Quatrième de couverture
1939, c’est la mobilisation générale. Bussy, 13 ans, est emmenée de Paris par son père, violoniste ombrageux, pour être soustraite à la guerre. Après l’Exode, dans le village de province et le chaos des événements, sans guide maternel, elle rencontre un jeune résistant, Daniel, qui change son destin.
De on côté, Tristan, qui a lui aussi subi l’exode, aperçoit Bussy dans la foule à la Libération, et s’amourache d’elle. Elle lui échappe mais le hasard les réunira, ils se marieront. Le temps passe, la vie de Bussy semble enfermée dans un secret, mais coule comme une eau sans force. Ils ont une fille, Esther, qui, avec un vieillard, tient un chenil. Esther nous raconte l’errance de sa mère. Tous semblent mener la même vie lente qui leur fait traverser l’existence courbés et l’oeil baissé. Bussy, qui a fait l’apprentissage de la liberté, les abandonne et part.
L’auteur de Courir dans les bois sans désemparer (2006) et Du silence sur les mains (2008), se tient de nouveau au plus près d’êtres qui refusent le destin que leur a fait la vie et qui, comme Bussy, parviennent à se rendre libres. Elle fait preuve à nouveau de cette même écriture qu’un critique a qualifiée d’ensorcelante qui a fait le succès de ses précédents romans.
Mon avis
C’est le deuxième roman de Sylvie Aymard que je lis après Du silence sur les mains. Je trouve celui-ci beaucoup plus abouti et surtout je pense l’avoir mieux compris dans celui-ci.
Le style, comme il est dit dans la quatrième de couverture, est hypnotique : il utilise des phrases simples dans une langue qui claque. On est pris à la gorge par la manière dont c’est narrer et pas par les faits.
La narration, c’est à mon avis le point faible, est faite par deux narrateurs : un narrateur extérieur, qui est froid et lointain (c’est lui qui fait les phrases qui claquent mais on n’arrive pas à sentir réellement concerné : une histoire intime qui ne touche pas) et Esther, qui elle utilise les sentiments et surtout le sentiment d’incompréhension vis à vis de ses parents.
Ce que j’ai par contre aimé c’est l’angle original. Pour ce type d’histoire, on s’attend à ce que la fille découvre que son père n’est pas son père mais l’amant que sa mère a eu quand elle était jeune. Quand la fille le découvre, elle lâche sa mère et fait une enquête sur son père biologique. ici, la fille ne recherche rien, n’apprend pas que son père n’est pas son père, ne lâche jamais sa mère, essaye d’aimer son père le mieux qu’elle le peut même si lui est assez distant et essaye de construire sa vie le plus normalement possible. Le sujet n’est pas la guerre ou une histoire de famille mais comment réussir sa vie, comment vivre la vie en général. C’est dans ce sens où j’ai mieux compris l’auteur que dans son deuxième roman.
Là encore l’histoire ne s’arrête pas vraiment au roman ; elle continue après comme elle avait commencé avant. Les romans de Sylvie Aymard sont des romans qui décrivent une partie de vie et pas une vie ou la vie.
Références
La vie lente des hommes de Sylvie AYMARD (Maurice Nadeau, 2010)
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