Quatrième de couverture
Pour Elena, atteinte de la maladie de Parkinson, le temps se mesure en cachets de dopamine. Son cerveau n’est plus qu’un roi étrôné, incapable de se faire obéir sans ce capricieux émissaire.
Quand on lui annonce l’invraisemblable suicide de sa fille, Rita, elle sait qu’il lui faut mener sa propre enquête, et qu’elle a besoin d’aide.
Vingt ans plus tôt, elle (la fille) a sauvé des griffes d’une faiseuse d’anges une jeune femme qui lui envoie chaque année un émouvant gage de bonheur familial. Alors, au prix d’un effort titanesque rythmé par ses pilules, elle traverse Buenos Aires pour demander à Isabel, qu’elle n’a jamais revue, d’acquitter sa dette : prêter son corps valide pour retrouver le meurtrier supposé.
Mais le malentendu est abyssal entre les deux femmes. Qui doit payer et pour quoi ?
Mon avis
Voilà un petit livre qui ne dit pas ce qu’il est, même si dans sa présentation, l’éditeur parle de condition féminine, de vulnérabilité et de préjugés.
Au début, je croyais lire une sorte d’enquête policière pour découvrir qui a tué Rita, puis par la structure en parties qui suit la prise de cachets de dopamine, on pense à un livre sur la maladie de Parkinson. C’est en tout cas le thème qui sera le plus présent dans le livre : on suit Elena dans ses souffrances, dans ses essais pour lutter contre la maladie et surtout sur ses effets.
En fond, il y a aussi la relation mère-fille entre Elena et Rita, une relation étouffante à mon avis. Elena est toujours sur le dos de la pauvre Rita, vieille fille qui a pourtant un ami, mais sa mère refuse de considérer celui-ci comme tel, comme si finalement, elle ne voulait plus laisser sa fille. On n’arrive pas vraiment à saisir Rita non plus au cours du livre (elle n’est plus là pour parler la pauvre). On a à la fois l’impression qu’elle a un amour incommensurable pour sa mère mais que parfois elle lui pèse. Je pense que cette impression vient surtout du fait qu’elle a surtout l’impression d’être impuissante face à la maladie de sa mère. Elena nous raconte les chamailleries entre elles avant la maladie comme d’une période qui lui manque car finalement, c’est comme ça qu’elles se disaient qu’elles s’aimaient. Dans la maladie, Elena ne pouvait plus répondre car elle n’était plus maîtresse d’elle même. Finalement, leur relation s’est perdue à cause de la maladie de Parkinson.
La dernière partie, la confrontation entre Isabel et Elena , aborde une autre partie de la relation mère-fille, tout simplement le désir de mère et finalement ce que l’on fait de cette maternité.
C’est un livre très très beau, jamais lourd, jamais moralisateur mais qui peut faire peur par ce qu’il nous montre de la maladie de Parkinson, que l’on soit la personne qui veille ou la personne malade.
Inutile de vous dire que Les veuves du jeudi (dont un film s’est inspiré), premier livre traduit en français de l’auteur, est déjà dans ma PAL.
Références
Elena et le roi détrôné de Claudia PIÑEIRO – traduit de l’espagnol (Argentine) par Claude Bleton (Actes Sud, 2011)
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