quinze kilomètres trois de Martine LAVAL (Liana Levi – Piccolo, 2011)
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