Mon cerveau ayant besoin de détente, j’ai pris ce livre dans ma PAL. Avec une telle couverture, cela ne peut être qu’un petit mystère, sans prétention (vous ne serez pas toucher par la grâce de l’écriture), qui ne casse trois pattes à un canard mais qui détend parce qu’il ne faut pas trop réfléchir.
Sheila Connolly est américaine, écrit des séries policières (the Museum mysteries, the Orchard Mysteries, the County Cork Mysteries dont je vous présente ici le premier volume)(pour une fois, j’ai commencé par le premier volume) mais surtout a fait des recherches généalogiques. Comme vous le savez, Connolly est un nom irlandais (c’est son grand-père qui a émigré d’Irlande) et donc ses recherches l’ont amenée à s’intéresser à ce pays, et plus particulièrement à la région de Cork, qu’elle a visitée plusieurs fois pour « mieux comprendre ». C’est ce qui lui a donné l’idée de cette série.
Maura Donovan vient de perdre sa grand-mère à laquelle elle était particulièrement attachée puisque c’est elle qui l’a élevée, son père étant mort et sa mère l’ayant abandonnée. La vieille dame lui a fait promettre sur son lit de mort, d’aller en Irlande pour elle (elle est enterrée aux États-Unis avec son fils), pays qu’elle avait quitté après la mort soudaine de son mari tant aimé (j’espère que vous suivez toujours qui est mort et à quel moment).
Maura étant une jeune femme décidée, et surtout sans travail, sans famille, sans copain, elle liquide l’appartement de la grand-mère, paie le reste des factures … part avec le peu d’économies qu’elle a (de quoi tenir une semaine en Irlande) pour l’Irlande donc (j’espère que vous avez compris que cela se passe en … Irlande).
Après 14 heures de bus (parce qu’elle conduit mais elle n’aime pas trop cela), elle arrive à Leap (le « grand » village d’à côté de chez sa grand-mère). Elle n’est pas franchement impressionnée par le temps tout gris qui l’accueille. Pour se renseigner, elle rentre au pub Sullivan où elle rencontre Rose (une quinzaine d’années), Jimmy (son père, qui est censé s’occuper du business, mais qui depuis la mort de sa femme a plutôt tendance à s’occuper des bouteilles) et Mick, co-gérant, petit-fils de la dame chez qui elle veut se rendre pour parler de sa grand-mère. Celle-ci, très heureuse, a prévenu tout le monde et a organisé son hébergement chez Ellen, ses quatre-enfants et son mari. Tout se passe bien pour Maura. La vieille dame lui prête même la voiture de son défunt mari pour favoriser ses déplacements (Maura qui n’a conduit que très rarement depuis son permis de conduire n’est pas franchement très à l’aise avec ces petites routes bordées de fossés).
Par hasard, le deuxième jour de son séjour (le premier de beau-temps où elle peut admirer le fameux vert-émeraude du pays), elle est là quand la police « repêche » un cadavre vieux de quatre-vingt ans dans une tourbière (bog in english). À la fin de la journée, elle va voir Rose au pub qui est débordée parce que tout le monde veut savoir ce qu’il se passe. Maura, dont le métier est de tenir un bar, l’aide toute la soirée et se fait donc proposer un travail par Jimmy et Mick. Le troisième jour de son séjour, elle se rend donc à son nouveau travail, fait du nettoyage, trouve une lettre qui va jouer un tour décisif dans l’enquête mais fait aussi la rencontre d’un homme qui va se faire assassiner quelques temps après.
Son séjour devant durer initialement une semaine, l’enquête se résout très vite grâce à son aide (que l’on pourrait plutôt appeler ses intuitions ou coups de chance).
Maintenant, mon avis. Ce n’est pas du tout une série policière ou avec un quelconque mystère. Il y a bien deux meurtres mais leur résolution est plutôt au second plan (je dirais même que s’ils étaient restés irrésolus, cela n’aurait choqué personne). Le livre est plutôt le prétexte pour Sheila Connolly de célébrer l’Irlande, ses habitants « si » gentils, « si » attachés à leur terre et à leur généalogie. Cela fait un peu cliché mais cela fait du bien de se dire qu’il existe encore des gens normaux. Bien sûr, nous sommes d’accord que ces Irlandais sont de la campagne, pas de Dublin (où il n’y a visiblement que des délinquants dans la tête des gens). Cela contraste un peu avec l’Irlande de Ken Bruen.
Le seul point noir du livre est que Maura dit tout le temps avoir eu une vie très malheureuse avec sa grand-mère parce qu’elle n’avait pas assez d’argent pour sortir de Boston (où elles habitaient), que la grand-mère travaillait et ne faisait qu’aider les autres, qu’elle a décidé de ne pas faire d’étude pour aider financièrement. Puis quand on fait le bilan, on se dit que sa grand-mère l’a quand même sacrément bien élevé, qu’on n’est pas obligé d’avoir vu le monde avant ses 20 ans, ni d’avoir trouvé sa vocation avant cet âge, qu’elle a le temps de reprendre des études (elle n’a que 25 ans, elle n’est pas encore à l’article de la mort). Tout cela pour dire qu’à mon avis, l’auteur aurait pu se passer de ces passages récurrents (qui en plus ralentissent le texte et le rendent un peu long parfois) et dire que Maura et sa grand-mère avait eu une vie très simple mais pas malheureuse, que Maura aurait dû profiter de la grand-mère pour qu’elle lui parle du pays (ce que se disent tous les gens qui perdent un proche).
Dans le même genre, je n’ai pas été trop convaincu par le rôle protecteur que Maura veut jouer auprès de Rose. Cela n’a pas de sens parce qu’elle n’a que vingt-cinq ans, ne s’est pas encore trouvé et n’a aucun recul sur sa situation. Je ne vois pas ce qu’elle peut lui expliquer.
Sinon, je ne vous conseille pas de lire la couverture du deuxième tome car cela vous spolie le premier.
Références
Buried in a bog de Sheila CONNOLLY (Berkley Prime Crime, 2013)
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