Quatrième de couverture
Dans la pampa argentine, la ville de Tandil est célèbre pour sa Pierre Mouvante, un énorme rocher qui maintint son équilivre précaire sur une colline jusqu’au 29 février 1912, date à laquelle il chuta mystérieusement. À partir d’images historiques et des photographies contemporaines de Pablo Añeli, Néstor Ponce développe une intrigue qui se situe à Tandil dans les années 1870.
À la mort d’une fillette, Matildita, de mystérieux râles envahissent sa chambre jusqu’à devenir insupportables, et conduisent son père, un propriétaire terrien, à faire appel à un certain Papa Dieu. Ce gaucho charismatique, qu’on dit doté de pouvoirs surnaturels, entraîne alors la communauté des péons dans une procession expiatoire sous la Pierre Mouvante de Tandil.
Mon avis
J’ai pris ce livre car je le trouvais beau pour deux raisons : le papier épais et les reproductions de photos noir et blanc à l’intérieur. Comme indiqué par la quatrième de couverture, la collection Collatéral des éditions Le bec en l’air mélange deux univers : celui de la littérature et celui de la photo. C’est une collection qui fait donc cohabiter ou collaborer deux artistes. On peut avoir l’impression que cela nous ramène en enfance où là les livres sont illustrés par des dessins (pour les BD, c’est plutôt le texte qui complète les dessins à mon sens). J’ai trouvé que c’était quand même très différent cependant. Quand j’étais petite, l’image me permettait de rester accroché au texte, c’était une sorte de support pour mieux comprendre tandis que là les photos historiques et actuelles en noir et blanc de Pablo Añeli ont en quelque sorte conditionné ma lecture.
Le texte en lui même est bon même si j’ai regretté qu’il ne soit pas plus développé sur la partie historique (mais là c’est ma curiosité qui aurait aimé être satisfaite ; cela ne manque pas à l’histoire). Idem pour la partie sur la pierre parce que là encore c’était quelque chose de nouveau pour moi. Vous pouvez regarder dans wikipédia pour Tandil (et remarquer au passage qu’il y a eu des évènements tragiques en 1872 mais qui ne semblent pas être ceux décrits mais là je ne demande qu’à être éclairé). Mais la photo de la couverture ne montre pas bien la pierre tandis que celle sur wiki est juste hallucinante.
Pour ce qui est des photos, je crois que si j’avais lu le texte seul, je n’aurais pas ressenti cette inquiétude face aux éléments, cette tristesse et le côté éphémère des vies devant cette nature. Pour expliquer les photos sont en noir et blanc, représentent souvent une grande part de ciel mais pas un ciel tout bleu, un ciel avec de grandes traînées blanches, parfois même un ciel de fin du monde. La nature est soit peu présente (on est sur des rochers tout de même), soit hostile. On voit bien les inscriptions des hommes sur les photos mais on n’arrive pratiquement plus à les lire.
C’est donc une expérience étrange car je ne pensais pas finalement tant faire attention aux photos. J’ai déjà repéré un petit livre sur Cuba que je lirais sûrement juste pour voir si ça me fait le même effet !
Références
Sous la pierre mouvante de Néstor PONCE (texte) et Pablo AÑELI (photos) – texte traduit de l’espagnol (Argentine) par Claude Bleton (éditions Le bec en l’air, 2010)
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